Église Saint-Pierre de Firminy

L'église Saint-Pierre de Firminy est une église catholique située à Firminy dans la Loire en France. Dans le langage populaire, elle est parfois appelée église Le Corbusier, église du Corbusier ou église Corbusier[1].

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Cette église est un bâtiment en béton situé dans la commune de Firminy, c'est un des derniers projets de l'architecte Le Corbusier. Le Corbusier l'a conçue pour être une église dans la ville modèle de Firminy Vert, voulue en 1953 par l'ancien maire Eugène Claudius-Petit qui fut ministre de la Reconstruction et de l'urbanisme. La construction de Saint-Pierre a commencé en 1970, cinq ans après la mort de Le Corbusier. Elle a été achevée 41 ans après sa mort, le , afin de témoigner de l'œuvre architecturale de Le Corbusier.

Historique

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En 1957 il est demandé à l'architecte André Sive de réaliser le projet d'une église et d'un presbytère pour Firminy-Vert. Malheureusement il décède l'année suivante, son projet ne vit jamais le jour.

Il fut donc demandé en 1961 à Le Corbusier et à ses collaborateurs, Louis Miquel et José Oubrerie de réaliser l'église. Dès lors un bras de fer commença entre l'évêché et Le Corbusier sur le projet. Il dut revoir à plusieurs reprises ses plans. À l'origine l'édifice était composé de deux bâtiments, la nef et des salles pour des activités paroissiales. Mais pour des raisons économiques l'évêque lui demanda un projet moins onéreux. Le plan définitif regroupa les deux bâtiments en un, en superposant les salles pastorales sous l'église.

Le fut posée la première pierre mais le début de l'édification de l'église ne commença qu'au début de l'automne 1973. En 1972, l'évêché se désengagea du projet pour des raisons de coûts, la commune et l'association « Le Corbusier pour l'église de Firminy-Vert» créée par Eugène Claudius Petit finança les travaux.

Commencé en 1973, le chantier de construction va connaître de nombreuses interruptions, en raison des problèmes budgétaires et des conflits politiques locaux. Avec la crise de la sidérurgie française, industrie principale de la ville, le temps n'est plus à l'expansion urbaine. En 1974, le chantier s'arrête une première fois, mais les travaux reprennent en 1975. En 1976, nouvel arrêt à la suite de la faillite de l'entreprise Stribick. Le chantier reprit en 1977 grâce à la relance de l'activité de l'entreprise Stribick.

Le bâtiment s'élève jusqu'aux niveaux 4 et 5 avant l'arrêt définitif en 1978, il resta inachevé, en l'état, pendant 30 ans, d'autant plus que les travaux de Le Corbusier souffraient à cette époque d'un désamour. Le carré du socle est terminé mais il manque le toit, l'église reste inachevée.

Constellation d'Orion et autel dans l'église Saint-Pierre

Ce socle, surnommé « le blockhaus » par les habitants, tomba dans l'oubli. L'édifice fut muré pour éviter toute intrusion et faillit disparaitre avec un projet de gymnase à son pied. Pour éviter la démolition, Eugène Claudius-Petit demanda à François Mitterrand de le classer comme monument historique. En 1983, l'église en l'état est même classée à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques[2].

En 1993, la ville finit par prendre conscience de l'intérêt culturel et touristique du bâtiment, mais aussi de tout l'ensemble architectural du site de Firminy-Vert. Espérant que des retombées économiques suivront, un nouveau permis de construire est accordé. À la demande du Maire de l'époque Bernard Outin, le bâtiment, alors inachevé, fait l'objet d'un premier arrêté de classement comme monument historique le [3].

Sous l'impulsion du nouveau maire, Dino Cinieri, qui a fait de l'achèvement de l’Église l'une des priorités de son mandat, la propriété du bâtiment passe à la Communauté d'agglomération Saint-Étienne Métropole en 2002.

Les travaux reprennent en 2004, sous le contrôle de la Fondation Le Corbusier et sous la direction d'un de ses anciens collaborateurs, José Oubrerie qui avait assisté l'architecte dès la conception du projet et avait veillé à l'édification de la première phase de la construction et des architectes stéphanois Yves Perret et Aline Duverger. Les travaux furent financés sur fonds publics en violation du principe de séparation de l'église et de l'état. Les marchés de travaux furent annulés par le tribunal administratif mais postérieurement à leur réalisation. L'église est finalement inaugurée le dans le cadre d'une cérémonie où l’ensemble du site Le Corbusier est mis en lumière. L'achèvement du bâtiment a coûté 7,6 millions d'euros.

Ce site est actuellement utilisé dans la partie inférieure comme un centre d'interprétation sur Le Corbusier et annexe au musée d'art moderne de Saint-Étienne. La partie supérieure conserve une vocation religieuse avec un autel dédicacé le .

Présentation

L'édifice se présente sous la forme d’une pyramide à base carrée de 25 mètres de côté évoluant dans un cône tronqué qui culmine à 33 mètres de hauteur.

Au rez-de-chaussée, l’église comprend quatre salles d’expositions et une salle de conférence. La structure à l’étage supérieur possède une base carrée et par une spirale interne aboutit à une sphère. Elle contient une chaire et un autel et peut accueillir des célébrations catholiques.

Dans la nef principale, le jeu de lumière et de contraste révèle l’ampleur de l’élévation de l’édifice. La lumière pénètre dans l'église par des orifices dans la coupole qui dessinent la constellation d'Orion (Le Corbusier n'avait pas défini quelle constellation devait apparaître sur la paroi).

Cependant, la forme et le matériau utilisé (béton brut) donnent à ce monument de piètres qualités acoustiques.

Notes et références

  1. La ligne de bus no 1 de la STAS utilise officiellement l'expression « Église Corbusier » pour un de ses terminus.
  2. Clément Goutelle, « LOIRE », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Notice no PA42000001, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Articles connexes

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