Pierre II de Bourbon

Pierre II de Beaujeu, né le , mort dans son château de Moulins le , fut duc de Bourbon et d'Auvergne de 1488 à sa mort.

Pierre de Bourbon
Pierre de Beaujeu en prière, par Jean Hey.
Biographie
Titulature duc de Bourbon
comte de Clermont
comte de Forez
duc d'Auvergne
baron de Roannais
sire de Beaujeu
prince de Dombes
comte de la Marche
vicomte de Carlat et de Murat
Dynastie maison de Bourbon
Naissance
Décès
Moulins
Sépulture Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny
Père Charles de Bourbon, duc de Bourbon
Mère Agnès de Bourgogne
Conjoint Anne de Beaujeu
Enfants Charles de Bourbon, comte de Clermont
Suzanne de Bourbon

D'abord sire de Beaujeu, il reçut du roi une partie des biens des Armagnacs en 1472 (comté de la Marche, vicomté de Carlat et de Murat) puis devint, du fait de la mort de ses deux frères aînés, le chef de la maison de Bourbon et à ce titre duc de Bourbon et d'Auvergne, comte de Clermont, de Forez et de Gien et prince souverain de la principauté de Dombes. Il fut également grand chambrier de France, gouverneur du Languedoc et l'un des principaux conseillers des rois de France.

Le cadet au service du roi

Il est le cinquième fils de Charles Ier, duc de Bourbon, et d'Agnès de Bourgogne. Ses étroits liens de parenté avec les ducs de Bourgogne le poussèrent dans un premier temps à s'opposer avec eux à la monarchie. Il participa ainsi à la ligue du Bien public, mais Louis XI réussit à le détacher du parti des princes et le maria à sa fille Anne de France.

Il combattit le comte d'Armagnac Jean V pour le roi, en Guyenne en 1472. Louis XI lui confia ensuite la lutte contre Jacques d'Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, et lui donna le comté de la Marche en récompense. Pierre était alors l'un des principaux conseillers du souverain.

En 1475, il reçoit l'apanage de la Dombes qu'il organise en douze châtellenies[1]. En 1482, il est fait lieutenant général du royaume, lorsque Louis XI, très malade, se rend en pèlerinage à Saint-Claude.

Le duc de Bourbon

En 1488, son frère aîné Jean II meurt. C'est leur frère Charles, cardinal archevêque de Lyon qui lui succède avant de mourir dans l'année. Pierre devient alors duc de Bourbon, d'Auvergne etc. Il réaffirme fortement son autorité sur ses États qui couvrent la majeure partie du massif central. Il procède à plusieurs réformes administratives. En dépit de ses fonctions à la cour royale, notamment lors des régences qu'il occupe avec sa femme, il refuse de s'absenter longtemps de ses terres et administre notamment le royaume depuis sa capitale, Moulins.

Pendant toute sa vie, il fut avec son épouse Anne de France un mécène. Il protégea ainsi le maître de Moulins (Jean Hey). Il fit reconstruire une partie des châteaux de l'État bourbonien, comme celui d'Aigueperse ou celui de Moulins.

Le conseiller du roi

Son épouse Anne fut régente du royaume pendant la minorité de son frère le roi Charles VIII. À la majorité du roi, il se retira dans ses terres préférant diriger sa propre cour qu'avoir un rôle subalterne à celle de France. Il déconseilla à Charles VIII de s'engager dans son expédition pour réclamer le royaume de Naples.

De son mariage en 1474 à Tours[2] avec Anne de France (1461-1522), fille de Louis XI, roi de France et de Charlotte de Savoie, il eut pour descendants[3] :

  • Charles, comte de Clermont (1476-1498)
  • Suzanne (1491-1521), mariée à Charles III de Bourbon (1490-1527)
  • Une fille naturelle (Henriette), qu'il donna en mariage à son premier écuyer, Philibert Barjot selon Tristan l'Hermite de Soliers dans l’Histoire généalogique de la noblesse de Touraine (1665)[4]. Cette dernière descendance est controversée[5].

Après avoir rencontré le roi Louis XII à Mâcon au début du mois d' avec son épouse Anne de France, Pierre II de Bourbon fut pris d'une fièvre. Deux mois plus tard, Anne aida son bon époux à rédiger son testament, le . Dans le palais ducal de Moulins, le duc reçut l'extrême-onction avec l'eucharistie et décéda le . Son cœur fut envoyé à la collégiale Notre-Dame de Moulins, alors que le corps fut inhumé dans la chapelle neuve du prieuré clunisien de Souvigny où sa fille puis son épouse le rejoignirent[6]. Les funérailles furent somptueuses, en partie calquées sur le cérémonial royal, et attestent la puissance des ducs de Bourbon[7].

Ascendance

Emblématique

Armoiries de Pierre de Beaujeu.

Comme cadet de la maison de Bourbon, Pierre de Beaujeu commença par porter les armes de la maison de Bourbon brisées : la bande de gueules était chargée d'un compon aux armes des anciens sires de Beaujeu, soit un lion de sable sur champ d'or, un lambel de gueules brochant. Devenu duc, il supprima cette brisure.

Il utilisa par ailleurs plusieurs devises. Il reprit ainsi largement l'emblématique traditionnelle de la maison de Bourbon : la ceinture chargée du mot Espérance et l'épée ardente. À l'imitation de Charles VIII, il utilisa également le cerf ailé. Il remplaçait cependant la couronne d'or du cerf royal par la ceinture d'Espérance des ducs de Bourbon.

Notes et références

  1. Présentation de la commune de Trévoux, Site de la région Auvergne-Rhône-Alpes
  2. Élodie Lequain, « Anne de France », sur siefar.org,
  3. Pierre II de Bourbon sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale
  4. Jean-Baptiste dit Tristan L'Hermite de Soliers, Histoire généalogique de la noblesse de Tourraine, Langlois, (lire en ligne), p. 57
  5. Généalogie des Barjot, cite une probable forgerie
  6. Jean Cluzel, Anne de France, fille de Louis XI, duchesse de Bourbon, Paris, Fayard, 2002 et Jacques Château, Les Bourbons avant Henri IV, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2005.
  7. Un récit des funérailles a été rédigé par Jacques de Bigue, seigneur de Chézy, ancien valet de chambre de Charles VIII et de Louis XII. Son manuscrit, dédié à la fille du défunt, Suzanne de Bourbon, fut conservé au château ducal de Moulins ; il passa dans les collections royales avec la confiscation de 1523 et se trouve à la Bibliothèque nationale de France (manuscrit français no 5872). Le texte en a été publié par J.-M. de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Paris, 1868, t. III, p. 225 et suiv. Cf. Murielle Gaude-Ferragu, « Le corps glorifié : les funérailles des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge », in Le Duché de Bourbon des origines au Connétable, suivi d'un extrait du 'Désastre de Pavie' de Jean Giono, Actes du colloque des et organisé par le musée Anne-de-Beaujeu de Moulins, Saint-Pourçain-sur-Sioule : Bleu autour, 2001, p. 75-84. (ISBN 2-912019-16-8)

Bibliographie

  • Pierre Pradel, Anne de France (1461-1522), Paris, rééd., 1986.
  • André Recoules, Le duc Pierre II de Bourbon, 1438-1503 : le duc méconnu, Moulins, 2008.

Liens externes

Chronologies

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