Thibaut de La Tocnaye

Thibaut de La Tocnaye, né en 1958, est un homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir La Tocnaye.

Enseignant et ingénieur, il combat dans les années 1980 au Liban, au Nicaragua et en Croatie. Cadre du Front national, devenu Rassemblement national, dont il est membre depuis 1988, il est conseiller municipal d'opposition pendant 12 ans à Avignon et à Cavaillon depuis 2014, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1992 à 2021 et conseiller régional du Centre-Val de Loire depuis 2021.

Ascendance

Il est le fils d'Alain de La Tocnaye[1].

Parcours étudiant et professionnel

Thibaut de La Tocnaye est diplômé en 1982 de l'École centrale de Lyon[2],[3].

Il enseigne les mathématiques au Grand Lycée franco-libanais d'Achrafieh de 1982 à 1984[3].

Il occupe plusieurs postes de responsabilité dans l'ingénierie nucléaire (USSI-SGN) en tant que responsable des essais[2]. Il est également chef de projet sur plusieurs chantiers, notamment à La Hague, à Marcoule et à Cadarache[2]. Il prend en 1993 la direction technique d'Otim, société de tuyauterie et de chaudronnerie industrielles[2]. Il devient directeur général d'Apageo Segelm en 1995, puis président-directeur général en 1996[2].

Combattant dans les années 1980

Par l'intermédiaire d'un enseignant en gymnastique du Grand Lycée franco-libanais, il rejoint les Phalanges libanaises et combat lors de la guerre du Chouf, contre les Druzes, en 1983-1984[1],[4]. Il dirige également, avec Bernard Antony, un « camp de travail » pour les jeunes volontaires[5]. Selon Marie-José Chombart de Lauwe et Madeleine Rebérioux, il compare alors le FN aux Phalanges libanaises ainsi que la France de l'époque au Liban de 1960, et « présente une image paniquante d'un complot ourdi par l'Islam et le marxisme contre la chrétienté »[5]. Il combat également au Nicaragua auprès des Contras, et en Croatie contre les Serbes[1].

Parcours politique

Au sein du FN, devenu RN

Thibaut de La Tocnaye adhère au FN en 1988[6].

Partisan de Bruno Gollnisch face à Marine Le Pen en vue du XIVe congrès du Front national (2011), il est élu en troisième position au comité central du parti[7],[8].

Lors de la campagne présidentielle de 2012, il est l’un des conseillers politiques de Marine Le Pen pour son programme économique[1].

En 2013, il rencontre des responsables de Svoboda pour le compte du FN, tandis que d'autres personnalités du FN dénoncent l'influence de ce parti en Ukraine[1].

Il indique avoir été pendant plusieurs années délégué national du FN aux études et argumentaires[9]. Il est ensuite membre du bureau politique[Quand ?][10] et, depuis 2018, du bureau national du FN devenu RN[11]. Il est également présenté comme le conseiller de Marine Le Pen à la Réindustrialisation[12],[9]. En 2017, il est membre du comité stratégique de campagne de Marine Le Pen[9].

Il est le détenteur de la société Cap stratégique, dont la mission est d’« accompagner le développement des entreprises » et qui réalise des prestations pour certains eurodéputés FN ainsi que pour les campagnes présidentielles de Marine Le Pen[9].

Au sein du FN, il s'oppose à Florian Philippot au sujet de la mémoire du général de Gaulle, mais considère que la « coopération » entre gaullistes et antigaullistes est possible[13]. En 2016, lors d'un débat au conseil régional de PACA sur la valorisation des harkis, il lance « Enfoiré de gaulliste ! » à l'adresse du président Christian Estrosi, avant de lui présenter ses excuses[10],[14]. Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron met en cause « l’antigaullisme » du FN en faisant allusion à sa présence dans ses rangs et à la participation de son père à l'attentat du Petit-Clamart[14],[12].

Mandats locaux et candidatures électorales

Il est pendant 12 ans conseiller municipal FN d'Avignon[15].

Lors des élections municipales de 2014, il est tête de liste à Cavaillon et considéré comme favori[1],[16]. Il mène campagne avec d'anciens policiers et fait de la sécurité le thème central de ses propositions[17]. Il arrive en 2e position au premier puis au second tour, derrière Jean-Claude Bouchet (divers droite), qui est élu maire[18]. Il est depuis conseiller municipal d'opposition[13].

Il est conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) depuis 1992[10][source insuffisante].

Candidat aux élections législatives de 2017 dans la 2e circonscription de Vaucluse, il est battu au premier tour avec 22,49 % des voix[19].

Il figure en 35e position sur la liste du Rassemblement national (RN) pour les élections européennes de 2019[20].

Il figure en 2e position sur la liste du RN menée par Bénédicte Auzanot pour les élections municipales de 2020 à Cavaillon[21]. La liste échoue au second tour avec 34,81 % des voix face à celle de Gérard Daudet (LR)[22].

Il est élu au conseil régional du Centre-Val de Loire lors des élections régionales de 2021[23]. Candidat en binôme avec Élodie Babin dans le canton d'Auneau (Eure-et-Loir) lors des élections départementales qui se tiennent au même moment, il échoue au second tour avec 37,55 % des suffrages[24].

Autres activités

Il est vice-président de Chrétienté-Solidarité, association de Bernard Antony dont il est membre depuis les années 1980[1],[3].

Il compare son engagement de jeunesse au Liban à la lutte contre l’organisation État islamique et reste en contact avec les Phalanges libanaises[4].

En 2009, il est l'un des orateurs du 2e « congrès nationaliste » du Renouveau français[25].

Il dirige jusqu'en 2016 une émission sur Radio Courtoisie.

Ouvrages

  • Les Peuples rebelles : itinéraire d’un Français aux côtés des combattants de la liberté, Paris, Godefroy de Bouillon, .
  • Le Choix souverainiste, Atelier Fol'fer, 2019 (ISBN 978-2-3579-1118-5).

Références

  1. « Thibaut de la Tocnaye et les milices chrétiennes au Liban », sur La Règle du jeu, (consulté le ).
  2. lesechos.fr, « Thibaut de la Tocnaye », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  3. Fiammetta Venner, Extrême France, Grasset, , 526 p. (lire en ligne).
  4. Benjamin Barthe et Olivier Faye, « Les dessous du voyage de Marine Le Pen au Liban », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  5. Marie-José Chombart de Lauwe et Madeleine Rebérioux, Vigilance : vieilles traditions extrémistes et droites nouvelles, éditions de l'Atelier, , 206 p. (lire en ligne), p. 108.
  6. Xavier Alonso, « A toute vitesse, le FN se professionnalise pour 2017 », sur tdg.ch, (consulté le ).
  7. Romain Rosso, La Face cachée de Marine Le Pen, Flammarion, , 302 p. (lire en ligne).
  8. Laurent de Boissieu, « Chronologie du Front national », sur france-politique.fr (consulté le ).
  9. Marine Turchi, « Campagne de Marine Le Pen: le florissant business de cadres FN et de leurs familles », sur Mediapart, (consulté le ).
  10. Sylvain Chazot, « VIDEO - Un élu FN, membre du bureau politique du parti, traite Christian Estrosi d'"enfoiré de gaulliste" », sur Le Lab, (consulté le ).
  11. Beatrice Houchard, « A Lille, Marine Le Pen met en place ses nouvelles équipes », sur L'Opinion, (consulté le ).
  12. Amandine Réaux, « Emmanuel Macron cible le conseiller régional FN La Tocnaye, fils du "commanditaire" de l'attentat du Petit-Clamart », sur Le Lab, (consulté le ).
  13. Béatrice Houchard, « Le Général continue de diviser le FN », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  14. François Reynaert, « Pourquoi Macron accuse le FN d'avoir "conduit les attentats contre De Gaulle" », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  15. Le Point, 2002, extrait en ligne
  16. « Municipales à Cavaillon : le FN Thibaut de la Tocnaye peut-il gagner la mairie ? #mun84300 », sur L'Internaute.com, (consulté le ).
  17. Aurélie Lagain et Daniel Morin, « Thibault de la Tocnaye (FN) mise sur la sécurité à Cavaillon », sur France Bleu.fr, (consulté le ).
  18. « Résultat municipales 2014 - Cavaillon », sur lemonde.fr (consulté le ).
  19. « Résultats élections municipales 2020 du second tour, listes des candidats, dates et résultats du premier tour. », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  20. « Élections européennes : la liste des candidats du Rassemblement national », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  21. Daniel Morin, « Municipales à Cavaillon : Bénédicte Auzanot conduira la liste du Rassemblement national », sur Francebleu.fr, (consulté le ).
  22. « Résultats municipales 2020 à Cavaillon », sur lemonde.fr (consulté le ).
  23. « Voici les 77 nouveaux élus du Conseil régional de Centre-Val de Loire », sur leberry.fr, (consulté le ).
  24. Nathan Sportiello, « Départementales : Stéphane Lemoine et Annie Camuel, de la majorité départementale, vainqueurs dans le canton d'Auneau », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  25. Laurent de Boissieu, « Renouveau Français (RF) », sur france-politique.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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