Mangue

La mangue est le fruit du manguier, grand arbre tropical de la famille des Anacardiaceae, originaire des forêts d'Inde, du Pakistan et de la Birmanie où il pousse encore à l'état sauvage.

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Mangue

Extérieur et intérieur d’une mangue

Plante Manguier
Espèce Mangifera indica L.
Famille Anacardiacées
Origine Inde
Birmanie
Népal
Bangladesh
Pakistan
Vitamines C (riche), B9 (source), B1, B2, B3, B5, B6, E, provitamine A
Minéraux Phosphore, calcium, magnésium, sodium, fer, cuivre, zinc, manganèse[1]

Cet arbre, le Mangifera indica, a un feuillage persistant, dense et vert foncé. La forme de son fruit est à la base du motif cachemire.

Son nom vient du tamoul மாங்காய், māṅgāy, repris en malayalam മാങ്ങ.

On appelle mangues sauvages les fruits d'autres arbres, du genre Irvingia (ces fruits sont verts avec des taches noires et leur chair est d'une belle couleur orangée et d'un parfum exquis) [2], rattaché à la famille des Irvingiaceae.

Description

Chair de mangue ouverte et découpée en cubes

La mangue est un fruit charnu, pesant de 300 g à kg.

C'est une drupe, sa chair adhère à un noyau large, plat et glissant. Elle peut être ronde, ovale ou réniforme, et présente une peau jaune, verte ou rouge, qu'il est recommandé d'enlever, car son goût est peu agréable, et elle contient des substances irritantes la rendant peu comestible.

Sa chair est jaune foncé, onctueuse, grasse et sucrée avec un faux goût de pêche et de fleur. Selon les variétés ou lorsque le fruit est trop mûr, la chair devient parfois filandreuse.

Histoire

Selon les textes, Bouddha reçut en don de la courtisane Ambapali un verger de manguiers pour y méditer et, selon de multiples interprétations, pour lui servir de source de revenus lui permettant ainsi de se consacrer à sa voie.

Le manguier aura ainsi tendance à se répandre avec le bouddhisme, atteignant au Ve siècle av. J.-C. la Malaisie puis l'Extrême-Orient. Le voyageur et pèlerin chinois Xuanzang l'aurait ramené en Chine de son voyage en Inde. Les Arabes l'introduisent, quant à eux, au Moyen-Orient et en Afrique.

En 1328, Jodanus Cutulus, évêque de Columbum, Quilon au Kérala en fait mention. Dans la première moitié du XVe siècle, le voyageur Nicolò de' Conti en fait la première description connue sous le nom d'amba, du sanskrit amram.

[réf. nécessaire]

Au XVIe siècle, l'empereur moghol Akbar a fait planter un verger de 100 000 manguiers dans les jardins de Darbhanga[3].

D'Afrique, les Portugais l'apportent au Brésil et il se répand dans le Nouveau Monde. Les premières cultures en Floride, dues au Dr Henry Perine, datent de 1833, le fruit atteint la Californie dans les années 1880.

Aujourd'hui, la mangue est cultivée dans tous les pays tropicaux et subtropicaux du globe, et on en connaît plusieurs centaines d'espèces différentes, dont quelques-unes seulement sont commercialisées.

Dans l’État du Pendjab en Inde, à Burail, pousse un manguier de 20 m de haut, 10 m de circonférence, doté de branches de m de circonférence et plus de 25 m de long[4], qui donne 17 000 kilos de mangues par an[5].

Espèces

Un manguier en pleine floraison; Kerala, Inde

Variétés

Mangues séchées
  • Adam (Algérie)
  • Alfonso (Inde)
  • Alphonso (Inde)
  • Amélie dite "Gouverneur" (Burkina Faso)
  • Américaine (La Réunion)
  • Ataulfo (Mexique)
  • Auguste (La Réunion)
  • Bassignac (Martinique)
  • Blanc (Caraïbes)
  • Bonbon (La Réunion et Guyane), appelée aussi mangue dragée.
  • Bowen mangues Australiennes
  • Brooks dite "Retard" (Burkina Faso)
  • Carabao (Philippines), jouit d’une grande renommée internationale grâce à sa saveur exotique, ce qui lui octroie officiellement la variété de mangue la plus douce.
  • Cogshall (La Réunion), appelée aussi mangue américaine, early gold ou "mangue dévisse" qui coupée en deux se "dévisse" en libérant le noyau.
  • Cambodiana (Viêt Nam)
  • Carotte (La Réunion)
  • Corne (Caraïbes, Haïti)
  • Crassous (Antilles françaises)
  • Dragée (La Réunion)
  • Edward
  • Francique (Caraïbes, Haïti)
  • Francis (Haïti)
  • Freycinet (Antilles françaises)
  • Haden, au goût de miel affirmé
  • Heidi (la Réunion)
  • Julie (Antilles françaises)
  • José (La Réunion)
  • Irwin, juteuse et ferme, aromatique et savoureuse, douce et intense, les mangues Irwin sont très délicates et donc, difficile à dénicher.
  • Julie, saveur exceptionnelle et de petite taille, très appréciée, mais sa culture est très compliquée.
  • Keitt
  • Kensington
  • Kent (Brésil, Pérou, Côte d'Ivoire, Sénégal, République dominicaine, Équateur), sans fibres
  • Kesar, coût élevé.
  • Léonard (la Réunion)
  • Mabruka ((Egypte)
  • Mancurat (Inde), la variété la plus coûteuse en inde, de forme ronde, extrêmement savoureuse, récolte en mai.
  • Mangofil (Antilles françaises)
  • Manille
  • Marie-Louise (La Réunion), sphérique, sans fibres.
  • Maya (Costa Rica), très savoureuse.
  • Nam Dok Mai (Thaïlande), goût variant de l'orange à la pêche selon le degré de maturité.
  • Ngowe (Afrique)
  • Osteen (Espagne)
  • Pakistani Honey (Pakistan), chair jaune, léger goût de miel.
  • Palmer, récolte est précoce.
  • Persinet (Guyane)
  • Pomme (Antilles françaises), petit calibre.
  • Reine-Amélie (Antilles françaises)
  • Sabre (Seychelles)
  • Saobot (Guyane)
  • Sensation, arbre qui résiste le mieux aux températures froides.
  • Tommy Atkins, gros fruit au délicieux parfum exotique, avec fibres.
  • Zill, arôme très intense et pulpe charnue et sucrée.

Production et exportation

Le point jaune est une marque qui apparaît sur la peau de certaines variétés de mangue et qui indique que le fruit est arrivé à maturité. Malheureusement, pour l'export, les fruits sont cueillis verts, ce qui en diminue les qualités gustatives[6]. Toutefois, comme la banane ou le kiwi, la mangue est un fruit climactérique et peut donc mûrir après la cueillette[7], plus rapidement (comme la banane et d'autres fruits) en présence d'éthylène.

Pour faire face aux difficultés posées en Afrique par une brève période de production (difficultés à écouler les fruits), dans les années 2000 des essais d'amélioration de la conservation en frais des mangues (variétés ‘Kent’, ‘Tommy Atkins’ et ‘Early Gold’...) ont été menés pour faciliter leur stockage et leur transport. Des enrobage par une cire naturelle (cire du palmier à cire Carnauba ou par de la gomme-laque (ou shellac, une cire produite par une cochenille asiatique) ont été testés, de même que des enrobages par des protéines ou des polysaccharides (ex. : Amidon de Colocasia esculenta)[8], montrant que certains de ces traitement peuvent finir par donner un goût fermenté/alcoolisé à la mangue en fin de période de conservation[9]. Des traitements antimicrobiens des tranches de mangues vendues sous sachets (ex. : huile de neem à hauteur de 1 % de l'enrobage, mais avec d'éventuels effets de toxicité et gustatif[8]), et un emballage sous atmosphère modifiée ont aussi été testés[8]

Dans les pays d'Afrique de l'Ouest qui ont parfois du mal à gérer l'exportation de mangues fraîches en raison de problèmes d'acheminement, on développe la production de mangues séchées. Cette opération permet de mieux exploiter la production en transformant le produit sur place, ce qui apporte des emplois locaux et donne ainsi une valeur ajoutée à la production[10].

Importance économique

PaysProduction 2008 (t.)
Inde13 649 400
Chine3 976 716
Indonésie2 013 123
Mexique1 855 359
Thaïlande1 800 000
Pakistan1 753 686
Brésil1 272 180
Philippines884 011
Bangladesh802 750
Nigeria734 000

La production mondiale s'est élevée à environ 26,3 millions de tonnes en 2004. La mangue est ainsi le sixième fruit le plus produit au monde (après la banane, le raisin, l'orange, la pomme et la banane plantain). Quatre-vingts pays dans le monde sont producteurs de mangue.

Depuis quelques années, la production mondiale de mangue s’est considérablement accrue. Cela principalement grâce à l’apparition de nombreux nouveaux pays producteurs comme la Chine, dont la production a connu une telle croissance qu’elle occupe à présent la seconde place mondiale. Même les pays comme l’Inde où la mangue pousse depuis des milliers d’années ont récemment augmenté leur production mais la production indienne est principalement consommée sur place.

Phytosanitaire

La mangue est sujette à de nombreux champignons tels que l'anthracnose ou parasites tels que la mouche de la mangue ou le charançon du noyau de la mangue. Les perturbations climatiques sont la cause majoritaire de la plupart de ces maladies, principalement de la mouche de mangue[11].

Utilisation

La mangue est utilisée dans des plats d'origine tropicale ou encore en jus de fruit pour des cocktails exotiques.

Boisson à base de mangue

Pour l'alimentation

La mangue est consommée dans le monde entier mais elle n'est réellement délicieuse que cueillie à point et donc consommée près de là où elle pousse. La mangue est mûre lorsqu'elle cède sous une légère pression des doigts et qu'un parfum capiteux s'en dégage, ou, de manière quasi-certaine, quand des traces de sucre sont visibles à la base de la queue. Une mangue verte n'est pas souvent mûre, mais il y a des exceptions. Le goût de la mangue dépend de la variété et de la maturité ; on peut y trouver des goûts de pêche, de fleurs, de citron, d'abricot, de banane, de menthe... ou même d'essence de térébenthine.

On peut la manger nature ou l'incorporer aux salades de fruits, aux céréales et aux sorbets. On peut la transformer en coulis ou faire de la confiture. Elle est habituellement utilisée, sous forme sèche et moulue, dans de nombreux plats de légumes de la cuisine du nord de l'Inde pour donner un peu d'aigreur où elle est appelée amchur (parfois écrit amchoor), am étant le mot hindi pour « mangue ». Elle est délicieuse avec la volaille, le canard et le porc. Dans les Mascareignes, la mangue verte peut être utilisée pour un rougail épicé qui accompagnera les plats de viande.

Les chutneys à la mangue verte sont des condiments doux composés de mangue et d'épices variées. Ils accompagnent les plats au curry, la viande froide ou les fromages. Il existe plusieurs recettes de chutneys à la mangue, suivant l'origine jamaïcaine ou indienne.

La matière grasse issue du noyau de la mangue est incorporée à certains aliments tels le chocolat [12].

La consommation du noyau peut causer des crampes sévères.[réf. nécessaire] Elle contient des antioxydants, comme la vitamine C et le lupéol, qui diminue la croissance des cellules cancéreuses, notamment dans le cancer de la prostate.

Alimentation animale

Les déchets de mangue (peaux et noyaux) ont récemment (études publiée en 2013 et mai 2018) été testé avec succès en alimentation porcine, dont comme substitut au maïs[13],[14]. Les porcs ainsi nourris ont produit une viande moins grasse. Les auteurs de l'étude suggèrent néanmoins moins des « études complémentaires sur la digestibilité des provendes et de meilleures formules seront nécessaires pour affiner les recommandations d’utilisation aux éleveur »[14].

Valeur nutritive

[réf. nécessaire]

Valeur nutritionnelle pour 100 g
Énergie 250 kJ (60 kcal)
Glucides

15 g

dont sucres 13,7 g
Fibres alimentaires

1,90 g

Graisses

0,38 g

Protéines

0,82 g

Vitamines
Vitamine A equiv.

bêta-Carotène

Lutéine/Zéaxanthine

(7 %) 54 μg

(6 %) 640 μg

23 μg

Vitamine B1

(2 %) 0,028 mg

Vitamine B2

(3 %) 0,038 mg

Vitamine B3

(4 %) 0,669 mg

Vitamine B5

(4 %) 0,197 mg

Vitamine B6

(9 %) 0,119 mg

Vitamine B9

(11 %) 43 μg

Choline

(2 %) 7,6 mg

Vitamine C

(44 %) 36,4 mg

Vitamine E

(6 %) 0,9 mg

Vitamine K

(4 %) 4.2 μg

Minéraux
Calcium

(1 %) 11 mg

Fer

(1 %) 0,16 mg

Magnésium

(3 %) 10 mg

Manganèse

(3 %) 0,063 mg

Phosphore

(2 %) 14 mg

Potassium

(4 %) 168 mg

Sodium

(0 %) mg

Zinc

(1 %) 0,09 mg

Notes et références

Références

  1. « Les caractéristiques de la mangue », sur La Nutrition
  2. « La mangue : histoire et anecdotes - Interfel - Les fruits et légumes frais », sur www.lesfruitsetlegumesfrais.com (consulté le )
  3. La Boîte à Recettes Web, « Mangue », sur www.boitearecettes.com (consulté le )
  4. « Laquelle de ces histoires de mangues est vraie ? », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Des mangues qui se conservent plus longtemps » CIRAD, 4 février 2009
  6. « La mangue, nouveau fruit de la passion », sur Le Monde.fr (consulté le )
  7. Kasse, M. (2015). Amélioration de la conservation des mangues 4e gamme par l’utilisation d’un enrobage, d’un traitement antimicrobien et du conditionnement sous atmosphère modifiée (Doctoral dissertation, Université CHEIKH ANTA DIOP De Dakar).
  8. Thai Thi, H. (2000) Effet de différents enrobages sur les caractéristiques de la conservation à l'état frais de la mangue (Doctoral dissertation, ENSIA-SIARC).
  9. CORAF, « La technologie de la mangue séchée au Burkina Faso » (consulté le )
  10. « Filière mangue : Traitement phytosanitaire des vergers de manguiers contre (...) - RNIC - Réseau National d'Information Commerciale », sur veille-ci.com (consulté le )
  11. Mangue et chocolat
  12. Timbilfou K & al. (2013) Procédés de production d’aliments non conventionnels pour porcs à base de déchets de mangues et détermination de leurs valeurs alimentaires au Burkina Faso. Journal of Applied Biosciences, 67, 5261-5270.
  13. Kiendrebeogo, T., Logténé, Y. M., & Kaboré-Zoungrana, C. Y. (2018) Effets de rations à base de déchets de mangue sur les performances pondérales et la qualité de la carcasse de porcs Korhogo en croissance au Burkina Faso. Journal of Applied Biosciences, 129(1), 13039-13049.

Liens externes

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