Brice Couturier

Brice Couturier est un journaliste, producteur de radio et essayiste français

Ne doit pas être confondu avec Brice Teinturier.

Pour les articles homonymes, voir Couturier.

Biographie

Brice Couturier passe une partie de son adolescence au Liban[1].

Il a participé, sous le pseudonyme de Bruce Taylor[2], au groupe Jalons[3]. Dans les années 1980, il est membre de la rédaction des revues Autrement et anime plusieurs émissions sur Radio Nova[réf. nécessaire]. En particulier, il y présente une émission quotidienne de 1982 à 1984, Salon-bar des premières.

Il entre à France Culture en 1985, y présentant deux émissions par semaine, Modernités et Cosmopolites, en alternance avec Laure Adler. Il quitte une première fois cette station en 1990.

Cofondateur du magazine Globe, il en a été brièvement rédacteur en chef. Dans les années 1990, il est rédacteur en chef du magazine Lui de 1990 à 1992.

Il devient mid-career fellow du Saint Antony's College de l'université d'Oxford en 1992-93 et Senior associate fellow du même établissement en 1996-98.

Brice Couturier vit quelque temps en Pologne (pays auquel il est lié par sa famille), où il est enseignant à l'ENA polonaise (KSAP)[4],[5].

Il est ensuite chef du service « Idées » de L'Événement du jeudi de 1998 à 2000.

Au début des années 2000, il est rédacteur en chef adjoint du mensuel Le Monde des débats (en 2001) et critique musical de Marianne.

Il a été professeur associé au centre Hannah Arendt de géopolitique européenne à l'université de Marne-la-Vallée de 2002 à 2008.[réf. nécessaire]

Sur France Culture en 2002 et 2003, il anime une émission de débats, Contre-Expertise[6].

À partir de janvier 2002, il anime sur France Culture, une émission hebdomadaire consacrée à l'Europe, Cause Commune, puis de décembre 2006 à juillet 2011, il est le producteur de l'émission de France Culture Du grain à moudre, avec Julie Clarini jusqu'en 2010, puis aux côtés de Louise Tourret de janvier à juillet 2011. De septembre 2011 à juin 2016, il est éditorialiste et co-animateur dans Les Matins de France Culture[1].

Brice Couturier appartient au comité de rédaction de la revue Le Meilleur des mondes depuis sa création.

Il a été l'auteur d'articles dans les revues Communisme et Esprit. Il contribue aujourd'hui régulièrement aux magazines Le Point et Causeur.

Depuis , il présente du lundi au vendredi, sur France Culture, Le Tour du monde des idées : « À l’affût des nouvelles parutions sur les 5 continents, livres, revues, articles, imprimés ou numériques, Brice Couturier lit pour vous, avec l’appétit qui le caractérise, tout ce qui lui passe par la main et vous en propose la synthèse[7] »

En décembre 2017, il publie Macron, un président philosophe aux éditions de L'Observatoire.

Prises de position

Il appartient au mouvement maoïste dans sa jeunesse[8].

Il adhère ensuite au Parti socialiste. De 1981 à 1986, il est assistant parlementaire du Groupe socialiste du Sénat pour la commission des Affaires étrangères et de la Défense[9]. Longtemps militant rocardien et permanent au Parti socialiste, il crée en 1985 Le Rouleau de printemps, qui se présente comme « le club des jeunes libéraux de gauche ». Il fait partie de La Gauche moderne lors de sa fondation en 2007 par Jean-Marie Bockel[10].

Brice Couturier se réclame d'un libéralisme de gauche et dénonce à de nombreuses reprises l'« islamo-gauchisme ». Il s'est opposé ces dernières années au « parti des médias », qu'il accuse d'être trop marqué par les idées de la gauche radicale[1].

Brice Couturier décrit à quel point les attentats du 13 novembre 2015 et celui contre Charlie Hebdo, symbole de l'esprit de sa génération, ont été un choc pour lui, ayant paradoxalement eu pour conséquence de lui avoir « rendu la France », selon le mot de Louis Aragon devenu patriote lors de l'Occupation[1]. Sa « Lettre ouverte aux djihadistes qui nous ont déclaré la guerre », lue au micro des Matins de France Culture du 13 novembre 2015, a été reprise intégralement par un manuel scolaire[réf. nécessaire][Lequel ?].

En janvier 2016, à l'occasion du colloque du comité Orwell, il déplore notamment que les « commentateurs autorisés » passent leur temps à « noyer le poisson », par exemple avec « le coup du loup solitaire qui est destiné à masquer le fait que nous avons dans notre pays une cinquième colonne islamiste »[11]. Martin Coutellier, sur le site d'analyse des médias Acrimed, note que cette critique de Couturier est « émise sans aucun exemple à l’appui, et au mépris des innombrables contre-exemples de dénonciation » menés dans certains médias, dont Acrimed[12].

Il déclare que face à l'islamisme et d'une manière globale « les journalistes ne savent rien, ce sont des idéologues fous, ils sont piteux, ils sont miséreux »[13]. Il critique également les universitaires qu'il qualifie de « bien pensants » — « ces idéologues de petit calibre, cooptés par leurs camarades de l'Université » — et qui, selon lui sont « arrogants », « incultes » et « méprisent les faits, les chiffres, la réalité »[1].

L'hebdomadaire Marianne estime en 2020 que Brice Couturier défend « l'action du gouvernement avec une ferveur qui confine au fanatisme. Auteur d'une biographie hagiographique du président (Macron, un président philosophe), Couturier est allé jusqu'à animer des débats pour le compte de LREM lors de la campagne des européennes en 2019. » Il tient des propos virulents à l'égard du mouvement des Gilets jaunes, qu'il présente comme étant d’extrême droite et contrôlé à distance par la Russie : « Poutine est à la manœuvre. Une petite guerre civile en France ferait bien ses affaires ». Il justifie certaines violences policières et appelle à une répression plus dure : « Mais bon sang ! Foutez-les tous en taule ! Rétablissez l'ordre ! [...] Des factieux, des vandales, des fascistes qui croient que le pouvoir se prend dans la rue et non dans les urnes. » Il affirme également que le « Parti des médias » serait « à gauche » et viserait à perturber l'action d'Emmanuel Macron[14].

En 2018 Sébastien Fontenelle, Mona Chollet, Olivier Cyran et Laurence De Cock, dans Les éditocrates 2 dressent de lui un portrait au vitriol[15].

Publications

Comme unique auteur

  • Une scène-jeunesse, éditions Autrement, 1983
  • Réflexions sur la question goy, éd. Lieu commun 1988, coécrit avec Guy Konopnicki (ISBN 978-2867050824)
  • Macron, un président philosophe, éd. de l'Observatoire, 2017 (ISBN 979-10-329-0264-6)
  • 1969, année fatidique, éd. de l'Observatoire, 2019 (ISBN 979-10-329-0387-2)

Contributions

Notes et références

  1. Alexandre Devecchio, « Brice Couturier : le Parti des médias et l'intelligentsia méprisent la réalité », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
  2. Christophe Bourseiller, L'Aventure moderne : roman, Paris, Flammarion, , 252 p. (ISBN 2-08-068560-0), p. 182.
  3. « Prochainement », sur Jalons, (consulté le ).
  4. Voir sur nouvelle-europe.eu.
  5. Entretien avec jssnews.com.
  6. Biographie sur le site de France Culture.
  7. Site de France Culture
  8. Lu, vu, entendu : « Identités éditoriales », acrimed.org, 21 décembre 2009.
  9. Voir sur laregledujeu.org.
  10. « Les malédictions de Brice Couturier - Les mots sont importants (lmsi.net) », sur lmsi.net,
  11. « Colloque du Comité Orwell : les moments forts », Les Orwelliens, (lire en ligne, consulté le )
  12. Martin Coutellier, « Brice Couturier, gardien de la « diversité intellectuelle » à France Culture », Acrimed, (lire en ligne, consulté le )
  13. « Colloque du Comité Orwell : les moments forts », Les Orwelliens, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Centrisme autoritaire : top 10 des "modérés", champions du mépris de classe », sur Marianne,
  15. Sébastien Fontenelle, Mona Chollet, Olivier Cyran, Laurence De Cock, Les éditocrates 2. Le cauchemar continue', avril 2018, éditions La découverte.

Liens externes

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