Liste des comtes de la Marche

Le comté de la Marche[1] apparait au nord du Limousin à la fin du Xe siècle et dure jusqu'à la Révolution française. Il passe entre les mains de différentes familles avant d'être généralement détenu à partir de 1525 par la famille royale.

Maison de Charroux[2]

Armes des comtes de Périgord
  • Vers 955/958 - 988 : Boson Ier le Vieux, fils de Sulpice et petit-fils de Geoffroy, comtes de Charroux[3], comte de La Marche et comte de Périgord par son mariage à Emma de Périgord. La chronique de Saint-Maixent le dit fils de Sulpice et petit-fils de Geoffroy, mais cette filiation est douteuse car ces personnages ne sont mentionnés nulle part ailleurs. Il est dit « le Vieux » (vetulus) dans la chronique d’Adémar, probablement pour le distinguer de son fils du même nom. Boson Ier apparaît dans les textes en 957 et était probablement déjà mort en 974, lorsque son fils Hélie mène la guerre contre les vicomtes de Limoges (voir chronique d’Aimoin). Il était seigneur de Charroux et devient « marquis » (marquio), c’est-à-dire seigneur de la marche, dans des circonstances inconnues (c'est le mariage de Rothilde de Brosse avec Géraud de Limoges après qu'elle s'est séparée d'Archambaud de Comborn, qui justifie le duc d'Aquitaine Manzer fils, d'envoyer Boson Ier à la Tour Saint Austrille pour y créer la Marche. En effet, Géraud de Limoges est son suzerain tandis que Comborn est du Berry. Le Berry avait été sorti de l'Aquitaine par le roi Raoul qui avait destitué Manzer père, duc d'Aquitaine, après que celui-ci a soutenu Charles III contre le beau-père de Raoul, Robert, comte de Paris, fils de Robert le Fort). On sait seulement qu’il a mené une longue guerre contre les vicomtes de Limoges et qu’il s’est « emparé de la marche de ce pays » (voir chronique d’Aimoin). Il est fondateur des abbayes de Charroux et du Dorat, dont le cartulaire est la principale source de renseignements sur lui. Il épouse Emma, fille et héritière du comte Bernard d'Angoulême et de Périgord. On lui connaît avec certitude cinq fils :
  1. Hélie, qui devient comte du Périgord par héritage de sa mère et qui meurt vers 975, « pèlerin sur la route de Rome » pour expier un attentat contre le chorévêque Benoît qu'Ebles de Limoges voulait comme successeur[4] (voir chronique d’Adémar).
  2. Aldebert Ier, mort au cours d'une bataille livrée à Charroux en 997
  3. Boson II,
  4. Gausbert, mentionné plusieurs fois mais sans titre précis.
  5. Martin, supposé « fils de Boson et d’Ayna », évêque de Périgueux, était aussi son fils, mais il n’apparaît jamais en compagnie de ses supposés père et frères dans les divers actes que l’on a d’eux.
  • 988-997 : Audebert Ier ou Aldebert Ier, fils du précédent. D’abord maître de la « marche limousine » (future Haute Marche), il succède à son frère Hélie vers 975 comme comte du Périgord. À l’occasion d’un traité de paix avec les Limousins, il épouse Adalmodis, fille de Géraud, vicomte de Limoges, dont il a un fils, Bernard. Il a un long conflit avec le comte de Poitiers et est tué en 997 sous les murs de Gençay. Il est inhumé à Charroux.
  • 988-1008 : Boson II, frère du précédent. D’abord maître de la « marche poitevine » (future Basse Marche), il hérite de son frère Aldebert en 997, et regroupe entre ses mains tous les biens de la famille. Il est le premier à se dire « comte de la Marche », les marches ne formaient pas un comté mais un territoire tampon frontalier du royaume de France et ce titre de comte est probablement une extension de celui de comte du Périgord. Les chroniques le concernant étant contradictoires (Adémar, Pierre de Maillezais), son histoire reste confuse ; il soutient le siège de Bellac contre le roi Robert ; il serait mort empoisonné par son épouse, dont le nom n’est mentionné dans aucun acte authentique, et enterré à Périgueux. Son dernier signe de vie est une charte doublement datée de 1006 et 1012. À sa mort, « le duc Guillaume [d’Aquitaine] s’institua tuteur de ses fils ; à Hélie, fils de Boson[5], il attribua la ville de Périgueux, et à Bernard, fils d’Aldebert, il rendit la Marche. » (Chronique d’Adémar).
  • 1009-1047 : Bernard Ier (991-1047), fils d'Aldebert Ier, marié à Amélie. Leur fille Almodis de la Marche épouse successivement Hugues VI de Lusignan, Pons comte de Toulouse et Raimond-Bérenger Ier comte de Barcelone.
  • 1047-1088 : Audebert II ou Aldebert II (?-1088), fils du précédent, marié à Poncia
  • 1088-1091 : Boson III (?-1091), fils du précédent.
  • 1091-v. 1098 : Eudes Ier, fils de Bernard Ier et frère cadet d'Audebert II, il succède à son neveu Boson III.
  • Almodis de la Marche (?-v. 1129), fille d'Audebert II et sœur de Boson III. Elle épouse Roger III de Montgommery dit le Poitevin et fait passer le comté de la Marche dans la famille de Montgommery[6].

Maison de Montgommery[6]

  • v. 1112-? : Roger III de Montgommery ou Roger le Poitevin (♰ 1123), seigneur d’Alençon, comte de Shropshire et de Shrewsbury. Il devient comte de la Marche par son mariage avec Almodis, fille d'Audebert II.
  •  ?-? : Eudes II (♰ 1118), fils des précédents.
  • ?-1135 Boson IV (♰ 1135), frère du précédent.
  • 1135-1168 Audebert III (♰ 1168), frère du précédent.
  • 1168-? Boson V (?-?), fils du précédent.
  • -1177 : Audebert IV, frère du précédent. Sans enfants, il vend la Marche à Henri II, roi d'Angleterre, pour le prix de 15 000 livres, 20 chevaux de bataille, 20 mules dont le comte à besoin pour gagner la Terre Sainte[7]. Il meurt v. 1178/87.

Maison Plantagenêt, rois d'Angleterre

Maison de Lusignan

Armes des Lusignan
Armes de Charles le Bel

Apanage

Maison capétienne de Bourbon

Armes des Bourbon-la Marche
Armes des Armagnac-Pardiac

Maison d'Armagnac

En 1477, Jacques III d'Armagnac est jugé pour trahison, et ses biens sont confisqués par Louis XI. Il est décapité le . Le comté passe à son cousin issu de germain Pierre de Beaujeu, gendre de Louis XI.

Armes des ducs de Bourbon

Maison capétienne de Bourbon

Maison de Savoie

  • 1522-1531 : Louise de Savoie, cousine germaine de Suzanne de Bourbon. Elle conteste la succession à Charles III et obtient de son fils François Ier l'investiture pour les duchés de Bourbon et d'Auvergne, les comtés de Clermont, de Forez et de la Marche ainsi que la seigneurie de Beaujeau le .

Apanages

1540-1545 : Charles II d'Orléans, troisième fils de François Ier, qui lui concède le comté en apanage. Il ne laisse pas d'enfants. Le comté revient momentanément alors à la couronne.

Maison de Crozant

  • Vers 1635-1650 : Sylvain de la Marche, seigneur de Crozant, descendant des premières maisons rachète le comté et le titre au roi[8].

Maison de Bourbon-Conti

À une époque indéterminée?, le titre de comte de la Marche passa dans la maison de Conti.[réf. nécessaire]

Titre de courtoisie

Henri d'Orléans, prétendant orléaniste au trône de France, accorda à son fils cadet le titre de comte de la Marche. Ce titre n'a pas de valeur légale et doit être considéré comme un titre de courtoisie.

Références

  1. Les comtes de la Marche sur le site Medieval Lands
  2. Georges Thomas, « Les comtes de la Marche de la maison de Charroux », Bulletin de la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques de la Creuse, t. 23, 1927
  3. (la) Les Chroniques de Saint-Maixent de Poitiers, p. 396
  4. L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes ..., 1818, p. 200
  5. Une erreur de traduction de Philippe Labbé, qui a publié les chroniques d’Adémar de Chabannes et de Pierre de Maillezais en 1657, a rajouté à la confusion qui règne sur cette époque ; en effet, au lieu d’écrire « à Hélie, fils de Boson », il a écrit « au fils d’Hélie-Boson », créant ainsi un personnage fantaisiste que des chercheurs peu attentionnés ont pris pour authentique.
  6. Clément de VASSELOT de REGNE, Le "Parentat" Lusignan (Xe-XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), « La succession du comté de la Marche (1080-1220) », p. 166
  7. Jean Favier, Les Plantagenêts, Fayard 2004 p. 515
  8. Jean-Charles Varennes, Les Grandes Heures de la Haute-Marche, Paris, Éditions Perrin, (ISBN 9782262054373, lire en ligne) :
    « Sylvain de la Marche, comte de la Marche, chevalier honoraire de Malte pour la somme de 145 960 livres, somme qui témoigne sur la plus-value des terres et les dévaluations royales. Ce Sylvain de la Marche était le dernier héritier des comtes de la Marche ; il avait l’ambition de récupérer les plus beaux fiefs de sa famille afin d’en reconstituer le patrimoine »

Articles connexes

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