Pauline Lafont (actrice)

Pauline Medveczky , dite Pauline Lafont, née le à Nîmes et morte le à Gabriac, est une actrice, mannequin et chanteuse française.

Pour les articles homonymes, voir Pauline Lafont et Lafont.

Pauline Lafont
Nom de naissance Pauline Aïda Simone Medveczky
Naissance
à Nîmes, Gard, France
Nationalité Française
Décès
à Gabriac, Lozère, France
Profession Actrice

Biographie

Pauline Aïda Simone Medveczky, dite Pauline Lafont, naît le à Nîmes. Elle est la fille cadette de l'actrice française Bernadette Lafont et du sculpteur hongrois Diourka Medveczky[1]. Elle a une sœur, Élisabeth Lafont, et un frère, prénommé David[2]. Pauline fait ses premiers pas devant la caméra dès l'âge de 12 ans pour le premier film de Pierre Zucca Vincent mit l'âne dans un pré (et s'en vint dans l'autre) avec sa mère Bernadette Lafont qui sort en 1975[3].

Elle pose à l'âge de 16 ans à la une du numéro 191 du magazine Lui () en compagnie de sa mère et de sa sœur Élisabeth[4]. Plus tard, elle pose nue pour le même magazine, dans le numéro 233 publié en .

Ses études finies, elle pose pour des photos publicitaires dont l'une annonce « le retour des pin-up ». Elle participe aussi à des émissions sur le rock comme Sex Machine, à des téléfilms comme Un chien écrasé de Daniel Duval et apparaît à plusieurs reprises dans la série télévisée française Le Flair du petit docteur, diffusée en 1986 sur FR3 et adaptée du Petit docteur de Marc Simenon. En 1983, elle décroche une apparition dans Vive les femmes ! de son professeur d'art dramatique, Claude Confortès, pour lequel elle a créé avec succès la pièce homonyme. La même année, elle joue dans Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré. Dans la foulée, elle est dans Ballade sanglante, un court métrage de Sylvain Madigan, qu'elle retrouvera pour Sale destin dans lequel elle interprète une péripatéticienne bavarde, qui lui offre son premier vrai rôle et la même année, elle s'envole au Canada pour jouer dans Un printemps sous la neige, aux côtés de Liv Ullmann et de Stéphane Audran. Laquelle la recommande à Claude Chabrol pour son film Poulet au vinaigre (1984) où, en postière délurée, elle se révèle au grand public et lance sa carrière pour les rôles suivants, dont Le Pactole de Jean-Pierre Mocky, L'Amour braque d'Andrzej Żuławski, et La Galette du roi (1985). Elle enchaîne alors avec un film de Gérard Krawczyk Je hais les acteurs : une comédie tirée du célèbre roman du scénariste Ben Hecht[4].

Elle tient son rôle le plus important au cinéma dans le film L'Été en pente douce de Gérard Krawczyk en 1987[5]. Elle apparaît alors comme le nouveau sex-symbol du cinéma français et la presse la compare à Marilyn Monroe. Elle surprend encore, dans un registre noir, dans le rôle d'une désespérée de Deux minutes de soleil en plus, de Gérard Vergez le dernier film dans lequel elle apparaît.

Peu avant sa disparition, Bernadette Lafont publie le livre Élisabeth, Pauline et David : Mes enfants de la balle, où l'on trouve le portrait le plus juste qui soit de sa fille.

Elle est en couple avec le musicien Jacno de 1985 à sa mort en 1988[6],[7].

Décès accidentel

Pauline Lafont meurt accidentellement en août 1988 au cours d'une randonnée, après avoir chuté d'un pic situé dans la commune de Gabriac dans les Cévennes[8]. Elle passe alors des vacances avec David, son frère aîné, dans la maison familiale de La Serre du Pomaret, ancienne magnanerie et demeure familiale de Bernadette Lafont, dans la commune de Saint-André-de-Valborgne. Alors qu'elle est partie seule le 11 août pour une randonnée pédestre, sa famille pense qu'elle reviendra pour un festival en Suisse où elle doit recevoir un prix[9]. Sa mère Bernadette Lafont donne l'alerte en fin d'après-midi. Pendant deux jours, 20 gendarmes, un hélicoptère et 40 pompiers battent la campagne. Après de nombreuses recherches effectuées par sa famille, l'armée, mais aussi la police qui auditionne une centaine de personnes, son frère dépose une plainte contre X le 16 août pour « arrestation arbitraire et séquestration ». Le , soit plus de trois mois après sa disparition, son corps, presque réduit à l'état de squelette, est retrouvé par un berger au fond d'un ravin au lieu-dit « l'Adrech » dans la commune de Gabriac. Pauline Lafont est identifiée par sa bague et sa denture. L'autopsie établit qu'elle a fait une chute de 10 mètres et qu'elle est morte sur le coup[10].

Entre le moment de sa disparition et la découverte de son corps, de nombreux témoins ont affirmé l'avoir vue et différentes rumeurs ont circulé (retraite en couvent, fugue en Chine, entrée dans une secte, suicide consécutif à une dépression à la suite d'une rupture amoureuse et d'une cure d'amaigrissement)[11]. La presse profite de cette disparition pour déshabiller sa vie privée[12]. Mi-novembre 1988, Guillaume Durand affirme en direct lors du journal de 20 h de la chaîne La Cinq qu'il a « des assurances selon lesquelles Pauline Lafont est vivante », après avoir reçu des informations d'un interlocuteur anonyme selon lesquelles « Pauline désirait prendre du recul [et qu']elle sortira[it] de sa cachette dans quelques semaines »[13]. Il s'excusera à plusieurs reprises pour cette déclaration auprès de sa mère Bernadette Lafont[14].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Discographie

  • M'oublie pas - 1986 - Auteurs compositeurs : Elli Medeiros / Jacno - L.J. Records
  • Privée d'épices - 1988

Notes et références

  1. (en-US) Anita Gates, « Bernadette Lafont, 74, Actress and Muse », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. Philippe, « PAULINE LAFONT », sur www.cinememorial.com (consulté le ).
  3. AlloCine, « L'Été en pente douce sur France 5 : retour sur le destin tragique de Pauline Lafont - Actus Ciné », sur AlloCiné (consulté le ).
  4. « Le destin tragique de Pauline Lafont », Premiere.fr, (lire en ligne, consulté le )
  5. « L'Été en pente douce de Gérard Krawczyk - (1987) - Film - Comédie dramatique - Critique - Télérama.fr » (consulté le )
  6. Christophe Conte, « Hommage à Jacno », lesinrocks.com, 21 novembre 2009.
  7. « Pauline reviens », Paris Match du 2 septembre 1988, ,
  8. Le soir, dépêche Associated Press, 22/12/1988
  9. Sabrina Champenois, « Bernadette Lafont, sans vague à l’âme », sur Libération.fr,
  10. Sabine Cayrol, « Novembre 1988. Pauline Lafont, l'espoir perdu de Bernadette », Paris Match, no 2053, (lire en ligne)
  11. « Il y a 25 ans, l’affaire Pauline Lafont », sur Le Dauphiné,
  12. « Tout y passe. Cures d'amaigrissement, drogue, déception sentimentale, attrait pour les sectes... La rumeur s'enivre d'elle-même, multiplie ses versions : suicide, fugue, dépression, ou même opération publicitaire ? Paris-Match révèle un rendez-vous avec son gourou. France-Soir a vu la comédienne dans une voiture blanche immatriculée en Suisse ». Cf Roland Perez, En quête de vie privée, First éditions, , p. 141
  13. Les médias, une éthique, une transgression, Jérôme Bourdon, Réseaux n° 78 CNET, 1996, p.
  14. Aude Dassonville, « Durand purge le passé », Libération, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • [Bastide et Durand 1999] « Lafont, Pauline », dans Bernard Bastide et Jacques-Olivier Durand, Dictionnaire du cinéma dans le Gard, Montpellier, Les Presses du Languedoc, (ISBN 2-85998-215-9), p. 157-158.

Liens externes

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