Démographie de Chicago

Cet article relate de la démographie de Chicago, la plus grande ville de l'État de l'Illinois et de la région du Midwest, la troisième des États-Unis et la quatrième d'Amérique du Nord.

Historique des recensements
Ann. Pop.    
18404 470
185029 963 +570,31%
1860112 172 +274,37%
1870298 977 +166,53%
1880503 185 +68,3%
18901 099 850 +118,58%
19001 698 575 +54,44%
19102 185 283 +28,65%
19202 701 705 +23,63%
19303 376 438 +24,97%
19403 396 808 +0,6%
19503 620 962 +6,6%
19603 550 404 −1,95%
19703 366 957 −5,17%
19803 005 072 −10,75%
19902 783 911 −7,36%
20002 896 016 +4,03%
20102 695 598 −6,92%
Est. 20202 746 388[1] +1,88%

En date du recensement de 2010, il y avait 2 695 598 personnes résidant dans la ville de Chicago proprement dite. Sa population comporte près de la moitié de celle du comté de Cook dans lequel elle se trouve (5 275 541 personnes en 2020, ce qui en fait le deuxième comté le plus peuplé des États-Unis après celui de Los Angeles), environ un cinquième de la population entière de l'État de l'Illinois, et 1 % de la population totale des États-Unis. La commune compte à elle seule autant d'habitants que l'État de l'Utah ou du Kansas tout entier.

Selon le bureau du recensement des États-Unis, 2 746 388 personnes vivaient dans la ville de Chicago en 2020[2] avec une densité moyenne de population de 4 532 hab/km2. Elle est aujourd'hui la troisième ville du pays après New York et Los Angeles. En 2016, l'aire métropolitaine de Chicago appelée « Chicagoland » rassemblait quelque 9 618 502 habitants, ce qui en fait la troisième des États-Unis et la quatrième d'Amérique du Nord après celles de Mexico, New York et Los Angeles[3].

Historique

Quand la town de Chicago a été incorporée en municipalité en 1833, la population était estimée à environ 150 habitants. Quelques années plus tard, le premier recensement de la population faisait officiellement état de 4 170 habitants dont 2 570 hommes et 1 600 femmes. Le bourg comprend à l'époque 5 églises, 10 tavernes, 17 cabinets d'avocats, 19 épiceries, et 398 habitations.

Au cours du premier siècle après que Chicago soit officiellement devenue une ville, sa population a progressé à un taux qui s'est classé parmi les plus dynamiques au monde. En effet, à la différence des villes de la côte est, Chicago connaît une émergence tardive mais spectaculaire. Avec son développement économique en plein essor, Chicago devient attractive et sa population explose à partir des années 1850 : elle se multiplie par 3,7 en une décennie et accède à la neuvième place des villes les plus peuplées des États-Unis. En l'espace de quarante ans, la population dans la commune a augmenté d'un peu moins de 30 000 à plus d'1 million d'habitants en 1890. Cet accroissement démographique soudain et rapide de la population de Chicago est dû en grande partie à l'arrivée massive des communautés européennes venues d'Irlande, d'Allemagne, de Pologne, d'Italie, du Royaume-Uni, de Suède et de Russie, et à la communauté afro-américaine qui préférait fuir la ségrégation raciale devenue trop virulente dans les États du Sud profond des États-Unis, espérant ainsi trouver à Chicago un travail dans les abattoirs et les usines de la ville.

À la fin du XIXe siècle, la ville de Chicago comptait près de 1 700 000 habitants, ce qui en faisait la cinquième ville en importance dans le monde derrière Londres, New York, Paris et Berlin et la plus grande des villes qui n'existaient pas à l'aube du siècle[4]. De 1880 à 1930, Chicago connaît un accroissement spectaculaire de sa population, en effet la ville accueille en moyenne entre 500 000 et 600 000 nouveaux habitants tous les dix ans. Dans les cinquante années qui ont suivi le Grand incendie de Chicago de 1871, la population a été multipliée par 10 pour atteindre plus de 3 millions d'habitants[5], faisant de Chicago la deuxième plus grande ville du pays de 1890 à 1990. Chicago fut pendant environ un siècle, la seconde ville des États-Unis derrière New York avant de céder sa place à Los Angeles en 1990, devenant ainsi la troisième du pays jusqu'à nos jours. Depuis le début des années 1990, la population de Chicago à tendance à se stabiliser autour des 2,7 millions d'habitants, avec un léger pic en 2000. Selon un sondage de 2010, il y avait plus de quarante langues parlées par plus de 1 000 personnes résidants à l'intérieur des limites de Chicago.

Ses habitants s'appellent les Chicagoans[6].

Composition ethnique

Plan thématique sur les principaux groupes ethniques présents dans la ville de Chicago en 2010.
Composition de la population en % (2010)[7],[8]
Groupe Chicago Illinois États-Unis
Blancs 45,071,572,4
Afro-Américains 32,914,612,6
Autres 13,46,76,4
Asiatiques 5,54,64,8
Métis 2,72,32,9
Amérindiens 0,50,30,9
Total 100100100
Latino-Américains 28,9 15,8 16,7
Répartition de la population dans la ville de Chicago (1940-2010)
Profil démographique2010[9]1990[10]1970[10]1940[10]
Blancs45,0 %45,4 %65,6 %91,7 %
 —Blancs non-hispaniques31,7 %37,9 %59,0 %91,2 %
Noirs32,9 %39,1 %32,7 %8,2 %
Hispaniques et Latino-Américains28,9 %19,6 %7,4 %0,5 %
Asiatiques5,5 %3,7 %0,9 %0,1 %

Tandis que la majeure partie de la ville de Chicago et de sa région environnante était, dans les années 1940 et 1950, considérée comme étant ségrégationniste, la sociologie culturelle de Chicago résulte du creuset démographique avec presque les mêmes pourcentages de Blancs et d'Afro-Américains ainsi que d'importantes populations hispaniques et asiatiques. Aujourd'hui, les Blancs occupent principalement les quartiers nord (North Side), les communautés afro-américaine, hispaniques et latino-américaines se prolongent radicalement à l'extérieur de Downtown Chicago, au profit des quartiers sud (South Side) et des quartiers ouest (West Side) de la ville. Depuis quelques années, les Asiatiques ont tendance à s'installer dans les quartiers nord.

En 2010, l'agglomération de Chicago avait la troisième plus grande population afro-américaine, juste derrière New York et Atlanta, la troisième plus grande communauté italienne après New York et Philadelphie et la troisième plus grande communauté chinoise après New York et San Francisco. En 2010, l'agglomération de Chicago avait la troisième plus grande communauté portoricaine des États-Unis (en dehors de Porto Rico)[11] après New York et Philadelphie, et la quatrième plus grande communauté mexicaine après Los Angeles, San Antonio et Houston[12].

Les principaux groupes ethniques de Chicago sont les Blancs[13] (Irlandais, Allemands, Italiens, Polonais, Hollandais, Russes et Tchèques), les Afro-Américains[13], les Hispaniques et Latinos (Mexicains et Portoricains principalement), et les Asiatiques (Chinois et Coréens principalement). Chicago possède une importante population irlando-américaine dont la plupart se sont installés dans les quartiers sud à leur arrivée au milieu du XIXe siècle. Cependant bon nombre d'entre eux se sont déplacés dans les quartiers nord et les banlieues résidentielles durant la deuxième moitié du XXe siècle. Plusieurs personnalités politiques de Chicago sont issues de la communauté irlandaise, dont notamment cinq maires : Richard M. Daley (maire de 1989-2011), Edward Joseph Kelly (1933-1947), Martin H. Kennelly (1947-1955), Richard Daley (1955-1976) et Jane Byrne (1979-1983), la première femme à accéder au poste de maire d'une grande ville américaine.

Euro-Américains

Les Irlandais fêtent le jour de la Saint-Patrick dans les rues du centre-ville.

Chicago possède une grande population d'origine irlandaise dont beaucoup résident aujourd'hui dans les quartiers de North Side. À leur arrivée à Chicago, de nombreuses familles irlandaises s'installèrent dans les quartiers de South Side, et plus particulièrement dans le secteur de Bridgeport et les quartiers immédiats, pour travailler dans les usines et les abattoirs de New City (Union Stock Yards). Les premières années dans l'histoire de Chicago coïncidèrent avec une hausse importante d'immigrants venus d'Irlande dans les années 1830. Certains Irlandais vivaient déjà à Chicago avant même qu'elle ne soit officiellement incorporée en tant que municipalité en 1837. Le nombre d'Irlandais a rapidement augmenté dans les années qui ont suivi l'incorporation, surtout après l'arrivée des réfugiés de la Grande Famine (1845-1852). En 1850, les immigrants irlandais représentaient environ un cinquième de la population totale de la ville. Beaucoup de politiciens de la ville sont des descendants issus de cette communauté dont le maire Richard M. Daley qui régna sur la ville pendant 22 ans de 1989 à 2011. Depuis toujours, ils sont particulièrement présents dans la vie locale et politique. L'administration municipale comprend une forte proportion d'Irlandais parmi ses employés, notamment dans les pompiers et les services de police de la ville. Depuis plus de 150 ans, la communauté irlandaise a été bénéfique et d'une implication fondamentale pour la ville, ils sont à l'origine de la construction de nombreuses églises catholiques, d'écoles et d'hôpitaux à travers la ville et ont beaucoup aidé à la reconstruction de Chicago à la suite du Grand incendie de 1871 (au même titre que les Suédois). À ce jour, les Irlandais sont toujours très actifs dans la politique de la ville.

Tout comme les Irlandais et les Italiens, les Allemands constituent une partie importante de la population blanche vivant à Chicago et cela depuis les premières années de l'histoire de la ville. Quand les Grandes Plaines ont commencé à accueillir des immigrants et se sont ouvertes à la colonisation, de nombreux immigrants allemands se sont installés à Chicago dans les années 1830 et 1840 pour gagner de l'argent avant de repartir pour l'Ouest et y construire une ferme. En 1850, les Allemands constituaient un sixième de la population de Chicago. Jusqu'au tournant du XXe siècle, les personnes d'origine allemande constituaient le plus grand groupe ethnique dans la ville, suivies des Irlandais, des Polonais et des Suédois. En 1900, lorsque Chicago comptait 1 698 575 habitants, environ 470 000 personnes étaient d'origine allemande. Un résident sur quatre était né en Allemagne ou avait un parent né là-bas. Bien que leur nombre ait chuté en raison de la réduction de l'immigration en provenance d'Allemagne et que la Première Guerre mondiale ait rendu impopulaire l'héritage allemand, 22 % de la population de Chicago ont revendiqué ce dernier lors d'un sondage de 1920[14]. Un des groupes les plus distincts étaient les Allemands de la Volga, qui sont les descendants de colons allemands qui furent déportés le long de la Volga et de la mer Caspienne en Russie pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'invasion allemande de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Ils se sont en grande partie regroupés dans les secteurs de Jefferson Park, Forest Glen et Norwood Park dans le Northwest Side de la ville, principalement durant la période allant de 1907 à 1920. En 1930, environ 450 familles allemandes de la Volga vivaient dans le secteur de Jefferson Park, dont la plupart provenaient du Wiesenseite[15].

Jeunes filles polonaises portant les vêtements traditionnels lors d'une représentation.

L'immigration massive des Polonais à Chicago commença au début du XXe siècle, lorsque le 11 novembre 1918, la Pologne gagna son indépendance avec la proclamation de la Deuxième République. Depuis près d'un siècle, la ville de Chicago concentre la plus importante population polonaise en dehors de Varsovie, la capitale de la Pologne[16]. Un fait que la ville célèbre chaque week-end lors de la Fête du travail avec le festival polonais qui se déroule dans le secteur de Jefferson Park[17]. La communauté polonaise de Chicago se concentre principalement dans le secteur d'Avondale (au sein des quartiers de Polish Village et Jackowo) et dans le secteur de Lincoln Square. Chicago comprend la plus grande concentration de Góralis (montagnards carpatiens) en dehors de l'Europe ; ils se concentrent principalement dans le sud-ouest de la ville. Chicago accueille également les sièges sociaux du plus grand corps luthérien aux États-Unis et possède la plus grande église luthérienne évangélique en Amérique. La ville comprend aussi une importante communauté estonienne avec plus de 50 000 Estoniens, mais aussi de petites communautés autrichienne et hongroise dispersées dans les secteurs de Near West Side et West Town.

Chicago a l'une des plus fortes concentration d'Italiens aux États-Unis, avec plus de 500 000 personnes vivant dans la région métropolitaine[18]. Chicago possède la troisième plus grande population américaine d'origine italienne aux États-Unis, juste derrière New York et Philadelphie. Lorsque les Italiens arrivèrent à Chicago au cours du XIXe siècle, ils s'installèrent principalement autour de Taylor Street et Grand Avenue, dans le quartier de Little Italy, devenu pour la nouvelle génération d'Italiens le quartier historique de leurs ancêtres. Ils se développèrent également dans les quartiers sud où beaucoup d'entre eux travaillèrent dans les usines et les aciéries du secteur de South Chicago. Aujourd'hui, les populations italo-américaines sont disséminées à travers toute la ville de Chicago et son agglomération.

Dans la ville, les autres groupes ethniques d'origine européenne (ou blancs) incluent les Tchèques, les Ukrainiens et les Russes. Au tournant du XXe siècle, Chicago avait la troisième plus grande population tchèque dans le monde, après Prague et Vienne. Il y a environ 14 000 Ukrainiens vivant à l'intérieur des limites de la ville de Chicago. Ils se concentrent à la fois dans et autour du quartier d'Ukrainian Village et dans d'autres secteurs de North Side. Depuis 150 ans, Chicago possède une petite communauté suédoise qui représente à ce jour 0,9 % de la population de la ville. Le nombre de Chicagoans originaires de Suède a commencé à augmenter après le Grand incendie de 1871 à la suite de l'émigration suédoise vers les États-Unis au cours de la période 1870-1900. Parfois il est dit que « Les Suédois ont construit Chicago » car de nombreux charpentiers et travailleurs d'origine suédoise ont contribué à reconstruire la ville qui était presque totalement ravagée à la suite du terrible incendie de 1871, ce qui a conduit à une grande influence suédoise dans certains quartiers de Chicago. Le style architectural suédois de certaines maisons et bâtiments est évident dans plusieurs quartiers, en particulier dans le secteur de Lakeview et dans le quartier d'Andersonville plus au nord (dans le secteur d'Edgewater) qui est resté pendant longtemps le bastion des Suédois lorsque les premiers immigrants se sont installés à Chicago. La grande majorité d'entre eux ont délaissé Andersonville dans les années 1970 pour s'installer dans les quartiers limitrophes et ailleurs à travers le North Side.

Afro-Américains

Les premiers immigrants Afro-Américains (ou noirs) sont arrivés à Chicago dès la fin du XIXe siècle lors de la Grande migration pour fuir la ségrégation raciale de certains États du Sud des États-Unis et trouver du travail avec des salaires mieux rémunérés dans les usines et les abattoirs de la ville. Ils s'installèrent principalement dans les quartiers pauvres de South Side et de West Side, et dans une moindre mesure dans le quartier de Bronzeville qui s'est rapidement étendu jusqu'à abriter la plus grande communauté noire urbaine des États-Unis (aujourd'hui dépassée par les différents quartiers à forte population noire de New York, comme Harlem et le Bronx). En 1920, la population noire atteignait les 100 000 habitants à Chicago. C'est alors que les premières tensions raciales significatives sont apparues avec notamment les émeutes de 1919 qui firent des dizaines de morts.

C'est dans ce contexte difficile aggravé par la prohibition et la guerre au sein du crime organisé de Chicago qui faisait rage entre la mafia italienne et la mafia irlandaise pour le contrôle de la ville que le blues et le jazz se sont développés. C'est à la fin des années 1920 qu'émerge le premier courant blues de Chicago baptisé « Bluebird Sound » du nom du label Bluebird de Lester Melrose. Le blues des artistes chicagoans est assez sophistiqué, traduisant bien l'aspiration d'intégration et d'élévation sociale des premiers émigrants noirs.

Dans les années 1950 et 1960, une nouvelle vague d'immigrants noirs arrive à Chicago en provenance des États ruraux du Sud du pays, essentiellement du Mississippi et de l'Arkansas. Ces nouveaux arrivants s'installent dans le South Side, occupé jusqu'alors par les blancs (essentiellement des Irlandais et des Italiens, mais aussi des Tchèques et des Russes). Ces derniers, issus de la classe moyenne, abandonnent en partie leurs maisons au profit d'autres quartiers de la ville ou des banlieues avoisinantes. Certains quartiers de South Side deviennent par la suite des ghettos peuplés exclusivement par des noirs.

Asio-Américains

L'artère commerçante de Wentworth Avenue, dans le quartier de Chinatown.

Les premiers immigrants chinois sont arrivés à Chicago à la fin des années 1860 : il s'agissait principalement d'anciens ouvriers et mineurs qui arrivèrent de l'Ouest américain à la suite de l'achèvement du premier chemin de fer transcontinental. Avec la Révolution communiste en Chine et l'assouplissement des règles de l'immigration aux États-Unis, le plus grand afflux de Chinois survint dans les années 1950 et 1960 lorsque la guerre civile chinoise opposant le Kuomintang (KMT, parti nationaliste) et le Parti communiste chinois (PCC) prit fin en 1949 avec la victoire de Mao Zedong et la proclamation de la République populaire de Chine (RPC). L'amélioration des rapports entre les Chinois et les Américains dans les années 1950 a également contribué à cette poussée de l'immigration. Au cours de ces deux décennies, la population chinoise à Chicago a doublé, passant de 7 000 à 14 000 personnes.

Dans les années 1970, le quartier chinois de Chicago (connu sous le nom de Chinatown et situé dans le secteur d'Armour Square) est devenu le troisième du pays en importance derrière ceux de New York et de San Francisco. Bien qu'au fil des années la population chinoise se soit en partie déplacée dans les secteurs de North Side, le quartier accueille toujours des immigrés en provenance de Corée, de Taïwan et de République populaire de Chine. Selon le recensement de 2010, la population chinoise vivant dans ce quartier était d'environ 16 325 habitants. D'après le Chicago Primary Metropolitan Statistical Areas, 68 021 personnes d'ascendance chinoise vivent dans l'agglomération[19]. Le quartier chinois de Chicago est comme dans beaucoup de villes américaines, très caractéristique, avec son hôtel de ville chinois, son temple chinois, son musée, sa chambre de commerce et son parc : le Ping Tom Memorial Park. nommé en l'honneur de l'entrepreneur Ping Tom.

Il existe aussi une communauté vietnamienne située dans le quartier de Little Vietnam, dans le secteur d'Uptown. Ce quartier est surtout peuplé de résidents qui ont la nationalité cambodgienne et vietnamienne. Il abrite également des Laotiens et des Thaïlandais. Cependant bon nombre d'entre eux étaient originaires de minorités ethniques chinoises et, pour cette raison sont devenus des réfugiés de la guerre du Viêt Nam durant la période 1960 jusqu'au milieu des années 1970.

Autres groupes

L'aire métropolitaine de Chicago est devenue également un centre urbain important pour les Américains d'origine indienne et les Américains originaires d'Asie du sud. Chicago a la plus grande population américaine d'Asie du sud dans le pays, après New York et San Francisco. La Devon Avenue dans le nord de Chicago en est un exemple, car il est l'un des plus grands quartiers asiatiques d'Amérique du Nord dont les habitants sont originaires d'Asie du sud. Elle a aussi la deuxième plus grande population mexico-américaine aux États-Unis derrière Los Angeles. La ville possède également une petite communauté assyrienne. Il y a environ 185 000 Arabes vivant à Chicago, dont la plupart se trouve dans les parties suburbaines du comté de Cook dans la banlieue de Chicago. Il y a environ 75 000 Arabes installés dans les cinq comtés limitrophes du comté de Cook.

Composition des ménages

Évolution de la population de Chicago (1840-2000).
Démographie de Chicago
Recensement de 2000ChicagoIllinoisÉtats-Unis
Population totale2,896,01612,419,293281,421,906
Pourcentage de changement, 1990 à 2000+4,0 %+8,6 %+13,1 %
Densité de population12,750.3/mi²223.4mi²79.6/mi²
Revenu domestique médian (1999)38,625 $46,590 $41,994 $
Revenu par habitant (1999)20,175 $23,104 $21,587 $
La licence ou plus haut25,5 %26,1 %24,4 %
Nés à l'étranger21,7 %12,3 %11,1 %
Blancs41,97 %73,5 %75,1 %
Noirs36,77 %15,1 %12,3 %
Hispaniques/Latinos26,02 %12,3 %12,5 %
Asiatiques4,35 %3,4 %3,6 %

Il y a 1 061 928 ménages dans la ville de Chicago : 28,9 % ont un ou plusieurs enfants vivants avec eux, 35,1 % sont des ménages mariés, 18,9 % sont des femmes veuves ou divorcées avec un ou plusieurs enfants, et 40,4 % ne sont pas des familles. De tous les ménages, 32,6 % se composent de plusieurs personnes et 8,7 % ne comptaient qu'une seule personne de 65 ans ou plus. En 2000, la taille moyenne d'un ménage résidant à Chicago était de 2.67 et la taille moyenne d'une famille était de 3.50.

De toute la population de la ville, 26,2 % avaient moins de 18 ans, 11,2 % avaient entre 18 et 24 ans, 33,4 % entre 25 et 44 ans, 18,9 % entre 45 et 64 ans, et 10,3 % 65 ans et plus. L'âge moyen était de 32 ans. Pour environ 100 femmes, il y avait 94 hommes. Pour 100 femmes de 18 ans et plus, il y avait 91 hommes.

Le revenu moyen pour un ménage dans la ville était de 38,625 dollars, et le revenu moyen pour une famille était de 42 724 dollars. Les hommes ont un revenu médian de 35 907 dollars contre 30,536 dollars pour les femmes. Le revenu moyen par habitant dans la ville était de 20,175 dollars. En 2000, 19,6 % de la population vivait au-dessous du seuil de pauvreté dont 16,6 % était des familles. De toute la population, 28,1 % des moins de 18 ans et 15,5 % des plus de 65 ans vivaient au-dessous du seuil de pauvreté.

Selon le bureau du recensement des États-Unis, 2 746 388 personnes vivaient à l'intérieur des limites de la ville de Chicago en 2020, alors que la population dans les banlieues continue à se développer, avec des évaluations à 9 618 502 combinant la ville et sa région métropolitaine (Chicagoland).

Communauté LGBT

La marche des fiertés, dans le quartier de Boystown (en 2006), attire des milliers de personnes de tout le Midwest.

En 2015, selon une étude de l'institut de sondage Gallup, 3,8 % de la population de la ville s'identifient comme appartenant à la communauté LGBT : lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres (3,6 % au niveau national)[20].

À Chicago, le quartier de Boystown est l'épicentre de la communauté LGBT[21]. Dans ce quartier de North Side, des piliers Art Déco aux couleurs de l'arc-en-ciel jalonnent les rues, et plusieurs boutiques destinées à cette communauté y sont établies montrant ainsi que Chicago abrite une importante communauté LGBT qui est officiellement reconnue comme étant l'une des plus importantes des États-Unis après celles de New York et de San Francisco[21]. Comme dans plusieurs villes importantes du continent américain (Mexico, São Paulo, Rio de Janeiro, Los Angeles), Chicago accueille chaque année la marche des fiertés (Gay Pride) qui se déroule dans le quartier de Boystown et attire des milliers de personnes arrivant de toute la région du Midwest, parfois même de tout le pays.

À la fin des années 1970, Chicago voit s'ériger le premier quartier destiné à la communauté gay aux États-Unis[22]. Situé dans le secteur de Lakeview, le quartier prend de l'importance dans les années 1980 et adopte le nom de « Boystown ». Il devient le bastion de la culture gay pour les homosexuels de toute l'agglomération de Chicago et de la région du Midwest[23],[24]. Le quartier est situé à proximité du lac Michigan entre North Belmont, North Addison, West Halsted et Broadway. Non loin se trouve le quartier lesbien d'Andersonville dans le secteur d'Edgewater. Outre le fait de regrouper la plus grande concentration de suisses des États-Unis, Andersonville est également l'un des foyers de la communauté homosexuelle de Chicago. Ce quartier fut construit dans les années 1850 par les immigrés suédois qui finissent par se dispercer dans les quartiers limitrophes avec le temps. C'est une organisation de lesbiennes regroupées autour de la librairie féministe Women & Children First qui redonnent vie au quartier à la fin des années 1980.

Langues

Comme dans le reste des États-Unis, l’anglais est la langue officielle à Chicago malgré la présence d’une multitude de communautés ethniques différentes situées sur son territoire. Environ 35 % des Chicagoans parlent, à la maison, une langue autre que l’anglais[25]. Selon l'American Community Survey pour la période 2010-2014, 64,11 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 24,5 % déclare parler l'espagnol, 2,04 % le polonais, 1,65 % une langue chinoise, 0,83 % le tagalog, 0,53 % l'arabe et 6,34 % une autre langue[26]. Le polonais est fortement parlé dans l’Illinois. Le nombre de locuteurs polonais et/ou d'américains d’origine polonaise est estimé à 11 millions dont plus de 185 000 vivant en région de Chicago.

Le tableau ci-dessous concerne les principales langues parlées par les habitants de la ville de Chicago (à partir de l'âge de 5 ans).

Pourcentage des langues parlées à Chicago (2010)[27]
Langues Nb. de personnes %
Anglais
1 726 90564,49 %
Bilingue
950 72035,51 %
Espagnol
625 24023,35 %
Polonais
86 3103,22 %
Chinois
23 0800,86 %
Français
13 0500,49 %
Allemand
11 6800,44 %
Russe
11 5900,43 %
Italien
11 5800,43 %
Coréen
10 4300,39 %
Grec
10 3550,39 %

Religion

Le christianisme est la religion dominante de la population de la ville (environ 54,14 % des Chicagoans[28]). Il est représenté à travers ses différentes confessions, comprenant ainsi les catholiques, les protestants, les orthodoxes, les anglicans et les chrétiens orientaux (Églises des trois conciles). L'immigration en provenance de pays d'ancienne chrétienté comme de l'Irlande, de l'Italie, du Mexique, de l'Allemagne, de la Pologne, de Cuba, de la Russie, de la Lituanie ou encore de l'Espagne grossit encore les rangs de ses fidèles. La francophonie est un signe tangible de la présence historique française dans la région, Chicago se compose aussi d'une communauté catholique Francophone[29]. D'autres religions sont représentées à Chicago, comme le judaïsme, l'hindouisme, le bouddhisme, l'islam, le sikhisme et le bahaïsme. En raison de cette diversité, Chicago a une architecturale religieuse variée.

59,87 % des personnes vivant à Chicago sont religieuses[28], ce qui signifie qu'elles s'affilient à une religion. 54,14 % d'entre elles sont chrétiennes, 38,67 % sont catholiques[28] ; 0,32 % sont mormons[28] ; 5,06 % sont d'autres chrétiens[28] ; 1,11 % de la population de Chicago sont Juifs[28] ; 3,89 % sont affiliés à l'Islam[28].

Pourcentage de personnes affiliées à une religion : 59,87 %.

Notes et références

  1. (en) « Annual Estimates of the Resident Population for Incorporated Places of 50,000 or More, Ranked by July 1, 2019 Population: April 1, 2010 to July 1, 2019 (SUB-IP-EST2019-ANNRNK) », sur census.gov (consulté le )
  2. (en) « U.S. Census Bureau QuickFacts : Chicago city, Illinois », sur Census Bureau QuickFacts (consulté le ).
  3. (en) « Regional Census Data », Chicago Metropolitan Agency for Planning (consulté le )
  4. (en) « What Were the Largest Cities Throughout History? », sur ThoughtCo (consulté le )
  5. (en) « Chicago Growth 1850-1990: Maps by Dennis McClendon », sur tigger.uic.edu, University Illinois Chicago (consulté le )
  6. « Consulat général de France à Chicago »
  7. (en) « Chicago, IL Population - Census 2010 and 2000 », sur censusviewer.com (consulté le )
  8. (en) « Population of Illinois - Census 2010 and 2000 », sur censusviewer.com (consulté le )
  9. (en) « Chicago (city), Illinois », sur quickfacts.census.gov
  10. (en) « Race and Hispanic Origin for Selected Cities and Other Places: Earliest Census to 1990 », sur census.gov, Bureau du recensement des États-Unis
  11. Alternative Guide to Chicago, Humboldt Park, Office of Multicultural Student Affairs à l'Université de Chicago.
  12. http://www.pbs.org/pov/pov2003/thesixthsection/special_mexican.html Mexican Hometown Associations, Xochitl Bada, PBS
  13. Race and Ethnicity in Chicago, Illinois
  14. Germans
  15. March 1995 issue of the Newsletter of the American Historical Society of Germans from Russia "German Russians in Chicagoland"
  16. America the diverse - Chicago's Polish neighborhoods (5/15/2005) USA Weekend Magazine.
  17. America the diverse - Chicago’s Polish neighborhoods (5/15/2005)USA Weekend Magazine
  18. "Italians", Encyclopedia of Chicago.
  19. Recensement 2000, Chicago Primary Metropolitan Statistical Areas
  20. (en) David Leonhardt et Claire Cain Miller, « The Metro Areas With the Largest, and Smallest, Gay Populations », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  21. ChooseChicago : LGBT à Chicago
  22. (en) Ann Durkin Keating, Chicago Neighborhoods and Suburbs : A Historical Guide, University of Chicago Press, , 329 p. (ISBN 978-0-226-42883-3, lire en ligne)
  23. (en) Sam Weller, Secret Chicago : The Unique Guidebook to Chicago's Hidden Sites, Sounds & Tastes, ECW Press, , 275 p. (ISBN 978-1-55022-493-1, lire en ligne)
  24. (en) Karla Zimmerman, Lisa Dunford et Nate Cavalieri, Chicago : City Guide, Lonely Planet, , 280 p. (ISBN 978-1-74104-767-7, lire en ligne)
  25. GEO Voyages : découvrir Chicago
  26. (en) « American FactFinder », sur factfinder.census.gov.
  27. MLA Language Map Data Cente
  28. Religion in Chicago, Illinois
  29. http://www.ccf-chicago.org/

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail de la démographie
  • Portail de Chicago
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.