Force aérienne des Émirats arabes unis

La force aérienne des Émirats arabes unis (anglais : United Arab Emirates Air Force, UAEAF) est créée en 1968 alors que les EAU étaient encore sous domination britannique. Depuis lors, elle a subi une réorganisation et son expansion continue en termes de capacité et d'avions. Actuellement, l'UAEAF a environ 4 000 personnes et exploite environ 368 aéronefs à voilure fixe et à voilure tournante.

القوات الجوية الإماراتية

Création 1968-Présent
Pays Émirats arabes unis
Allégeance Forces armées émiriennes
Type Armée de l'air
Effectif 4 000
Couleurs
Équipement 497 aéronefs, dont 210 avions de combat[1]
Guerres Guerre du Golfe
Intervention militaire en Libye
Guerre contre l'État islamique
Opération Tempête décisive

Histoire

L'histoire de l'UAEAF commence en 1968 lorsque la force aérienne de l'armée d'Abu Dhabi est créée sous domination britannique. Après être devenue la force aérienne d'Abu Dhabi en 1972, un investissement majeur a assuré son expansion en termes de capacités, de qualité et de quantité d'avions[2]. La formation et l'instruction a été fourni par les forces aériennes pakistanaises. Son voisin, l'émirat de Dubaï, a maintenu sa composante aérienne propre, la Dubai Defense Force Air Wing, jusqu'en 1999, lorsque les deux ont été effectivement fusionnées pour devenir ce qui est maintenant la force aérienne des Émirats arabes unis. Bien que l'intégration des deux forces indépendantes ait été terminée, un faible degré d'autonomie existe au niveau du commandement opérationnel, avec le Commandement aérien de l'Ouest étant basée à Abu Dhabi et le Commandement aérien centrale à Dubaï[2].

Sa première grande opération hors de la péninsule arabe a lieu en Libye en 2011 où six Mirage 2000-9 et six F-16 C/D Block 60 sont engagés dans l'intervention militaire de 2011 en Libye depuis La Sude (Crète) avant de rejoindre la base aérienne de Sigonella (Sicile)[3]. En août 2014, des Mirage 2000 basé en Égypte ravitaillés par des Airbus A330 MRTT interviennent par deux fois lors de la guerre civile libyenne[4]. 4 F-16 émiriens ont participé aux premières frappes de la coalition contre l’État Islamique en Syrie le 23 septembre 2014 lors de la guerre civile irakienne.

Personnel et entraînement

Un Mirage III E destiné à la force aérienne d'Abu Dhabi sur la base aérienne 125 Istres-Le Tubé le 3 juillet 1976.

Dans les années 1970 et 1980, la force aérienne d'Abu Dhabi était entraînée par des pilotes des forces aériennes pakistanaises sur Dassault Mirage III, l'épine dorsale de la composante aérienne aboudhabienne à l'époque. Même aujourd'hui, beaucoup de personnel sont des ex-officiers et techniciens des forces aériennes pakistanaises. La plupart des instructeurs de vol à Al Ain sont d'origine du Pakistan et utilisent Grob G 115, Pilatus PC-7, Aermacchi MB-339, et BAe Hawk 63. Quelques officiers de l'escadron no 12 (Hawk 102) de la base aérienne de Minhad, sont également des forces aériennes pakistanaises. Certains de ces officiers sont sur députation (service actif), mais la plupart sont sous des contrats civils avec l'état-major de la force aérienne à Abu Dhabi. De nombreux officiers d'autres nationalités ont également formé les pilotes des Émirats arabes unis, parmi eux les Marocains, les Canadiens, les Jordaniens et les Sud-Africains.

Les femmes sont autorisées à intégrer cette formation en 2007[5]. Le premier lot d'apprenti pilotes comprenait des ingénieurs ayant reçu une approbation pour l'entraînement en vol. Jusqu'à présent[Quand ?], seules trois femmes sont devenues des pilotes de chasse réels et une en pilote de transport. Les instructeurs de la base aérienne de Al Dhafra sont maintenant principalement des américains, étant donné que l'UAEAF a retiré ses Mirage III en faveur des F-16.

F-16E Desert Falcon au décollage de l'usine de Lockheed Martin à Fort Worth, au Texas. La force aérienne des Émirats arabes unis est le seul opérateur de F-16E/F.

Actuellement, il y a cinq bases aériennes principales opérationnelles, réparties entre le commandement aérien de l'Ouest et centrale. Le commandement des opérations spéciales a sa propre base aérienne et exploite un large éventail d'hélicoptères.

Les candidats se présentent au collège de l'air Khalifa bin Zayed, qui est situé à l'aéroport international d'Al Ain. Ils commencent d'abord par un programme universitaire rigoureux (niveau de base: Sciences militaires), de fitness et une formation d'officier. Ceux qui sont sélectionnés en tant que cadets, commencent alors la deuxième phase universitaire : sciences aéronautiques. Les cadets qui passent la période d'évaluation de la deuxième phase sont désignés cadets de l'aviation et débutent la formation au vol. Dans un premier temps, ils commencent ainsi par voler sur les Grob G115 TA. Ceux qui se qualifient passent sur Pilatus PC-7. Sur cet appareil, ils apprennent les rudiments du vol, des techniques et des procédures de décollage et d'atterrissage suivies par un peu de voltige. Le cours de pilotage primaire est ainsi suivi par le cours de vol de base sur Hawk 63. Les diplômés sont classés et affectés en conséquence à une des trois possibilités : le cours d'exercice avancée à Minhad sur le Hawk 102, l'aviation de transport, et les hélicoptères. À Minhad, les nouveaux pilotes apprennent les manœuvres de combat de base, larguer des bombes et apprendre à voler en rase-motte dans un pays voisin, communément Bahreïn ou le Koweït. À la fin du cours de frappe avancée, les officiers sont sélectionnés soit pour le F-16 (Block 60) ou le Dassault Mirage 2000-9, tous les deux à Al Dhafra AB. Rares sont les pilotes sélectionnés pour apprendre à voler sur le F-16 avec le 162d Fighter Wing de l'United States Air Force à Tucson, en Arizona. 7

État actuel

2007 a marqué le point culminant des plus importants programmes d'approvisionnement jamais entrepris par la force aérienne Émirats arabes unis, avec les dernières livraisons des 80 F-16E/F Block 60 "Desert Falcons" et l'amélioration d'environ 60 Mirage 2000-9, donnant à la force aérienne une importante capacité multirôle[6]. Ces deux investissements représentent une dépense totale de 10 milliards de dollars, avec de l'argent supplémentaire consacré aux infrastructures et la logistique[2]. Un contrat de 6,4 milliards de dollars avec Lockheed Martin pour l'approvisionnement et le soutien de 80 F-16 a été signé en mars 2000, alors qu'un accord 3,4 milliards de dollars pour l'achat de 30 nouveaux Mirage 2000-9 et la modernisation des 33 Mirage 2000 plus âgés des Émirats arabes unis avait été signé au début de l'année 1998[7]. Des missiles ont également été achetés : 160 AGM-88 HARM, 1000 ou plus AGM-65 Maverick, environ 500 AIM-120 AMRAAM, 270 AIM-9 Sidewinder et 52 AGM-84 Harpoon[7].

Après une compétition entre le Hawk de BAe, le T-50 Golden Eagle et l'Alenia Aermacchi M-346, l'UAEAF a annoncé l'acquisition de 48 avions de formation et d'attaque léger, avec les premières livraisons courant 2012[8]. Les autres types d'avions-école que l'on pense être en phase de remplacement sont les 30 Pilatus PC-7 et les cinq Aermacchi MB-339 servant à l'Académie de l'air de Al Ain[9].

L'UAEAF a exploité 20 hélicoptères IAR 330 Puma depuis les années 1970. Ceux-ci ont été récemment mis à jour à la norme de l'IAR-330SM par IRA Ghimbav en Roumanie, en coopération avec Eurocopter[10]. Ces aéronefs, complétée par dix autres SA-330 de l'armée de l'air d'Afrique du Sud, devraient rester en service pendant au moins 15 ans[11]. Bien qu'un remplacement de la flotte des Puma ne soit nécessaire dans l'immédiat, la force sera complétée par 26 UH-60M, avec 390 missiles AGM-114N Hellfire II[12]. 30 hélicoptères de combat AH-64A Apache ont été modernisés ainsi, au standard AH-64D Longbow, et une douzaine d'Eurocopter AS555 Fennec ont récemment été acquis pour l'utilisation des forces spéciales[9].

Structure des forces

En 2008, la structure de la force aérienne des Émirats arabes unis est comme suit[11] :

Aéronefs

Les appareils en service en 2021 sont les suivants[13] :

Aéronefs Origine Type En service Versions Notes
Avion de chasse
Lockheed F-16 Fighting Falcon États-Unis Avion multirôle 54[14]
24
F-16E -Block 60
F-16F -Block 60
Un F-16E s'est écrasé en 2006[15] et un endommagé durant la guerre civile libyenne de 2011[16].
Dassault Mirage 2000 France Avion multirôle 44
16
7
2000-9EAD
2000-9DAD
2000 RAD
32 nouveaux ont été achetés en 1998; 30 parmi les 36 précédents ont été modernisés au standard "Tiret 9" par Dassault[6].
Lockheed Martin F-35 Lightning II États-Unis Avion furtif multirôle 0 (50) F-35A Après l'accord de normalisation des relations avec Israël, les Émirats arabes unis ont montré leur intérêt pour acquérir 50 appareils, la commande a été confirmée à la fin du mandat de Donald Trump, néanmoins Joe Biden a suspendu cette commande, elle devra être revalidée ultérieurement[17].
Avion de transport
Lockheed C-130 Hercules États-Unis Avion de transport 3
1
2
C-130H
C-130H-30
L-100-30
Un C-130H s'est écrasé en 2008.
McDonnell Douglas C-17 Globemaster III États-Unis Avion utilitaire 8 C-17ER
Avion ravitailleur
A330 MRTT  Union européenne Avion ravitailleur 3 3 appareils en commande
AWACS
Saab 340 Suède Avion de détection aéroportée 2 Saab 340 Erieye
SAAB GlobalEye Suède Avion de détection aéroportée 3 SAAB GlobalEye Le premier exemplaire doit être livré en 2019.
Avion de patrouille maritime
Bombardier Dash 8 Canada Patrouilleur maritime 4 Dash-8 Q300
Avion d'entraînement
Pilatus PC-21 Suisse Avion d'entraînement avancé 25
Pilatus PC-7 Suisse Avion d'entraînement 30 [9]
Grob G 115 Allemagne Avion d'entraînement 12 [9] G 115TA Acro
BAe Hawk Royaume-Uni Avion d'entraînement et d'attaque au sol 12 Mk102 Pour être retiré et remplacé par le M-346[8].
Aermacchi MB-339 Italie Avion d'entraînement avancé 10 MB-339NAT Pour être retiré et remplacé par le M-346[8]. Utilisé par l'équipe de démonstration d'acrobatie aérienne Al Fursan.
Hélicoptère
AgustaWestland AW109 Italie Hélicoptère de transport 3 AW109K2
AgustaWestland AW139 Italie Hélicoptère de transport 12
Bell 207 États-Unis Hélicoptère utilitaire 1
Bell 412 États-Unis Hélicoptère de transport 12 AB-412HP/SP Utilisé pour la recherche et le sauvetage.


Notes et références

  1. « Background Note: United Arab Emirates »
  2. Air Forces Monthly (en), p. 60.
  3. Jean-Dominique Merchet, « Emirats arabes unis : engagés en Libye, les Mirage 2000 ont damé le pion aux F-16 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Secret Défense, (consulté le )
  4. Jean-Dominique Merchet, « Les frappes des Emirats en Libye ont été effectuées avec des Mirage 2000-9 », sur Secret Défense, (consulté le ).
  5. (en) Alexandra Sifferlin, « The UAE’s First Female Pilot Was Leading Airstrikes Against ISIS », sur Time, (consulté le ).
  6. (en) « UAE eyes France's Rafale fighter »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), AFP (consulté le )
  7. Air Forces Monthly, p. 61.
  8. (en) « UAE Gives M346 a LIFT », Defense Industry Daily, (consulté le )
  9. Air Forces Monthly, p. 62.
  10. (en) « Eurocopter Romania awaits UAE contract »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Jane's Intelligence Weekly (consulté le )
  11. Air Forces Monthly, p. 63.
  12. (en) « UAE Ordering Weaponized UH-60M ‘Battlehawk’ Helicopters »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Defense Industry Daily, (consulté le )
  13. International Institute for Strategic Studies; Hackett, James (ed.). The Military Balance 2016. London: Routledge. (ISBN 1857435575).
  14. « Airframe Details for F-16 #00-6027 », sur www.f-16.net (consulté le )
  15. (en) « F16 crashes in capital; no casualties », Khaleej Times, (lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) « http://mco-air-force-times-prod-classic.web.origin.aws.arc.pub/news/2011/04/ap-uae-f16-crash-in-italy-042811/ »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Air Force Times (consulté le )
  17. « L’administration Biden suspend les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis – Meta-Defense.fr », (consulté le )
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