Hermès International

Hermès Paris, anciennement Hermès International ou simplement Hermès, est une société française œuvrant dans la conception, la fabrication et la vente de produits de luxe, notamment dans les domaines de la maroquinerie, du prêt-à-porter, de la parfumerie, de l'horlogerie, de la maison, de l'art de vivre et des arts de la table. Fondée à Paris en 1837 par Thierry Hermès, l'entreprise Hermès, à l'origine une manufacture de harnais et de selles, appartient encore de nos jours majoritairement à ses héritiers.

Pour les articles homonymes, voir Hermès (homonymie).

Hermès Paris

Logotype d'Hermès.

Création 1837
Fondateurs Thierry Hermès
Personnages clés Thierry Hermès, Émile-Maurice Hermès, Jean-Louis Dumas, Patrick Thomas, Pierre-Alexis Dumas, Guillaume de Seynes et Robert Dumas
Forme juridique Société en commandite par actions
Action Euronext : RMS
Siège social Paris
 France
Direction Axel Dumas : gérant; Henri-Louis Bauer : gérant, représentant de Émile Hermès SARL ; Pierre-Alexis Dumas : directeur artistique général ; Guillaume de Seynes : directeur général pôle amont et participations
Actionnaires H51 : 54,2 %
Activité Maroquinerie-sellerie, bijouterie, horlogerie, vêtements et accessoires, soie et textiles, maison, parfum, cosmétique
Produits Luxe (d)
Filiales Fondation d'entreprise Hermès (d)
Effectif 14 284 (2018)
SIREN 572076396
Site web www.hermes.com

Capitalisation 68 109 millions d'euros (2019)
Chiffre d'affaires 6 389 millions d'euros (2020)
-6%
Résultat net 1 385 millions d'euros (2020)[1]

La fortune professionnelle de la famille est estimée à 39 600 millions d'euros[2].

Histoire

Les origines

Thierry Hermès, fondateur d'Hermès.
Réclame de 1923 (l'Illustration)

Thierry Hermès est le fondateur de l'entreprise Hermès. Il est né le , à Krefeld, en Allemagne. La ville, située sur la rive gauche du Rhin alors annexée à la France, était réputée pour son artisanat de l'impression textile. En 1821, il s'installe en Normandie dans une ville réputée pour le travail des peaux, Pont-Audemer. Il entre comme apprenti chez un artisan sellier-harnacheur. Le , il épouse Christine Pétronille Pierrart (1806-1896) dont il aura un fils : Charles-Émile (1831-1876). Thierry Hermès gagne Paris en 1837 où il ouvre sa première manufacture, rue Basse-du-Rempart (aujourd'hui disparue), près de l'église de la Madeleine. Son activité est celle d'un maître artisan harnacheur sellier, qui conçoit, confectionne et vend des harnais et des équipements pour les chevaux. Thierry Hermès continue de venir à Pont-Audemer, dans l'Eure, où il reviendra séjourner après la défaite de 1870. Il meurt à Neuilly en 1878, le .

Dès la seconde moitié du XIXe siècle, sous la direction d'abord de Charles-Émile Hermès, fils de Thierry, puis d'Émile-Maurice Hermès, fils de Charles-Émile, l'entreprise, implantée désormais au no 24 rue du Faubourg-Saint-Honoré depuis 1880, diversifie sa production vers la fabrication d'articles d'équitation, de couvertures de cheval, de casaques de courses en soie (à ce propos, Jean-Louis Dumas déclare plusieurs années après : « Notre premier client, c'est le cheval ; le deuxième, le cavalier »[3]). Dès les débuts du XXe siècle, cavaliers et voyageurs apprécient le grand sac en cuir, fonctionnel et esthétique, spécialement conçu par les ateliers d'Hermès pour le transport de leur selle et de leurs bottes.

Les descendants de Thierry Hermès, Adolphe (1866-1933) et Émile-Maurice Hermès (1871-1951), surent parier sur l'essor de l'industrie du bagage par le développement de l'automobile. Ils se montrèrent novateurs en y transposant les savoir-faire du harnacheur sellier, notamment la couture au « point sellier ». Émile-Maurice fut l'un des pionniers qui introduisirent la fermeture à glissière dans la maroquinerie et dans la mode[4]. Dans les années 1920, la maison Hermès étend la signature Hermès au vêtement féminin et masculin, à l'horlogerie, à la bijouterie, aux accessoires de sports ou de ville, à la décoration intérieure. En 1929, la styliste Lola Prusac crée les premiers carrés de soie et développe une ligne de vêtements adaptés aux sports émergents de l'époque : plage, ski… En 1933, Lola Prusac crée une ligne de sacs et bagages inspirés des œuvres du peintre néerlandais Mondrian.

Deux des gendres d'Émile-Maurice Hermès accentuent cette orientation : Jean-René Guerrand et Robert Dumas (1898-1978), puis son petit-fils Jean-Louis Dumas-Hermès (1938-2010) poursuivirent le développement de l'entreprise en l'orientant vers la voie de la qualité exceptionnelle alliée à la création, avec de véritables « inventions » de renommée mondiale telles que le Kelly ou le carré de soie ; Jean-René Guerrand développe la branche parfums, alors que Robert Dumas est l'artisan de la réussite de la maroquinerie et des carrés.

Depuis 1950

En 1947, la signature Hermès s’ouvre à la parfumerie avec Eau d’Hermès (créée par Edmond Roudnitska) : hespéridée, épicée et florale, la fragrance sourit aux origines de la Maison avec ses effluves de cuir. Bientôt une ligne pour le bain suivie, dans les années 1980, de cosmétiques compléteront cette avancée[5]. En 1967, Catherine de Károlyi crée au sein de la Maison la première collection de vêtements prêt-à-porter[6].

L’essor d’Hermès, l’ère Jean-Louis Dumas

En 1964, Jean-Louis Dumas, fils de Robert Dumas et de Jacqueline Hermès, rejoint la maison de luxe et est nommé administrateur général du groupe en 1971.

En 1978, il devient président du groupe Hermès. Il est l’artisan de la grande transformation de la maison de luxe à travers l’internationalisation et la diversification des savoir-faire du groupe. Son action est guidée par trois priorités : le sens de la fidélité, l’exigence de la qualité et la volonté d’innover[7].

Jean-Louis Dumas ajoute de nouveaux métiers aux savoir-faire traditionnels d’Hermès, tels que l'horlogerie, la bijouterie et l'orfèvrerie. Il crée la filiale horlogère La Montre Hermès SA, à Bienne en Suisse, et pilote l’acquisition du bottier anglais John Lobb, des cristalleries Saint-Louis et de l'orfèvre Puiforcat.

Il développe les activités de la soie, du cuir, du prêt-à-porter, et conçoit en 1984, à la demande de Jane Birkin, le sac éponyme qui deviendra un des best-sellers de la marque et le deuxième produit le plus vendu de la maison.

Il recrute de nouveaux talents, tels qu’Éric Bergère et Bernard Sanz, pour moderniser les collections de prêt-à-porter et attirer une clientèle plus jeune. La première campagne de pub, une jeune fille en jean portant un carré de soie, marque la volonté de séduire une nouvelle clientèle et rompt avec les codes traditionnels de la maison[8].

En 1989, Hermès entre dans le capital des tissages Perrin & Fils dont le groupe détient aujourd'hui 39 %. La même année, la société prend le statut de commandite avec Émile Hermès SARL comme premier associé commandité.

En 1992, le chiffre d'affaires atteint 2,456 milliards de francs (+ 2,5 % par rapport à 1991), alors que le résultat net progresse de 45 à 176,2 millions de francs (+ 291 %). En 1993, Jean-Louis Dumas introduit la maison Hermès en Bourse, au second marché à Paris. 74 % du capital demeurent toutefois entre les mains de la famille Hermès afin de préserver l’indépendance de la maison[9].

Années 1990-2000 : le renouveau du prêt-à-porter féminin

En 1998, il embauche comme styliste Martin Margiela, qui donne un nouvel élan au prêt-à-porter féminin, tout en préservant l’identité et la tradition de la maison Hermès, son style précis et épuré[7].

L’année suivante, Hermès entre au capital de l'entreprise Jean Paul Gaultier à hauteur de 30 %. Lors de l’annonce de l’opération, Jean-Louis Dumas se présente vêtu d’une marinière du créateur, tandis que le couturier arbore une cravate Hermès. Jean-Louis Dumas qualifie cette prise de participation de « partenariat de fraternité et d’excellence »[7].

En 2004, il nomme Jean-Paul Gaultier à la direction du prêt-à-porter féminin[10], succédant ainsi à Martin Margiela[11]. Le choix « d’une créativité forte et exacerbée » vise à être « en phase avec le moment ». Jean-Paul Gaultier commence sa collaboration chez Hermès avec une collection automne-hiver 2004-2005 inspirée de l’univers équestre. Le défilé a lieu le au manège de l’École militaire devant un public séparé par des bottes de foin[12]. Selon Jean-Louis Dumas, Jean-Paul Gaultier « a su explorer la grâce féminine et le mouvement en s'appuyant sur l'évocation du cheval, des matières et du savoir-faire Hermès »[12].

L’internationalisation du groupe

Jean-Louis Dumas favorise l’internationalisation du groupe et axe son développement autour de trois grands pôles : l'Asie, l'Europe et les États-Unis. Hermès s’installe en Chine dès 1961 et compte, en 1989, une trentaine de boutiques dans le pays. En 1993, le groupe compte dans le monde 55 magasins lui appartenant et 190 points de vente ou corners. Hermès met en œuvre une stratégie d’expansion au rythme de 5 ouvertures de magasins par an, afin d’avoir des succursales dans les principales villes internationales. Le groupe dispose à l’heure actuelle de plus de 300 boutiques dans le monde, dont la plupart ont été conçues par l’architecte Rena Dumas, l’épouse de Jean-Louis Dumas[9].

En moins de 30 ans, le chiffre d’affaires d’Hermès est passé de 42 millions (1978) d’euros à 1,9 milliard d’euros (2009)[13].

Jean-Louis Dumas se retire du groupe pour des raisons de santé en 2006 et nomme Patrick Thomas gérant d’Hermès International. C’est le premier dirigeant d’Hermès non issu de la famille du fondateur. Jean-Louis Dumas meurt à Paris le à l’âge de 72 ans.

Fin 2012, les « familles Hermès » prennent une participation significative dans le capital du joaillier Arthus-Bertrand[14].
En avril le groupe acquiert la manufacture horlogère suisse Natéber[15].

Au début de 2013, Hermès, pôle Cuirs Précieux, acquiert la Tannerie d'Annonay[16].

Fin 2015 Hermès, pôle Cuirs Précieux, acquiert les Tanneries du Puy-en-Velay à la holding EPI du chausseur J.M. Weston [17],[18].

Le , Hermès entre officiellement au CAC40, avec 57 milliards d’euros de capitalisation boursière[19].

Hermès et LVMH
Magasin Hermès situé sur l'avenue George-V dans le 8e arrondissement de Paris, en France.

Le , le groupe LVMH monte à environ 17,1 % au sein du capital de Hermès (3 001 246 actions), sans volonté officielle de prise de contrôle et en affirmant le respect du management familial du groupe. La direction d'Hermès précise alors que son statut de gérance en commandite (par actions) le protège de toute opération financière hostile (OPA, etc.)[20].

Le , le groupe LVMH indique, dans une déclaration à l'Autorité des marchés financiers, avoir franchi à la hausse le seuil des 20 % et détenir 20,21 % du capital et 12,73 % des droits de vote du groupe Hermès[21], puis 21,4 % en 2011[22], pour finalement terminer l'année avec 22,28 %[23] et 16 % des droits de vote. LVMH précise que ses investissements ont « un caractère stratégique et de long terme », et qu'il ne compte pas « prendre le contrôle de Hermès International ». Fin 2014, ces affrontements entre LVMH et Hermès prennent fin avec un accord signé entre les deux groupes. La majorité des actions Hermès acquises par LVMH sont redistribuées aux actionnaires du groupe (2 actions Hermès pour la détention de 41 actions LVMH). C'est ainsi que la holding de Bernard Arnault qui est actionnaire majoritaire de LVMH va redescendre à 8,5 % du capital d'Hermès. Le groupe familial Arnault annonce en avril 2017 la vente de cette participation[24].

Un nouveau holding, au nom de « H51 », composé de 52 principaux héritiers actionnaires (sur 102) et regroupant 62,85 % des parts des familles (dont 50,15 % sont immobilisés dans le holding durant 20 ans[25]), est créé en 2011 afin de contrer le groupe LVMH. Julie Guerrand[26] (6e génération) en prend la tête[27].

Ce nouveau holding oblige chaque personne disposant d'au moins 0,5 % du capital à se déclarer nominativement, la direction de la société souhaitant savoir « maintenant qui possède quoi »[28]. De surcroît, un tiers des bénéfices annuels seront obligatoirement réinvestis dans l'achat d'actions flottantes d'Hermès ; ceci afin de contrer les possibilités d'achats par des investisseurs extérieurs et conserver l'indépendance de la marque.

Points de vente
Boutique dans l'ancienne piscine Lutetia à Paris.

Hermès inaugure à São Paulo, en , un premier magasin au Brésil. Laurent E. Momméja, fils de la directrice générale du groupe Hermès (Isaline), petit-fils de Francis Puech (mari d'Yvonne Hermès) et membre du conseil d'administration du holding H51, ouvre 10 nouvelles boutiques Hermès dans les années 2000 aux États-Unis.

La marque Shang Xia, l'« Hermès chinois », ouvre un premier point de vente en Chine en 2010.

Un concept store est ouvert dans la piscine Lutetia dans le 6e arrondissement de Paris en  ; d'une surface de 1 400 m2, c'est la première boutique de la marque sur la rive gauche de Paris[29]. Ancienne piscine construite en 1935 et inscrite aux Monuments historiques, il a fallu d'importants travaux de rénovation pour transformer le lieu en magasin sur deux étages[3].

En 2011, Hermès Maison confie la scénographie de sa première présentation de mobilier contemporain en marge du Salon du Meuble de Milan à Jean de Gastines et Shigeru Ban. Ils réalisent un pavillon nomade de 214 m2 pouvant se diviser en plusieurs pièces. La structure est en tubes de carton, de quatre diamètres différents, le papier matérialise les cloisons. La hauteur peut passer de 2,80 mètres à 5 mètres.

Pour la sortie de l'Apple Watch, une collaboration avec Apple a eu lieu proposant différents bracelets en cuir. Le millionaire Manny Khoshbin a stylisé sa McLaren Speedtail et sa Bugatti Chiron avec Hermès[30].

Crise sanitaire et économique de 2020

Dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, le groupe voit en 2020 ses ventes chuter de 7% et son résultat net de 9%[31]. La baisse d'activité en Europe est en partie amortie par une hausse d'activité en Asie sur la deuxième partie de 2020[32].

Métiers

Hermès répartit ainsi ses activités :

  • 44 % : maroquinerie et sellerie (2013[33]) (46 % en 2012[34]) ;
  • 22 % : vêtements et accessoires (2013[35]) (21 % en 2012) ;
  • 6 % : autres métiers Hermès (2013) (5 % en 2012) ;
  • 12 % : soie et textiles (2013[35]) (12 % en 2012) ;
  • 4 % : horlogerie (2013) (5 % en 2012) ;
  • 6 % : parfums (2013) (5 % en 2012) ;
  • 4 % : autres produits (2013) (4 % en 2012) ;
  • 2 % : arts de la table (2013) (2 % en 2012) ;

Rapports avec le monde du cheval

Le cavalier Kevin Staut pendant le saut Hermès 2012.

Tout au long de son existence, la marque Hermès entretient des rapports étroits avec le monde équestre. Perçue à l'origine comme un fabricant de matériel équestre de qualité, mais pas forcément « de luxe », elle évolue avec la disparition du cheval de la vie quotidienne en diversifiant son activité[36]. La maison Hermès a concrétisé en 2009 une volonté de redevenir une marque incontournable du monde équestre en créant le saut Hermès, une compétition internationale de saut d'obstacles tenue au Grand Palais, dont la 6e édition s'est déroulée en [37].

Le vainqueur du Grand Prix de la dernière édition 2016 est le cavalier marocain Abdelkebir Ouaddar avec son cheval Quickly de Kreisker[38].
Le vainqueur du Grand Prix édition 2018 ainsi que celui de l'édition 2019 au Grand Palais de Paris est le cavalier français Simon Delestre avec le cheval Hermès Ryan[38].

Débuts

Fin des années 1920, Hermès commercialise des articles d'horlogerie dans son magasin du Faubourg-Saint-Honoré, avec en 1928 la montre Ermeto fabriquée en collaboration avec Movado. À partir des années 1930 et les décennies suivantes, la gamme, souvent fabriquée en collaboration avec des manufactures horlogères comme Universal Genève, Vacheron Constantin, ou Jaeger-LeCoultre, s'étend.

Le modèle Étrier, au mouvement Jaeger, marque les années 1960.

Redémarrage

La montre Kelly, directement inspirée du cadenas ornant le sac homonyme, apparait en 1975, et permet à Hermès, grâce à ses ventes importantes, d'acquérir une légitimité dans le domaine de l'horlogerie (une Kelly2 sortira 30 ans après). Trois ans plus tard, la société filiale La Montre Hermès SA est fondée en Suisse, à Bienne par Jean-Louis Dumas ; la même année, le modèle aux chiffres inclinés Arceau, dessiné par Henri d’Origny, est commercialisée[39]. L'incontournable modèle sportif Clipper en forme de hublot sort en 1981, puis quelques années plus tard des collections inspirées du domaine de l'équitation comme la montre Sellier, ou la Rallye rappelant le mors du cheval.
1991 est l'année de la création de la première version de la montre Cap Cod à l'allure Art déco, modèle emblématique de la marque, régulièrement décliné et modifié dans les années suivantes dont principalement en 1998 par Martin Margiela, et jusqu'en 2007 avec Cape Cod Phases de lune, 2008 avec la Cap Cod Grandes Heures et 2009 avec la Cap Cod Tonneau.
L'heure H, autre modèle important de la maison avec son boîtier en forme de H majuscule, sort en 1997.

Depuis 2003

L'année 2003 et la montre Dressage marquent les 25 ans de la filiale suisse et les 75 ans d’activités dans le domaine de l'horlogerie. En 2006, l'entreprise entre à hauteur de 25 % dans le capital de Vaucher manufacture Fleurier[40], déjà fournisseur de mouvements pour la maison Hermès, avec un investissement de 16 millions d'euros environ (25 millions de francs suisse) ; puis fin 2011, au capital de Joseph Erard Holding à hauteur de 32,5 %[41],[42].

Luc Perramond, anciennement chez Tag Heuer et du joaillier brésilien H. Stern, est depuis début 2009[42] à la direction du département horlogerie, pôle de la maison Hermès vendant de nos jours environ 100 000 montres par an[43] équipées bien souvent des bracelets cousus main avec la fameuse piqûre sellier.

Après une prise de participation dans Joseph Erard Holding, durant le premier semestre 2012 Hermès achète le fabricant de cadrans Natéber en vue de son rachat, poursuivant ainsi la concentration des fournisseurs dans le domaine de l'horlogerie face au monopole de Swatch[44].

Pour l'année 2011, La Montre Hermès SA représente 5 % du chiffre d'affaires du groupe, avec 138,7 millions d'euros[45] (95 millions d'euros en 2008, 113 millions d’euros en 2010[46], pour 600 références sur 10 lignes de produits). En Asie, qui représente 50 % du chiffre d'affaires du département horlogerie[47], des boutiques sont dédiées uniquement à la commercialisation des montres Hermès. En , Luc Perramond quitte Hermès, remplacé par Laurent Dordet, venu du cuir Hermès.

Direction de l'entreprise

La maison Hermès est détenue majoritairement par trois familles, toutes héritières du fondateur Thierry Hermès : Guerrand, Dumas, et Puech. La famille Dumas, par l'intermédiaire de Robert puis son fils Jean-Louis, ainsi qu'Axel pour 2013[48] va diriger la maison Hermès pendant plus de cinquante ans[49]. Une dizaine de membres de ces familles travaillent effectivement au sein d'Hermès[50].

Direction administrative

  • Axel Dumas, gérant[51] ;
  • Henri-Louis Bauer (famille Puech), gérant-représentant d'Émile Hermès SARL ;
  • Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique général ;
  • Guillaume de Seynes (famille Dumas), directeur général pôle amont et participations ;
  • Florian Craen, directeur général commercial ;
  • Charlotte David, directrice de la communication ;
  • Olivier Fournier, directeur général gouvernance et développement des organisations ;
  • Wilfried Guerrand, directeur général Hermès Femme et projets digitaux ;
  • Éric du Halgouët, directeur général finances.

Données financières

Le groupe Hermès International est coté sur Euronext Paris et entre dans la composition du SBF 120 :

Données financières (en millions d'euros)[52].
Années 2014[53] 2015[54] 2016 2017 2018 2019 est
Chiffres d'affaires 4 118 4 840 5 202 5 549 5 966 6 682
Résultat d'exploitation 1 299 1 540 1 697 1 922 2 045 2 236
Résultat net part du groupe 859 973 1 100 1 221 1 405 1 537

Actionnaires

Mise à jour [55].

Nom %
H51 (holding familial) 53,5%
Famille Hermes (hors holding) 12,5%
Nicolas Puech 4,91%
Famille Arnault 1,87%
Hermès International (autocontrôle) 1,34%
Capital Research & Management 0,93%
Norges Bank Investment Management 0,86%
Fondation Nicolas Puech 0,85%
The Vanguard Group 0,84%
Carmignac Gestion 0,77%


Fondation

La Fondation d’entreprise Hermès est un organisme à but non lucratif créé par la maison Hermès en 2008[56],[57]. Elle est présidée, depuis 2016, par Olivier Fournier[58], directeur général gouvernance et développement des organisations du groupe Hermès et dirigée par Laurent Pejoux[59].

Elle a lancé en 2010 le Prix Émile Hermès qui récompense tous les deux ans un projet innovant dans le domaine du design. En 2014, trois lauréats se sont partagé le Premier Prix présidé par l'architecte italien Michele De Lucchi : Johan Brunel et Samuel Misslen pour leur projet Capsule Ventilée ; Antoine Lesur et Marc Venot pour Hut et enfin Paul Tubiana pour son projet Léon[60]. En 2012, la Fondation s'est engagée auprès du spectacle New Settings pour la promotion des arts de la scène[61]. En 2013, la Fondation a soutenu l'exposition d’œuvres de jeunes artistes à travers l'Exposition Condensation exposée au palais de Tokyo[62].

Notes et références

  1. https://assets-finance.hermes.com/s3fs-public/node/pdf_file/2021-02/1613734060/hermes_20210219_resultats2020_fr.pdf
  2. Eric Treguier, « les 500 fortunes... », challenges, , p. 103
  3. Katell Pouliquen, « Tout savoir sur la maison Hermès », sur lexpress.fr/styles, L'Express, (consulté le )
  4. « Hermès », sur tendances-de-mode.com, (consulté le )
  5. Hermes
  6. Isabelle Renard, « Catherine de Károlyi », dans Fashion Mix. Mode d’ici, créateurs d’ailleurs, Palais Galliera et éditions Flammarion, , p. 52-54
  7. « Jean-Louis Dumas : le patron-artiste qui a réveillé Hermès », sur Les Echos,
  8. « Pascale Mussard, la discrète d'Hermès », sur Madame Figaro,
  9. « L'OFFICIEL DE LA MODE n°780 de 1993 », sur http://patrimoine.editionsjalou.com,
  10. « Hermès, la boutique de luxe au célèbre carré de soie », sur Vogue
  11. « Jean-Paul Gaultier passe chez Hermès », sur L'Obs,
  12. « Hermès, de Gaultier à Lemaire », sur L'Express,
  13. « L'ancien président d'Hermès, Jean-Louis Dumas, est mort », sur Le Figaro,
  14. « Hermès prend 45 % des parts du joaillier Arthus-Bertrand », Luxe, sur challenges.fr, Challenges, (consulté le )
  15. Hermès rachète Natéber
  16. Hermès: acquiert la Tannerie d'Annonay
  17. Le groupe de luxe Hermès rachète les Tanneries du Puy-en-Velay
  18. Hermès rachète une tannerie du chausseur J.M. Weston
  19. « Hermès entre au CAC 40 : l’industrie française a singulièrement changé de profil, mais reste puissante », sur Le Monde.fr (consulté le )
  20. http://www.boursier.com/vals/FR/lvmh-detient-17-1-d-hermes-international-news-405674.htm
  21. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101221.REU7559/lvmh-poursuit-sa-montee-au-capital-d-hermes-a-plus-de-20.html
  22. « Hermès ignore superbement la crise » sur challenges.fr, le 31 août 2011
  23. Rémy Maucourt, « LVMH augmente encore ses parts dans Hermès » L'Usine nouvelle, 20 décembre 2011
  24. LVMH compte racheter Christian Dior couture, Juliette Garnier, Le Monde, 25 avril 2017
  25. Grégory Raymond, « Hermès : les bons résultats 2011 relancent la guerre contre LVMH », sur huffingtonpost.fr, The Huffington Post, (consulté le )
  26. « Elle bâtit la nouvelle forteresse d'Hermès », Challenges, no 281, , p. 30 (ISSN 0751-4417, lire en ligne)
  27. Barbara Leblanc, « La holding familiale d’Hermès enfin constituée » L'Usine nouvelle, 14 décembre 2011
  28. Denis Cosnard, « La famille Hermès recolle les morceaux », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le )
  29. Piscine Lutetia Le Monde.fr
  30. Antoine Dufeu, « Une McLaren Speedtail Hermès Edition en préparation », sur Le Blog Auto, (consulté le )
  31. Cercle Finance, « Hermès : baisse de 9% du résultat net annuel », sur Boursorama,
  32. « Hermès a limité la casse en 2020 grâce au rebond de l'Asie », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  33. Thiébault Dromard, « Pourquoi Hermès va continuer à entretenir la pénurie », sur challenges.fr, Challenges, (consulté le )
  34. « Hermès. Sans crise et sans reproche » dans Le Nouvel Observateur, no 2303, 26 décembre 2008
  35. Jérôme Stern, « L'affaire est toujours dans le sac Hermès », Challenges, no 319, , p. 76 (ISSN 0751-4417)
  36. Jean-Pierre Blay, « La maison Hermès, du dernier siècle du cheval à l’ère de l’automobile : Une histoire sociale de la consommation urbaine à l’époque contemporaine », Histoire urbaine, Société française d'histoire urbaine, no 12, (ISBN 9782914350129, DOI 10.3917/rhu.012.0069, lire en ligne)
  37. « Saut Hermès au Grand Palais », sur grandpalais.fr (consulté le ).
  38. « Les épreuves - Saut Hermès au Grand Palais », sur Saut Hermès (consulté le ).
  39. Note : ce modèle est décliné en 2011 avec la montre Arceau Le Temps suspendu permettant d'arrêter le temps par l'arrêt de rotation des aiguilles.
  40. Laurence Allard, « De l'allure », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  41. « Prise de Participation de La Montre Hermès SA au Capital de Joseph Erard Holding », sur larevuedesmontres.com, Zinio Digital Magazines, (consulté le )
  42. Mathilde Binetruy, « Luc Perramond, La Montre Hermès: « Il faut réaliser des produits à forte valeur ajoutée » », sur wthejournal.com, (consulté le )
  43. Dorane Vignando, « Le temps nous appartient », Obstyles, no 14, , p. 24 à 28 (ISSN 0029-4713)
  44. Thiébault Dromard, « La course contre la montre (suisse) des grands groupes de luxe », sur challenges.fr, Challenges, (consulté le )
  45. Rémy Maucourt, « Hermès pourrait racheter Natéber », sur usinenouvelle.com, L'Usine nouvelle, (consulté le )
  46. Bastien Buss, « La Montre Hermès poursuit sa marche en avant », sur letemps.ch, Le Temps, (consulté le )
  47. Élodie Baerd, « Les paradoxes du goût chinois en termes de montres », sur lefigaro.fr, Le Figaro culture, (consulté le )
  48. « Un héritier de luxe », L'Express, no 3179, , p. 32 (ISSN 0014-5270)
  49. Odile Esposito, « Hermès : les secrets et les failles d'une forteresse attaquée », sur latribune.fr, La Tribune, (consulté le ) : « (Note : voir l'arbre généalogique de la famille Hermès dans cet article) »
  50. Sophie Lécluse, « Analyse : pourquoi Bernard Arnault tient tant à Hermès », sur latribune.fr, La Tribune, (consulté le )
  51. « Patrick Thomas tire sa révérence chez Hermès », sur Challenges,
  52. Zone Bourse, « HERMÈS INTERNATIONAL : Données Financières », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  53. « Hermès annonce un bénéfice net 2014 record et propose un dividende exceptionnel », sur https://fashionunited.fr, (consulté le )
  54. Hermès proche du milliard d'euros de bénéfice en 2015 Les Echos, 23 mars 2016
  55. Zone Bourse, « Bourse : Cours de bourse en temps réel sur Actions, Indices, Forex, Matieres Premieres - Zonebourse.com », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  56. « Hermès se dote d'une fondation d'entreprise », sur Stratégies, (consulté le )
  57. L'express.fr
  58. Le Quotidien de l’art
  59. FashionNetwork com FR, « La Fondation d’entreprise Hermès nomme Laurent Pejoux à sa direction », sur FashionNetwork.com (consulté le )
  60. Connaissance des Arts
  61. Le Figaro.fr
  62. Le Monde.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-R. Guerrand, Souvenirs Cousus Sellier - Un demi-siècle chez Hermès, Paris, Olivier Orban, 1987.
  • Saphia Richou, Michel Lombard, Le luxe dans tous ses états, Paris, Economica, 1999, p. 86-90.   
  • Jean Watin-Augouard, Les marques de luxe françaises, Paris, Eyrolles, 2009.
  • Yann Kerlau, Les dynasties du luxe, Paris, Perrin, 2010.   
  • Ménéhould du Chatelle (photogr. Koto Bolofo), La Maison, Göttingen (Allemagne), Steidl, , 1200 p. (ISBN 978-3-86521-912-1, présentation en ligne)

Reportage

  • Anne Sophie Chaumier Leconte, Nathalie De Norre et Caroline Pillon, La Saga Hermès, 1re diffusion dans l'émission Coûte que coûte, sur RTL-TVI, le

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des entreprises
  • Portail de la mode
  • Portail de Paris
  • Portail des odeurs, des senteurs et du parfum
  • Portail des années 1830
  • Portail équestre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.