Joseph Lebbos

Joseph Lebbos (en arabe جوزف لبُّس), est un écrivain libanais, essayiste, professeur d'université, maître de conférences, né à Beyrouth en 1966.

Joseph Lebbos
Joseph Lebbos au musée de la vie romantique à Paris en 2008
Nom de naissance Joseph Lebbos
Naissance
Beyrouth - Liban
Nationalité Libanaise
Pays de résidence Liban
Activité principale
Famille
Anthony Lebbos, journaliste
Auteur
Langue d’écriture Arabe
Genres
Narratif, argumentatif, expérimentaux

Œuvres principales

Pommes d'or en paniers d'argent (1996)

L'Amour et la Mort dans l'autobiographie entre L’Égypte et le Liban (2009)

Les Toiles si elles parlaient (2011)

L'Agenda parisien (2012)

Pluie de roses (2012)

Variations sur une seule corde (2015)

Doté d’une passion littéraire, philosophique, artistique et musicale, il étend son univers littéraire essentiellement dans la profondeur de l’art et lui accorde une importance insigne pour la formation de sa pensée[1].

Son œuvre aborde l'anthologie, l'autobiographie, la critique littéraire, les religions, le récit de voyage, le dialogue des arts, l’informatique dans la langue et la littérature, et s’intéresse également à une traduction fragmentaire de l'érotisme dans l’œuvre de Georges Bataille[2].

Biographie

La lecture, premier pas

Issu d’une famille libanaise pieuse et modeste, il est l’aîné de quatre enfants. Il passe son enfance et son adolescence dans la maison familiale de Kab-Elias, un village situé dans la partie est de la plaine de la Bekaa. Il y trouve les premiers éléments de sa culture. Son père Tanios Lebbos, bien qu’épris de son métier d’artisan peintre, s’intéressait à la musique et à la poésie, il versifiait et jouait de la flûte ; sa mère, Jacqueline Achkar, artiste couturière a su lui transmettre le germe de l’art. Très jeune, l'enfant révèle un goût pour le beau et s’enthousiasme pour la lecture. Dès l’âge de deux ans et demi, il est admis au collège Notre-Dame-des-Apôtres à Kab-Elias où il poursuit ses études primaires et complémentaires[3].

Le livre, mode de vie

À douze ans il aspire déjà à se constituer une bibliothèque dont la pierre angulaire est le Cœur du Liban de Amin al-Rihani. Il commence à tenir son journal intime qui l'accompagne jusqu'à l'âge de vingt-trois ans[4].

Il intègre le lycée public du village et poursuit ses études secondaires. Il participe à divers concours culturels télévisés présentés par Télé Liban et la chaîne libanaise Futur TV et remporte les premiers prix.

Soucieux de donner forme à son univers, il s’abstrait du monde. La lecture et l'écriture accompagnent sa maturation juvénile et son évolution intérieure. Il considère que la lecture est un culte inévitable pour pénétrer à l'intimité de l'âme et s'en détacher pour se libérer vers l'autre.[5]

Il commence à développer son esprit de recherche et d’expérimentation pour assurer une certaine autonomie créatrice et trace son premier projet d'anthologie Pommes d'or en paniers d'argent [6] dans lequel il regroupe 1666 maximes morales et pensées philosophiques d'écrivains, philosophes, peintres, musiciens célèbres du monde entier. Son travail va durer dix années consécutives jusqu'à sa publication en 1996. Cette première œuvre nourrit chez lui la passion pour l'étude biographique et autobiographique. Il trouvait une certaine volupté à lire la vie des gens illustres, à partager leurs émotions, à aborder leurs préoccupations, leurs afflictions, à plonger dans la profondeur de leurs grandes âmes, comme s'il vivait leurs vies et voyait à travers leurs yeux[7].

Selon l’écrivain libanais Elie Meouchy « Quatre livres doivent être lus pour développer notre humanité : la Bible, la mère, la nature, et Pommes d'or en paniers d'argent de Joseph Lebbos »[8].

En 1995, alors qu'il s'apprêtait à éditer ses deux premiers ouvrages, il perd son père accidentellement. En 2000 son frère cadet se suicide à vingt-quatre ans. De cette double douleur muette il publie en 2009 Le Livre de mon frère, mémoires et souvenirs, ainsi que sa thèse de doctorat L'Amour et la Mort dans l'autobiographie entre l'Égypte et le Liban. La relation intime qu'existe entre l'amour et la mort se présentait continuellement à son esprit. Deux sujets existentiels qui révèlent véritablement et profondément l'expérience émotionnelle et humaine de l'écrivain. Il a mis sept ans pour accomplir sa thèse, à une époque où la maladie du sida, le fléau de ce siècle, s'impose comme témoin de la fusion entre la sexualité et la mort, à une époque sous l'emprise de la technologie, défigurée par la production et la consommation, où le malheur majeur devient la perte de l'amour; où chacun essaye de tuer la mort en soi, de la faire taire, de l'oublier[9].

L'Amour et la mort dans l'autobiographie (2009)

La romancière et critique littéraire May Menassa s'est livrée à la lecture du Livre de mon frère et témoigne de l'identité profonde de l’écrivain :

« J’ai entrepris ma lecture en écoutant des paroles existentielles qui ressemblent aux  vagues de la mer ballotées par le vent violent, des paroles d’écrivain qui trempe sa plume dans l’encre noire brillante, qui rayonne d’esprit, qui s’élève à travers ses paroles à une spiritualité ne se heurtant ni à des galets de route ni à ses épines »[10].

Et dans son discours prononcé lors de la cérémonie de signature du Livre de mon frère, le Père Joseph Mouaness [11], anthropologue, théologien, considère que l'ouvrage est un ouvrage curatif, semblable à une prière pour l’acte de suicide ou à un chant accompagnant l’heure de l’encens sur la route du désespoir, un chant mystique, un chant d’amour d’une question qui veut connaître le mystère de la mort d’êtres chers.[12]

Le Livre de mon frère (2009)

L'itinéraire, raisons d'un succès

En 1984, Il se fait remarquer pour son talent littéraire et se fait engager, alors qu’il n’avait que dix huit ans, comme professeur de langue arabe, d'histoire et de géographie au collège de son enfance (NDA). Il est contraint de renoncer à son attirance pour Les Lettres françaises pour entreprendre, parallèlement à son engagement de professeur de collège, des études de lettres arabes à l'université libanaise.

En 1989, il obtient une licence ès lettres arabes, et en 1994, il devient titulaire d’une maîtrise universitaire ès lettres arabes pour son mémoire intitulé Les Contes d'animaux dans la littérature enfantine qui sera publié en 1996.

En 1991, il quitte son village d’enfance pour s’installer à Beyrouth et débute comme enseignant au lycée Notre-Dame-des-Apôtres à New Rawda pour se diriger en 1995 au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, il y enseigne la langue et la littérature arabes jusqu'en 2010.

En 2003, Il soutient avec succès sa thèse de doctorat, l'Amour et la Mort dans l'autobiographie entre l'Égypte et le Liban sous le patronage du dramaturge libanais Antoine Maalouf. L'œuvre est éditée par Al-Machriq en 2009 et présentée candidate au prix littéraire italien Premio Mediterraneo del Libro.

En 2009, il s’oriente vers l'enseignement supérieur pour devenir maître de conférences à l’université libanaise de Tripoli , il enseigne « l’informatique dans la langue, la littérature et la civilisation » jusqu'en 2011.

Entre 2011-2013 il assure également des cours sur la littérature et la religion, les chefs-d'œuvre de la littérature mondiale, l’approche textuelle, à l'université Saint-Joseph de Beyrouth – Institut de lettres orientales (ILO) et poursuit son engagement à l’université libanaise – faculté des lettres et des sciences humaines de Beyrouth.

En 2014, il participe à l'organisation et la gestion du colloque intitulé Les Sciences humaines dans l'enseignement supérieur, réalité et horizon au cours duquel il prononce son discours intitulé « Essai littéraire à l’ombre de l’informatique et de l’Internet. Point de vue »[13], il dirige également au sein de l'Institut de lettres orientales (ILO) des sessions de formations pédagogiques destinées aux cadres éducatifs et aux enseignants traitant le thème de La littérature et les religions ( et 2015), comme Il intervient dans le cycle des conférences organisées par l'Institut de lettres orientales et centre Louis-Pouzet d'étude des civilisations anciennes et médiévales où il anime le Pluie et roses ou dialectique de la religion et de la littérature [14], et le , Pluie et pourpre, la religion et l'art dans la civilisation cananéenne .

Il encourage activement les débuts littéraires de jeunes talents et contribue à la publication de leurs œuvres notamment l'œuvre de la jeune poétesse Basma Sayadi Manteau de cendres, corps de lumière, parue en 2014 [15],[16].

Il est l'invité de nombreuses émissions culturelles notamment l'émission Livre de la chaîne libanaise MTV le [17] et le [18], Entre le réel et le rêvé présenté par le docteur Fouad Salloum et diffusée sur Radio Liban le [19], Paroles en musique, émission diffusée sur Radio internationale de Beyrouth le [20]. Graine de Musc, lire pour vivre, l'émission culturelle de la chaîne libanaise Al-Manar diffusée le [21].

En , il est nommé professeur d'université par l’université libanaise de Beyrouth où il continue de dispenser des cours magistraux en littérature, art et religions, Approches Textuelles...

Son œuvre

Son projet d’écriture s’inscrit dans un horizon culturel pluriel et multidisciplinaire. Il se révèle à la fois chercheur/professeur et écrivain/penseur [22]. Son œuvre se caractérise par le sens de la forme et l’esprit de recherche, par une intime relation avec l’art, mêlant rigueur, perfection et simplicité, par une faculté créatrice conjuguée avec une lucidité intellectuelle, et une importante représentation picturale, non seulement par les peintres et les œuvres qu’il évoque, mais aussi par une description qui distille en quelque sorte la multitude des faits pour en extraire une essence d’observation.

Pommes d'or en paniers d'argent

Il passe dix années de recherches à travers les chefs-d’œuvre de la littérature mondiale pour extraire maximes, pensées philosophiques, proverbes, dictons (1986-1996). Il sélectionne 166 sujets et les classe selon une approche lexicale. Il adopte l’ordre alphabétique et thématique afin de faciliter la recherche. Chacun des sujets regroupe dix pensées célèbres et une courte biographie présente chacun des auteurs à la fin de l’ouvrage[23].

Pommes d’or en paniers d’argent est considéré à juste titre comme une brèche ouverte à la littérature mondiale, une ressource culturelle pour les chercheurs, écrivains, enseignants et étudiants[24], un ouvrage de vie, une école dans un livre[25].

Les contes d'animaux dans la littérature enfantine

L’une des principales raisons qui incite Joseph Lebbos à choisir le thème de la littérature enfantine pour se lancer sur l'itinéraire intellectuel, c’est avant tout le regard qu'il porte à l’enfant, « cette petite graine dont l’énergie gigantesque n’a pas de semblable ». Il estime que la littérature est capable d’intervenir dans la formation de la vie de l’enfant,  de l’influencer, de l’orienter. Les contes littéraires où les animaux pensent, ressentent, se comportent comme des êtres humains, visent à orienter l’enfant vers les valeurs humaines comme la justice, le bien, la beauté et à lui transmettre les principes éthiques et la bonne conduite, par un style vivant, émouvant, plein d’imagination et de tendresse [26].

En 1990, il entreprend ses recherches par de nombreuses lectures, visites de salons de livres, de maisons d’édition libanaises, de librairies, et s’aperçoit que les contes d’animaux sont les plus convoités par les enfants, et occupent une place indéniable dans le secteur commercial des maisons d’édition, qui, le plus souvent, préoccupées par le gain matériel, ne distinguent pas le bénéfique du nuisible et négligent la responsabilité qu’elles portent envers l'éducation de l’enfant.

Il découvre que les ouvrages littéraires et psychologiques, en particulier les études universitaires traitant le sujet de la littérature enfantine sont quasi inexistants dans la bibliothèque libanaise qui souffre d’un manque de créativité et d’une pénurie de culture psychologique et sociale.

Sa recherche s’articule cependant sur cinq axes principaux basés sur la théorie et la pratique. Dans le premier chapitre il analyse la relation entre l’enfant et l’animal et le rôle que tient le monde des animaux dans la littérature enfantine. Dans les 4 chapitres qui suivent il résume, analyse et critique 16 contes littéraires, 10 contes scientifiques, 10 contes religieux et 5 contes comiques.

Il réfute chaque conte séparément en commençant par son titre, sa couverture, ses dessins, son contenu, sa langue, son impression, et la morale qu’il dégage. Il cherche à répondre à ce qu’il pense être la question fondamentale d’une société : l’éducation de l’enfant, et déduit que certains contes pour enfants déforment leur éducation, détournent leurs pensées vers l’intolérance, la nervosité, étouffent chez eux l’ouverture d’esprit. Il défend le fait que les contes d’animaux doivent porter une formation morale pour permettre à l’enfant d’intégrer le monde social.

De ses analyses, il relève de nombreux dangers, dépravations,  dérèglements auxquels sont exposés les enfants :

  • Dans les 16 contes littéraires : la mauvaise communication des mœurs à l’enfant ; la mauvaise image que reflète le personnage de la femme souvent considérée comme naïve, indigne de confiance ou victime ; l’échec des écrivains à créer un héros principal loin des contradictions, un héros qui transmet à l’enfant les valeurs humaines pures ; la négligence de l’âge de l’enfant, ne précisant pas pour quel âge est destiné le conte ; l’impression et ses défauts (l’écriture, les fautes d’orthographe, de rédaction...)[27].
  • Dans les 10 contes scientifiques : le manque d’informations et de culture liées au monde des animaux ; le manque de motivation nécessaire pour éveiller la curiosité de l’enfant ; la mauvaise traduction des contes étrangers ; la négligence des caractéristiques objectives de l’animal en dépit des subjectives d’entre-elles ; le mauvais choix des animaux en particulier ceux qui sont disparus depuis des millénaires[28].
  • Dans les 10 contes religieux la glorification d’une idéologie religieuse qui incite à l’intolérance ; la foi aveugle loin de toute explication ; la non-précision du temps et de l’espace où se déroulent les faits religieux ; la marginalité du rôle de l’animal à qui on accorde peu d’importance ; le manque d’images représentant les personnages religieux[29].
  • Dans les 5 contes comiques : la rareté des contes comiques ; l’absence d’une moralité ; le mauvais choix des images et des caractéristiques de l’impression[30].

Le professeur et le poète libanais Georges Zaki el Hajj, considère que « l’étude de Joseph Lebbos a montré la grandeur de l’enfance face à l’avilissement du traitement auquel elle s’expose dans notre société »[31].

L'Amour et la mort dans l'autobiographie entre l'Égypte et le Liban

L'autobiographie est un art, une histoire. Est-ce que l’homme s’est retrouvé en écrivant son autobiographie, alors que la recherche de soi est une quête perpétuelle sur un chemin sans fin ?

Les maîtres philosophes disent que la sagesse de Socrate est gravée à l’entrée du temple d'Apollon dans la ville de Delphes : « Connais-toi, toi-même » et ils affirment que cette sagesse nous invite à la solitude, afin de s’y pencher, et d'approfondir la recherche jusqu’à atteindre l’essence.

Les dernières paroles de Socrate furent : "Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien" ! Telle est la limite de l'homme : son incapacité à découvrir l’essence des objets, et par conséquent sa propre essence. Mais personne n’ose inciter l’homme à cesser de rechercher, en soi ou en dehors, le secret, l’essence, l’absolu. La grandeur de l’homme se tient donc dans sa persévérance pour la connaissance de soi, malgré le fait qu’il est conscient de son impuissance inhérente. Cependant, l'autobiographie est une merveilleuse tentative qui vise à se connaître, et le fait qu’elle reste une tentative augmente en elle l’excitation de la curiosité et le charme[32]. L'autobiographie reste une harmonie tracée par le passage d'une imagination, et l'écrivain continue à se rechercher à l'ombre de lui-même, c'est alors que les vérités se mélangent aux vérités imaginaires [33].

L'autobiographie arabe a essentiellement surgi après la première guerre mondiale, quand la liaison entre la pensée orientale et la pensée occidentale a pu se faire notamment pendant l'occupation occidentale des pays arabes et après leur indépendance et le développement de leur classe moyenne. Les écrivains arabes se retrouvent alors influencés par Les Confessions de Saint Augustin, les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, Les Confessions de Rousseau, la Vie de Henry Brulard de Stendhal et tant d'autres.

La dialectique de l'amour et la mort dans l'autobiographie des écrivains arabes, rarement étudiée dans le monde arabe, incite Joseph Lebbos à vouloir rechercher l'essence de l'existence de Taha Hussein, Tawfiq al-Hakim, Aïcha Abdul Rahman, Mikhail Naimy, Tawfiq Yusuf Awwad, Leïla Osseiran, ces écrivains précurseurs du mouvement littéraire arabe, de l'autobiographie arabe, ces hommes et femmes dont l'expérience de l'amour porte en elle celle de la mort. Il se penche sur leurs vies comme sa propre vie, et tente de lier dans leurs destins, dès leur petite enfance, l'amour et la mort. Il évoque pour chacun des écrivains un souvenir d'enfance si lointain qui les pousse des années plus tard à créer leurs chefs-œuvre littéraires, leurs autobiographies, défiant la mort. L'appel de l'amour étant plus fort pour ne pas laisser la mort briser leurs plumes[34].

En partant donc de l'impulsion créatrice qui marque le point de départ du chef-d'œuvre autobiographique de chacun des six écrivains, à savoir, la cécité de Taha Hussein enfant, la lutte entre Éros et Thanatos chez Tawfiq al-Hakim, le mysticisme chez Aïcha Abdul Rahman, l'Amour absolu chez Mikhail Naimy, la « faim » affective chez Tawfiq Yusuf Awwad, l'orphelinat et la recherche de l'amour perdu chez Leïla Osseiran, il oriente et développe sa thèse en choisissant la critique thématique menant à bout cette expérience spirituelle et humaine[35].

Le Livre de mon frère

Le , son frère cadet ne rentre pas, il a choisi d'abandonner volontairement la vie. Ce drame parvient alors qu'il rédigeait sa thèse l'Amour et la mort dans l'autobiographie entre l'Égypte et le Liban, son frère fut un, parmi un million de suicidaires chaque année, et selon Louis-Vincent Thomas dans son ouvrage Anthropologie de la mort, un suicide a lieu toutes les 90 secondes. Le Livre de mon frère se décompose en deux parties, la première est une étude philosophique, psychologique, sociale, religieuse du suicide, imprégnée des propres douleurs de l'auteur, de ses mémoires et souvenirs ; la seconde partie est composée des écrits du suicidé, ses notes, confessions et lettres. « Dans certains cas, on a besoin d'écrire un livre entier pour répondre à une question composée d'un seul mot : pourquoi? »[36].

Le suicide étant un drame personnel sans doute, mais aussi un drame familial, social, national et humain. Dans la société arabe, le suicide est considéré comme un sujet tabou, comment donc pouvoir comprendre ce phénomène où le meurtrier est lui-même la victime, où l'accusé est l'innocent, où l'amour et la mort s'entrelacent? Évoquer le suicide, faire le deuil, exprimer douleurs, peines, colères, percer les murs qui entourent le suicide menaçant chaque famille, chaque être humain[37].

Par la bouche de Hamlet, William Shakespeare lance sa célèbre phrase « être ou ne pas être, telle est la question », la question de Hamlet est la question de l'Homme, elle est de ce fait, sa tragédie. Quant à Novalis, n'a-t-il pas déclaré dans l'un de ses fragments « l'acte vraiment philosophique, c'est le suicide ; là se trouve le début réel de toute philosophie»[38], alors que Albert Camus écrit «Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie »[39].

Ils se suicident pour tuer le corps et ses désirs, quand l'illusion de l'amour les trompe, ils se jettent alors dans les bras glacés de la mort, le manque d'amour devient un moyen pour se détruire, la mort devient la face cachée de cet amour perdu. Ils se suicident après une succession d'échecs, devant leur miroir brisé, dans leur solitude, leur néant, quand leur peine ne trouve plus d'issue pour s'échapper. Ils se suicident quand ils voient leurs droits pillés par la société, quand ils perdent toute confiance et estime de soi[40].

« Une feuille fanée ne s’attache à son arbre que par sa faible pétiole, fanée par l’âge, par le manque d’eau ou de nourriture, par la cruauté de la chaleur ou du gel ; elle n’a pas besoin du vent pour la faire fléchir, ou d’un oiseau pour la faire tomber, ou d’un animal secouant son tronc ou d’un enfant lui jetant une pierre pour qu’elle rompe le fil de sa vie. La mort ne s’introduit jamais dans l’âme par la grande porte de la vie, elle s’infiltre furtivement à travers les fenêtres qui se referment l’une après l’autre. Et sitôt toutes les issues fermées, les portes de la mort s’ouvrent avec délectation »[41].

Les Toiles si elles parlaient

Écrire l'image. La peinture inspire pour écrire et c'est l'écriture qui devient en retour une observation de la peinture. L'auteur constitue un dialogue entre la littérature et l'art, une interférence sous le thème de la lecture où le texte croise la peinture et la peinture le texte, où la littérature devient un prolongement de la peinture, et offre au regard du lecteur une perception nouvelle. Contempler les peintures, les personnages, essayer de reconstruire leur vie, pour que les peintures puissent raconter leurs histoires, pour que les personnages se libèrent de la gueule du pinceau, pour que l’art de la littérature se mêle à l’art de la peinture, pour que les peintures s’unissent aux textes, pour que les yeux et les doigts s’entrelacent, pour que les arts communiquent et dialoguent entre eux, de même que les civilisations »[42].

Van der Weyden, La Madeleine Lisant, 1445, National Gallery, London

50 peintures célèbres de Gustave Courbet, Diego Vélasquez, Carl Spitzweg, Gustave Caillebotte, René Magritte, Pablo Picasso, Johannes Vermeer, Claude Monet, Jean-Honoré Fragonard, Georges de La Tour et bien d'autres constituent un pont entre la lecture et la peinture, elles sont l'expérience silencieuse où le lecteur, l'auteur, le peintre sont silencieux. Où le peintre, ce lecteur avéré, lit d'un œil qui transperce tout ce qui l'entoure et représente son regard au monde, comme un texte littéraire digne de lecture[43]. 50 peintures de la lecture que l'écrivain redessine à travers les mots pour refléter l'âme humaine dans toute sa splendeur, sa peine, sa fragilité, ses rêves, ses aspirations, son amour.

« Le silence a ses genres et ses couleurs. La Madeleine de Van der Weyden, profonde, intensive, dans son silence. Son silence est bien rationnel, poussée vers la pensée, car la lecture appelle à dialoguer avec les grandes idées et avec soi-même. Nous avons l'impression que la Madeleine a mis de côté sa bouteille de parfum, pour se plonger dans son silence, sa sérénité, en contemplant ce qu'elle est en train de lire. Mais son silence et sa sérénité ne se répandent en elle que de temps en temps, entre un paragraphe et un autre, une lecture entre les lignes et derrière le rideau. Et sa mémoire retrousse le chemin du passé, quand elle s'écarta du monde et de ses éclats, quand elle abandonna les objets d'amusement et préféra la vie de prière et de solitude à la vie du monde et du travail, et que son cœur fut gravé par les paroles du Maître : "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". Si nous ne consacrons pas le temps et l’effort nécessaires pour méditer ce que nous lisons, pour nous remettre en question, et faire un examen de conscience, notre lecture sera emportée par le vent. Ce sera donc un silence trompeur, car tout ce que nous appelons silence sur la terre n’est que l’haleine palpable des êtres vivants qui dorment. Et l’âme, semblable à la nature, ne connait pas de silence ».

Extrait du "Silence de la Madeleine", Les Toiles si elles parlaient, p. 33.

Sabliers et diamants

La lecture date de la création du monde, de la naissance du grain de blé. L'histoire de la lecture est une introduction à l'histoire de l'Homme et la relation qui lie le lecteur au livre n'est autre que sa relation avec sa propre vie, elle détient le lien de son être avec le mot et l'image, elle enveloppe une partie de son enfance, de sa jeunesse et forme son regard à la vie. Jean-Paul Sartre écrit dans Les Mots «j'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres»[44], Alberto Manguel déclare dans L'Histoire de la lecture que «la véritable histoire de la lecture est l'histoire de chaque lecteur avec la lecture»[45]. Saint Augustin d'Hippone fut frappé en voyant Saint Ambroise de Milan lisant une lecture silencieuse, cette scène a suscité en lui une vague de questionnements et de contemplations. Taha Hussein, lui qui a perdu sa vue tout enfant, définit de sa part que «la mentalité des gens se forme de l'essence qu'ils tirent de leur lecture tout comme leurs corps se forment de l'essence de ce qu'ils mangent et boivent»[46]. Et Henry Miller qui avoue avoir composé son autobiographie Les Livres de ma vie grâce aux 5 000 livres qu'il a lus en 40 ans et avec lesquels il a traversé les différentes étapes de la vie.

Plus de 75 écrivains, poètes, philosophes, théologiens, parmi les plus grands de tous les siècles dévoilent leur passion de la lecture, leur liaison intime avec le livre. Leurs textes reflètent leur vie, leur siècle, leur caractère, leur pensée, leurs habitudes liées à la lecture et à l'écriture. Ils proposent bien de disciplines qui déterminent l'éthique de la lecture[47].

L'informatique dans la langue, la littérature et la civilisation

Comment transformer les informations en savoir. La connaissance est un monde sans frontières et la transformation des informations repose sur une connaissance des contextes culturels, psychiques et sociaux. La culture reste avant tout le fruit de la connaissance, elle est humaine et non machinale, elle pose des questions fondamentales de l'essence de la vie : Dieu, l'autre, la douleur, le bonheur, l'amour, la mort[48].

L'informatique dans la langue

La langue ayant une mission humaine et sociale, elle a le rôle d'élever l'homme pour exprimer ses sentiments et ses pensées et lui permet de communiquer avec l'autre. Le traitement automatique de la langue arabe fait partie intégrante de la linguistique informatique qui s'appuie sur deux axes principaux : les modalités de programmation des diverses branches de la langue arabe et les applications linguistiques sur lesquelles elle repose. L'évolution de la programmation et des technologies informatiques est un développement qui facilite la communication homme-machine et ouvre des voies à de nouveaux domaines de recherche. La linguistique informatique dans la langue repose tout d'abord sur des bases formalisant la grammaire, des logiciels d'aide aux études linguistiques, de logiciels de traitement de texte, de son organisation et de l'utilisation des données linguistiques orales ou écrites[49].

La mondialisation est un processus d'extension progressive du système capitaliste qui simplifie les échanges entre les nations. Certains penseurs comme Saïd Yaktine parlent même d'un Hypermonde où l'internet s'impose comme acteur majeur de la mondialisation, cette révolution culturelle libère la parole et la communication entre les peuples, néanmoins, internet s'impose également comme une menace pour la vie privée et pour certaines civilisations qui voient leurs mœurs agressés. Une culture de l'internet serait donc nécessaire.

L'informatique dans la littérature

La révolution informatique influence tous les domaines, politique, économique, social, éducatif, culturel. En littérature, elle apporte de nouveaux moyens pour élargir l'espace de communication entre le texte, l'homme et la machine. L'internet se présente-il comme un moyen éducatif qui libère l'homme ou serait-il un nouveau moyen d'esclavagisme aveugle ?

La littérature a tendance à rejeter la technologie car à travers la langue, elle aspire au rêve, à l'imagination. Mais elle n'échappe pas à une époque où l'informatique devient une nécessité, un mode de vie, un moyen pour connaître l'autre et sa culture. La littérature étant le reflet de la vie des peuples, elle leur donne le moyen d'exprimer leurs aspirations, elle reflète leurs traditions, leurs interdits, leur vision du monde, de l'autre. La technologie donne à la littérature de nouveaux outils de création comme le collage, le roman scientifique, la littérature et la poésie numériques...

Se pose ainsi la problématique de la lecture dans le monde de l'internet. Le philosophe Alain disait « écrire et compter, cela s'apprend assez vite. Lire, voilà le difficile »[50]. Et Roland Barthes s'arrête longuement sur le rôle de la lecture dans son livre Le plaisir du texte et parle d'une relation mystique entre le lecteur et le texte. Avec l'explosion des informations générée par internet, la relation du lecteur avec le texte n'est plus une relation saine et simple mais devient un mélange d'informations qui nécessite une subtilité dans le choix et une finesse culturelle afin de savoir reconnaître les bonnes informations des mauvaises. L'hypermédia et l'hypertexte contribuent également à faire propager de multiples formes d'informations qui manquent souvent d'authenticité et de précision.

En effet, dans ce gigantesque espace de l'internet et de l'information, la navigation doit être orientée par une boussole éclairée afin de ne pas perdre l'objectif recherché[51]. Quant à l'écriture, elle s'inscrit dans une nouvelle étape à travers les écrans informatiques. Comment l'écrivain doit-il se faire entendre au milieu du bruit de la toile mondiale ? L'écriture électronique nécessite donc plus de méditations et de précisions. Philippe Lejeune ne manque pas de préciser «Ma grande découverte a été l'apprentissage de la lenteur»[52], le texte littéraire doit ainsi toucher à la perfection.

La révolution informatique a également permis de développer des moyens considérables pour pouvoir publier numériquement les livres, en particulier les livres rares, et les mettre à la disposition du lecteur. Malgré tous les atouts que possède le livre numérique il n'est pourtant pas complètement adopté par la société.

L'ouvrage aborde aussi la liaison entre la littérature et la technologie liée à l'informatique et aux arts comme la peinture, la musique, le cinéma.

L'informatique et la civilisation

Si le XVIIIe siècle est le siècle des Lumières, le XIXe siècle, celui de la révolution industrielle, le XXe siècle, celui de la rapidité, le XXIe siècle est celui de la révolution informatique où l'homme se retrouve devant le plus grand défi : celui de concilier la technologie avec l'humanité.

La culture est le fruit de toute activité humaine, elle reflète le milieu d'où elle jaillit. C'est un ensemble d'informations, de connaissances, d'expériences, de traditions spécifiques à un peuple.

Le principe de toute civilisation est l'organisation qui assure la pérennité de ses informations. Les civilisations passent avec le temps, seules leurs cultures demeurent, depuis l'écriture hiéroglyphique égyptienne, à l'alphabet phénicien, en passant par l'imprimerie de Gutenberg, jusqu'à la révolution informatique. L'informatique puise son importance aux sources culturelles, scientifiques, sociales, économiques et politiques.

L'Agenda parisien

Durant les étés des années 2004 à 2008, plusieurs séjours à Paris font de l'Agenda parisien son compagnon de bord : récit de voyage, journal, mémoires et méditations. Le voyage dans le monde extérieur conduit incontestablement à un voyage en soi. Rabindranath Tagore n'a-t-il pas écrit dans l'Offrande Lyrique « le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne ; il faut avoir erré à travers tous les mondes extérieurs pour atteindre enfin au tabernacle très intime. »[53] Voyager, lire des livres et lire des récits de voyage sont trois moyens pour errer dans ce monde.

Paris, ville de lumière, ouvre ses portes au rêve, à la découverte, à la culture, à l'art, à l'amour, et l'oiseau venant de l'Orient y trouve son nid, il contemple Paris comme une belle toile surréaliste pleine de vie et d'animation. Une toile où le rêve, l'amour et la fièvre de la vie s'entrelacent pour plonger l'esprit dans une contemplation sans fin à travers l'âme même de Paris, ses jardins, musées, monuments historiques et religieux. Et malgré toute sa gloire, ses ornements et sa beauté, Paris ne retire jamais son manteau d'amertume[54].

« On part pour s’éloigner du lieu qui nous a vu naître et voir l’autre versant du matin. On part à la recherche de nos naissances improbables. Pour compléter nos alphabets. Pour charger l’adieu de promesses. Pour aller aussi loin que l’horizon, déchirant nos destins, éparpillant leurs pages avant de tomber, quelquefois, sur notre propre histoire dans d’autres livres. On part vers des destinées inconnues. Pour dire à ceux que nous avons croisés que nous reviendrons vers eux et que nous referons connaissance. On part pour apprendre la langue des arbres qui, eux, ne partent guère. Pour lustrer le tintement des cloches dans les vallées saintes »[55],[56].

Pluie de roses

Quand Dieu a voulu communiquer avec l'homme, Il a choisi le plus noble moyen qu'est la poésie, cette mélodie versée dans la beauté de la parole. L'Homme n'a donc qu'à lire la Bible, les Psaumes, le Cantique des Cantiques pour voir Dieu assis sur le trône de la parole. Et l'Homme, cet être fait de terre et de poussière a su se rapprocher de son Créateur par la voie même de la poésie, cette voie capable d'ouvrir les portes du Paradis. Quand la poésie pose sa main sur les objets c'est pour les rendre vivants, tout comme Moïse. La seule différence c'est que l'outil de Moïse étant la canne, celui de la poésie n'est autre que la parole[57].

À toutes époques, les religions ont eu un lien étroit avec l'art. Afin de rendre l'invisible apparent et intelligible, en peinture, en sculpture, en musique, en littérature, en architecture, la religion fait appel à l'esprit créateur et se présente comme substance qui porte et inspire cet esprit dans toutes les activités culturelles. Entre l'absolu de la religion et l'autonomie de la création artistique se tiennent deux principes fondamentaux, la philosophie de la religion et celle de l'art.

La relation de l'art avec la religion est la réponse de l'éternité au temps, est la victoire de l'homme sur son destin, sur la mort. L'art est une révolution, un cri de protestation et un cri de gloire. Dans l'une de ses lettres à son frère Théo, Vincent van Gogh déclare qu'il faut essayer de comprendre les dernières paroles avec lesquelles les grands artistes décrivent leurs chefs-d’œuvre car on y retrouve Dieu[58]. Et Auguste Rodin qui avoue « Si la religion n'existait pas, j'aurais eu besoin de l'inventer. Les vrais artistes sont, en somme, les plus religieux des mortels »[59].

L'artiste replié sur lui-même ressemble à cet être mystique qui s'expose aux dangers interminables de la société. Il reflète par ses œuvres les rapports qu'entretient l'art avec la religion et qui peuvent être complémentaires comme ils peuvent être conflictuels.

L'ouvrage retrace l'histoire de la création dans chaque religion que les civilisations ont connue depuis les mythes sumériens et de Gilgamesh, le dieu-homme, cherchant à comprendre les mystères de la mort sans pour autant pouvoir atteindre l'immortalité; à l'Égypte antique où le pharaon était une divinité parmi les peuples assurant le pouvoir et la stabilité de la civilisation dans un cadre complexe de croyances religieuses et pratiques sociales ; à la Grèce antique qui, par ses jeux olympiques, ses arts, ses banquets, respirait la joie de vivre et la beauté du monde et ses dieux qui s'unissaient au peuple sans intermédiaire, sans Livres Saints ni prêtres ni prophètes ; à l'Inde, où la vie et la mort ne font qu'un, où le désir sexuel et la piété s'unissent dans une même pensée religieuse, où les trente millions de dieux et de sages guident les hommes vers l'art du plaisir et l'art d'aimer par le Kamasutra et le Tantrisme ; à la Chine ancienne et ses rites ancestraux et chamaniques, par le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme ; à la Perse antique, pays de Zoroastre, de l'Avesta, de Ahura Mazda ; au Christianisme et à la chute de l'Empire romain ; à l'Islam et l'histoire du peuple arabe[60].

À travers l'histoire des peuples et des civilisations, l'art se révèle une essence commune à toutes les religions.

Variations sur une seule corde

En 2011, un premier ouvrage a été édité sur le thème de la lecture et de la peinture Les Toiles si elles parlaient. Devant le succès rencontré auprès des lecteurs, un second tome lui a donc été commandé par la maison d'édition Dar Al-Banan[61]. Variations sur une seule corde est une continuité du dialogue entre les arts, entre la peinture, la musique et la littérature, où les couleurs, les mots et les sons s'interfèrent et se croisent. Il invite le lecteur à découvrir ou à revisiter les chefs-d'œuvre de la peinture sous les souffles harmonieux d'une plume littéraire et poétique[62].

Dans la mythologie grecque, les Muses, déesses des arts sont les neuf filles de Zeus et dont l'étymologie se retrouve dans le mot grecque mousikế « musique ». Un lien de parenté serait donc à l'origine de tous les arts qui ne cessent de communiquer à travers le temps. D'un seul thème, comme le "jour", peut naître une création artistique dans différents arts, comme a fait Edvard Grieg en musique, Leconte de Lisle en poésie, Epstein en sculpture. Et Ludwig van Beethoven qui, par sa Symphonie nº 9 a sublimé le poème de Friedrich von Schiller et les vertus de l'humanité en musique, et cette même musique qui a été comparée à La Joconde de Léonard de Vinci, à la Pietà de Michel-Ange. Le dialogue des arts, puisant à la source même de la société et de la civilisation, réveille en l'homme la compréhension du monde et de la vie.

Ouvrages

  • Variations sur une seule corde. Observer, lire, écrire (Éditions Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2015)[63].
  • Pluie de roses. Essai sur le rapport entre l'Art et la Religion (Éditions Al-Machriq, Beyrouth, 2012)[64].
  • L'Agenda parisien. Récit de voyage observations et méditations (Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2012)[65],[66].
  • L'Informatique dans la langue, la littérature et la civilisation. Le Chiffre et le Nombre (Société nouvelle du livre, Tripoli, 2012)[67].
  • Sabliers et diamants. Textes phares dans l'histoire de la lecture (Éditions Dar Annahda, Beyrouth, 2011)[68].
  • Les Toiles, si elles parlaient. Lire les peintures de la lecture (Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2011)[69].
  • Le Livre de mon frère, mémoires et souvenirs (Éditions Chemaly & Chemaly, Beyrouth, 2009). [70],[71]
  • L'Amour et la Mort dans l'autobiographie entre l'Égypte et le Liban (Éditions Al-Machriq, Beyrouth, 2009)[72].
  • Les Contes d'animaux dans la littérature enfantine au dernier tiers du 20e siècle (Éditions Al Ahliya, Beyrouth, 1996)[73].
  • Pommes d'or en paniers d'argent (première édition Naufal Group, Beyrouth, 1996; seconde édition Arab Scientific Group, Beyrouth, 2008)[6],[74].

Essais

Essais, études, critiques littéraires ou artistiques lui permettent de saisir les procédés des écrivains illustres et de jouer le rôle d'un passeur culturel. Ils fournissent une vue d'ensemble de ses ouvrages et transportent le lecteur dans l'atelier de l'écrivain. Une bonne partie de ses textes est éditée par la revue semestrielle Al-Machriq.

  • Pluie et Pourpre ou la Religion et l’art dans la civilisation cananéenne (Al-Machriq).
  • Sabliers et Diamants. Éloge du moi lecteur (Al-Machriq, année 90, tome 2, juillet/), p. 493-515[75].
  • Manteau de cendres, corps de lumière de Basma Sayadi. De l’art du fragment et de la narration (Al-Machriq, année 90, tome 1, janvier/), p. 91-108[76].
  • L’Art du fragment et de la nouvelle courte. Manteau de cendres, une référence (Écrits contemporains كتابات معاصرة, no 96, juillet/), p. 99-102[77].
  • La Critique thématique. À la recherche de l’harmonie perdue (Al-Machriq, année 89, tome 2, juillet/), p. 669-687[78].
  • L'Essai littéraire à l’ombre de l’informatique et de l’Internet - Point de vue (Al-Machriq, année 89, tome 1, janvier/), p. 161-179[79].
  • Au seuil de la synagogue. Sur le judaïsme et le peuple juif (Al-Machriq, année 88, tome 2, juillet/), p. 525-561[80].
  • L’Opium et la Rose. Conflit entre la religion et l’art (Al-Machriq, année 88, tome 2, janvier/), p. 125-152[81].
  • Pluie et Roses. Dialectique de la religion et la littérature.[14]
  • L’Agenda romain. Journal d’un voyage vers la cité éternelle (Al-Machriq, année 87, tome 2, juillet/), p. 431-451[82].
  • Lire pour vivre. Pourquoi ? Quoi ? Comment et où lisons-nous ? (Al-Machriq, année 86, tome 2, juillet/), p. 601-613[83].
  • Saïd Akl, poète mythique. À propos de Marie-Madeleine et Qadmus (Al-Machriq, année 86, tome 1, janvier/), p. 127-147[84].
  • Amine Nakhlé, le poète artiste (Al-Machriq, année 85, tome 1, janvier/), p. 245-257[85].
  • Mikhail Naimy, critique littéraire (Al-Machriq, année 84, tome 1, janvier/), p. 201-224[86].
  • Le Roman libanais entre les deux guerres (La Sagesse, no 30, ), p. 89-97.
  • Jabbour Abdel-Nour, le dictionnaire littéraire (La Sagesse, no 28, ), p. 64-65.
  • Hommes illustres en agonie (La Sagesse, no 23, ), p. 96-97.
  • La Critique thématique (La Sagesse, no 21, ), p. 53-56.
  • L'Érotisme chez Georges Bataille, fragments choisis et traduits.[87]

Notes et références

  1. Joseph Lebbos, Variations sur une seule corde, Deir Azzahrani, Dar Albanan, , p. 11-15.
  2. « fragments de l'érotisme dans l’œuvre de Georges Bataille choisis et traduits par Joseph Lebbos. »
  3. Sabliers et diamants, Beyrouth, Dar Annahda, , p. 259.
  4. Ibid.,, p. 261.
  5. Joseph Lebbos, Sabliers et diamants, Beyrouth, Dar Annahda, , p. 17.
  6. « Pommes d'or en paniers d'argent (première édition Naufal Group, Beyrouth 1996, seconde édition Arab Scientific Group, Beyrouth, 2008) »
  7. Joseph Lebbos, L'amour et la mort, Beyrouth, Al-Machriq, , p. 13.
  8. Elie Meouchy, Pommes d'or en paniers d'argent, Beyrouth, Naufal Group, , Préface, p. 15.
  9. Joseph Lebbos, l'Amour et la Mort, Beyrouth, Al-Machriq, , p. 25.
  10. May Menassa, préface du Livre de mon frère, Beyrouth, Editions Chemaly & Chemaly, 2009.
  11. « Père Joseph Mouaness »
  12. Père Mouaness, préface du Livre de mon frère, Beyrouth, Chemaly & Chemaly, 2009.
  13. « Essai littéraire à l'ombre de l'informatique et de l'Internet »
  14. « Lire : Pluie et Roses. Dialectique de la religion et de la littérature »
  15. « "Nouvelles publications" - Revue mensuelle Sada Daniyé »
  16. Basma Sayadi, Manteau de cendres, Corps de lumière, Beyrouth, Dar Awrakazzaman, , p. 8.
  17. « Joseph Lebbos, l'invité de l'émission "Livre" présentée par la chaîne libanaise MTV le 16 Avril 2012 »
  18. « Joseph Lebbos, l'invité de l'émission "Livre" présentée par la chaîne libanaise MTV le 9 Janvier 2013. »
  19. « "Entre le réel et le rêvé" émission diffusée sur Radio Liban du 4 Juin 2015 »
  20. « Paroles en musique, émission diffusée sur Radio Internationale de Beyrouth le 10 Juillet 2015 »
  21. « Invité de l'émission Graine de Musc, Lire pour Vivre, (4 min 30 s - 19 min 50 s), diffusée sur la chaîne Libanaise ALMANAR le 25 août 2015 »
  22. Père Salim Daccache, Recteur Université Saint Joseph, Pluie de roses, Beyrouth, Al-Machriq, , Préface, p. 9.
  23. Fouad Salloum, animateur radio, Pommes d'or en paniers d'argent, Beyrouth, Naufal Group, , Préface, p. 8.
  24. Samir Chikhani, écrivain, historien, journaliste, traducteur, ibid., p. 13.
  25. Elie Meouchy, écrivain, journaliste, traducteur, ibid., p. 15.
  26. Joseph Lebbos, Les Contes d'animaux dans la littérature enfantine, Beyrouth, Editions Al Ahliya, , p. 39.
  27. ibid., p. 59-61.
  28. Id., p. 82-83.
  29. Id., p. 104-105.
  30. Id., p. 117-118.
  31. Id., p. 12.
  32. Antoine Maalouf, dramaturge. l'Amour et de la Mort, Préface, p. 9-10.
  33. Antoun Ghattas Karam, Les traits de la nouvelle littérature arabe, Beyrouth, Dar Annahar, , p. 129.
  34. Op. cit., p. 9-11.
  35. Ibid., p. 17.
  36. Ahlam Mosteghanemi, Passager d'un lit, cité par J.Lebbos, Le livre de mon frère, p. 15.
  37. Le Livre de mon frère, p. 10.
  38. Novalis, Semances, trad. Olivier Schefer, Paris, Allia, , p. 45.
  39. Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, Paris, Gallimard folio, , p. 17.
  40. Le Livre de mon frère, p. 26-32.
  41. Ibid., p. 18.
  42. Les Toiles si elles parlaient, p. 87.
  43. ibid., p. 14.
  44. Jean-Paul Sartre, Les Mots, Paris, Gallimard, , p. 29.
  45. Alberto Manguel, Histoire de la lecture, trad. en arabe par Sami Chamoun, Beyrouth, Dar Assaqi, p. 35.
  46. Taha Hussein, Le livre des jours, Egypte, Dar Al Maaref, , t. 1, p. 98
  47. Sabliers et diamants, p. 18.
  48. L'informatique dans la langue la littérature et la civilisation, p. 13.
  49. ibid., p. 16-20.
  50. Alain, Propos sur l'éducation, Paris, PUF, , p. 108.
  51. Op. cit., p. 82.
  52. Philippe Lejeune, Cher Ecran, Paris, Seuil, , p. 32.
  53. Tagore, L'Offrande lyrique, Paris, Gallimard, , p. 40.
  54. L'Agenda Parisien, p. 24.
  55. Issa Makhlouf, écrivain, journaliste., L'Oeil du mirage, Beyrouth, Dar Annahar, , p. 11-12.
  56. cité par J. Lebbos, l'Agenda Parisien, p. 13.
  57. Nizar Kabbani, La poésie, une lanterne verte, Beyrouth, Editions Nizar Kabbani, , p. 71.
  58. Lettre du 22-24 juin 1880, de Van Gogh à Théo.
  59. Auguste Rodin, L'Art, Entretiens recueillis par Paul Gsell, Paris, Grasset/Les cahiers rouges, , p. 146.
  60. Raymond Harfouche, Directeur exécutif, « Etudes des religions », Al-Machriq, , p. 609-613.
  61. Sultan Nasserdine, Variations sur une seule corde, Préface, p. 11.
  62. Raymond Harfouche, « Dialogue des arts », Al-Machriq, , p. 307.
  63. « Variations sur une seule corde "observer, lire, écrire", (Éditions Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2015 »
  64. « Pluie de roses. Essai sur le rapport entre l'Art et la Religion (Éditions Al-Machriq, Beyrouth, 2012) »
  65. « L'Agenda Parisien. Récit de voyage observations et méditations (Éditions Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2012) »
  66. « Témoignage prononcé par Dr Sultan Naserddine lors de la cérémonie de signature de l'Agenda Parisien »
  67. « L'informatique dans la langue la littérature et la civilisation. Le Chiffre et le nombre (Société nouvelle du livre, Tripoli, 2012) »
  68. « Sabliers et diamants. Textes phares dans l'histoire de la lecture (Éditions Dar Annahda, Beyrouth, 2011) »
  69. « Les Toiles, si elles parlaient. Lire les peintures de la lecture (Dar Al Banan, Deir Azzahrani, 2011) »
  70. « Le livre de mon frère, mémoires et souvenirs (Éditions Chemaly & Chemaly, Beyrouth, 2009) »
  71. « Témoignages d'écrivains concernant le Livre de mon frère »
  72. « L'Amour et la Mort dans l'autobiographie entre l'Egypte et le Liban (Éditions Al-Machriq, Beyrouth, 2009) »
  73. « Contes d'animaux dans la littérature enfantine au dernier tiers du XXe siècle (Éditions Al Ahliya, Beyrouth, 1996) »
  74. « Témoignages d'écrivains concernant l'ouvrage Pommes d'or en paniers d'argent »
  75. « Lire : Sabliers et diamants. Éloge du moi lecteur »
  76. « Lire : Manteau de cendres, corps de lumière de Basma Sayadi. De l’art du fragment et de la narration »
  77. « Lire : L'Art du fragment et de la nouvelle courte. Manteau de cendres, une référence »
  78. « Lire : La Critique thématique. À la recherche de l'harmonie perdue »
  79. « Lire : Essai littéraire à l'ombre de l'informatique et de l'Internet »
  80. « Lire : Au seuil de la synagogue. Sur le judaïsme et le peuple juif »
  81. « Lire : l'Opium et la Rose. Conflit entre la religion et l'art »
  82. « Lire : L'Agenda romain. Journal d'un voyage vers la cité éternelle »
  83. « Lire : Lire pour vivre : Pourquoi ? Quoi ? Comment et où lisons-nous ? »
  84. « Lire : Saïd Akl, poète mythique »
  85. « Lire : Amine Nakhlé, le poète artiste »
  86. « Lire : Mikhaïl Naïmy, critique littéraire »
  87. « Lire : L'Érotisme chez Georges Bataille, fragments choisis et traduits »
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