Jean-Pierre Ricard

Jean-Pierre Ricard, né le à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, est un cardinal français, archevêque émérite de Bordeaux depuis le .

Pour les articles homonymes, voir Ricard (homonymie).

Jean-Pierre Ricard
Biographie
Nom de naissance Jean-Pierre Bernard Ricard
Naissance
Marseille (France)
Ordination sacerdotale
par Georges Jacquot
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Benoît XVI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Saint-Augustin
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
par Robert Coffy
Dernier titre ou fonction Archevêque émérite
de Bordeaux et Bazas
Archevêque métropolitain
de Bordeaux et Bazas
Évêque de Montpellier, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons-de-Thomières
Évêque coadjuteur
de Montpellier, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons-de-Thomières
Évêque titulaire de Pulcheriopolis
Évêque auxiliaire de Grenoble
Autres fonctions
Fonction religieuse

« Propter Evangelium »
« À cause de l'Évangile »
(it) Notice sur www.vatican.va
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Études

Jean-Pierre Ricard fait ses études secondaires au lycée Saint-Charles, puis au lycée Périer de sa ville natale, avant d'être élève une année en Lettres supérieures (Hypokhâgne) au lycée Thiers durant l'année 1961-1962. Il rentre au Grand séminaire de Marseille à 18 ans oû il y poursuit sa formation jusqu'en 1964.

En 1964 il fait une année de service national au titre de la coopération à Bamako, au Mali, puis entre au séminaire des Carmes, à Paris. De 1965 à 1970, il poursuit ses études de théologie à l’Institut catholique de Paris, où il obtient une licence de théologie en 1969, et une habilitation au doctorat l’année suivante.

Prêtre et ministères

Il est ordonné prêtre le à Marseille. Il devient vicaire à Marseille à la paroisse Sainte-Émilie-de-Vialar de 1970 à 1975.

De 1975 à 1981, il est au service de l’enseignement religieux et de la formation des prêtres et des laïcs et devient responsable du Centre de culture religieuse du Mistral. De 1975 à 1985, il est délégué épiscopal auprès des séminaristes. De 1984 à 1988, il devient délégué adjoint à l’œcuménisme puis vicaire épiscopal de Marseille-Sud, puis secrétaire général du Synode diocésain de Marseille (1988-1991). De 1988 à 1993, il devient vicaire général du cardinal Coffy, archevêque de Marseille.

Ricard tenant la crosse des archevêques de Bordeaux lors de la célébration d'accueil à l'occasion de son arrivée dans le diocèse

Évêque

Il est nommé évêque auxiliaire de Grenoble, avec le titre d'évêque in partibus de Pulcheriopolis, le par le pape Jean-Paul II et consacré évêque le 6 juin de la même année par le cardinal Coffy, assisté par Louis Dufaux, évêque de Grenoble et Jacques Fihey, évêque de Coutances et Avranches. Le , Jean-Paul II le nomme évêque coadjuteur de Boffet, évêque de Montpellier, auquel il succède dès le mois de septembre. Après cinq ans à Montpellier, il devient archevêque de Bordeaux et évêque de Bazas le .

Le , il devient membre de la Commission pontificale Ecclesia Dei, où il est chargé des milieux religieux qui souhaitent conserver la liturgie antérieure au concile Vatican II[1]. Le 6 septembre de la même année, il devient membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, où il côtoie le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI. En 2005, il participe au synode à Rome sur l’Eucharistie.

Conférence des évêques de France

Avant sa nomination comme évêque, il devient membre épiscopal des migrants de 1990 à 1993. Une fois nommé évêque, il devient membre des ministères ordonnés, et évêque accompagnateur du comité national du diaconat de 1994 à 1996.

L’année suivante et pendant un an, il est membre de la commission pour l’Unité des chrétiens, et devient en 1997 le président de la région apostolique Provence-Méditerranée.

En 1997, il devient membre du conseil permanent. Il est élu vice-président de la Conférence des évêques de France en 1999, puis président le , réélu en 2004. Il devient aussi membre pour l’information et la communication, et de la Mission de France.

Le , il est élu membre du Comité études et projet de la conférence des évêques de France pour un mandat de trois ans[2] et réélu à ce poste en 2011[3].

Le , lors de l'assemblée plénière des évêques de France à Paris, il est nommé président du Conseil pour l'enseignement catholique[4].

Il participe, les 1er et , à la convention nationale de l'Enseignement catholique, au cours de laquelle est remis le nouveau statut de l'Enseignement catholique en France[5].

Le , le Pape François accepte sa démission, pour raison d'âge (75 ans), de sa charge pastorale d'archevêque du diocèse de Bordeaux. ll reste alors cardinal et devient archevêque émérite du diocèse de Bordeaux. Il rejoint sa région natale et se met au service du diocèse de Digne.

Le cardinal Ricard lors d'une célébration dans le diocèse de Bordeaux

Cardinal

Il a été créé cardinal par le pape Benoît XVI au consistoire du avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Augustin.

Il est vice-président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE) de 2006 à 2011.

En , il rencontre le patriarche Alexis II de Russie, à l'occasion de la première visite d'un primat orthodoxe russe en France[6].

Le , il est nommé membre pour cinq années au conseil pour l'économie[7].

Participation au conclave de 2013

En , à la suite de la renonciation de Benoît XVI au ministère de Pierre, il participe au conclave à Rome qui aboutit à l'élection du pape François. Il publie à cette occasion plusieurs messages et réactions tant sur ses impressions durant le conclave[8], que sur l'élection du cardinal Bergoglio[9].

Au lendemain de l'élection de François, il tient à Rome une conférence de presse commune avec les cardinaux Vingt-Trois et Barbarin[10].

Fermeture du Séminaire Saint-Joseph

En , il annonce « non sans un pincement de cœur » la fermeture du grand séminaire Saint-Joseph de Bordeaux pour la rentrée de , le nombre de candidats n'étant plus suffisant[11]. Le cycle de formation pour l'archidiocèse reste néanmoins toujours ouvert, les séminaristes sont envoyés dans les séminaires de Toulouse, Paris et Rome.

Réactions du cardinal Ricard

Embryon humain

Après que l’Union européenne a donné son accord à l'exploitation des embryons, le cardinal Ricard déplore[12], le  : « la mise en place du processus de réduction de l’embryon humain à l’état de moyen, ce qui constitue une grave transgression éthique. Nous devons redire que l’embryon humain ne peut être considéré comme un simple matériau de laboratoire. « Tout embryon est déjà un être humain. Il n’est donc pas un objet disponible pour l’homme. Il n’est pas possible de décider d’un seuil au-delà duquel l’embryon serait humain et en deçà duquel il ne le serait pas. »»[13].

Le cardinal Ricard

Relation avec les partisans de la libéralisation de la messe tridentine

Le cardinal Ricard assistant aux ordinations à l'Institut du Bon-Pasteur

Institut du Bon-Pasteur

Benoît XVI érige l’Institut du Bon-Pasteur pour une période de cinq ans. Les prêtres de cet institut sont attachés à la forme extraordinaire du rite romain en vigueur avant 1969. Cependant une certaine animosité existait entre les membres de l’Institut du Bon-Pasteur et des membres du diocèse de Bordeaux. Le cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, dans un communiqué du , défend la vision du pape : « Nous partageons profondément ce souci de réconciliation et de communion du pape et nous accueillons filialement sa décision. » et appelle à « la communion fraternelle dans l’Église implique vérité, accueil de l’autre et réconciliation. » [14]. Il s’explique plus longuement dans une interview[15], où il affirme cependant qu’« il n’est pas facile d’accueillir des nouveaux venus ». Le une convention est signée entre l’Institut du Bon Pasteur et l’archevêque de Bordeaux[16].

Le , le cardinal Ricard assiste aux ordinations célébrées dans la forme extraordinaire du rite romain par le cardinal Darío Castrillón Hoyos à l’Institut du Bon-Pasteur en l’église Saint-Éloi de Bordeaux.

Par la suite il entretiendra de bonnes relations avec L'Institut du Bon-Pasteur et son fondateur Philippe Laguérie, célébrant lui-même régulièrement les confirmations de la paroisse de Saint-Éloi[réf. nécessaire].

Libéralisation de la messe tridentine

Il a discuté avec Bernard Fellay et Benoît XVI à propos de la libéralisation de la forme extraordinaire du rite romain.

À la suite de la publication du motu proprio Summorum Pontificum, le cardinal Ricard, membre de la commission pontificale Ecclesia Dei, défend la position du pape dans un entretien au journal La Croix[17] : « J’ai envie de dire aux catholiques, et en particulier aux prêtres : ne vous inquiétez pas ! », affirmant que « ces deux formes (de rite) ne sont pas en concurrence l'une de l'autre. »

Distinctions

Jean-Pierre Ricard est :

Notes et références

  1. « France: Le pape nomme Mgr Ricard membre de la Commission pontificale "Ecclesia Dei" », sur cath.ch (consulté le )
  2. « Communiqué de la Conférence des évêques de France – 08 novembre 2008 : Elections au cours de l'assemblée et nomination d'un porte-parole »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur eglise.catholique.fr,
  3. « Élections lors de l’Assemblée plénière des évêques de France – 09 novembre 2011 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur eglise.catholique.fr/,
  4. « Assemblée plénière 2013. Résultats des élections – communiqué de presse », Conférence des évêques de France, (lire en ligne)
  5. Interview sur le site de Radio Vatican, 3 octobre 2007
  6. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Comunicato della sala stampa della santa sede », sur press.vatican.va, (consulté le )
  7. Impressions d'un conclave, le 22 mars 2013
  8. Message aux girondins à l'occasion de l'élection du pape François, le 15 mars 2013
  9. Conférence de presse commune des trois cardinaux résidentiels français, 14 mars 2013
  10. La Croix, article du 20 mai 2019
  11. Article de l'agence de presse ZENIT
  12. Déclaration complète du cardinal Ricard sur le site de la Conférence des évêques de France
  13. Texte du communiqué
  14. Article au journal La Croix
  15. Article du Figaro du 3 mars 2007
  16. Entretien le 9 juillet 2007 au journal La Croix
  17. Décret du 13 juillet 2010 portant promotion et nomination

Voir aussi

Bibliographie

  • Sept défis pour l'Église. Mgr Jean-Pierre Ricard, Yves de Gentil-Baichis (2003, Éditions Bayard).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du catholicisme
  • Portail du Vatican
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.