Église Notre-Dame-des-Champs de Paris

L’église Notre-Dame-des-Champs est située 91, boulevard du Montparnasse, dans le 6e arrondissement de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Église Notre-Dame, Notre-Dame et Notre-Dame-des-Champs.

Église Notre-Dame-des-Champs
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
Début de la construction 1867
Fin des travaux 1876
Style dominant Inspiration romane
Site web notredamedeschamps.fr
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 50′ 35″ nord, 2° 19′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris

Elle donne son nom au quartier Notre-Dame-des-Champs, dans la partie sud duquel l'église est située, et qui est le 23e quartier administratif de Paris.

Histoire

Un lieu de culte ancien

L'ancien couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques au milieu du XVIIe siècle.

On a trouvé à une distance d'environ un kilomètre de l’église actuelle des vestiges d’un temple romain dédié au culte du dieu Mercure. Après la conversion de la région parisienne au christianisme, le temple fut dédié à la Vierge Marie et fut baptisé Notre-Dame-des-Vignes, l’endroit étant à l’époque entouré de vignobles. Par la suite, le roi Robert le Pieux (996-1031) fit agrandir Notre-Dame-des-Vignes pour honorer le lieu où Saint-Denis aurait célébré les saints mystères. La tradition rapporte que, arrivant à Lutèce, s'était d'abord fixé à cet endroit. Les bénédictins de l'abbaye de Marmoutier transformèrent peu après l’église en prieuré ; ils arrachèrent les vignes environnantes et renommèrent l’église « Notre-Dame-des-Champs ». Ce sanctuaire, dont il subsiste une crypte dans les sous-sols de l’immeuble du no 14bis de l'actuelle rue Pierre-Nicole, devint un lieu de pèlerinage auquel on se rendait par la rue Notre-Dame-des-Champs qui longeait la clôture sud de l’enclos des chartreux.

En 1604, les bénédictins cédèrent Notre-Dame-des-Champs à la duchesse d'Orléans-Longueville, qui y installa des carmélites déchaussées venues d’Espagne. Celles-ci firent du couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques l’un des plus célèbres du XVIIe siècle. Mademoiselle de La Vallière, puis Madame de Montespan s'y retirèrent[1]. Après la suppression de la communauté à la Révolution, les bâtiments conventuels furent détruites et le terrain loti.

Le Concordat autorisa le retour des religieuses qui rachetèrent, en 1802, une parcelle de leur ancien enclos. Elles édifièrent une petite chapelle dédiée à Notre-Dame-des-Champs dans la rue d'Enfer (actuellement au 25, rue Henri-Barbusse)[2] et un nouveau cloître surmonté de leurs locaux d'habitation. Ce second carmel fut supprimé en 1906, et il n’en resta que le souvenir, perpétué par la rue Notre-Dame-des-Champs.

L’église actuelle

La construction de l'église actuelle.
L'intérieur de l'édifice.

En 1858, on créa pour le quartier une paroisse qui reçut naturellement le nom de Notre-Dame-des-Champs, avec comme lieu de culte provisoire une chapelle en bois située aux no 153 et 155 de la rue de Rennes. Jusque-là, le quartier faisait partie de la paroisse Saint-Sulpice.

L'architecture de l’église actuelle est d’inspiration romane. Sa construction fut confiée à Léon Ginain, architecte, de 1867 à 1876 et l'entrepreneur fut Eugène Bonté. Elle fut édifiée pendant la cure de l'abbé Cognat. Les travaux, interrompus pendant la guerre de 1870, furent ensuite repris jusqu'à l'achèvement[3]. Les pierres aux grains fins et serrés utilisées comme libages de l'église proviennent des carrières de Châtillon. Les murs furent élevés avec du cliquart des carrières de Fleury à Clamart[4]. La première pierre fut posée le et, huit ans plus tard, le , l’église reçut sa bénédiction. Le l'église a été consacrée par le cardinal Léon Adolphe Amette, archevêque de Paris.

Décoration

La statue de la Madone, ciselée par Alfred Lepère, se trouve au-dessus de l’autel de la Vierge et représente la Sainte Vierge portant l’Enfant-Jésus, tenant lui-même dans ses mains une couronne d’épines. C'est une des plus belles Vierges à l'Enfant de Paris.

Les quatorze tableaux du chemin de croix ont été créés par Frédéric de Courcy.

Les peintures murales de l'église sont toutes splendides et ésotériques.

La chapelle Saint Joseph située dans le transept nord possède un tableau réalisé par Félix-Henri Giacomotti représentant Le repos de la Sainte Famille. Cette œuvre a la particularité de montrer Saint Joseph langeant l'enfant Jésus entouré par la Vierge Marie et par les quatre principaux Archanges : Michel, Gabriel, Raphaël et Uriel.

La chapelle du Sacré-Cœur située dans le transept sud possède un tableau, datant de 1885, signé François Lafon et représentant Le Sacré-Cœur.

Les vingt-deux panneaux situés au deuxième niveau de l'élévation dans la nef et le chœur de l'église ont été faits sur toile marouflée, c'est-à-dire une toile collée au mur. Ils ont été réalisés par Joseph-Jean-Félix Aubert, entre 1891 et 1907 et représentent la vie de la Vierge Marie. Aubert, riche de ses voyages en Égypte et en Palestine, s'est efforcé de renouveler ce sujet déjà traité par de nombreux peintres[5]. Sont figurées les scènes suivantes :

  1. Naissance de Marie (intérieur d'une maison de Jérusalem) ;
  2. Marie instruite par sa mère (la fontaine de Siloé) ;
  3. Marie présentée au Temple (Temple de Jérusalem, d'après Edfou) ;
  4. Marie fiancée à Joseph (cour intérieure d'une maison de Nazareth) ;
  5. Marie saluée par l'ange Gabriel ;
  6. Marie visite Élisabeth (maison à Siloé) ;
  7. Marie cherche un gîte à Bethléem ;
  8. Marie à la Crèche (grotte sous la colline de Bethléem) ;
  9. Marie purifiée au Temple (décor pharaonique) ;
  10. Marie fuit en Égypte (la vallée des Rois, à l'Orient de Thèbes) ;
  11. Marie se repose en Égypte (les grandes pyramides de Gizeh) ;
  12. Marie à la fontaine (fontaine de Nazareth) ;
  13. Marie à Nazareth ;
  14. Marie près de Joseph mourant ;
  15. Marie au pied de la Croix ;
  16. Marie revient du Calvaire (une cour d'une maison en contrebas) ;
  17. Marie reçoit le corps de Jésus ;
  18. Marie au Cénacle (décor emprunté à l'ancien Temple) ;
  19. Marie voit Jésus ressuscité (le champ Haceldama) ;
  20. Marie reçoit l'Eucharistie (un abri pour les voyageurs) ;
  21. Marie rend le dernier soupir ;
  22. Marie monte au ciel (le mont des Oliviers et la vallée du Jourdain).

Certaines de ces fresques ont été reproduites sur toile par des élèves de Georges Aubert dans l’église de Montandon (Doubs), mais elles ont été enlevées lors de la restauration de cette église dans les années 1970.[réf. nécessaire]

Prieurs

  • 1192 - Robert[6]

Curés de l'église du XIXe siècle

En 1837, l'abbé Crozes est vicaire de l'église Notre-Dame-des-Champs[7].

Notes et références

  1. Abbé Eugène Duplessy, Paris Religieux, A. Roger et F. Chernoviz Éditeurs, 1900 (p. 261).
  2. Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, Editions de Minuit.
  3. E. Wiriot, Paris de la Seine à la Cité universitaire, Paris, Tolra, 1929, p. 249
  4. Répertoire des carrières de pierre de taille exploitées en 1889, Librairie Polytechnique Baudry et Cie, 1890, p.252-255. Lire en ligne.
  5. « Les peintures murales de l’église », sur le site de la paroisse Notre-Dame-des-Champs.
  6. Cartulaire de Notre-Dame-des-Champs, sentence arbitraire de 1192 par laquelle R... chantre de l'église de Chartres et W... sous-doyen délégués par le pape Célestin, notifient que Bouchard, maire de Bagneux a reconnu tenir de Robert, prieur de ce Monastère un demi arpent de vigne. dans Jean Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, 1757, Paris, t.IX, p.418 concernant la paroisse de Châtillon-sous-Bagneux
  7. LIMOUZIN, Jean Leflon et Roger Limouzin-Lamothe, Monseigneur denys-auguste affre, archeveque de Paris (1793-1848), Vrin, (ISBN 978-2-7116-0496-8, lire en ligne)

Lien externe

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