Église Notre-Dame-des-Flots du Cap Ferret

L'église Notre-Dame-des-Flots est une église catholique paroissiale située à Lège-Cap-Ferret (« Cap Ferret »), en Gironde, en France.

Église Notre-Dame-des-Flots
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Rattachement Archidiocèse de Bordeaux
Début de la construction XXe siècle
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Commune Lège-Cap-Ferret
Coordonnées 44° 39′ 15″ nord, 1° 14′ 30″ ouest [1]
Géolocalisation sur la carte : Gironde
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

L'église est située au croisement du boulevard de la Plage et de la rue des Roitelets.

Historique

La chapelle

Au début du XXe siècle, le Cap Ferret était encore une terre inconnue, une terre vierge, que l’on décrivait comme « un pays sans terre, sans pierres, sans chemins, rien que du sable, une eau transparente, des forêts de pins, des huttes de planches… ». Pourtant, au milieu de ces huttes qui, pour la belle saison, abritaient quelques pêcheurs venus du fond du bassin, il existait déjà une petite chapelle du nom de Notre-Dame-des-Flots, construite en 1893 à l’emplacement de l’église actuelle. C’était le second lieu de culte après la chapelle privée de la villa algérienne (édifiée entre 1865 et 1885). Elle était desservie par les dominicains du Moulleau jusqu’à leur expulsion en 1903, puis par le chapelain de la villa algérienne. Le premier mariage y fut célébré par l’abbé Noailles en . La chapelle fut agrandie en 1932 pour contenir 200 places et Notre-Dame-des-Flots est érigée en paroisse en 1936 par Monseigneur Feltin, dès qu’un presbytère fut construit pour le curé. C’était l’époque où s’achevait la première route qui devait amener au Cap Ferret un nombre croissant d’estivants.

L'église

Vitrail de Notre-Dame-des-Flots.
Croix des marins.

En 1955, l’abbé Robert Marquaux (1911-1977)[2], curé du Cap Ferret, décide de transformer la chapelle en une grande église moderne afin de satisfaire la fréquentation croissante en ce lieu. Il fait appel à l’architecte Raymond Morin-Roux et l'entreprise Étienne Martin du Cap-Ferret. Le nom de l'abbé est resté attaché à cette nouvelle église, tout comme celui de l’architecte Morin et d’une poignée d’entrepreneurs tels que Michel Martin, Robert Loubel, Gilbert Sola et Jose Dos Santos. Par leurs dons, les paroissiens de l’époque ont pris totalement en charge le lancement de ce projet, représentant la somme de 27 millions de francs, répondant ainsi aux appels de l’abbé Marquaux. La première pierre est posée en 1956 et l’église est bâtie par étapes jusqu’en 1966, en fonction des fonds disponibles, rassemblés par les paroissiens à l’occasion de dons, de quêtes, de kermesses, de représentations théâtrales et une tombola, dont l’enjeu n’était pas moins qu’une villa neuve construite sur la paroisse. Le côté nord fut d’abord élargi pour un montant de 7 millions de francs. Malgré tout ces efforts, les travaux s’arrêtèrent en 1958 faute de fonds. Ils ne purent reprendre qu’au début de 1959 et n’auraient duré que quelques mois si la paroisse n’avait répondu massivement aux appels pressants de son curé. L’homme qui, avec l’abbé Marquaux, restera le plus lié à l’histoire de Notre-Dame-des-Flots est l’architecte Raymond Morin. Non parce qu’il fit don de ses honoraires, mais surtout parce qu’il incarnait le modernisme des années 1950, dont ses maisons « piano » témoignent encore sur la presqu’île. L'architecture de conception ultramoderne de l’ensemble de la nouvelle église[3], à la forme de nef de bateau renversée, demanda beaucoup d’astuce et d’audace. En effet, la construction fut réalisée au-dessus et autour de la chapelle existante, qui ne fut démolie qu’en 1963. Elle laissait en héritage quelques œuvres d’art sacré et quelques symboles de la dévotion des marins à Notre-Dame-des-Flots, parmi lesquels un grand voilier et la « pinassote » dite de l’abbé Marquaux. L’autre innovation concerne les vitraux du fond, œuvre de M. Lafond et Hugues Maurin, qui donnent à l’église beaucoup de lumière et d’originalité. Ils répondaient à l’époque au dernier cri de l’industrie verrière, permettant d’intégrer la création artistique à la solidité de construction, pour réaliser de véritables « murs de lumière ». La nef, quant à elle, est dotée d’un balcon accessible par un petit escalier derrière un portillon. Hugues Maurin, professeur aux Beaux-Arts, sculpta le Christ sur la croix dans un bois flotté. Il dessina également la sculpture de la Vierge en cuivre repoussé qui orne la façade[4] et forgée par Alphonse Sauvage, artisan au Cap-Ferret. L’abbé Marquaux fut également audacieux dans sa prospection pour l’équipement et la décoration de la nouvelle église. Ses choix d’avant garde lui valurent à plusieurs reprises les échos de la presse. Ainsi, le , à la stupéfaction générale, le journal Sud Ouest annonçait que Notre Dame des Flots serait la deuxième église de France dotée de cloches électroniques en cristal. Les traditionnelles cloches en bronze sont abandonnées pour une nouvelle technique révolutionnaire mise au point, un an plus tôt, à Boston aux États-Unis, par Gerhard Finkenbeiner. Placées dans la sacristie, à l’abri d’un petit meuble, ces cloches ne pèsent que quelques grammes et se présentent sous la forme de 3 tubes de verre de la taille d’une pompe à vélo. À l’intérieur, des petites boules de métal tombent sur un crayon de cristal, tandis que les tubes tournent sur eux-mêmes à l’horizontale. Les vibrations obtenues sont recueillies par un amplificateur et transmises aux haut-parleurs situés dans le clocher de l’église. On obtient ainsi toute la puissance et toutes les mélodies d’une cloche classique. La nouvelle église est aussi ornée de décors marins, filets de pêche, une roue de gouvernail et des foënes.

Le dimanche , dix ans après la pose de la première pierre, la nouvelle église Notre-Dame-des-Flots est inaugurée et consacrée par le cardinal Richaud[5], primat d’Aquitaine, qui préside ensuite une grande cérémonie. Monseigneur Richaud, entouré de très nombreuses personnalités ecclésiastiques et civiles — dont les élus du bassin d’Arcachon — célèbre une grand messe solennelle après avoir béni, à l’extérieur et à l’intérieur, les murs de Notre-Dame-des-Flots. La foule présente se constituait ensuite en cortège, accompagnant ces personnalités jusqu’à la jetée, où elles embarquèrent à bord du chalutier Nauticus et du canot de sauvetage Capitaine-le-Verger pour la bénédiction et le défilé nautique de la flotille de plaisance du Cap Ferret. Près de 200 voiliers, pinasses, vedettes et hors-bord participent à la cérémonie, qui s’achève par l’immersion d’une couronne à la mémoire des marins péris en mer. Une croix haute de 6 mètres forgée également par Alphonse Sauvage fut mise en place en 1968 avec un hélicoptère[6]. L’abbé qui exerça de 1952 à 1977, année de sa mort, comme curé en la paroisse du Cap-Ferret, après avoir été vicaire à Saint-Bruno de Bordeaux de 1945 à 1952, est inhumé dans l’église Notre-Dame-des-Flots. L’ancienne croix des marins tombée dans le sable à la Pointe, fut restaurée et installée sur le parvis de l’église Notre-Dame-des-Flots en 1983[7]. Monseigneur Ricard a célébré le 50e anniversaire de la fin de la construction de l’église le .

Annexes

Article connexe

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées à l'aide de Google maps.
  2. « Série de témoignages vidéos, sur l’histoire de Notre-Dame-des-Flots, réalisées pour le 50e anniversaire de l’église », sur youtube.com, (consulté le )
  3. « Photos de Notre-Dame-des-Flots », sur Architectures modernes de 1950 à 1970 (consulté le )
  4. « Janine et Hugues Maurin à l’honneur », sur sudouest.fr, (consulté le )
  5. « Histoire de l’’édification de l’église Notre-Dame-des-Flots », sur lecapferret.net (consulté le )
  6. « Histoire de l’église Notre-Dame-des-Flots », sur Secteur paroissial de Lège-Arès (consulté le )
  7. Max Baumann, La Presqu’île du Cap Ferret, de Bélissaire à la Pointe (vol. 3), Marguerittes, éditions Equinoxe, coll. « Métamorphoses », 1992, 108 p.
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