connaissance

Français

Étymologie

(Date à préciser) Substantivation de connaissant (→ voir naissance). Écrit connoissance jusqu’en 1835, et congnoissance, cognaissance ou connoissance en moyen français et en ancien français.
Le mot connaissance ne doit pas être rapproché de naissance mais du latin cognoscere qui rappelle la « gnose », « le savoir ». cum (« avec ») et gnose (« savoir ») ; « connaître » signifie « savoir avec ». « Naissance » en revanche vient du latin tardif nascere ; l’étymologie plaisante de « connaître » : « naître avec » est donc fausse.  (Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert)

Nom commun

SingulierPluriel
connaissance connaissances
\kɔ.nɛ.sɑ̃s\

connaissance \kɔ.nɛ.sɑ̃s\ féminin

  1. Exercice de la faculté par laquelle on connaît et on distingue les objets.
    • Perdre toute connaissance.
    • Elle est restée longtemps sans connaissance.
    • Un transport au cerveau lui a ôté toute connaissance.
    • Le Président a-t-il toujours sa connaissance ?
  2. Conscience que l’on a de vivre.
    • Elle se trouva mal en rentrant dans sa maison : on s’efforça vainement de la secourir, de la ranimer ; elle expira sans avoir repris ses sens, ni laissé apercevoir aucune marque de connaissance.  (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
  3. Idée, notion qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de le connaître.
    • La connaissance abstraite qui porte sur des notions générales est une connaissance confuse.  (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
    • Ayant une suffisante connaissance des taudis de Marseille, je m’imaginais que leur misère n’était guère dépassable.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il est vrai […] que les juifs, plus versés que les prêtres chrétiens dans la connaissance des Écritures, étaient de redoutables controversistes, à ce point que Saint Louis manifesta sa répugnance pour les discussions entre les juifs et les chrétiens insuffisamment instruits.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Claudel a rapproché, avec raison et magnifiquement, connaissance et naissance. Toute connaissance est une naissance, une naissance du monde en nous, une naissance de nous dans les autres ou des autres en nous. Et cette naissance dans la connaissance est quelque chose d'admirable parce que c'est par là que nous devenons un être nouveau, c'est par là que nous devenons libres.  (Maurice Zundel, Silence, parole de vie, éd. Anne Sigier, 1990, p. 104)
  4. (Droit) En parlant d'ujne tribunal ou d'un juge, droit de traiter certaines affaires.
    • La connaissance de ce crime appartient au tribunal pénal.
    • Attribuer à un juge, à un tribunal la connaissance de certaines causes.
  5. Personne avec laquelle on a des liaisons ou des relations.
    • De n’pas danser, on mord les autres, n’est-ce pas ? et j’ai justement vu — quand tu m’interrogeais — une connaissance avec qui j’suis en affaire et qui, en douce, m’a fait signe de rappliquer.  (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Comme ils avaient dans leurs connaissances deux jeunes personnes, Miss Flossie Bright et Miss Edna Bunthorne, demoiselles de magasin à Clapham, il fut convenu qu’ils feraient à quatre une joyeuse partie de campagne.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 52 de l’éd. de 1921)
    • La connaissance du Président est partie par l’escalier de service.
  6. (Au pluriel) (Absolument) Savoir, instruction, lumières acquises.
    • La distinction des pensées ou connoissances, en médiates & immédiates prouve encore moins la prétendue imperceptibilité des pensées.  (Règles du Bon Sens, dans les Œuvres de Messire Antoine Arnauld, tome 40, page 175, 1780)
    • Nous sommes si éloignés de connaître tous les agens [sic] de la nature, et leurs divers modes d’action ; qu’il ne serait pas philosophique de nier les phénomènes, uniquement parce qu’ils sont inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances.  (Pierre-Simon de Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, Mme Ve Courcier, Paris, 1814 (2e édition))
    • Les premiers livres des peuples contiennent la masse entière de leurs connaissances, sous une enveloppe poétique ou religieuse, dans une vaste et confuse unité.  (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
    • L’Encyclopédie aristotélicienne apparut comme la somme de connaissances humaines auxquelles l’esprit humain peut accéder par ses propres forces.  (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1925, éd. 1966)
    • D’une manière générale, la différentiation d’une expression de ce genre réclame plus de connaissances en calcul différentiel que celles acquises jusqu’ici.  (Silvanus P. Thomson, Le Calcul intégral et différentiel, traduction d’André Éric Gérard, Dunod, 1947, page 30)

Synonymes

Antonymes

Apparentés étymologiques

Dérivés

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (connaissance)
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