Rei Kawakubo

Rei Kawakubo (川久保 玲, Kawakubo Rei), née le à Tokyo, est une styliste japonaise, fondatrice de la marque Comme des Garçons et une personnalité influente et respectée du domaine de la mode. Elle est une des représentantes de l'Antifashion des années 1980 et conçoit des créations avec une approche intellectuelle, loin des critères traditionnels de la beauté, remettant perpétuellement en question les principes établis. Ses vêtements androgynes aux montages étranges sont souvent plein de volumes et réfutent toute élégance ou féminité telle qu'elle est établie en Occident. Rei Kawakubo reste une grande technicienne, maitrisant textiles, matériaux et coupe, largement reconnue par ses pairs et par les médias. Ses collections, qualifiées au départ de look « Hiroshima Chic » et utilisant majoritairement des noirs, gris, puis rouges ou blancs, sont la référence du mouvement de la mode déconstructive. Ses collections présentées en 1981, 1997 et 2012 ont plus particulièrement marqué l'histoire de la mode. Elle se marie en 1993 à Adrian Joffe, qui devient directeur général de Comme des Garçons.

Biographie

Débuts

Rei Kawakubo nait en 1942, son père est universitaire[1]. En 1964, Rei Kawakubo sort diplômée de la prestigieuse Université Keiō après avoir suivi des études de philosophie, littérature et beaux-arts[2]. Elle travaille au département publicité de l'entreprise Asahi Kasei[3] puis déçue par ce métier[1], commence une activité de styliste indépendante[4]. Très tôt ses créations sont influencées par le Wabi-sabi, le « beau dans l'imparfait » ainsi que les traditions vestimentaires japonaises[2],[5].

Quelques années plus tard, elle fonde la marque Comme des Garçons  allusion aux paroles de Tous les garçons et les filles de Françoise Hardy[4] , présente sa première collection féminine et ouvre une boutique à Tokyo. Sa première collection masculine, Comme des Garçons Homme, arrive trois ans après[2]. Rei Kawakubo est précurseur dans l'usage majoritaire  voir exclusif  du noir[n 1], couleur du deuil et du soir alors rarement présente dans les collections des stylistes ou couturiers[7]. Son usage se répand dans les rues de Tokyo[8], le succès est là[6]. Le noir va la suivre tout au long de sa carrière : toujours vêtue avec cette teinte, elle apparait en noir sur les photos, lors des interviews ou dans ses défilés[8] et celui-ci dominera ses créations durant de nombreuses années. Lorsque des couleurs se voient utilisées, c'est en monochromie[9].

Premiers défilés de Paris

Dans les années 1970 à 1980, avec Kenzo Takada, Issey Miyake ou Hanae Mori, une vague de stylistes japonais, remuant la mode occidentale, s'installe à Paris ; Kenzo, précurseur, puis Miyake, ont ouvert les portes[10] et plusieurs obtiennent une large reconnaissance[11],[12],[13]. Ils seront plus d'une dizaine à défiler dans la capitale dans les années 1980[14],[n 2]. Avec Issey Miyake et Yohji Yamamoto, Rei Kawakubo va former dans les années à venir un trio représentant un mélange entre l'Orient et l'Occident à la fois contemporain et toujours inspiré d'un classicisme de la culture japonaise[16]. La styliste ne résiste pas à l'appel de la capitale de la mode[17] et arrive à Paris[n 3] au début des années 1980 avec ses vêtements « défaits, déconstruits, dépiécés[19] », loin des « jeunes créateurs » français qui triomphaient à l'époque avec une mode flamboyante et colorée[8].

Elle présente Lace son premier défilé, au même moment que Yohji Yamamoto son mentor[20],[n 4] en marge de la Semaine du prêt-à-porter[22]. Ne pas être dans le calendrier officiel fait que ce défilé, dans l'immédiat, passe relativement inaperçu[6]. Mais, la rumeur progresse jour après jour et le défilé se voit qualifié de « véritable choc[1] » et de « provocation[23] » ; celui-ci fait sensation[22],[24] et efface tous les principes de féminité occidentaux alors en vigueur[25], tous les « canons esthétiques »[26]. Dans l'immédiat de ce premier défilé, pour ceux qui y ont assisté, « cet électrochoc nippon laisse sans voix[17] » mais le retour des médias est surtout absent de leurs colonnes. Outre Alaïa, Montana et Mugler, peu de stylistes donnent un avis, certains pariant sur son absence d'avenir dans la mode[27]. Pourtant, c'est bien une tempête que Rei Kawakubo a déclenché[27].

Déconcertant, personne ne s'attendait à un tel changement radical[7] et peu de défilés ont autant bouleversé le domaine de la mode[n 5],[5]. Celui-ci marque la fin de l'influence séculaire des créateurs parisiens sur les tendances mondiales[7] ainsi que l'abandon du bon goût et de l'élégance, passage obligé de la couture[17].

Une boutique Comme des Garçons ouvre dans la capitale française dès 1982[28],[n 6]. Par la suite, elle étend ses activités vers du mobilier[4],[29].

Son second défilé a lieu en 1982[n 7], mais cette fois, son nom apparait dans le calendrier officiel[6]. Comme le premier, le retentissement, la polémique même, est important et les médias sont au rendez vous. L'élégance et la normalité sont une fois de plus mises à mal avec ses vêtements troués, ses couleurs tristes, ses créations inachevées et ses silhouettes difformes, s'éloignant une fois encore des préceptes du prêt-à-porter[30],[31] ; Rei Kawakubo démontre ce qu'est la beauté dans une pauvreté vestimentaire[25] et l'imperfection[n 8]. Malgré la large répercussion dans les médias[n 9] qui surnomme cette collection « New Wave of Beauty », des critiques se font entendre[25],[31]. Son style d'alors, noir, ou gris foncé[4],[29], reçoit un temps le surnom d'« Hiroshima Chic »[4], de « post-atomic »[34] ou de « mode clochard » pour les plus critiques. Pourtant Rei Kawakubo ne change rien à sa ligne créative[31]. Elle devient la figure de proue du mouvement Anti-fashion (en) des années 1980[n 10] et inspiratrice de la tendance minimaliste des années à venir.

Par la suite

Le centre Pompidou présente les créations de la styliste lors de l'exposition « Mode et photo » de 1986[4]. Sept ans plus tard, le Kyoto Costume Institute intégrera des créations de Kawakubo à ses collections[4]. La même année, Kawakubo est récompensée par le Fashion Group International (en)[25].

Junya Watanabe (en), le protégé de Kawakubo qui a débuté trois ans auparavant chez Comme des Garçons, dessine les produits « Tricot » de la marque[28]. La créatrice lui laissera peu à peu, comme aux autres stylistes qui dessinent pour sa marque[7] telle Tao Kurihara, de plus en plus d'indépendance au sein de sa maison jusqu'à l'obtention d'une ligne à son nom[36],[37].

Durant trois ans, Rei Kawakubo supervise la publication de Six (pour Sixth Sense, sixième sens), revue créée et financée par Comme des Garçons[38]. Alors que certains ne pensait trouver qu'un outil de promotion, la publication est majoritairement ouverte à d'autres créateurs, mais également au design, à la danse, à l'architecture, aux arts plastiques ou à la littérature[38] ; ce magazine bisannuel fait alors appel à des grands noms de la photographie et ne comporte aucun texte[39],[40].

Dans les années 1990, les teints utilisées s'éclaircissent[41] et le rouge entre notoirement dans ses collections[42].

Après le lancement d'un premier parfum[n 11], la styliste aborde ce nouveau siècle avec une série de collaborations diverses, comme avec Vivienne Westwood pour des produits vendus uniquement au Japon[34] ou une ligne de sacs en collaboration avec Louis Vuitton pour fêter les trente ans de la présence de la marque de maroquinerie au Japon[43]. Elle dessine des créations pour H&M[4],[25] puis pour Hermès avec deux collections minimalistes de onze Carrés[44]. L'expérience avec Louis Vuitton est réitérée quelques années plus tard[45].

Défilés

Robe Comme des Garçons en 2007 dans un musée à Florence.
Comme des Garçons, robe en rouge, blanc, bleu.

Ses défilés, pourtant très courus par les médias et acheteurs, sont toujours abscons, les vêtements ou le message présentés étant difficiles à cerner[2]. Ceux-ci laissent perplexes ou interloqués la plupart des journalistes[46],[26] et tous ne sont pas enthousiasmés[n 12]. Au delà des vêtements, l'évènement dérange dans sa scénographie : « les mannequins défilent les cheveux hirsutes et apparaissent presque sales, non apprêtés, sans maquillage[26]. »

« À la sortie, certains rient, d'autres s'interrogent, d'autres encore hurlent au génie » comme le résume Libération[42]. Cette opacité de sens est renforcée, lors des très rares interviews que donne Rei Kawakubo[48], par les réponses toutes aussi confuses qu'elle apporte[2] et son comportement souvent arrogant[42]. Peu de photos, peu de paroles, sont les lignes directrices de sa discrétion[7],[25].

Malgré tout, chaque collection s'impose dans l'histoire de la mode et marque nombre de créateurs[2], certaines de façon plus notable comme  outre les défilés de 1981 et 1982  celle de 1992 avec ses robes froissées ressemblant à du papier[4],[25], la controversée collection « Sommeil » avec des pyjamas ressemblant aux uniformes d'Auschwitz[42],[49],[50], ou la suivante avec ses rembourrages amovibles qui fait que la presse qui ne comprend pas la démarche créative attribue le surnom de « style Quasimodo »[1].
Lumps & Bumps en 1997, faite de silhouettes désordonnées aux formes proéminentes, trouve un écho presque équivalent à sa toute première collection parisienne[25],[46],[51],[52],[n 13]. Les collections de 2004 avec ses volumineuses jupes[34] et la suivante Broken Bride remettant en cause la suprématie de la robe de mariée[54] sont également remarquées. White Drama pour le printemps-été 2012 où le blanc domine[25],[55] est considérée « comme l'une des plus achevée de la créatrice[54] ».

Style

Ses vêtements vont à l'opposé des principes établis de l'esthétisme et de la beauté[53], travaillant « sur de nouvelles formes de beauté, même si elles ne sont pas toujours comprises[42] », tout en conservant parfois une approche féminine[20] et raffinée[4] bien que nombre de ses vêtements soient asexués[7],[56]. Mais l'aspect seul de ses créations novatrices et à contre-courant n'est rien sans son usage maitrisé des textiles, de la texture et de certains matériaux[16]. « J'aimerai trouver ce que personne n'a jamais trouvé[20] » ou « moi j'ai toujours tendu mes efforts vers quelque chose qui n'existait pas[42] » : la recherche, l'expérimentation, l'invention sont les fils conducteurs de ses collections et elle remet perpétuellement en question la mode[16] ; l'imperfection, l'éphémère, l'incomplet, le désordre ou l'asymétrie, sont les composants de ses créations[46], ainsi que l'esthétique boro consistant à montrer des vêtements largement usés[32]. « Je n'ai pas de définition de la beauté. je n'ai pas d'idée bien arrêtée sur ce qu'est la beauté, et mon opinion sur le sujet change constamment[28]. » Pourtant, sous l'apparence de vouloir déroger aux règles, certains volumes, certaines formes ou structures traditionnelles sont présents dans les créations de Rei Kawakubo ; ceux-ci restent largement détournés ou réinterprétés, modifiant ainsi profondément la silhouette, l'attitude et la démarche[9].

Rei Kawakubo est parfois comparée à Alaïa, que ce soit anecdotiquement à cause de sa petite taille, son rapport au côté artisanal de la création, mais surtout par le fait d'avoir réussi à s'imposer dans la mode loin des grands groupes et en dehors des contraintes de ce domaine[19] : « En ce qui concerne la mode, je n'ai jamais imaginé suivre le moindre système ni me conformer à une quelconque règle, que ce soit à mes débuts ou à présent[19]. » Elle est également mise en parallèle avec Hussein Chalayan, tous deux possédant une approche intellectualisée de la mode, avec Martin Margiela qui aborde lui aussi la création de vêtements « déconstructionnés[n 14] », ou encore Alexander McQueen pour le message philosophique ou politique parfois intégré à ses défilés[2].

Olivier Saillard, directeur du musée Galliera précise que « pour tous les couturiers, elle est un peu le maître. Sur le plan créatif, c'est elle qui est le plus regardée[59]. »[n 15] Mélangeant art et mode[61], elle a acquis au cours des années une réputation d'« intellectuelle et de cérébrale » de la mode[19]. Pourtant, dans un discours pouvant s'apparenter à une forme de défense, elle refuse ce rapport entre mode et art, précisant que « la mode n'est pas un art. L’œuvre d'art n'a qu'un seul acquéreur, alors que le vêtement appartient à une série, et s'inscrit dans un phénomène social[2]. » Refusant les étiquettes ou stéréotypes, parfois décriée, toujours innovante et surprenante, Rei Kawakubo reste difficile à classer[62],[63]. « Rei Kawakubo incarne l'une des grandes forces de la mode des dernières décennies du XXe siècle jusqu'à ce jour. Elle est trop originale pour pouvoir être à jamais classée[64] ».

Rei Kawakubo  et sa marque  reste, depuis plusieurs décennies, une influence majeure pour ses pairs[2],[7],[42],[46],[65],[66],[67], défiant année après année les codes et conventions de la mode occidentale[4],[63],[68]. Son héritage, comme celui d'autres créateurs japonais, se ressent dans la mode occidentale, par l'usage des superpositions, la dominance des matières au delà de la couleur, les créations asymétriques et également « une certaine amplitude des vêtements »[9].

Comme le souligne Loïc Prigent, une styliste déroutante mais respectée[42]. Ce respect dont elle dispose de nos jours est à l'opposé du rejet de ses débuts[69]. Sous son égide et celle de son mari Adrian Joffe[n 16],[7], Comme des Garçons s'est approprié « une place unique » dans le domaine de la mode[25].

Notes et références

Notes

  1. Kawakubo dit utiliser trois nuances de noir. Au japon, les médias surnomment le « clan des corbeaux » (karasu zoku) les clients de Kawakubo ou Yamamoto[6].
  2. Une dizaine de créateurs japonais sur une soixante de présentations au total toutes nationalités confondues, dont principalement française. Ceux-ci sont largement accueillis à Paris, renforçant l'image de capitale mondiale de la mode[15].
  3. L'idée de s'installer à Paris vient de Yamamoto qui y songe depuis des années. Kawakubo refuse, puis se décide enfin[18].
  4. Yamamoto et Kawakubo présentent la même semaine leur premier défilé en dehors du calendrier officiel ; mais contrairement à ce que laisse entendre certaines sources, ils défilent séparément[5]. S'ils sont proches dans le style ou à titre personnel, les deux créateurs ne souhaitent pas exercer ensemble[6]. Le Jardin des Modes les surnomme « le bonze et la kamikaze »[21].
  5. En complément, lire Défilés historiques en France sur Wikipédia.
  6. L'historique des magasins est lisible dans l'article Comme des Garçons.
  7. Collection printemps-été 1983.
  8. Pour démontrer l'imperfection de tous les vêtements, elle dérègle une machine et produit industriellement un pull « dentelle » ; celui-ci devient artisanal et unique simplement par ses défauts plus proches de ce qu'aurait pu réaliser un homme plutôt qu'une machine[32].
  9. En France, elle reçoit entre autres un large soutien de Michel Cressole dans Libération et se voit critiquée par Janie Samet dans Le Figaro[33].
  10. L'Express Styles définit Rei Kawakubo, bien des décennies plus tard, comme : « activiste de l'antimode et de la déconstruction[35] ».
  11. Les parfums de la marque sont développés dans l'article Comme des Garçons.
  12. Paquita Paquin, écrivant alors pour Le Matin de Paris, raconte que « la grande jouissance à l'égard de la mode, ce sont les premiers défilés de Comme des Garçons et Yohji Yamamoto qui, en 1984, nous rendent absolument hilares […] Nous attendons ces moments avec avidité. c'est l'occasion de s'en payer une bonne tranche ! […] c'est la profession entière qui s'amuse en lisant la presse. Comme des Garçons dépasse l'entendement ! J'étais novice, il m'a fallut deux ou quatre saison pour parvenir à assimiler une telle différence […] une si profonde remise en question du vêtement, dans sa structure, sa propreté, son repassage et ses accidents de parcours, capte immanquablement l'attention[47]. »
  13. Lumps est le surnom de cette collection de 1997. Son appellation d'origine est Dress Becomes Body Becomes Dress[53].
  14. La mode déconstructive apparait au cours des années 1980. Inspirée de la déconstruction suivant la théorie de Jacques Derrida, la mode décontructive s'appuie principalement sur une négation des principes établis en détournant les conventions, une propension à ce que le vêtement soit inachevé et fasse la démonstration de ce quoi il est constitué et qui n'est habituellement pas montré, comme les coutures, les doublures, ou la structure par exemple. Mais également que le vêtement soit fait d'un assemblage de divers matériaux qui peuvent parfois avoir été récupérés et que celui-ci puisse être dégradé par le temps jusqu'à partir en morceaux. Plusieurs créateurs sont influencés par cette tendance, tels Ann Demeulemeester, Alexander McQueen, Martin Margiela, Hussein Chalayan, Issey Miyake, ou Lamine Badian Kouyaté[57]. Pourtant, Margiela a toujours refusé d'utiliser le terme de « déconstruction » pour définir sa mode. Il précise qu'en transformant les vêtements, « je n'ai pas l'impression de les détruire, mais de les ramener à la vie d'une autre manière »[58].
  15. Bali Barret de la maison Hermès dit de Rei Kawabuko : « je la vois comme un maitre, une chercheuse non conventionnelle au talent immense »[35]. Thom Browne fait remarquer que « son travail est un défi aux conventions, ses vêtements, un plaidoyer pour la liberté[60]. »
  16. Président de Comme des Garçons, Adrian Joffe est marié depuis 1993 avec Rei Kawakubo ; elle se marie par ailleurs habillée en blanc et noir[70].

Références

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    « Au début des années 80, les Japonais conquerraient Paris en le prenant à rebours. En provenance directe d'un Orient moderne qui nous semblait aussi futuriste qu'étrange et inventif que lointain, ils comblaient les vides béants de la mode occidentale avec un pessimisme massif et une austérité radicale, imposant le noir à tous les étages du corps et donc de l'esprit. »
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    « Yohji Yamamoto présente pour la première fois ses collections à Paris en 1981, en même temps qu'une autre de ses compatriote, Rei Kawakubo, pour Comme des Garçons. Les deux créateurs font sensation. »
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  36. Kerlau 2013, p. 432
    « Après Junya Watanabe, une autre styliste maison, Tao Kurihara, sera elle aussi autorisée à produire et à diffuser ses modèles à partir de 1998 [NDR : elle intègre l'entreprise et dessine des modèles à partir de 1998 mais possède sa propre ligne en son nom en 2005]. Une façon d'assurer la relève de la marque Comme des garçons […] »
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    « Wanting to explore the idea of the sixth sense, she transported her rebellious attitude from design to print and created Six in 1988. The unstapled, A3 biannual publication was shrouded in mystery. Not a single word was printed on the inside of the eight issues that marked the new season’s collection. »
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    « En fait de pointu, Rei Kawakubo l'est tellement qu'elle n'est même plus au bord de la falaise, cela fait longtemps qu'elle en est tombée et qu'elle nage dans des eaux inconnues. Au large du cap Horn de l'ourlet. Chacun de ses défilés est un morceau de bravoure. »
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    « Pour sa collection homme automne-hiver 95, l'hystérie vestimentaire bien connue de Rei Kawakubo confine, cette fois, au cauchemar. A l'heure où l'on commémore la libération des camps de la mort, la styliste de Comme des garçons vient de présenter des pyjamas rayés »
  51. Kerlau 2013, p. 437
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    « Pourtant promptes à éditorialiser dès le premier passage des mannequins, les rédactrices sont restées congelées du Mont-Blanc pendant un bon quart d'heure. Il faut dire qu'exceptionnellement, on partageait leur doute existentiel quant à la pertinence de la démarche de la créatrice. »
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    « Certains créateurs vont jusqu'à fusionner l'art et la mode avec des vêtements conceptuels. Parmi eux, Rei Kawakubo : la fondatrice de Comme des garçons propose des pièces déconstruites, évolutives ou déséquilibrées. »
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    « Une profession de foi toujours réitérée par celle qui, depuis vingt ans, ne cesse de bousculer les habitudes vestimentaires au mépris d’une mode qu’elle finit, toujours, par influencer. Portée aux nues par les uns, décriée par les autres, Rei Kawakubo dure. »
  64. Suzy Menkes, 9 juin 2009, citée in : Kerlau 2013, p. 438
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    « un petit comité (280 invités), trié sur le volet, assistait au défilé de Rei Kawakubo, pour sa marque Comme des garçons. La collection de la créatrice japonaise, adulée par ses pairs, depuis sa venue à Paris en 1981, était très attendue. »
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  70. (en) « Adrian Joffe », sur The Business of Fashion (consulté le )

Sources

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  • Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne). 
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  • Denis Bruna (dir.), Chloé Demey (dir.), Astrid Castres, Pierre-Jean Desemerie, Sophie Lemahieu, Anne-Cécile Moheng et Bastien Salva, Histoire des modes et du vêtement : du Moyen Âge au XXIe siècle, Éditions Textuel, , 503 p. (ISBN 978-2845976993), « Les créateurs japonais », p. 430 à 431. 

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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