Eugène Claudius-Petit

Eugène Petit (il a ajouté par la suite son pseudonyme de résistance « Claudius »), est un homme politique français, né le à Angers et décédé le à Paris. Il participa à de nombreux gouvernements de la IVe République et fut l'initiateur du projet urbanistique de Firminy-Vert.

Eugène Claudius-Petit

Eugène Claudius-Petit en 1948.
Fonctions
Député de la 15e circonscription de Paris

(4 ans, 11 mois et 30 jours)
Législature 5e (Ve République)
Groupe politique UC
Prédécesseur Michel de Grailly
Successeur Yves Lancien
Député de la 4e circonscription de la Loire

(5 ans, 11 mois et 29 jours)
Législature 3e et 4e (Ve République)
Prédécesseur Théo Vial-Massat
Successeur Roger Partrat

(3 ans, 10 mois et 9 jours)
Législature 1re (Ve République)
Prédécesseur circonscription créée
Successeur Théo Vial-Massat
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale

(2 mois et 15 jours)
Gouvernement Mendès France
Prédécesseur Paul Bacon
Successeur Louis Aujoulat
Maire de Firminy

(17 ans et 11 mois)
Prédécesseur Marcel Combe
Successeur Théo Vial-Massat
Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme

(4 ans, 3 mois et 27 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Queuille I, Bidault II et III, Queuille II, Pleven I, Queuille III, Pleven II, Faure I, Pinay
Prédécesseur René Coty
Successeur Pierre Courant
Député de la Loire

(10 ans, 1 mois et 10 jours)
Législature 1re et 2e Assemblée constituante, 1re, 2e (IVe République)
Groupe politique UD-GRG-UDSR
Biographie
Nom de naissance Eugène Petit
Date de naissance
Lieu de naissance Angers (Maine-et-Loire)
Date de décès
Lieu de décès Paris (4e)
Nationalité Française
Parti politique UDSR
Profession Professeur de dessin

Biographie

Fils de cheminot, il fréquente l'école primaire de sa ville natale, puis devient apprenti et fait son tour de France de compagnon artisan. Il travaille chez un ébéniste à Paris puis au sein de la Société Rambault Meubles à Angers. Il suit des cours qui lui permettent de devenir professeur de dessin. Il enseignera notamment au Lycée Ampère à Lyon au tout début des années 1940. Ce catholique de tempérament anarchiste milite brièvement dans la mouvance libertaire. Il anime également une section syndicale CGTU puis adhère au Sillon après une rencontre avec Marc Sangnier.

Il entre dans la Résistance sous le pseudonyme de Claudius. En 1942, il appartient au comité de direction de Franc-Tireur où il fait entrer Pierre Degon à ses côtés. En 1943, il fut un des membres fondateurs du CNR où il représente les MUR (Mouvements unis de la Résistance). Il quitte la France pour rejoindre Londres puis Alger où il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire. De retour à Paris, il préside le Mouvement de libération nationale.

Il est fait compagnon de la Libération, est décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur.

Carrière politique

Il est élu député de la Loire à la première et à la seconde Assemblée nationale constituante, puis à l'Assemblée nationale de 1946 à 1955 sous l'étiquette Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR).

Au cours de la Quatrième et de la Cinquième Républiques, Claudius-Petit, qui considérait que la politique était un combat pour « ceux qui n'ont rien de matériel », est une des figures d'un centrisme moderniste et social. Nommé ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme le , il mène une vaste politique d'équipement et de planification dans une France de l'après guerre qui doit réparer les dégâts du conflit et faire face à une pénurie de logements sans précédent.

En , il présente devant le conseil des ministres un rapport publié en brochure sous le titre Pour un plan national d'aménagement du territoire qui est considéré comme le manifeste fondateur de la politique qui est menée au cours du demi-siècle suivant. Afin de combattre les trop grandes inégalités de peuplement et d'activité, tout en harmonisant le logement aux nécessités industrielles, Claudius-Petit prône un engagement important en matière d'investissements et de réglementation.

Il s'efforce de mener ce programme[1], conservant son poste dans les gouvernements Henri Queuille (1), Georges Bidault (2), Henri Queuille (3), René Pleven (1) et Henri Queuille (3) jusqu'au .

Il est ensuite Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 19 juin au dans le gouvernement Pierre Mendès France avant d'assumer l'intérim du ministère du Logement du 14 août au . Il démissionne après le rejet de la CED.

Au ministère du Logement, il dépose des projets de loi relatifs à l'acquisition d'habitations et à l'équipement industriel, la procédure de codification des textes législatifs concernant l'urbanisme et l'habitat. Il lutte contre les taudis.

Battu aux élections de 1956, il retrouve son siège à l'Assemblée nationale de 1958 à 1962, puis de 1967 à 1978 sous différentes étiquettes centristes en se faisant réélire dans la Loire (1967-1973) puis à Paris (1973-1978).

Autres activités

De 1961 à 1975, il est président de l’Union Centrale des Arts décoratifs.

De sa création en 1956 à 1977, il dirige la Sonacotra, Société nationale de construction pour les travailleurs (Sonacotral, Société nationale de construction pour les travailleurs algériens jusqu'aux accords d'Évian de 1962) principal gestionnaire de foyers de travailleurs migrants en France.

Catholique pratiquant, très respecté des autres parlementaires, sa position est décisive lors du dernier jour du débat sur l'avortement, le  : « En conclusion, et précisément parce que je n'ai pas laissé au vestiaire mes convictions spirituelles, je ne peux pas me défaire de la solidarité qui me lie à la société dans laquelle je vis. Pour obéir à mes exigences, je suis avec ceux qui souffrent le plus, avec celles qui sont condamnées le plus, avec celles qui sont méprisées le plus (...) À cause de cela, à cause de Lui, je prendrai ma part du fardeau. Je lutterai contre tout ce qui conduit à l'avortement, mais je voterai la loi »[2].

Firminy-Vert

Ami de Le Corbusier, il se lance dans une vaste opération de rénovation de sa ville de Firminy. Élu maire en 1953, il rêve d'édifier à côté de la cité « noire » minière et sidérurgique, « une ville du XXe siècle qui soit le meilleur de son temps », une sorte de petite Brasilia, un condensé d'architecture moderne.

En 1955, il commande plusieurs bâtiments à Le Corbusier, dont la maison de la Culture, une « cité radieuse », un stade et l'église Saint-Pierre.

Décorations

Hommages

Bibliographie

  • « Pour un plan national d'aménagement du territoire », Les grands textes de l'aménagement du territoire et de la décentralisation. Christel Alvergne, Pierre Musso, DATAR (avant-propos de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre), 2004, (ISBN 2110052392)
  • Benoît Pouvreau, Danièle Voldman, Un politique en architecture : Eugène Claudius-Petit (1907-1989), préf. de Dominique Claudius-Petit, éd. Le Moniteur, coll. « Architextes », 2004, 358 p., (ISBN 2281192237)
  • Benoît Pouvreau, "La politique d'aménagement du territoire d'Eugène Claudius-Petit", dans revue XXe siècle, no 79 –2003/3, p. 43-52 [lire en ligne]
  • Hommage à Eugène Claudius-Petit, fondateur du corps des architectes-conseils de l'État, éd. Thotm, 2007, 36 p. [lire en ligne]
  • Biographie sur le site de l'Ordre de la libération
  • Biographie de l'Assemblée nationale

Les papiers personnels d'Eugène Claudius-Petit sont conservés aux Archives nationales sous la cote 538AP[5].

Filmographie

Références

Articles connexes

Liens externes

Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/eugene-claudius-petit

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