rire

Voir aussi : rìre

Français

Étymologie

Du moyen français rire, de l’ancien français rire, du latin vulgaire *rīdĕre, du latin classique rīdēre.

Verbe

Un homme en train de rire. (1)

rire \ʁiʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se rire)

  1. Marquer un sentiment de gaieté par un mouvement de la bouche accompagné souvent de bruit et par une expression correspondante des regards et des traits du visage.
    • La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri.  (Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes)
    • Le bambin fuyait la chemise ou le bonnet de nuit avec lequel la marquise le menaçait parfois ; il gardait sa collerette brodée, riait à sa mère quand elle l’appelait, en s’apercevant qu’elle riait elle-même de cette rébellion enfantine […]  (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • L’accueil ne variait point, Mme Bavoil le saluait par l’invariable formule : « voilà notre ami », tandis que le prêtre riait des yeux et lui pressait la main.  (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette.  (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
    • Et il se mit à singer le papotage d’une Parisienne, et jusqu’à la mimique, avec tant de gaieté que Zaheira ne put s’empêcher de rire.  (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • UNE PAYSANNE. – Il faut que je sois contente mais pas trop. Si j’ai envie de rire, Je ris pas fort. Le malheur m'entendrait.
      UNE AUTRE PAYSANNE. – Je ris. J’oserais pas dire pourquoi. C'est si mesquin, ce qui fait rire. On ne sait même pas si on rit bien pour ce qu'on croit. On ne sait pas pourquoi on rit. On rit sans savoir. On rit peut-être parce qu'on ne sait pas. Si on savait : peut-être qu'on pleurerait. Y a bien quelqu'un qui sait. Par exemple, on sait bien pourquoi on pleure.
       (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 273-274)
  2. (Familier) Se divertir ; se réjouir.
    • Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 55 de l’éd. de 1921)
    • Alice, dis-moi que tu ne vas pas épouser ce rabat-joie. Tu ne t’amuseras jamais avec un homme comme lui. Il ne te fera jamais rire.  (Amanda Bayle, Tout ce qui brille, éd. CyPLoG, 2017, chap. 19)
    • Nous serons en joyeuse compagnie, nous rirons bien. Venez avec nous, nous rirons. C’est un bon garçon qui aime à rire.
  3. Railler ; badiner ; ne pas parler ou ne pas agir sérieusement.
    • Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d’autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit.  (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l'islam, Télérama no 3393, janvier 2015)
  4. (Figuré) Être agréable, plaire, en parlant des choses.
    • La campagne rit sous le soleil. Tout me rit dans ce projet. Cela rit à l’imagination.
  5. (Transitif) (indirect) (Rire de quelque chose ou de quelqu’un) Ne pas se soucier de quelque chose ; témoigner qu’on n’en tient pas de compte, qu’on ne s’en soucie pas ; s’en moquer.
    • […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse.  (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
    • La musique enivre et règle le danseur, tandis que le curieux voit le mouvement seul et rit de ce pantin qui s’agite sans raison, car le curieux, lui, n’entend pas la musique.  (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. I)
    • Mais il ne faut pas rire de la choléraphobie. Mme de Boigne affirme que quelques personnes, entre autres la comtesse de Montesquiou-Fesenac, sont littéralement mortes de peur, sans aucune maladie.  (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, p.104)
  6. (Transitif) (indirect) (Rire à quelqu’un) Être favorable.
    • L’occasion lui rit, la fortune lui rit.
  7. (Pronominal) Se divertir.
    • Il a fait cela en se riant.
  8. (Pronominal) Se moquer de quelqu’un.
    • Elle se rit de vous. Il se rit de vos vains projets.
  9. (Pronominal) Ne pas tenir compte d’une chose, la mépriser.
    • Je me ris de ses menaces.

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Vocabulaire apparenté par le sens

Proverbes et phrases toutes faites

Ce ou ces termes devraient être créés dans des articles séparés.

  • il n’y a pas à rire pour tout le monde (se dit en parlant d’une chose qui donne de la joie à quelques personnes, mais qui fait de la peine à d’autres)
  • il n’y a pas de quoi rire
  • il n’y a pas trop à rire pour vous, il n’y a pas de quoi rire pour vous : Il n’y a pas tant à rire
  • nous n’avons pas envie de rire
  • nous n’avons pas sujet de rire
  • on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde
  • plus on est de fous, plus on rit
  • qui rit vendredi, dimanche pleurera (souvent la tristesse succède en peu de temps à la joie)
  • rira bien qui rira le dernier
  • tout rit (tout réussit)
  • vous me faites rire
  • vous voulez rire

Troponymes

Traductions

Nom commun

SingulierPluriel
rire rires
\ʁiʁ\

rire \ʁiʁ\ masculin

  1. Action de rire.
    • Pour les croyances, pour les formes sociales, comme pour certains malades, le rire c’est la mort ! C’est ce rire qui a tué le Moyen-Âge, car de lui sont nées les deux forces destructrices du XVIe siècle […] ; ces deux forces sont le protestantisme et l’incrédulité, les deux grands marteaux du XVIe siècle !  (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au Moyen-Âge, Revue des Deux Mondes, 1839, tome 19)
    • Le rire est très-rare dans l’Écriture. Abraham et Sara, ces deux ancêtres de la douloureuse MARIE, Mère des Larmes, sont chargés de l’inaugurer, […].  (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
    • Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette.  (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
  2. (Par extension) Son produit par cette action.
    • Et le roi éclata de rire, mais d’un rire si faux, que l’écho de la chambre le répéta d’un ton lugubre.  (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. VI)
    • Des joueurs de belote, assis au fond d’une buvette, comptaient leurs points parmi les rires, les plaisanteries, les grosses bourrades […]  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Et dans ce rire acharné, grandissant, dans ce rire pareil à un réveille-matin qui se détraque, j’entendis ces mots, coupés de roulades sonores et de fusées sifflantes : […].  (Octave Mirbeau, Le colporteur)
    • Je n’ai pas plutôt prononcé le mot que le rire cinglant de Carmen me fouaille de nouveau en pleine peau, comme une lanière.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Le rire de Yann éclata alors dans la salle. Un rire joyeux qui dégringola le long de ma colonne vertébrale comme une douche rafraîchissante.  (Amina Danton, La tangente, Gallimard (NRF), 2009, p. 184)

Synonymes

Dérivés

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Anagrammes

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (rire), mais l’article a pu être modifié depuis.

Ancien français

Étymologie

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Verbe

rire \Prononciation ?\

  1. Rire.
  2. (Pronominal) Rire.

Ancien occitan

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Étymologie

Du latin ridere.

Verbe

rire

  1. Rire, sourire.

Variantes

Nom commun

rire masculin

  1. Rire, sourire.

Variantes

Références

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844

Moyen français

Étymologie

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Verbe

rire \Prononciation ?\ 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Rire.

Variantes

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