La Réunion

La Réunion est une île située dans l'Ouest de l'océan Indien, à l'est de l'Afrique, dans l'hémisphère sud. Elle constitue à la fois un département et une région d'outre-mer français.

Cet article concerne la région française d'outre-mer. Pour les autres significations, voir La Réunion (homonymie).

La Réunion

Blason

Drapeau
Administration
Pays France
Statut Département et région d'outre-mer
Chef-lieu Saint-Denis
Arrondissements Saint-Benoît
Saint-Denis
Saint-Paul
Saint-Pierre
Cantons 25[1]
Communes 24
Intercommunalités 5
Conseil régional Conseil régional de La Réunion
Présidente Huguette Bello (PLR)
2021-2028
Conseil départemental Conseil départemental de La Réunion
Président Cyrille Melchior (LR)
2021-2028
Préfet Jacques Billant
Démographie
Gentilé Réunionnais, Réunionnaise
Population 855 961 hab. (2018)
Densité 341 hab./km2
Langues
locales
Français et créole réunionnais
Géographie
Coordonnées 21° 06′ 52″ sud, 55° 31′ 57″ est
Superficie 2 512 km2
Divers
Monnaie Euro
Fuseau horaire UTC+04:00
Domaine internet .fr et .re
Indicatif téléphonique +262
Code postal 974
Code ISO 3166-1 REU, RE
Localisation
Liens
Site web regionreunion.com

    D'une superficie de 2 512 km2, La Réunion est située dans l'archipel des Mascareignes à 172 km à l'ouest-sud-ouest de l'île Maurice et à 679 km à l'est-sud-est de Madagascar. Il s'agit d'une île volcanique créée par un point chaud : culminant à 3 071 m au piton des Neiges[2], elle présente un relief escarpé travaillé par une érosion très marquée. Le piton de la Fournaise (2 632 m), situé dans le Sud-Est de l'île, est un des volcans les plus actifs du monde. Bénéficiant d'un climat tropical d'alizé maritime et située sur la route des cyclones, La Réunion abrite un endémisme exceptionnel.

    Vraisemblablement repérée dès le Moyen Âge par les Arabes sous le nom de « Dina Morgabin » (l’île couchant)[3], La Réunion n'a été habitée qu'à compter du milieu du XVIIe siècle, soit environ 150 ans après son apparition sur les portulans des navigateurs portugais. Jusqu'alors connue sous le nom d'île Mascarin, elle devient sous celui d'île Bourbon une escale de la Compagnie française des Indes orientales sur la route des Indes puis, à partir des années 1710, une véritable colonie pratiquant la culture du café. Devenue une société de plantation, elle passe sous le contrôle direct du roi de France dans les années 1760 avant d'être réaffectée à l'industrie de la canne à sucre au terme des guerres napoléoniennes. Elle est définitivement rebaptisée de son nom actuel et l'esclavage y est aboli en 1848[4], remplacé jusque dans les années 1930 par la pratique de l'engagisme.

    L'île connaît une crise économique rampante à compter des années 1870. Elle devient département français en 1946 (code départemental 974). Elle est, depuis 2003, la collectivité territoriale d’outre-mer la plus intégrée à la République[5]. En dépit de son appartenance à la zone euro, son tissu productif reste structurellement fragile et fortement dépendant de la France métropolitaine. On y relève un taux de chômage particulièrement élevé, de l'ordre de 29 %, dont 60 % chez les jeunes[6]. Le premier secteur économique de l'île est aujourd'hui le tourisme. Le PIB est estimé à 14,5 milliards d'euros, le revenu moyen par habitant étant d'environ 18 000 euros par an.

    D'après le dernier recensement, la population était, au 1er janvier 2020 de 860 000 habitants[7],[8], principalement concentrés sur les côtes où se situent les principales villes dont Saint-Denis, le chef-lieu.

    La démographie locale se caractérise par la jeunesse des habitants et leurs origines variées, à la fois (notamment) européennes, ouest-africaines, est-africaines, malgaches, indiennes, vietnamiennes, malaises et chinoises. Cette diversité influence la culture réunionnaise caractérisée notamment par sa langue, le créole réunionnais, sa cuisine ou encore sa musique (séga, maloya, etc.).

    Toponymie

    Inscription Isle de Bourbon sur une pièce de 10 centimes de 1816.

    Au moment de sa prise de possession par la France au XVIIe siècle, l'île est baptisée Bourbon, du nom de la dynastie alors régnante. Pour rompre avec ce nom trop attaché à l'Ancien Régime, la Convention nationale décide le [9], de renommer le territoire île de la Réunion. Ce choix pourrait avoir été fait en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens qui a précédé l'insurrection du 10 août 1792 et la marche sur le palais des Tuileries mais aucun document ne le justifie et le sens du mot « réunion » pourrait avoir été purement symbolique[10].

    L'île change de nouveau de nom au XIXe siècle : en 1806, sous le Premier Empire, le général Decaen la baptise île Bonaparte puis, en 1810, elle redevient île Bourbon. Elle redevient définitivement île de la Réunion à la chute de la monarchie de Juillet par un arrêté du gouvernement provisoire du [11].

    Conformément à la graphie originelle et aux règles orthographiques et typographiques classiques[12] « la Réunion » s'écrivait avec une minuscule à l'article mais, au cours de la fin du XXe siècle, la graphie « La Réunion » avec une majuscule s'est développée dans de nombreux écrits pour souligner l'intégration de l'article dans le nom. Cette dernière graphie correspond aux préconisations de la Commission nationale de toponymie[13] et figure notamment dans l'actuelle Constitution de la République française aux articles 72-3 et 73.

    Géographie

    Localisation

    La Réunion est une île qui se situe dans l'Ouest de l'océan Indien par 21 degrés de latitude sud et 55,5 degrés de longitude est. Elle est située dans l'hémisphère sud, à 684 km à l'est de Madagascar.

    La Réunion est l'île la plus occidentale de l'archipel des Mascareignes dont font également partie l'île Maurice, à 172 km à l'est-nord-est, et Rodrigues, toutes deux faisant partie de la république de Maurice. Les Mascareignes sont placés au sud-est du continent africain.

    Géologie et relief

    Le relief exacerbé de l'île transparaît malgré l'altitude de cette photo satellite.

    La Réunion est une île volcanique née il y a quelque trois millions d'années[14] avec l'émergence du volcan du piton des Neiges qui est aujourd'hui, avec une altitude de 3 070,50 m, le sommet le plus élevé des Mascareignes et de l’océan Indien[15]. L'est de l'île est constitué par le piton de la Fournaise, un volcan bien plus récent (500 000 ans) qui est considéré comme l'un des plus actifs de la planète. La partie émergée de l'île ne représente qu’un faible pourcentage (environ 3 %) de la montagne sous-marine qui la forme.

    En plus du volcanisme, le relief de l'île est rendu très accidenté par une érosion active. Le centre abrite ainsi trois vastes cirques creusés par l'érosion (Salazie, Mafate et Cilaos) et les pentes de l'île sont sillonnées par de nombreux cours d'eau creusant des ravines, estimées à au moins 600[16], généralement profondes et dont les torrents entaillent les flancs des montagnes jusqu'à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

    Le massif ancien du piton des Neiges est séparé du massif de la Fournaise par une trouée formée de la plaine des Palmistes et de la plaine des Cafres, voie de passage entre l'Est et le Sud de l'île. En dehors des plaines, les espaces côtiers sont en général les régions les plus plates notamment au nord et à l'ouest de l'île. Le littoral du Sud sauvage est cependant plus abrupt.

    Entre la frange littorale et les Hauts, s’étend une zone transitoire pentue dont la dénivellation varie considérablement avant d'arriver sur les lignes de crêtes sertissant les cirques ou l'Enclos, la caldeira du piton de la Fournaise.

    Climat

    Pluviométrie annuelle moyenne à La Réunion illustrant la forte dissymétrie est/ouest.

    La Réunion se caractérise par un climat de type tropical humide tempéré par l'influence océanique des vents d'alizés soufflant d'est en ouest. Le climat réunionnais se distingue par sa grande variabilité particulièrement en raison de l'imposant relief de l'île qui est à l'origine de nombreux microclimats. De ce fait, on relève de fortes disparités, d'une part de précipitation entre la côte au vent à l'est et la côte sous le vent à l'ouest, et d'autre part de température entre les zones côtières plus chaudes et les zones d'altitudes relativement fraîches.

    Il existe deux saisons marquées à La Réunion, qui se définissent par le régime des précipitations :

    • une saison des pluies allant des mois de janvier à mars, au cours de laquelle tombe la majorité des précipitations de l'année ;
    • une saison sèche s'étalant de mai à novembre. Néanmoins sur la partie est et les contreforts du volcan, les pluies peuvent être importantes même en saison sèche ;
    • les mois d'avril et de décembre sont des mois de transition, parfois très pluvieux mais pouvant également être parfois très secs.

    La Pointe des Trois Bassins, située sur le littoral de la commune de Trois-Bassins (Ouest), est la station la plus sèche avec une hauteur annuelle normale de précipitations de 447,7 mm, tandis que Le Baril à Saint-Philippe (Sud-Est) est la station côtière la plus arrosée avec une hauteur normale annuelle de 4 256,2 mm[17]. Cependant, le poste le plus arrosé est celui des hauts de Sainte-Rose avec une moyenne annuelle de précipitation atteignant près de 11 000 mm, ce qui en fait l'un des endroits les plus pluvieux du monde.

    Les températures à La Réunion se caractérisent par leur grande douceur tout au long de l'année. En effet l'amplitude thermique d'une saison à l'autre est relativement faible (ne dépassant rarement 10 °C) bien que sensible :

    • en saison chaude (novembre à avril) : les minimums moyens varient généralement entre 21 et 24 °C, et les maximums moyens entre 28 et 31 °C, sur la côte. À 1 000 m, les minimums moyens fluctuent de 10 à 14 °C et les maximums moyens de 21 à 24 °C ;
    • en saison fraîche (mai à octobre) : les températures varient au niveau de la mer, de 17 à 20 °C pour les minimums moyens et de 26 à 28 °C pour les maximums moyens. À 1 000 m, les minimums moyens oscillent de 8 à 10 °C et les maximums moyens de 17 à 21 °C[18].

    Dans les bourgs de montagne, comme à Cilaos ou à La Plaine-des-Palmistes, les températures moyennes oscillent entre 12 °C et 22 °C. Les zones d'habitat les plus élevées et les espaces naturels d'altitude peuvent connaître quelques gelées hivernales. De la neige a même été observée sur le piton des Neiges ainsi que le Piton de la Fournaise en 2003[19] et 2006[20].

    Alors qu'un nombre croissant d'îles (dont « non-souveraines ») se sentent dans le monde concernées par les effets du changement climatique, la Réunion a été choisie (avec Grande Canarie en Espagne) comme exemple pour une étude de cas de territoire ultraeuropéen périphérique concerné [21], pour une étude sur l'adéquation des outils de planification urbaine et régionale aux besoins et aux caractéristiques de ces îles (dont en fonction de l'utilisation des sols et de la densité démographique et du cadre réglementaire). Ce travail a confirmé que les pressions d'utilisation des sols urbains et périurbains y sont élevées, et que les stratégies d'adaptation sont incomplètement intégrées dans la planification de l'utilisation des sols. Selon l'Institute of Island Studies, il y a dysfonctionnement : « les outils de planification insulaire ne prennent généralement pas en compte l'adaptation au changement climatique et une gestion excessive descendante est observée dans le processus de prise de décision »[21].

    Cyclones

    La Réunion est située dans le bassin de formation des cyclones tropicaux du Sud-Ouest de l'océan Indien : durant la saison cyclonique, qui s'étend officiellement de novembre à avril, l'île peut être frappée par des cyclones dont les vents dépassent les 200 km/h et apportent des précipitations diluviennes. Le CMRS (Centre météorologique régional spécialisé) de La Réunion est habilité par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) depuis 1993, à surveiller de manière permanente l'activité cyclonique tropicale sur tout le bassin sud-ouest de l'océan Indien. 15 pays membres de la zone sont ainsi placés sous sa responsabilité.

    Liste des cyclones mémorables depuis la départementalisation à La Réunion[22],[23],[24]
    Nom Date Intensité (catégorie australienne) Passage au plus près Pluies maxi relevées Vents maxi relevés Dégâts
    1948 (non baptisé) 26/01/1948 Cyclone tropical très intense (5/5) 30 km à l'ouest 1 129 mm à Grand Bassin Probablement > 300 km/h Considéré comme le cyclone « du siècle », il causa la mort de 165 personnes. Les cultures furent dévastées. Près de 3 milliards de francs CFA de dégâts.
    Jenny 28/02/1962 Cyclone tropical intense (4/5) sur l'île 248 km/h à Gillot 36 décès, 13 000 sans-abris.
    Denise 08/01/1966 Cyclone tropical (3/5) sur l'île 1 144 mm en 12 h – 1 825 mm en 24 h à Foc-Foc (records mondiaux) 180 km/h au Chaudron 3 décès, inondations, routes coupées.
    Hyacinthe 18, 24 et 27/01/1980 Cyclone tropical (3/5) 60 km au sud 5 678 mm en 10 jours6 083 mm en 15 jours au cratère Commerson (records mondiaux) 137 km/h à Gillot Cyclone atypique, Hyacinthe s'est approché à 3 reprises de l'île. Il causa 25 décès. Les pluies continues durant 15 jours ont fait tomber plusieurs records mondiaux encore en vigueur aujourd'hui.
    Clotilda 13/02/1987 Cyclone tropical (3/5) sur l'île 1 504 mm en 24 h au cratère Commerson 173 km/h à Gillot. Probablement > à 200 km/h localement 9 décès, pluies importantes, marée de tempête à Saint-Gilles, 120 habitations détruites.
    Firinga 29/01/1989 Cyclone tropical (3/5) sur l'île 1 309 mm en 24 h au gîte du Volcan 216 km/h à Saint-Pierre 4 décès, 60 blessés. Le Sud de l'île est la région la plus durement touchée. 618 sans-abris.
    Colina 19/01/1993 Cyclone tropical (3/5) sur l'île 894 mm en 24 h à Mafate 205 km/h à la Plaine-des-Palmistes 2 décès, 85 000 foyers sans électricité. Dégâts importants sur les cultures et infrastructures routières notamment.
    Dina 21/01/2002 Cyclone tropical intense (5/5) 65 km au nord-ouest 1 317 mm en 24h à Grand-Ilet1 610 mm en 48 h à Salazie 277 km/h au Maïdo (rafale maxi officiellement mesurée sur l'île) ;

    220 km/h à la plaine des Cafres ;

    187 km/h à Gillot

    Aucune victime mais des dégâts matériels considérables. La Réunion a échappé de peu aux conditions les plus paroxysmiques (le mur de l’œil passant à 27 km du Port). On estime que la vitesse des vents aurait été > de 50 km/h en cas d'impact direct du mur de l'œil.
    Gamède 25 et 27/02/2007 Cyclone tropical (3/5) 230 km au nord 3 930 mm en 72 h – 4 936 mm en 96 h au cratère Commerson (records mondiaux) 223 km/h au Colorado ;

    162 km/h à la Petite France

    2 décès, 91 blessés, effondrement du pont de la rivière Saint-Étienne, 100 millions d'euros de dégâts. À l'image de Hyacinthe 27 ans plus tôt, Gamède s'approche 2 fois de l'île. Elle restera sous l'influence du météore durant 5 jours au cours desquels deux records mondiaux de pluviométrie seront battus.

    Environnement et patrimoine naturel

    L’île de La Réunion possède une faune et une flore variées, bien que localement menacée par des espèces introduites devenues invasives. Contrairement à la Guyane, on n’y trouve aucun grand mammifère sauvage (jaguar ou autres fauves par exemple). En revanche, de nombreuses espèces endémiques y sont répertoriées. Souvent menacées, comme leur habitat par la périurbanisation[25], elles font l’objet de plans de sauvegarde.

    Net-Biome[26] est un projet coordonné par la région Réunion et aidé par la Commission européenne pour mettre en réseau (à partir de 2008) les politiques publiques de recherche dans le domaine de la restauration et gestion durable de la biodiversité tropicale et subtropicale dans les 7 régions ultrapériphériques et la quasi-totalité des pays et territoires d’outre-mer de l’UE. Il s'appuiera notamment sur :

    En 2009, une liste des espèces menacées a été établie dans le cadre d'une mission pilotée par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le muséum national d'histoire naturelle et en partenariat avec la direction régionale de l'Environnement[27].

    Avec la création de son parc national, l'île a été nommée au Patrimoine mondial de l'UNESCO pour ses « Pitons, cirques et remparts » le lundi [28].

    Flore

    Sentier dans la forêt de Bélouve.

    La flore tropicale et insulaire de l'île de La Réunion se caractérise par sa diversité, un taux d’endémisme très élevé et une structure bien spécifique. La flore réunionnaise compte une grande diversité de milieux naturels et d’espèces (jusqu’à 40 espèces d'arbres/ha, par comparaison à une forêt tempérée qui en compte en moyenne 5/ha). Cette diversité est d’autant plus remarquable, mais fragile, qu’elle est différente en fonction des milieux (littoral, basse, moyenne et haute montagne).

    On recense à La Réunion un taux d’espèces endémiques très élevé, avec plus de 850 plantes indigènes (arrivées naturellement et présentes avant l’arrivée de l’Homme), dont 232 espèces endémiques de La Réunion (seulement présentes sur l’île), ainsi que de nombreuses espèces endémiques à l’archipel des Mascareignes. La flore réunionnaise se distingue enfin des forêts tropicales équatoriales par une faible hauteur et densité de la canopée, sans doute par adaptation aux cyclones, et une végétation bien spécifique, notamment une forte présence de plantes épiphytes (qui poussent sur d’autres plantes), comme les Orchidaceæ, les Bromeliaceæ, les Cactaceæ, mais aussi les fougères, les lichens et les mousses[29].

    Faune

    Le Tec-tec, l'un des symboles de l'endémisme animal réunionnais.

    La faune remarquable de La Réunion[30] se concentre autour des oiseaux, des insectes ou des reptiles, qui comptent de nombreuses espèces endémiques, mais l'île n'accueille pas de grand mammifère et ne compte pas d'animal dangereux sur terre. La faune qui compte le plus d’espèces endémiques est celle des oiseaux, dont certaines espèces sont fortement menacées à l'image du Tuit-tuit, du Pétrel de Barau ou encore du Papangue, et aussi celle des insectes, notamment coléoptères et papillons, encore assez mal connus. Certains animaux, pas nécessairement endémiques, sont aussi devenus des symboles de l’île, à l’image du Paille-en-queue[31] ou de l’Endormi[32]. La Réunion compte assez peu de mammifères, et une seule espèce endémique, le Ti Moloss qui est une micro-chauve-souris (microchiroptères)[33].

    La Réunion jouit d'une biodiversité et d'une faune marine très importante, que ce soit dans les récifs et les lagons, mais aussi avec les poissons et les habitants du grand large. On dénombre plus de 1 200 espèces de poissons qui évoluent dans les lagons, les tombants et les grands fonds des eaux réunionnaises[34].

    La réserve naturelle de Saint-Philippe Mare-Longue est l’une des dernières forêts primaires mégathermes hygrophiles de basse altitude de l’archipel des Mascareignes[35]. La Réunion contient beaucoup d'espèces endémiques tel le tuit-tuit.

    Récif de corail

    Le lagon de l'Ermitage et sa passe, à Saint-Gilles les Bains.

    Comme l'île est relativement jeune (3 millions d'années[14]), les formations coralliennes (âgées de 8 000 ans[36]) sont encore peu développées et occupent une surface faible comparativement à des îles plus anciennes, se présentant pour la plupart sous la forme de récifs frangeants[14],[36].

    Ces formations délimitent des « lagons » (il s'agit plus précisément de « dépressions d'arrière-récif »[14],[36]) peu profonds dont le plus grand ne dépasse pas 200 m de large, pour 1 à m de fond environ[37]. Ces lagons, qui forment une ceinture récifale discontinue de 25 km de long (soit 12 % du littoral de l'île) pour une surface totale de 12 km2[14],[36], sont situés sur la côte ouest et sud-ouest de l’île. Les plus importants sont ceux de L’Ermitage (St.-Gilles), St.-Leu, L'Étang-Salé et St.-Pierre.

    Biodiversité marine

    Paysage sous-marin typique du lagon de l'Ermitage, en 2014.

    Malgré la faible surface des récifs coralliens, la biodiversité marine de La Réunion est comparable aux autres îles du secteur, qui vaut à l'archipel des Mascareignes son inscription parmi les dix principaux « hot spots » de biodiversité mondiale[38]. Les récifs coralliens de La Réunion, aussi bien au niveau des platiers que des barrières, sont principalement dominés par des espèces de corail branchu à croissance rapide du genre Acropora (famille des Acroporidæ), qui permettent d'héberger et de nourrir de très nombreuses espèces tropicales.

    Les recherches scientifiques récentes font état à La Réunion de plus de 190 espèces de coraux[38], plus de 1 300 espèces de mollusques[39], plus de 500 espèces de crustacés[40], plus de 130 espèces d'échinodermes[38] et plus de 1 000 espèces de poissons[41].

    Les eaux plus profondes de La Réunion accueillent des dauphins, orques, baleines à bosse, baleines bleues et les espèces de requins sont variées ; parmi celles-ci : le requin baleine, le requin corail, le requin bouledogue, le requin tigre, le requin à pointes noires et le requin blanc. Plusieurs espèces de tortues marines y vivent et s'y reproduisent.

    Biodiversité, pressions et conservation

    Parmi les écosystèmes côtiers, les récifs coralliens comptent parmi les plus riches en matière de biodiversité, mais ils sont aussi les plus fragiles[42].

    Près d’un tiers des espèces de poissons était déjà considéré comme menacé ou vulnérable en 2009[41], avec un corail en dégradation en plusieurs endroits[43]. Les causes de cet état de fait sont la pollution, la surpêche et le braconnage ainsi que la pression anthropique, notamment liée à la densification de l’urbanisation des zones côtières et au rejet des eaux usées[41].

    104 espèces vivant sur l'île de La Réunion étaient inscrites sur la liste rouge éditée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) au . Elles étaient 51 en 2007[44].

    Sur cette liste on trouvait :

    Le caractère insulaire de La Réunion la rend vulnérable au dérèglement climatique et implique une stratégie d'adaptation, à laquelle une trame verte et bleue peut contribuer[45].

    Histoire

    Découverte et les premiers habitants

    Histoire de la Réunion
    Chronologie
    1153 Le géographe arabe Al Idrissi cartographie l'île sous le nom de « Dina Morgabin ».
    1513 Les Portugais y débarquent. Le navigateur Pedro de Mascarenhas donne son nom à l'archipel des Mascareignes, composé de la Réunion, de Maurice et de Rodrigues.
    1642 Au nom du roi Louis XIII, les Français s'approprient le territoire, baptisé « île Bourbon ».
    1663 Le colon Louis Payen s'y installe avec des serviteurs malgaches.
    1665 Création de la Compagnie française des Indes orientales par Jean-Baptiste Colbert, qui envoie 4 navires sur l'île. Étienne Regnault en devient le premier gouverneur.
    1668 Anne Mousse, surnommée « grand-mère des Réunionais », est la première femme à naître sur l'île.
    1715 Le gouverneur de Bourbon Antoine Desforges-Boucher y impose la culture du café. Utilisation d'esclaves africains et malgaches pour l'exploitation agricole.
    1793 Lors de la Révolution française, le territoire est renommé « île de la Réunion » sans doute en hommage à la réunion des révolutionnaires parisiens et marseillais.
    1796 Les colons refusent la première abolition de l'esclavage décrétée par la Première République.
    1806 Sous le Premier Empire, le territoire est rebaptisé l'« île Bonaparte ».
    1807 Une série de catastrophes naturelles ravage les plantations de caféiers et girofliers. La France commence à y implanter de la canne à sucre.
    1811 Révolte d'esclaves de Saint-Leu.
    1840 L'esclave Edmond Albius découvre le procédé de fécondation de la vanille.
    20 décembre 1848 L'abolition de l'esclavage est proclamée. 62 000 esclaves sont libérés. Accélération de l'engagisme : les planteurs font désormais appel à la main d'œuvre indienne.
    1865 Crise de la canne à sucre, concurrencée par la betterave à sucre.
    début du XXe Immigration indo-musulmane et chinoise.
    1914-1918 Première Guerre mondiale : ~10% de la population est mobilisée.
    1918 Grippe espagnole : ~10% de la population est décimée.
    1946 La Réunion devient un département d’outre-mer.
    2010 Le parc national de La Réunion entre au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Il est possible que les explorateurs austronésiens qui sillonnaient l'océan Indien depuis l'Indonésie jusqu'à Madagascar et l'Afrique bien des siècles avant J.-C., aient repéré les îles des Mascareignes et donc l'île de La Réunion[46]. Plus tard, au Xe siècle apr. J.-C., des navigateurs arabes découvrent l'île de La Réunion et la nomment « Dîna morgabin »[3].

    L’île semblait totalement inhabitée lors de l'arrivée des navires portugais du XVIe siècle en route vers les Indes[3].

    Un navigateur portugais, Diogo Dias, y aurait débarqué en . Un autre navigateur portugais, Pedro de Mascarenhas y débarque le [47] ou 1513[48], jour de la Sainte-Apolline, alors qu’il est sur la route de Goa. L’île apparaît ensuite sur des cartes portugaises sous le nom de Santa Apolonia. Vers 1520, La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues sont appelées archipel des Mascareignes, du nom de Mascarenhas. Aujourd’hui, ces trois îles sont couramment appelées les Mascareignes.

    Au début du XVIIe siècle, l’île est une escale sur la route des Indes pour les bateaux anglais et néerlandais. Le , l’amiral néerlandais Pierre-Guillaume Veruff, de retour de Java, fait escale à La Réunion. Un navigateur anglophone baptise par ailleurs l’île encore inhabitée England's forest.

    Les Français y ont ensuite débarqué pour en prendre possession au nom du roi en 1642 et l’ont baptisée île Bourbon, du nom de la famille royale. En 1646, douze mutins chassés de Madagascar sont abandonnés à La Réunion.

    C'est en 1665 qu'arrivent les vingt premiers colons de l'île de Bourbon. Cinq navires composaient l’escadre commandée par M. Véron : L’Aigle blanc, La Vierge, le Bon port, Le Saint-Paul et Le Taureau. Le navire amiral battait pavillon de la Compagnie des Indes orientales. La Loire charriait encore des glaçons quand la flotte quitta le quai de la Fosse à Nantes dans les premiers jours de février 1665. Prenant la direction des ports et des établissements de la côte de Malabar et du golfe de Bengale, elle arriva à l'île Bourbon le . La traversée fut marquée par une tragédie, qui fit douze victimes, lors de l’escale au Cap-Vert le Jeudi saint, le . Le 11 avril suivant, ayant rendu à ses morts un dernier hommage, la flotte remit à la voile. « Elle continua son voyage sans accident », note le chroniqueur Urbain Souchu de Rennefort.

    Parmi les vingt colons venus de France, on note la présence d'Hervé Dannemont (devenu Dennemont), né le à Brix (Manche), fils de Jacques Dannemont, maître verrier, et de Marie Lecarpentier. Il a épousé vers 1668 à Saint-Paul, Léonarde Pillé, originaire de Granville. Hervé Dennemont serait décédé le . Les Dannemont de Normandie sont représentés, aujourd'hui, par une trentaine de familles sur l'île de La Réunion. On les trouve également à l'île Maurice mais aussi à Madagascar. En Normandie, la famille s'est éteinte au XVIIIe siècle, le nom ayant muté en Dalmont (sa descendance est bien connue grâce à Camille Ricquebourg, auteur du Dictionnaire généalogique des familles de Bourbon).

    Françoise Châtelain est arrivée pendant cette période et est à l’origine de plusieurs familles connues de Bourbon.

    À partir de 1715, l’île connaît un important essor économique avec le développement de la culture et de l’exportation du café. Cette culture a été à l’origine du développement considérable de l’esclavage dans la colonie. Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur de l’île de 1735 à 1745, a apporté une dimension stratégique au développement de l’île, devenue pourvoyeuse en vivres de l'Isle de France (aujourd’hui île Maurice) et de la flotte française engagée dans la guerre franco-anglaise des Indes. Citons également le rôle de l’intendant Pierre Poivre, qui a considérablement enrichi la flore locale et diversifié les ressources agricoles par l'introduction de très nombreuses espèces tropicales, et notamment le girofle et la noix de muscade dont le commerce fut florissant au XVIIIe et début du XIXe siècle.

    Bouleversements révolutionnaires

    Le , pendant la Révolution, son nom devient « île de La Réunion »[49] en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens, lors de la marche sur le palais des Tuileries, la journée du 10 août 1792, et pour effacer le nom de la dynastie des Bourbons[50]. Le , l’île prend le nom de Bonaparte et se retrouve en première ligne dans le conflit franco-anglais pour le contrôle de l’océan Indien.

    L'abolition de l'esclavage votée par la Convention nationale le se heurte au refus de son application par La Réunion, comme par l'Isle de France (île Maurice). Une délégation accompagnée de forces militaires, chargée d'imposer la libération des esclaves, arrive à l'Île de Bourbon le pour se voir aussitôt expulsée sans ménagements. Il s'ensuit une période de troubles et de contestations du pouvoir de la métropole qui n'a plus aucune autorité sur les deux îles. Le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, y maintient l’esclavage qui n’a jamais été aboli dans la pratique, avec la loi du 20 mai 1802.

    Pendant les guerres napoléoniennes, lors de la campagne de Maurice, le gouverneur de l'île, le général Sainte-Suzanne, est contraint de capituler le 9 juillet 1810. L’île passe alors sous domination britannique, puis est rétrocédée aux Français lors du traité de Paris en 1814.

    Après les catastrophes climatiques de 1806-1807 (cyclones, inondations), la culture du café décline rapidement et est remplacée par la culture de la canne à sucre, dont la demande métropolitaine augmente, du fait de la perte par la France de Saint-Domingue, et bientôt de l'île de France (île Maurice). Du fait de son cycle de croissance, la canne à sucre est en effet insensible à l’effet des cyclones. Survenue en 1841, la découverte d’Edmond Albius sur la pollinisation manuelle des fleurs de la vanille permet bientôt à l’île de devenir le premier producteur mondial de vanille. Essor également de la culture du géranium dont l’essence est très utilisée en parfumerie.

    De 1838 à 1841, le contre-amiral Anne Chrétien Louis de Hell est gouverneur de l’île. Un changement profond de la société et des mentalité liés aux événements des dix dernières années conduit le gouverneur à saisir le Conseil colonial de trois projets d’émancipation.

    Le , l’abolition de l'esclavage est finalement proclamée par Sarda Garriga (le 20 décembre est un jour férié à La Réunion). Louis Henri Hubert Delisle devient son premier gouverneur créole le et reste à ce poste jusqu’au . L’Europe a de plus en plus recours à la betterave pour satisfaire ses besoins en sucre. Malgré la politique d’aménagement des autorités locales et le recours à l’engagisme, la crise économique couve et devient patente à compter des années 1870. Par la suite, le percement du canal de Suez conduit le trafic marchand à s’éloigner de l’île. Cette dépression économique n’empêche toutefois pas la modernisation de l’île, avec le développement du réseau routier, la création du chemin de fer, la réalisation du port artificiel de la pointe des Galets. Ces grands chantiers offrent une alternative bienvenue aux travailleurs agricoles.

    Guerres et modernisation

    La seconde moitié du XIXe siècle voit la population réunionnaise évoluer, par l’arrivée massive d’engagés indiens dont une partie s’installe définitivement dans l’île, et par la libération de l’immigration en 1862. De nombreux Chinois et musulmans indiens s’installent alors, et forment deux importantes communautés qui participent à la diversification ethnique et culturelle. À partir de la fin du XIXe siècle, les sources d’engagements se tarissent peu à peu. Nombre de propriétaires terriens louent alors leurs terres (pratique du colonage), d’où l’émergence d’une population de travailleurs agricoles indépendants. La production de café est détruite à 75 % en deux décennies, entre 1880 et 1900, à cause de la propagation d'une maladie venue de Ceylan et des colonies anglaises et néerlandaises[51].

    La participation de La Réunion à la Première Guerre mondiale se traduit par l’envoi de nombreux Réunionnais aux combats dans la métropole et sur le front grec. 14 000 Réunionnais sont mobilisés au front. L’aviateur Roland Garros, natif de La Réunion, se couvre de gloire et meurt en plein ciel en 1918. L’amiral Lucien Lacaze est nommé ministre de la Marine puis ministre de la Guerre de 1915 à 1917. La guerre a des conséquences économiques favorables pour La Réunion : la production de sucre augmente fortement et les cours grimpent, la métropole étant privée de ses terres betteravières, théâtre des combats. Environ 80 % des Créoles souhaitant s'engager sont cependant déclarés inaptes au service militaire, on parle à ce sujet de « faillite de la race » dans la presse, mais il est probable que les intérêts économiques des planteurs locaux aient joué le rôle principal dans cet état de fait[52]. Les Réunionnais rescapés ont été atteints à leur retour par la grippe espagnole qui a frappé la Réunion à partir de mars 1919 durant 3 mois. La grippe espagnole a été ramenée par les Poilus réunionnais avec le navire Madonna. L'épidémie semble s'être répandue sur l'ensemble de la population et a réduit l’espérance de vie à moins de 40 ans. Alors que l’île était déjà en pleine crise économique depuis la fin du XIXe siècle, les quartiers défavorisés ont été touchés et appauvris. Les estimations font état d’au moins 2 000 décès dans la capitale Saint-Denis pour une population de 25 000 habitants et de 7 000 à 20 000 morts sur les 175 000 personnes qui vivent sur l'île. On constate alors plus de décès que les 1300 Poilus réunionnais tombés au champ d’honneur [53],[54].

    Pendant l’entre-deux-guerres, la modernisation se poursuit : l’électricité apparaît dans les foyers aisés, et assure l’éclairage public de Saint-Denis. Le télégraphe (1923) et la radio (1926) mettent les Réunionnais en contact avec le monde. En 1939, 1 500 foyers privilégiés sont abonnés au téléphone. On voit apparaître automobiles et avions. L’industrie sucrière se concentre et les sociétés anonymes se substituent aux exploitants individuels de sucreries. Ces progrès profitent essentiellement aux foyers de propriétaires terriens, d’industriels, de cadres, de gros commerçants, et la masse de la population demeure pauvre. Autre évolution importante de l’entre-deux-guerres : la mortalité baisse et la natalité, très forte, augmente, d’où une croissance exponentielle de la population, croissance qui se poursuit de nos jours.

    La Seconde Guerre mondiale[55] est une épreuve très dure : bien que La Réunion soit épargnée par les combats, elle souffre terriblement de l’arrêt quasi total de ses approvisionnements. Le , un débarquement des Forces françaises libres a lieu sur l'île : l'administration locale fidèle au gouvernement de Vichy est renversée, le territoire passant sous contrôle de la France libre[56].

    Départementalisation et occidentalisation

    Le , La Réunion devient un département d’outre-mer français puis, en 1997, l’une des sept régions ultrapériphériques de l’Union européenne.

    À la départementalisation, La Réunion est en ruines. Mais la métropole est amenée à consentir de gros efforts pour la reconstruction de l’économie et le progrès social. L’instruction obligatoire constitue un progrès décisif. La mise en place, avec un léger décalage, du système de sécurité sociale hexagonal apporte un mieux être considérable. Au début des années cinquante, le paludisme, fléau sanitaire majeur depuis un siècle, est éradiqué. Le nombre de lits d’hôpital triple en dix ans. Il s’ensuit une amélioration importante de la santé publique, une chute considérable de la mortalité et une augmentation galopante de la population, la natalité culminant à un niveau record proche de 50 pour mille. Dès la fin de la guerre, des liaisons aériennes régulières mettent La Réunion à trois journées seulement de la métropole. Autre conséquence de la départementalisation : une augmentation considérable du nombre de fonctionnaires, bien rémunérés, qui génèrent un flux commercial nouveau provoquant l’émergence d’une classe moyenne vivant du commerce, d’activités libérales et de fonctions d’encadrement. L’élection de Michel Debré à la députation, en 1962, apporte un atout considérable au développement, du fait de la dimension du personnage et de son poids politique en métropole.

    Dans les années 1970 et 80, La Réunion accède vraiment à la modernité. Une université apparaît et se développe, ainsi que l’enseignement technique. La télévision supplante la radio. Les commerçants abandonnent leurs « boutiques chinois » et « bazar zarabs » pour créer supérettes et supermarchés. Le tourisme commence à se développer. Le réseau routier se densifie et se modernise, mais le parc automobile évolue plus rapidement encore. L’habitat s’améliore, et la construction de logements, dopée par des avantages fiscaux spécifiques aux DOM, est très active. L’économie change. Dans l’agriculture, les cultures maraîchères et fruitières, l’élevage se développent pour satisfaire les besoins d’une population qui augmente et consomme. La canne à sucre, toutefois, maintient son rang de première production agricole. Le BTP se porte bien. Mais c’est désormais le secteur tertiaire qui tire l’économie : commerce, services, et, de plus en plus, tourisme. Aujourd’hui, le tourisme est la première activité de l’île, avec la construction.

    Administration

    Statut

    L'hôtel du Département, couramment appelé palais de la Source à Saint-Denis.

    La Réunion est un département et une région d'outre-mer, régis par l'article 73 de la Constitution, en vertu duquel les lois et règlements sont applicables de plein droit tout comme en métropole[57].

    La Réunion est ainsi dotée d'un conseil régional et d'un conseil départemental. Ces collectivités territoriales disposent globalement des mêmes compétences que les départements et régions de métropole, bien que des adaptations existent. L'article 73 de la Constitution laisse la possibilité de substituer à la région et au département une collectivité territoriale unique, mais à l'inverse de la Guyane ou de la Martinique, aucun projet en ce sens n'existe actuellement.

    À l'inverse des autres DROM, La Réunion est explicitement exclue par la Constitution de la possibilité de recevoir du Parlement une habilitation à fixer elle-même certaines règles relevant de la loi ou issues de l'exécutif national[57].

    L'État est représenté à La Réunion par un préfet. Le territoire est divisé en quatre arrondissements (Saint-Benoît, Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre).

    La Réunion compte 24 communes organisées en 5 communautés d'agglomération.

    Du point de vue de l'Union européenne, La Réunion constitue une région ultra-périphérique.

    Géopolitique

    Le positionnement de l'île de la Réunion lui a conféré un rôle stratégique d'importance variable selon les époques.

    La Réunion est déjà à l'époque de la Route des Indes une position française située entre Le Cap et les comptoirs d'Inde, bien qu'éloignée du Canal du Mozambique. L'île Bourbon (son appellation sous l'Ancien Régime) n'est pourtant pas la position préférée pour le commerce et l'armée. En effet, le gouverneur Labourdonnais affirme alors que l'Isle de France (l'île Maurice) est une terre d'avenir, grâce à sa topographie peu contraignante et à la présence de deux ports naturels. Il considère que Bourbon a plutôt pour vocation d'être un entrepôt ou une base de secours pour l'Isle de France[58]. L'ouverture du Canal de Suez détourne une grande partie du trafic maritime du sud de l'Océan Indien et réduit l'importance stratégique de l'île. Ce déclin est confirmé par l'importance accordée à Madagascar, bientôt colonisée[59].

    Depuis les années 2000, un sous-ensemble géopolitique tend à s'esquisser sous l’appellation Sud-Ouest de l'océan Indien.

    De nos jours l'île, qui est le siège d'une zone de défense et de sécurité, abrite l'état major des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI), qui regroupe les unités de l'Armée française stationnées à La Réunion et à Mayotte.

    L’île de La Réunion permet à la France d'être membre de la Commission de l'océan Indien.

    La Réunion est également une base accueillant les infrastructures du Frenchelon et de l’ensemble mobile écoute et recherche automatique des émissions.

    Enfin, elle accueille à Saint-Pierre le siège des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).

    Vie politique

    Les partis politiques réunionnais sont à peu de chose près les filiales ou les homologues de ceux de métropole. Le Parti communiste réunionnais a néanmoins quelques revendications autonomistes ; on trouve le même reflet pour les organisations syndicales. La vie politique, comme les mouvements revendicatifs, est étroitement déterminée par les échéances, les mesures gouvernementales et les mobilisations de la métropole.

    Société

    Démographie

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    Évolution de la population  [modifier]
    1837 1848 1863 1872 1877 1881 1887 1902 1907
    110 000105 677152 600182 700182 100172 100163 900173 315177 677
    1911 1921 1926 1931 1936 1941 1946 1954 1961
    173 822173 190186 837197 933208 258220 955241 708274 370349 282
    1967 1974 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2018
    416 525476 675515 814597 823706 300781 962828 581852 924855 961
    (Sources : Base Insee, population sans doubles comptes à partir de 1962[60] puis population municipale à partir de 2006[61].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Jusqu'au début du XXe siècle, la croissance de la population réunionnaise est modérée, voire faible à certaines périodes. Les conditions de vie difficiles et les épidémies de paludisme, choléra, peste entre autres, ne sont pas étrangères à ce constat. C'est véritablement au lendemain de la départementalisation que la croissance démographique explose : la population triple en l'espace de 50 ans, pour atteindre officiellement près de 843 000 habitants en 2014. Selon certaines projections, l'île devrait franchir la barre du million d'habitants à l'horizon 2030.

    Les trois principales unités urbaines du département sont celles de Saint-Denis (177 684 habitants en 2014), de Saint-Paul (172 548 habitants) et de Saint-Pierre (165 013 habitants).

    Communes les plus peuplées

    Liste des quinze communes les plus peuplées du département
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Modifier
    Saint-Denis 97411 Communauté intercommunale du Nord de La Réunion 142,79 150 535 (2018) 1 054
    Saint-Paul 97415 CA Territoire de la Côte Ouest 241,28 103 492 (2018) 429
    Saint-Pierre 97416 Communauté intercommunale des Villes solidaires 95,99 84 961 (2018) 885
    Le Tampon 97422 CA du Sud 165,43 79 385 (2018) 480
    Saint-André 97409 Communauté intercommunale Réunion Est 53,07 56 747 (2018) 1 069
    Saint-Louis 97414 Communauté intercommunale des Villes solidaires 98,90 53 589 (2018) 542
    Saint-Joseph 97412 CA du Sud 178,50 37 517 (2018) 210
    Saint-Benoît 97410 Communauté intercommunale Réunion Est 229,61 37 274 (2018) 162
    Saint-Leu 97413 CA Territoire de la Côte Ouest 118,37 34 196 (2018) 289
    Le Port 97407 CA Territoire de la Côte Ouest 16,62 33 531 (2018) 2 018
    Sainte-Marie 97418 Communauté intercommunale du Nord de La Réunion 87,21 33 234 (2018) 381
    La Possession 97408 CA Territoire de la Côte Ouest 118,35 32 633 (2018) 276
    Sainte-Suzanne 97420 Communauté intercommunale du Nord de La Réunion 57,84 23 718 (2018) 410
    L'Étang-Salé 97404 Communauté intercommunale des Villes solidaires 38,65 14 108 (2018) 365
    Bras-Panon 97402 Communauté intercommunale Réunion Est 88,55 12 768 (2018) 144

    Origines géographiques de la population

    La population de La Réunion est composée de populations issues de Madagascar, de l’Est de l’Afrique continentale (les Cafres), de l'Ouest et du Sud-Est de l’Inde, le Gujarat (les Zarabes) et le Tamil Nadu (les Malbars) ainsi que du Sud de la Chine notamment de Canton (les Chinois) et d’Europe (les Yabs). Aujourd'hui, la population de l'île est particulièrement métissée.

    Les premiers colons, au XVIIe siècle, sont des Européens, essentiellement des Français, accompagnés parfois d’épouses malgaches et de serviteurs du même pays. À partir de l’essor de la culture du café (1718), le recours à l’esclavage s’intensifie et draine vers l’île Bourbon des flux considérables d’asservis venus essentiellement de Madagascar et d’Afrique orientale, mais également d’Inde, de Malaisie… Les esclaves constituent les trois quarts de la population à la fin du XVIIIe siècle (37 000 esclaves en 1789[62]). Au début du XIXe siècle, l’esclavage est contesté, tant du point de vue moral que du point de vue de l’efficacité économique, et il apparaît un faible courant d’immigration d’engagés (travailleurs « libres » qui s’engagent à travailler un certain nombre d’années chez un maître).

    Après l’abolition de l'esclavage, en , les exploitants se tournent vers l’engagement, qui apporte un flux important de travailleurs venus d’Inde (essentiellement de la côte de Coromandel, précisément du Tamil Nadu, au sud-est du sous-continent, et non de la côte de Malabar, au sud-ouest d’où l’on a tiré par erreur l’appellation locale « malbars » désignant ce groupe ethnique), de Madagascar, d’Asie du Sud-Est, de Chine… En outre, la fin du XIXe siècle voit arriver de la province de Guangdong des paysans cantonais qui, fuyant la pauvreté et plus tard les bombardements japonais, œuvrent d’abord dans l’agriculture avant de s’installer dans le commerce de détail. Du métissage de ces communautés émerge une culture créole.

    La période esclavagiste a constitué une époque de racisme exacerbé et d’antagonisme entre les communautés. Les préjugés raciaux sont restés vivaces jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale. La population réunionnaise s’est alors rapidement transformée, avec la généralisation de l’éducation, la démocratisation résultant de la départementalisation, le progrès économique qui profitait aux membres des diverses communautés en faisant émerger de nouveaux secteurs d’activité, ce qui changeait complètement l’échelle sociale. Un métissage accru fait que l’on distingue de moins en moins les ethnies. Les préjugés raciaux auraient ainsi pratiquement disparu. Si La Réunion constitue un modèle pour l’harmonie ethnique, les disparités demeurent fortes au plan des revenus, de la formation, des patrimoines. Si les travailleurs indépendants et les salariés disposent de revenus corrects, voire confortables, la masse des chômeurs (30 %, et 50 % chez les jeunes), des RMIstes (plus de 67 000, 8,5 % de la population) constitue le problème majeur auquel est confronté l’île. L’émigration, bien qu’active, ne peut à elle seule résoudre le problème. La croissance économique forte n’a qu’un effet limité sur la baisse du chômage.

    Daniel Vaxelaire, journaliste, historien, écrivain, auteur de différents ouvrages sur La Réunion, explique, dans son Histoire de La Réunion des origines à 1848, que le métissage est l’un des traits caractéristiques de l’île, dès l’arrivée des premiers colons. Ceux-ci ont en effet épousé peu après leur installation dans l’île, des femmes venues de Madagascar et des métisses indo-portugaises, avec lesquelles ils ont conçu les premiers enfants nés à La Réunion. Ainsi donc, les premiers enfants nés sur cette île verte et inhabitée étaient déjà métis.

    Le , date de l'abolition de l'esclavage à La Réunion, une date fériée depuis 1981, est commémorée localement sous l’appellation de fête caf' fête des cafres »).

    Langues

    La langue de l'administration, de l'enseignement et de la presse écrite et orale est le français, mais environ 90 % de la population réunionnaise parle le créole réunionnais[63]. Comme son nom le suggère, il s'agit d'un créole, c'est-à-dire une langue née de la rencontre linguistique entre une langue dominante (en l'espèce, le français) et les langues vernaculaires parlées par des populations dominées. Le créole réunionnais est différent des créoles des Antilles, même s'il a suivi un développement historique en partie parallèle.

    La plupart des Réunionnais sont bilingues français/créole, mais une partie de la population ne parle que le créole réunionnais[64].

    Selon l'auteur Annegret Bollée[65], on suppose que « le créole de La Réunion s'est développé graduellement dans la société de plantation constituée après l'introduction de la culture du café à Bourbon (à partir de 1720 environ) ».

    Au cours des deux derniers siècles a eu lieu une décréolisation progressive, c'est-à-dire le recul du créole au profit d'une expansion du français dans la société. Tout comme pour les autres langues minoritaires de France, ce recul du créole est le résultat, notamment, de la scolarisation obligatoire en langue française, ainsi que la présence dominante du français dans l'espace médiatique. Depuis une vingtaine d'années, le créole réunionnais bénéficie cependant d'une plus grande reconnaissance: il peut ainsi être enseigné dans les établissements scolaires du secondaire depuis 2001 dans le cadre de l'option « Langue et culture régionales »[66].

    Étant donné la présence de différentes ethnies au sein de la population réunionnaise, d'autres langues sont présentes sur l'île comme le hakka, le cantonais, le gujarati, l'ourdou, l'arabe, le tamoul, le malgache, le mahorais et le comorien[67].

    Religions

    Temple tamoul à La Réunion.

    Du fait des différentes origines de la population réunionnaise, les principales religions pratiquées dans l’île sont le christianisme (85 %, essentiellement catholique romain, mais aussi protestant), l’hindouisme (7 %, tamouls), l’islam (2 %, majoritairement sunnite) et le judaïsme, la communauté chinoise vénérant pour sa part le héros guerrier devenu dieu, Guan Di.

    Diverses manifestations spirituelles jalonnent aujourd’hui l’année civile, Pâques, Divali, Noël, Ramadan, Pandialé, Carême, commémorations sacrificielles du mouton et du cabri.

    Le premier Lycée privé sous contrat de confession musulmane de France est situé sur l'île, à Saint-Denis (La Réunion). L' École Medersa Tarlimoul Islam est sous contrat d’association depuis 1990[68].

    Santé

    Logo du centre hospitalier universitaire de La Réunion.

    Les deux principales infrastructures du Centre hospitalier universitaire de La Réunion sont implantées à Saint-Denis et sur le site de Saint-Pierre[69]. Il existe à Saint-Denis un établissement privé, la clinique Sainte-Clotilde. Ces structures prennent en charge la plupart des pathologies et opérations dans de nombreux services. Seul certains gestes ultraspécialisés demandent un agissement sur la métropole. Des dispensaires existent dans d'autres localités plus petites (La Plaine-des-Palmistes, Cilaos...). Pour les écarts et lieux reculés, les médecins de campagne se déplacent en voiture pour les consultations, voire à pied pour le cirque de Mafate, dépourvu de routes[70].

    Parallèlement, de nombreux médecins généralistes sont répartis à travers l'île, les spécialistes se concentrant dans les grandes villes. Un important service d'urgence existe, autant à destination de la population que des centaines de milliers de touristes[71] abordant annuellement les sentiers de randonnées coupés du monde[72].

    Éducation

    La Réunion possède sa propre académie. Chantal Manès-Bonnisseau, inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche, a été nommée rectrice de l’académie de La Réunion et chancelière des universités, en conseil des ministres, le 29 juillet 2020[73].

    Elle succède à Vêlayoudom Marimoutou, qui a pris le poste de secrétaire général de la Commission de l’océan Indien depuis le 16 juillet dernier.

    Le rectorat est situé dans le chef-lieu, dans le quartier du Moufia à Saint-Denis. À la rentrée 2012, l'Île compte 522 écoles maternelles et/ou primaires dont 26 privées pour 120 230 élèves dans le premier degré, 82 collèges dont six privés pour 61 300 élèves, 32 lycées d'enseignement général et technologique dont trois privés pour 23 650 élèves et 15 lycées professionnels dont deux privés pour 16 200 élèves.

    Les zones d'éducation prioritaires touchent à La Réunion un peu plus de la moitié des élèves du premier et second degré[74].

    Les résultats du baccalauréat sont relativement proches de la moyenne nationale avec un taux de 81,4 % en 2012 contre 82,4 en 2011 (respectivement : 84,5 % et 85,6 % en moyenne nationale).

    Dans l'enseignement supérieur, l'université de La Réunion accueille 11 600 étudiants se répartissant sur les différents sites notamment de Saint-Denis et du Tampon. 5 800 autres étudiants se répartissent sur les filières post-bac de lycée et autres enseignements supérieurs[75].

    Sports et loisirs

    Paysage de La Réunion.
    Groupe de randonneurs se reposant sur un cône volcanique de l'Enclos Fouqué.

    L'Île de La Réunion permet grâce à des conditions climatiques favorables et de nombreuses infrastructures, la pratique de différents sports. Les activités d’eau et de montagne sont très présentes sur l’île. Le nombre de licenciés est d’environ 150 000 pratiquants[76] pour plus d’une soixantaine de disciplines sans compter les non-licenciés.

    Activités de plein air

    Nombreuses sont ces activités dans une île qui bénéficie d'un climat clément et à la fois de la mer et de la montagne. Certaines d'entre elles bénéficient d'un article dans Wikipédia :

    Mais il faudrait aussi mentionner la course à pied Diagonale des Fous - Trail de Bourbon[78], notamment les courses de montagne dont la plus célèbre est le Grand Raid, le vélo tous terrains, la randonnée équestre, le canyoning et bien d'autres.

    Médias

    Quatre titres composent la presse quotidienne régionale : le Journal de l'île, Le Quotidien de La Réunion, Visu et Témoignages, édition du Parti communiste réunionnais. L'essentiel de la presse magazine est constitué d'hebdomadaires spécialisés dans les programmes de télévision et de quelques périodiques consacrés à la vie des entreprises commerciales et industrielles.

    Le PAR, paysage audiovisuel réunionnais, longtemps monopolisé par l'ORTF, auquel succèdent les chaînes publiques FR3 en 1975, puis RFO en 1982, est aujourd'hui représenté par trois chaînes de télévision hertziennes : Réunion La 1re (chaîne publique), Antenne Réunion et Télé Kréol. Deux bouquets satellites sont proposés par Parabole Réunion et Canal+ Réunion.

    Le paysage radiophonique a vécu aussi une grande transformation à la suite de la libération des ondes voulue par le président socialiste François Mitterrand dès son élection en 1981 ; l'île compte plus de 45 radios privées qui émettent pour certaines d’entre elles sur l’ensemble de l’île et conquièrent leur auditoire en usant de l'interactivité.

    En effet, Radio Freedom est une radio basée sur ses auditeurs. Le programme est constitué de l'intervention, en direct, de ses auditeurs, et ce, de 5 h à 0 h (plus en cas d'événements, cyclones…), en plus des journaux. En 1991, lors de la suppression de Télé Freedom (créée par la même personne que Radio Freedom (Camille Sudre) par recours du CSA au préfet (Télé Freedom émettait clandestinement), des émeutes éclatèrent car c'était, à l'époque, le seul média et moyen d'expression libre, qui diffusait des films d'arts martiaux, des films pornographiques et le maloya[non pertinent].

    Depuis novembre 2010, la télévision numérique terrestre permet de recevoir, en plus des chaînes locales, les chaînes de France Télévisions, Arte et France 24.

    Logement

    Au 1er janvier 2008, La Réunion comptait 305 300 logements. Le parc réunionnais est composé à 91 % de résidences principales (propriétaires et locataires). Et 7 % des logements sont vacants (essentiellement dans les communes du Tampon, La Possession et Sainte-Clotilde), le reste étant constitué de résidences secondaires (dans l'Ouest et le Sud de l'île).

    Le parc réunionnais évolue cinq fois plus rapidement que celui de la France métropolitaine. L’ensemble de l’habitat traditionnel ne pèse plus que 17 % dans le parc de logements. En 1999, celui-ci était deux fois plus élevé. La majorité des résidences principales de l'île sont des maisons individuelles en dur (58 %). Néanmoins, depuis les lois sur la défiscalisation (1981), le nombre d'appartements a triplé en 25 ans. Le parc réunionnais augmente. Les logements des Réunionnais sont toutefois plus exigus que ceux de Métropole. Cependant, les logements sans confort sont en nette diminution constante. Toutefois, il reste encore des efforts à faire de ce côté, car même s'ils sont deux fois moins nombreux qu'en 1999, on comptabilisait en 2008, 42 000 logements ne disposant pas d'eau chaude[79].

    Économie

    Le produit intérieur brut (PIB) de La Réunion s'établit en 2008 à 14,7 milliards d'euros[80] contre 13,74 milliards d'euros en 2007[81], soit une progression annuelle exprimée en monnaie constante d'environ 3,1 %.

    Secteur primaire

    Champs de canne à sucre dans l'est de l'île.
    Champs de canne à sucre en période de récolte.
    Pièce de cinq francs de 1955 en circulation à l'époque à La Réunion ; les symboles de la production agricole locale d'exportation sont promus : canne à sucre, vanille, tabac.

    L'agriculture occupe 44 000 hectares de surface agricole utile. La Réunion produit principalement du sucre (premier producteur européen), mais aussi de la vanille bourbon. Cultivée sur l'île depuis le XIXe siècle, elle est l'une des rares à être encore produite de manière manuelle.

    La pêche à La Réunion est également un point important pour la production vivrière et la culture gastronomique. Elle est permise aussi par la ZEE dont bénéficie l'île.

    Secteur secondaire

    Tourisme

    Les revenus du tourisme constituent la première ressource économique de La Réunion, devant ceux tirés de la production et de la transformation de la canne à sucre, à l’origine du développement de grands groupes réunionnais comme Quartier Français, Groupe Bourbon ex-Sucreries Bourbon, grande compagnie aujourd'hui internationale cotée en bourse mais basée depuis hors de l’île et ayant abandonné le secteur sucrier pour l'off-shore maritime. Avec la diminution des subventions, cette culture est menacée. Aussi, le développement de la pêche dans les Terres australes et antarctiques françaises apparaît comme la bienvenue.

    Le secteur tertiaire, notamment commercial, est de loin le plus développé, l’import-distribution ayant pris un essor notable au milieu des années 1980 au fil de contrats d’affiliation et de franchise avec des groupes métropolitains. L’arrivée de la distribution franchisée a transformé l’appareil commercial historiquement caractérisé par une dissémination géographique de petites unités de type épiceries ; les rares « boutiques chinois » encore en activité sont confinées dans les villages à mi-hauteur et, comme vestiges d’une époque révolue, ils ont plutôt un attrait touristique et pédagogique même s’ils gardent un rôle de dépannage.

    Malgré un dynamisme économique certain, l’île ne parvient pas à résorber son important chômage, qui s’explique notamment par une croissance démographique très forte. De nombreux Réunionnais sont obligés d’émigrer en métropole pour leurs études ou pour trouver du travail.

    Secteur énergétique

    Le département est fortement dépendant énergétiquement, avec un taux de dépendance énergétique qui dépasse les 85 %.

    Son objectif est de développer les énergies renouvelables pour devenir énergétiquement indépendant.

    Emploi et chômage

    L'île de La Réunion connait un fort taux de chômage, surtout chez les jeunes adultes, qui sont le plus touchés[82]. 24 %, c'est le taux de chômage établi à La Réunion en 2018, soit une hausse de 2 points depuis 2016, indique l'Insee[83]. En 2018, le « halo » autour du chômage continue sa progression pour atteindre 12 % de la population[84].

    À La Réunion, 149 000 personnes dont 83 000 chômeurs (selon la définition du Bureau International du Travail) sont sans emploi et souhaitent travailler. La situation de l'emploi continue donc de se dégrader[85].

    Transport

    La topographie montagneuse, le développement urbain, la concentration des activités humaines sur le littoral font du réseau routier un sujet de préoccupation constant pour le développement économique de l’île. À l’initiative du conseil régional et avec le concours de l’État et de l’Union européenne, un projet d’envergure a été lancé en 2003 pour un montant estimé à plus d'un milliard d’euros : la route des Tamarins, axe autoroutier transversal reliant à mi-hauteur le Nord au Sud pour définitivement sécuriser et désengorger la liaison nord-ouest du chef-lieu.

    Transports routiers

    Les deux ponts de la rivière de l'est reliant Saint-Benoît à Sainte-Rose (seul le pont de gauche est encore en activité).

    L’île de La Réunion comptait en 2004 près de 300 000 véhicules particuliers, soit environ une voiture pour deux habitants. Malgré l’importance du parc automobile, l’équipement des ménages reste sensiblement inférieur à celui de la France métropolitaine. On estime qu’à l’horizon 2020, le parc automobile à La Réunion pourrait atteindre environ 500 000 véhicules, pour un niveau d’équipement des ménages proche de celui de la France métropolitaine en 1999. La route des Tamarins, ouverte en 2009[86], permet un déplacement beaucoup plus rapide, notamment grâce à une voie plus large, au départ d'Étang-Salé jusqu'à Saint-Paul environ. Une nouvelle route du Littoral est actuellement en cours de construction entre La Possession et Saint-Denis. Depuis que la route des Tamarins a été ouverte au public en 2009, l'ancienne route qui longe le littoral, appelée la route des plages n'est pratiquement plus utilisée[réf. nécessaire], car aussi souvent en travaux [87] ; malgré le fait qu'elle offre de paysages imprenables sur les côtes Réunionnaises.

    Transports maritimes

    L'un des deux bassins du port de la Pointe des Galets.

    Le principal port de l'île est situé sur le territoire communal du Port, dans le Nord-Ouest de l'île ; il est le seul port de France à cumuler les cinq fonctions de gare maritime, port de commerce, port de plaisance, port de pêche et base navale (3e base navale française après Toulon et Brest). Il est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion.

    Transport aérien

    L’île de La Réunion dispose de deux aéroports internationaux :

    Le transport aérien fait appel aussi à l'hélicoptère et aux ULM pour desservir des lieux inaccessibles par la route et découvrir sans effort les trésors cachés de l’île de La Réunion, tels que le Trou de Fer, les pitons vus du ciel, les cirques de Mafate, Salazie et Cilaos.

    Culture et patrimoine

    Présentation

    L’île a vu naître de nombreux poètes, parmi lesquels Léon Dierx, Leconte de Lisle, Auguste Lacaussade, Évariste de Parny et Antoine Bertin. Elle a aussi inspiré Charles Baudelaire qui y a longuement séjourné, et dont de nombreux poèmes en portent les traces, comme dans « À une dame créole », « À une Malbaraise »[89]. Ce qui est sûr c’est que La Réunion compte un prix Goncourt en la personne ou plutôt en les personnes de Georges Athénas et d’Aimé Merlo, deux cousins critiques d’art et diplômés de la Sorbonne qui écrivaient à quatre mains sous le pseudonyme Marius et Ary Leblond : ils reçurent le célèbre prix en 1909 pour leur roman En France. Michel Houellebecq, né en 1956 à Saint-Pierre, obtint également le prix Goncourt en 2010 pour son roman La Carte et le Territoire. L'aviateur Roland Garros est né à La Réunion, auteur de nombreux records et de la première traversée de la Méditerranée en 1913, héros de la Première Guerre mondiale mort au champ d'honneur et par ailleurs cycliste émérite ; l’aéroport international de l’île porte aujourd’hui son nom. L’île compte un autre héros de guerre en la personne de Juliette Dodu, qui, fait rare, reçut à la fois la légion d’honneur et la médaille militaire pour ses actes de courage en tant que télégraphiste ingénieuse pendant la guerre de 1870. La Réunion est également la terre natale de Raymond Barre, professeur d’économie politique et Premier ministre de la France de 1976 à 1981, mort le à Paris. Il fut aussi le maire de Lyon de 1995 à 2001.

    Ajoutons à cette liste de célébrités les noms d’Ambroise Vollard (1866-1939), célèbre collectionneur et marchand de tableaux qui a fait beaucoup pour le succès des peintres impressionnistes et fauvistes, Jean d'Esme (1893-1966), journaliste, romancier et metteur en scène réalisateur de six grands films de 1925 à 1939, initiateur de la loi française sur la propriété littéraire et de la couverture sociale pour les écrivains, Blanche Pierson (1842-1919), une des plus grandes comédiennes de son temps et encore Joseph Bédier (1864-1938), médiéviste à qui l’on doit l’écriture moderne du Roman de Tristan et Yseult, l’amiral Lucien Lacaze (1860-1955), ministre de la Guerre pendant la Première Guerre mondiale, François-Gédéon Bailly de Monthyon (1776-1850), général d’Empire, chef d’état-major de la Grande Armée de Napoléon…

    Parmi les personnalités contemporaines, Mémona Hintermann née Affejee, journaliste reporter à France 3, Manu Payet, comédien et humoriste, Valérie Bègue, Miss France 2008, Gérald de Palmas, chanteur, Laurence Roustandjee, présentatrice météo sur M6, viennent de La Réunion. Ainsi que la mannequin internationale et comédienne Noémie Lenoir, Sébastien Folin, animateur télé et radio, les chanteurs Tonton David, Faf Larage, Blacko (Sniper), Séverine Ferrer, animatrice télé et chanteuse. Côté sport, on peut ajouter Jérémy Morel, Dimitri Payet, Benoît Trémoulinas, Florent Sinama-Pongolle et Guillaume Hoarau, joueurs de foot qui sont d'origine réunionnaise, ainsi que Jackson Richardson et Daniel Narcisse, joueurs de handball ayant joué pour l'équipe de France de handball.

    Architecture

    D'un point de vue de la structure, la maison créole est dite symétrique[90]. En effet, faute d'architecte, les ouvriers traçaient une ligne sur le sol et construisaient de part et d'autre deux parties identiques, ce qui donnait des maisons de formes rectangulaires essentiellement. La varangue est un élément important de la maison. Il s'agit d'une terrasse extérieure construite sur l'avant de la maison, car elle permettait d'afficher ses richesses à la rue. Un jardin créole complète la maison. Il est composé de plantes locales, trouvées en forêt. On y retrouve généralement une serre aux orchidées, des anthuriums et différents types de fougères[91].

    La Villa Déramond-Barre est une villa de modèle architecturale créole d'un grand intérêt patrimonial[92].

    Cuisine

    Le Civet de zourites. Il agit d'un civet traditionnel que l'on prépare avec un zourit, c'est-à-dire une pieuvre.

    Toujours accompagnés de riz, les plats les plus communs sont les caris, version locale du curry indien, le rougail et les civets. Le cari se compose d'une base d'oignon, d'ail et d'épices comme le curcuma (appelé sur l'île « safran péi »)[93], sur laquelle on fait frire poisson, viande, œufs ; on ajoute ensuite de la tomate. Les plats peuvent aussi éventuellement être parfumés avec du gingembre ; le zeste d'un combava est généralement très apprécié. Le chop suey (au riz et non pas avec des pâtes) et autres plats asiatiques comme le porc à l'ananas[94] sont également très courants.

    D'une façon générale, les plats sans viande ou poisson sont rares et il n'existe donc que peu de solutions végétariennes. L'une d'entre elles est le gratin de chouchou préparé à partir de la Chayote. Pour le reste, ce sont surtout des volailles qui sont consommées. Une des spécialités locales est le civet de tangue[95] (de la famille des hérissons).

    Musique et danse

    Groupe Séga sur la place Saint-Pierre (La Réunion).
    Fête réunionnaise de la liberté

    Tous les , les habitants de l’île de la Réunion célèbrent la fête réunionnaise de la liberté. Cette célébration, également appelée Fête des Cafres ou « Fet’ Caf’ », commémore la proclamation de l’abolition de l'esclavage par la Deuxième République (France), en 1848. Le terme « cafre » désigne les africains de la « Cafrerie » (une partie de l’Afrique australe). Il est dérivé du mot afrikaans « kaffer », assimilable à l’argot américain « nigger » ou « nègre », issu de la France coloniale[96].

    Aujourd’hui au XXIe siècle, les réunionnais fêtent la fin d’une longue période d’oppression avec joie et allégresse. Cafres, Malgaches, Comoriens, Indiens, Yabs[97], Z'oreilles et métropolitains seront tous dans les rues et danseront au rythme du séga et du maloya, les deux genres musicaux majeurs de la Réunion[98]. De nombreux concerts, gratuits pour la plupart, sont organisés, ainsi que des défilés costumés et des spectacles de danse comme la Merengue, par exemple.

    Tradition

    Danyèl Waro chanteur, poète et musicien de maloya.

    Deux formes d'expression musicale composent historiquement la tradition folklorique de La Réunion. Si l'une, le séga, est une variante créole du quadrille, l'autre, le maloya, à l'image du blues américain, vient d'Afrique, porté par la nostalgie et la douleur des esclaves déracinés et déportés de leur terre natale.

    Le séga, danse de salon costumée et rythmée par des instruments occidentaux traditionnels (accordéon, harmonica, guitare…), témoigne du divertissement policé en cours dans la société coloniale de l'époque. Il reste aujourd'hui la danse de salon typique de La Réunion et de l'archipel des Mascareignes en général avec le séga mauricien et le séga rodriguais.

    Le maloya des esclaves, danse d'allure rituelle tout en mélopées et en gestuelles, se faisait quasi clandestinement la nuit autour d'un feu ; les quelques instruments d'accompagnement étaient de confection végétale (bambous, calebasses, etc.).

    Les troupes de maloya, au-delà de leur goût pour cette forme d'art musical, veulent perpétuer la mémoire des esclaves, leur souffrance et leur déracinement. Au travers de textes parfois contestataires ils rappellent à la France son passé esclavagiste et soulignent les méfaits de cette époque coloniale sur l'homme ; au cours de l'histoire de l'île, il est arrivé aux artistes de maloya et aux kabars (des rassemblements) d'être interdits par le pouvoir en place.

    Avec l'institution d'un jour férié de célébration de l'abolition de l'esclavage (fête caf', le 20 décembre), le maloya jouit d'une reconnaissance officielle ; on l'entend régulièrement sur les ondes publiques et nombre de night-clubs et de soirées dansantes le programment de manière systématique ; il connaît même un regain : des groupes se sont mis à lui concocter des versions, des styles et des arrangements modernes, comme le maloggae et autre maloya électrique.

    Parmi les groupes musicaux emblématiques de La Réunion, on peut citer : Groupe folklorique de La Réunion, Kalou Pilé, Baster, Ousanousava, Ziskakan, Pat'Jaune, Danyèl Waro, Tisours, etc. On peut citer également l’un des plus grands chanteurs de maloya : Lo Rwa Kaf. Né à Sainte-Suzanne, il est l’un des premiers à avoir chanté le maloya. À sa mort en 2004, il y eut énormément de personnes présentes pour ses obsèques.

    En 2008, l'artiste Brice Guilbert réalise un clip intitulé La Réunion. On le voit dans ce clip traverser tous les paysages de l'île.

    En danse contemporaine, on peut citer le chorégraphe Pascal Montrouge, qui dirige la seule compagnie en France à avoir une double implantation à Saint-Denis de La Réunion et à Hyères, confortant ainsi le sens de son regard sur l'identité. En 2007, la ville de Saint-Denis de La Réunion lui a confié la direction artistique de son festival Saint-Denis Danses.

    Sur l’île il y a le conservatoire à rayonnement régional de La Réunion qui compte quatre pôles pédagogiques qui fût créé en 1987 sous l'impulsion du président Pierre Lagourgue, qui était président de région à cette date. Aujourd'hui même si les danses traditionnelles ne sont pas oubliées dans les conservatoires (qui enseignent la danse la musique et le théâtre) les danses enseignées sont la danse classique, la danse contemporaine et la danse Bharata natyam. Ces élèves ont régulièrement la chance de danser avec des chorégraphes Réunionnais tel que Didier Boutiana cie "konpani Soul city"[99], Soraya Thomas cie "Morphose"[100]ou encore Éric Languet cie "danse en l'R"[101]. Ces différentes compagnies locales permettent de faire danser les réunionnais de manière professionnelle.

    La culture urbaine a également fait son apparition, selon les modes influencées de métropole et des États-Unis. Ainsi la culture hip-hop se développe, mais également le ragga dancehall, KM David ou Kaf Malbar étant la figure de proue de cette nouvelle mouvance, influençant partout dans l'île la jeune génération, avec ses chansons diffusées par mp3 ou internet. Nombre de jeunes artistes tentent alors de « percer » dans cette musique, dont l'industrie se développe raisonnablement, localement, mais aussi internationalement, sans rien avoir à envier aux précurseurs du dancehall francophone.

    Personnalités liées à La Réunion

    Symboles

    La Réunion ne possède pas de blason ou drapeau officiels.

    Un blason a été créé pour l’île par l’ancien gouverneur Merwart à l’occasion de l’exposition coloniale de 1925 organisée à Petite-Île. Merwart, membre de la Société des sciences et arts de La Réunion, a voulu y faire figurer l’histoire de l'île :

    • le chiffre romain « MMM » évoque l’altitude des plus hauts sommets ;
    • le navire le Saint-Alexis est celui qui assura la première prise de possession de l’île ;
    • les fleurs de lis évoquent l'époque royale ;
    • les abeilles évoquent l'Empire ;
    • l'écu central évoque le drapeau républicain français ;
    • la devise « Florebo quocumque ferar » est celle de la Compagnie française des Indes orientales et signifie « Je fleurirai partout où je serai portée » alors que les lianes de vanille honorent une culture alors florissante.

    Le drapeau le plus utilisé à La Réunion est celui du « volcan rayonnant », dessiné par Guy Pignolet en 1975, parfois appelé « Lo Mavéli »[103] : il représente le volcan du piton de la Fournaise sous la forme d'un triangle rouge simplifié sur un fond bleu marine tandis que cinq rayons du soleil symbolisent l'arrivée des populations qui ont convergé vers l'île au cours des siècles[104].


    Notes et références

    Notes

      Références

      1. « La carte des cantons de La Réunion », Conseil départemental de La Réunion, (consulté le ).
      2. « Piton des Neiges à La Réunion : le toit de l’océan Indien », sur Île de la Réunion Tourisme (consulté le )
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      4. Assemblée nationale, Décret relatif à l'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848.
      5. En vertu de l'article 73 de la Constitution de 1958, modifiée par la loi constitutionnelle no 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République, la Réunion est la seule collectivité d'outre-mer qui ne peut pas être autorisée à fixer elle-même certaines règles applicables au territoire.
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      7. INSEE, Populations légales des départements en 2017 (population entrée en vigueur le ).
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      10. Daniel Vaxellaire, Le Grand Livre de l'histoire de La Réunion, vol. 1 : Des origines à 1848, éd. Orphie, 2000, 701 p. (ISBN 978-2-87763-101-3 et 978-2877631013), p. 228 (avec fac-similé du décret).
      11. Nouveau recueil général de traités, conventions et autres transactions remarquables – Année 1848, éd. Librairie de Dieterich, 1854, « Arrêté du gouvernement provisoire portant changement du nom de l'île Bourbon, Paris, 7 mars », p. 76 [lire en ligne].
      12. Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 1990 (ISBN 978-2-11-081075-5) ; réédition 2002 (ISBN 978-2-7433-0482-9) ; réimpressions octobre 2007 et novembre 2008 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 90 et 93.
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      Voir aussi

      Bibliographie

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      • Académie de La Réunion, Escales : Anthologie des récits de voyage à Bourbon et à La Réunion. Tome 2, Saint-Denis (Réunion), Orphie, coll. « Les introuvables de l'océan Indien », , 304 p. (ISBN 979-10-298-0294-2)

      Guide de randonnées

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      • Walter Iwersen et Jocelyne Abarca, La Réunion : Paradis des randonneurs dans l'océan Indien. 58 itinéraires. Avec des traces GPS, Rother, coll. « Rother Guide de randonnées », , 176 p. (ISBN 978-3-7633-4933-3, lire en ligne)
      • Fédération française de la randonnée pédestre, L'île de La Réunion... à pied : 25 promenades et randonnées, Paris, FFRP, coll. « TopoGuides PR (4e édit.) », , 128 p. (ISBN 978-2-7514-0956-1)
      • IGN, La Réunion, Saint-Mandé, IGN, coll. « Découverte de l'Outre-Mer (2e édit.) », , 1 p. (ISBN 978-2-7585-4911-6)
      • Jean-Bernard Carillet, « Volcans, cascades et pitons : La Réunion en 10 paradis nature », sur Le Figaro, (consulté le )

      Articles connexes

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