Mouvement des Gilets jaunes

Le mouvement des Gilets jaunes  du nom des gilets de haute visibilité de couleur jaune portés par les manifestants  est un mouvement de protestation non structuré et sporadique apparu en France en . Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion  principalement sur les médias sociaux  d'appels à manifester contre l'augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Les manifestations ont lieu essentiellement le samedi.

Pour les articles homonymes, voir Gilets jaunes.

Mouvement des Gilets jaunes
Rassemblement à Belfort, le .
Informations
Date Depuis le
(2 ans, 10 mois et 1 jour)
Localisation France
Caractéristiques
Organisateurs Aucun (mouvement sans structuration hiérarchique)
Revendications Changement de politique fiscale, amélioration du niveau de vie des classes populaires et moyennes, référendum d'initiative citoyenne, démission d'Emmanuel Macron, rétablissement de l'impôt sur la fortune
Nombre de participants Environ 3 millions de personnes (Dormagen et Pion)
Pic le  : entre 287 700 (ministère de l'Intérieur) et 1,3 million (France Police – Policiers en colère) de personnes
Types de manifestations Port de gilet de haute visibilité, manifestations non déclarées, manifestations déclarées, blocages d'axes routiers, occupations de ronds-points, opérations péages gratuits
Bilan humain
Morts 11[alpha 1]
Blessés 4 439[alpha 2] (au )
Arrestations 12 107 interpellations
10 718 gardes à vue
3 100 condamnations
400 peines de prison ferme avec mandat de dépôt
()[4],[5]

À partir du , la contestation s'organise autour de blocages illégaux de routes et ronds-points et de manifestations tous les samedis. Ces protestations mobilisent surtout les habitants des zones rurales et périurbaines, mais s’organisent également dans des métropoles, où se produisent plusieurs épisodes violents, notamment sur l’avenue des Champs-Élysées ou à proximité.

Rapidement, les revendications du mouvement s'élargissent, notamment à l'amélioration du niveau de vie des classes populaires et moyennes, la démission du président de la République, Emmanuel Macron, le rétablissement de l'impôt sur la fortune et l'instauration du référendum d'initiative citoyenne. Lors des rassemblements, le plus souvent non déclarés, plusieurs milliers de personnes sont blessées, aussi bien du côté des manifestants que des forces de l'ordre. Des institutions telles que l'ONU et le Conseil de l'Europe, ainsi que des associations comme Amnesty International, critiquent une conduite inadaptée du maintien de l'ordre et s’interrogent sur l'usage d'armes telles que les LBD et les grenades de désencerclement.

Face à l'ampleur de ce mouvement, le gouvernement renonce à la hausse de la TICPE. Emmanuel Macron annonce ensuite des mesures, entérinées par la loi portant mesures d'urgence économiques et sociales, puis lance le grand débat national, à l'issue duquel il annonce notamment une baisse d'impôts pour les classes moyennes et la réindexation des petites retraites. Mais cette réponse ne met pas fin au mouvement : des manifestations en régions et à Paris se poursuivent sous différentes formes le samedi.

Le mouvement s'arrête durant le premier confinement de 2020, consécutif au début de la pandémie de Covid-19, et ne reprend que sporadiquement par la suite.

Contexte

Ce mouvement social trouve ses racines dans une remise en cause de la politique fiscale, un sentiment de déclassement d'une partie de la population et de délaissement d'une partie des territoires situés à l'écart des grandes métropoles — la « France périphérique » théorisée par le géographe Christophe Guilluy — et une défiance grandissante à l'égard du fonctionnement des institutions françaises.

Ce mouvement s'inscrit dans une vague de mouvements sociaux à l'échelle mondiale qui commence à la fin de 2018 et qui continue en 2020, en réaction à « des régimes politiques vieillissants et à la montée des inégalités » selon Les Décodeurs du Monde[6]. Les manifestations en Équateur et en Iran ont en particulier le même déclencheur que le mouvement des Gilets jaunes, à savoir une hausse du prix des carburants[6],[7].

Niveau de vie, prix des carburants et fiscalité

Depuis 1990, l'évolution des prix à la pompe en France a fortement augmenté, de façon non linéaire, principalement en raison du cours du pétrole[8]. Selon le journal Les Échos, « la courbe de l'évolution des prix depuis 1990, date du début de la commercialisation du sans-plomb, montre une nette progression des prix à la pompe : ceux du gazole ont grimpé de près de 300 % et ceux de l'essence de 200 % », soit « une hausse bien supérieure à l'inflation enregistrée par l'Insee sur la même période, qui est d'environ 40 % »[8]. Depuis 1990, le montant des taxes a augmenté pour tous les carburants, jusqu'à 52 centimes de plus pour le diesel ; cependant, la part des taxes dans le prix du diesel a baissé de 1,8 point depuis 1990[8].

Au cours des années 2010, le prix du pétrole brut connaît des années difficiles (2010-2014), bénéficie d'une accalmie avant de repartir à la hausse à la fin de la décennie, dans un contexte tendu par la situation géopolitique au Venezuela, en Libye ou encore en Iran, sous la coupe de nouvelles sanctions américaines[9]. Si ces tendances constituent la principale cause de la flambée des prix à la pompe, « le phénomène est accru par la hausse continue des taxes sur le carburant » selon France Info[9].

Si le mouvement éclate en en dénonçant la flambée des prix du carburant, les premières manifestations coïncident avec une nouvelle chute du cours du pétrole[10]. Radio France internationale relève alors que « les références européenne et américaine de l'or noir ont perdu un tiers de leur valeur en moins de deux mois, pour atterrir à leur plus bas depuis octobre 2017 »[10]. Selon Les Échos, « les prix affichés à la pompe ont continué à baisser ces derniers jours, le gazole retrouvant [...] son niveau d'il y a trois mois et l'essence celui d'il y a huit mois »[8]. L'augmentation de la taxe carbone est prévue dès sa mise en place mais le gouvernement d'Édouard Philippe décide d'avancer son entrée en vigueur[11].

Cette hausse importante des prix des hydrocarbures est d'autant plus sensible que l'étalement urbain, qui se développe à partir des années 1970, fait de l'automobile un mode de transport quasi-incontournable pour les personnes habitant en zone périurbaine[12]. Mais ce sont les ruraux qui vont manifester le plus fortement leur mécontentement, la voiture étant un objet indispensable pour se rendre sur son lieu de travail et avoir une vie sociale dans des territoires où les classes populaires  hommes ouvriers et femmes précarisées, souvent à temps partiel  sont sur-représentées[13]. Selon les universitaires Zakaria Bendali et Aldo Rubert, « bien que la place de la voiture dans le déclenchement du mouvement doive être relativisée, puisque les dépenses qui y sont liées sont stables depuis les années 1980 contrairement par exemple à celles liées au logement, elle est devenue « le symbole politique » qui a rassemblé et permis la prise de parole publique »[14].

Alors qu'en 2017, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, n'avait pas eu de difficultés à faire voter les hausses de la fiscalité énergétique, le débat parlementaire est beaucoup plus vif en 2018, La Tribune indiquant que « l'incompréhension d'une partie des citoyens provoque une véritable fronde qui se cristallise sur le prix des carburants »[15]. Mais le gouvernement ignore les avertissements de la Commission nationale du débat public, consécutifs au débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie, sur l'acceptabilité de la hausse de la taxe carbone, qu’elle juge pénalisante pour « les plus dépendants et les plus captifs aux énergies fossiles » en l'absence de refonte de la fiscalité générale[16].

D'autres médias soulignent que le « ras-le-bol fiscal » est plus global que la simple question du prix des carburants[17],[18],[19]. Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, « le mouvement des Gilets jaunes est la cristallisation d'un mécontentement massif des Français sur le pouvoir d'achat, dont le révélateur est le carburant »[20]. Olivier Passet, directeur de la recherche de Xerfi, évoque une « baisse du consentement à payer l'impôt », « qui renvoie nécessairement à l'idée que les Français ont le sentiment de ne pas en avoir pour leur argent », et considère que « la crise de l'impôt serait donc indirectement une crise de l'affectation de l'impôt donc de la dépense »[19]. Le poids des prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations) a crû de manière quasi continue depuis la crise de 2008 pour passer de 41 % du PIB en 2009 à plus de 45 % en 2017. Cette hausse est principalement ressentie par les classes moyennes[19]. Selon le cabinet EY, le gouvernement a mis en place huit impôts et taxes supplémentaires entre le début de la présidence d’Emmanuel Macron et la fin de l’année 2018[17]. Le Monde met en lumière la stagnation du niveau de vie depuis dix ans et la croissance des inégalités depuis vingt ans, relevant « trop de taxes, des prélèvements injustes ou mal répartis, [une] fiscalité mise en accusation »[21].

De façon plus ponctuelle, la forte médiatisation de l’arrestation du chef d'entreprise Carlos Ghosn pour raisons fiscales au Japon, au tout du début du mouvement, a pu renforcer un sentiment d’iniquité[22],[23].

Sentiment de délaissement de certains territoires

Nombre de demandeurs d'emploi en France entre 2007 et 2017 selon Pôle emploi.

Une enquête publiée en par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie met en avant un sentiment d'abandon par les pouvoirs publics de certaines franges de la population. Trois personnes sur dix estiment vivre dans un territoire délaissé, un sentiment d’abandon qui est à la fois géographique et social. Les problèmes liés à l'emploi, aux transports et à l'accès aux soins sont centraux. Cette perception est plus forte dans les territoires situés en dehors des grandes aires urbaines[24],[25],[26].

Les universitaires Zakaria Bendali et Aldo Rubert relèvent que selon le géographe Aurélien Delpirou, « le discours sur l’existence d’une France « à deux vitesses » résultant de politiques publiques privilégiant les métropoles (voire les banlieues) au détriment du « désert français » a provoqué des politiques publiques dichotomiques focalisées tantôt sur les centres urbains (pôles de compétitivité et rénovation urbaine) et tantôt sur les espaces ruraux, en négligeant ce qui se trouve entre les deux, c’est-à-dire précisément ces villes petites et moyennes et ces marges péri-urbaines où le mouvement a été le plus visible. Le géographe rappelle que la « relégation » de ces territoires entraînée par l’étalement urbain a longtemps fait l’objet de politiques publiques conscientes et assumées, à travers la « décentralisation de l’urbanisme » et « la multiplication des dispositifs d’accès à la propriété privée ». C’est là que se trouve la plus haute proportion de primo-accédants à la propriété, avec des niveaux d’endettement plus élevés qu’ailleurs détenus par des classes moyennes et populaires qui ont consenti à la relégation spatiale au nom du modèle pavillonnaire. Comme le soulignent Michel Lussault et Philippe Genestier, une partie de ces ménages à faibles revenus qui voulaient fuir le logement social et accéder à la propriété se sentent maintenant floués par le retrait des services publics »[14].

Pour expliquer le mouvement, l'universitaire et vice-président de l’Association de géographes français Samuel Depraz met en avant « la disparition de 60 % des sites militaires d’ici à 2020, surtout dans le Grand Est, de 30 % des tribunaux d’instance entre 2007 et 2010 dans toutes les petites villes, et de 15 % des maternités en sept ans, surtout dans les régions rurales »[27].

La fronde contre la limitation de vitesse sur les routes secondaires à 80 km/h  mesure absente du programme présidentiel d'Emmanuel Macron, annoncée au début de l'année 2018 sans concertation avec les collectivités territoriales  est analysée par certains comme un précurseur du mouvement des Gilets jaunes après le démarrage de celui-ci ; en 2018, en six mois, elle fait l'objet d'environ 400 manifestations[28],[29],[30].

Défiance vis-à-vis de la classe politique et des corps intermédiaires

À partir de la fin des années 2000, le taux d'abstention aux élections augmente de façon continue pour atteindre des niveaux records sous la Ve République[31],[32]. L'étude annuelle OpinionWay-CEVIPOF publiée pendant le mouvement des Gilets jaunes fait état d'un niveau de défiance historique des Français vis-à-vis des acteurs politiques, des institutions politiques, des syndicats et des médias[33],[34]. Le président de la République, Emmanuel Macron, élu en 2017, perd rapidement en popularité. Ses déclarations et les mesures économiques qu'il fait prendre le font paraître éloigné de la plupart des Français (notamment ceux qui habitent en zones rurales)[35],[36]. De leur côté, les syndicats professionnels connaissent une érosion continue de leurs adhérents[37],[38]. C'est ainsi que, fin 2018, certains Gilets jaunes ont la volonté de « renverser les élites », qu’elles soient politiques ou syndicales[39],[40],[41]. Christian Le Bart note que « la figure du professionnel est particulièrement visée » de même que la « sociabilité institutionnelle », tandis que la « spontanéité » est valorisée[42].

Certains analystes considèrent que le mouvement se situe dans le prolongement de la « disruption » opérée par Emmanuel Macron dans le champ politique français[43],[44]. Gérard Noiriel affirme : « Ce sont deux illustrations du nouvel âge de la démocratie dans lequel nous sommes entrés, et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public ». De même que les électeurs se prononcent en fonction de l'offre politique du moment — et de moins en moins par fidélité à un parti politique —, de même les mouvements sociaux éclatent aujourd'hui en fonction d'une conjoncture et d'une actualité précises »[45]. À propos de La République en marche et des Gilets jaunes, Rémi Lefebvre écrit : « [Ils sont] le produit tout autant que les ferments d’une dynamique de désintermédiation de la politique qui n’est pas propre à la France, mais ronge l’ensemble des démocraties occidentales. Ils portent les intérêts de groupes sociaux qui ne se sentaient plus représentés, invisibilisés ou déniés. Les médiations traditionnelles sont court-circuitées par des organisations ou des mouvements qui surgissent et les déstabilisent en utilisant les réseaux sociaux, les plateformes et des formes à la fois horizontales et verticales de mobilisation. Ils traduisent ainsi chacun à leur manière la décomposition des organisations politiques et l’affaiblissement de leur ancrage social »[46].

Déroulement

Gilets jaunes à Belfort le .

Le gilet de haute visibilité, dit « gilet jaune », est utilisé comme symbole et signe de ralliement ; porté par les manifestants, il est également placé par des soutiens du mouvement au-dessus du tableau de bord ou sur la plage arrière de leur véhicule[47],[48]. Faisant suite à des appels d’anonymes sur les réseaux sociaux, le mouvement se traduit par des blocages d'axes routiers et des manifestations chaque samedi  dénommées « actes » , qui sont plusieurs fois violentes, notamment à Paris. La durée de cette contestation est un phénomène unique sous la Ve République.

Organisation du mouvement

À la différence des manifestations traditionnelles, coordonnées par des organisations syndicales, le mouvement des Gilets jaunes est lancé et se développe initialement uniquement via le web, au travers de médias sociaux (Facebook, Twitter, YouTube) ou de plateformes dédiées. Les principaux syndicats français, bousculés par ce mouvement, ne le soutiennent pas lors de son démarrage[49],[50].

Le mouvement n'est pas structuré à l'image d'un mouvement politique, syndical ou d'une association. Les groupes Facebook et leurs administrateurs constituent des médias où ils sont en confiance[alpha 3],[53]. Selon l'analyse des Décodeurs, l'organisation du mouvement sur Facebook s'appuie tout particulièrement sur des groupes départementaux baptisés « Colère », nés entre janvier et notamment en réaction à l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, ainsi que sur la « patriosphère », qui inclut « des groupes Facebook militants comme « Debout la France » ou « Rassemblement national HBM » », et « la nébuleuse des anti-Macron », « le plus souvent à l’extrême droite du spectre politique », tandis que les « communautés de gauche et d'extrême gauche » ont été inactives[54].

Un collectif d'économistes de l'École polytechnique recense, à la mi- (moment qui correspond à la fin de l'expansion du mouvement), plus de 1 500 groupes Facebook de plus de cent membres directement associés aux Gilets jaunes (réunissant plus de 4,2 millions de membres), soit un triplement par rapport à la mi-[30]. Les trois quarts de ces groupes font référence à un département ou à un ensemble de communes, regroupant sur ces deux échelles plus de 1,5 million de membres[30]. Le collectif relève que « si, en valeur absolue, la mobilisation en ligne est liée à la densité de population (à l'exception notable de la région parisienne), la proportion d'habitants appartenant à un groupe Facebook est particulièrement élevée dans les territoires périphériques : façade atlantique, arc méditerranéen, Nord et Alsace. Certains départements peu denses sont en fait très mobilisés si l'on rapporte la mesure au nombre d'habitants, à l'instar du Lot, de la Charente ou des Hautes-Alpes »[30]. Selon le collectif, « la rapidité de ce processus témoigne de la convergence des contestations sur Facebook et de l'efficacité de ce réseau social pour diffuser et coordonner un mouvement social de grande ampleur. Si des manifestations massives avaient déjà été lancées et catalysées par des réseaux sociaux dans le monde, à commencer par les « printemps arabes » de 2011, une mobilisation d'une telle ampleur est inédite en France »[30].

Les Décodeurs recensent, eux, plus de 250 groupes Facebook liés aux Gilets jaunes, dont 204 sont toujours actifs et ouverts au public le [55]. Ceux-ci réunissent de quelques centaines de membres à 1,8 million pour le Compteur officiel de Gilets jaunes[55]. Il est recensé environ 138 000 membres dans 203 groupes le , à une semaine du premier samedi de mobilisation ; deux semaines plus tard, après l’« acte II » du mouvement, ils sont plus du triple ; un 204e groupe, le Compteur officiel de Gilets jaunes, est ensuite créé le , atteignant rapidement à lui seul 1,7 million de membres dès le [55]. Le Compteur officiel et deux autres groupes nationaux, le groupe Gilet jaune et le groupe Fly Rider infos blocage créé par Maxime Nicolle, accaparent dès la fin novembre une part prépondérante de l'activité en ligne[55]. Adrien Sénécat des Décodeurs indique en que « depuis, cette dynamique s’est arrêtée, ou presque, ne réunissant que 10 % de nouveaux membres en six semaines »[55].

Au début du mouvement, Éric Drouet et Maxime Nicolle, administrateurs de groupes Facebook du mouvement, disaient chercher à renouveler la façon de gérer un mouvement social. Par ce nouveau média, ils voulaient instituer ce que Libération nomme une « démocratie de l'audience », d'autant que Facebook survalorise par ses algorithmes le contenu des groupes au détriment des contenus postés par des pages et donc par les médias traditionnels. Dans cet esprit, Éric Drouet avait voulu que la rencontre entre lui-même, Priscillia Ludosky et le ministre de l'Écologie, François de Rugy, soit filmée dans un souci de transparence[56].

Plusieurs manifestants sont désignés comme porte-paroles par des Gilets jaunes ou sont mis en avant par les médias. Au début du mouvement, les principales personnalités médiatisées sont Éric Drouet, qui a lancé sur Facebook l'appel au rassemblement du , Priscillia Ludosky, à l'origine de la pétition en ligne de appelant à la baisse des prix du carburant[57], Jacline Mouraud, dont la vidéo à l'adresse d’Emmanuel Macron est devenue virale[58],[59]. Ils sont en général issus d'horizons différents et dans des situations professionnelles diverses. Mais l'historien Gérard Noiriel souligne que « le combat des Gilets jaunes a été lancé par des gens qui appartenaient plutôt à la petite bourgeoisie indépendante » mais « aucun salarié d'usine », citant Éric Drouet, Priscillia Ludosky, Maxime Nicolle, Fabrice Schlegel, Jacline Mouraud[60], Benjamin Cauchy[61],[60] et Christophe Chalençon[60]. En 2020, Jérôme Fourquet de l'IFOP et Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès, estiment quant à eux que les figures symboliques telles que Maxime Nicolle, Ingrid Levavasseur et Éric Drouet sont représentatives des métiers pâtissant d'un faible degré de reconnaissance salariale et symbolique, fortement mobilisés lors de la pandémie de Covid-19[62]. D’autres figures apparaissent dans les médias, comme François Boulo[63], Ingrid Levavasseur[64] ou Jérôme Rodrigues[65].

Le , un groupe de huit personnes issues de différentes régions où le mouvement est actif s'autoproclament « porte-paroles » afin de servir d'interlocuteur avec le gouvernement[66]. De nombreux Gilets jaunes s'inquiètent alors du risque de récupération politique et d’un manque de représentativité de ces « porte-paroles »[67]. Le , les huit représentants sont conviés pour une rencontre avec Édouard Philippe, mais seul un d'entre eux s'entretient avec le Premier ministre à Matignon ; la délégation des porte-paroles est alors considérée comme dissoute[68].

Manifestations

Un Gilet jaune arborant un drapeau français devant le massif du Vercors lors d'une manifestation, le 18 janvier 2020.

Actions

Les protestations s'organisent autour de blocages d’axes routiers et de ronds-points, notamment en régions  près de 800 points de blocage ont été identifiés sur le territoire métropolitain, dont un bon nombre ont été occupés pendant plusieurs mois[30] , et de manifestations nationales organisées chaque samedi, appelées « actes » et numérotés, qui trouvent un plus grand écho médiatique que les autres actions.

Dans Libération, l’universitaire Samuel Depraz explique, à propos du blocage des ronds-points : « Les Gilets jaunes se sont d’abord bloqués eux-mêmes en ralentissant leur propre accès aux centres d’agglomération. Pourtant, le choix de ces lieux n’est pas dû au hasard : cela permet de bloquer assez efficacement les flux économiques des camions de livraison et ralentit la fluidité des échanges routiers entre métropoles, puisqu’on se positionne exactement à la limite des unités urbaines, aux entrées de ville - la carte du 17 novembre montrait cette surreprésentation spatiale. Plus encore, c’est un territoire vécu, pleinement maîtrisé par les manifestantes et manifestants : ce sont les lieux de la « France contrainte », c’est-à-dire de cette population essentiellement périurbaine qui, sans être la plus pauvre de France (on a une voiture, un logement), est la plus pénalisée par les dépenses pré-engagées, c’est-à-dire les factures, le coût de l’essence et autres remboursements d’emprunts[27]. »

Le mouvement commence le (premier « acte »), journée durant laquelle plus de 3 000 sites sont occupés en France selon le ministère de l'Intérieur[69],[70],[71]. La mobilisation se poursuit dans les semaines qui suivent partout en France[72] et se déplace progressivement vers les centres urbains[27].

Nombre de participants

La cabane des Gilets jaunes au rond-point Necker à Saint-Étienne ().

Le comptage des participants est difficile car les parcours lors des rassemblements des samedis ne sont pas connus à l'avance et les manifestants ne font pas tous le même. Il n'est pas possible d'installer des postes de comptage comme dans les manifestations classiques[73].

Chaque samedi, le ministère de l’Intérieur publie des chiffres du nombre de manifestants qu’il révise parfois par la suite. Des élus et organisations syndicales dénoncent régulièrement une sous-évaluation volontaire de ces chiffres par le gouvernement[74]. Ces évaluations et méthodes de comptage de foule ne sont pas non plus reconnues par les Gilets jaunes.

France Police – Policiers en colère, un syndicat policier minoritaire proche de l'extrême droite[75], publie des chiffres qui font état d'un nombre beaucoup plus important de manifestants que ceux du ministère, mais qui sont aussi contestés[76]. À partir de l'acte VII, Le Nombre jaune, un collectif de Gilets jaunes, annonce recenser le nombre de manifestants en recoupant plusieurs sources (presse régionale, vidéos, etc.). Ses chiffres sont selon lui a minima en raison d’un « manque d’informations et de référents locaux »[77]. Le différentiel avec les chiffres du ministère de l’Intérieur est similaire à celui constaté lors des précédentes manifestations en France entre les chiffres donnés par le gouvernement et ceux des syndicats ou d’autres groupes[77].

Certains observateurs soulignent que ce n'est pas le nombre de manifestants, dont le pic observé en est « un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires du passé », qui permet d'expliquer l'importance du mouvement[78],[79]. L'historien Gérard Noiriel estime qu'elle s'explique par « l'articulation entre des milliers d'actions groupusculaires réparties sur tout le territoire et les grands défilés sur les Champs-Élysées »[78]. Selon Aline Leclerc, journaliste au Monde, le caractère exceptionnel du mouvement est lié au fait que « des personnes qui n’avaient jamais manifesté sortent dans la rue, spontanément, sans structure pour les organiser, occupent des lieux pendant des mois, aient recours, pour un certain nombre d’entre eux, à une violence inédite pour se faire entendre »[79].

Une étude sociologique datant de 2019 et utilisant une méthodologie différente porte à environ trois millions de Français le nombre de participants à une action (entre mi-novembre 2018 et juin 2019) : 1,7 million se seraient rendus uniquement sur des ronds-points, un demi-million uniquement aux manifestations et 700 000 aux deux. L'effectif aurait été largement sous-évalué et pourrait être comparé à celui d'un événement tel que Mai 68[80].

Graphique présentant le nombre de manifestants par acte

Légende : A = Acte ; A1 : 24/11/18 ; A2: 1/12/18 ; A3 : 8/12/18 ; A4 : 15/12/18 ; A5 : 22/12/18 ; A6 : 29/12/18 ; A7 : 5/1/19 ; A8 : 12/1/19 ; A9 : 19/1/19 ; A10 : 26/1/19 ; A11 : 2/2/19 ; A12 : 9/2/19 ; A13 : 16/2/19 ; A14 : 23/2/19 ; A15 : 2/3/19 ; A16 : 9/3/19 ; A17 : 16/3/19 ; A18 : 23/3/19 ; A19 : 30/3/19 ; A20 : 6/4/19 ; A21 : 13/4/19 ; A22 : 20/4/19 ; A23 : 27/4/19 ; A24 : 4/5/19 ; A25 : 11/5/19 ; A26 : 18/5/19 ; A27 : 25/5/19 ; A28 : 1/6/19 ; A29 : 8/6/19 ; A30 : 15/6/19 ; A31 : 22/6/19 ; A32 : 29/6/19 ; A33 : 6/7/19

N.B. : Pour l'acte 18 (), le nombre de manifestants recensé par Le Nombre jaune (231 000 personnes)[81] n’est pas mentionné supra en raison de l'impossibilité du collectif d’obtenir certains chiffres locaux distinguant les Gilets jaunes des participants à la marche pour le climat.

Attribuées aux manifestants

Façade d'une banque dans le 17e arrondissement de Paris.

À la suite de violences et affrontements avec les forces de l'ordre, un couvre-feu partiel est en vigueur sur l'île de La Réunion du 20 au [82].

Lors de l'« acte II », sur l'avenue des Champs-Élysées, à Paris, des barricades sont montées puis incendiées, des abribus cassés et des vitrines de commerces brisées[83]. Le samedi suivant, des casseurs vandalisent l'arc de triomphe de l'Étoile[84],[85], tandis qu'une partie de la préfecture du Puy-en-Velay est incendiée[86]. La situation se calme durant l'« acte IV », avec en particulier des Gilets jaunes s'opposant à des casseurs[87],[88]. Lors de l'« acte VIII », la destruction avec un engin de chantier de la porte de la cour de l'hôtel de Rothelin-Charolais conduit à l’évacuation du secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux[89],[90].

Dès le , de façon à éviter la présence de « casseurs » et en l'absence de service d'ordre organisé par les manifestants, des responsables syndicaux de la CGT et de FO proposent aux Gilets jaunes de mettre à leur disposition leur service d'ordre ; en l'absence de coordination du mouvement, ces appels ne reçoivent guère d'écho[91]. À Paris, un service d'ordre est finalement mis en place par les manifestants le suivant[92].

Selon le politologue Thomas Guénolé, les « casseurs » sont de trois ordres : des manifestants pacifiques devenus violents en réaction aux violences policières, des activistes d'ultragauche et d'ultradroite venus dans un but insurrectionnel, et des pillards venus vandaliser des magasins. Il considère que les Gilets jaunes adoptent des méthodes différentes : certains veulent devenir une société civile contre-pouvoir face à Emmanuel Macron, d'autres veulent créer un mouvement politique autogéré qui serait l'équivalent du Mouvement 5 étoiles italien, certains veulent continuer à privilégier l'action de rue dans un rapport de force, tandis que d'autres veulent des grèves et des actions de blocage relevant de la grève générale[93].

Le Fouquet's le .

L’« acte XVIII », le , marque le retour d'importantes violences à Paris, avec notamment l’incendie d'une agence bancaire et de la brasserie le Fouquet's[94]. Au total, des casseurs et un black bloc de plus de 1 500 personnes[95] dégradent 216 commerces[96] (27 d'entre eux sont pillés[97]). Les autorités déplorent 79 incendies, dont cinq de bâtiments[97], et la destruction de la quasi-totalité des kiosques à journaux de l'avenue des Champs-Élysées[98],[99]. Le secrétaire général de l'UNSA Police déclare que les agents des forces de l'ordre étaient « en mesure d'intervenir » pour contrer ces violences, mais qu'ils n’ont pas été « autorisés à le faire »[100]. Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, est alors limogé et remplacé par Didier Lallement[101].

En marge du mouvement, des députés, en particulier ceux de LREM, sont pris à partie, dans des proportions inédites sous la Ve République selon l'historien Christophe Bellon[102]. Selon son confrère Jean Garrigues, il s'agit d'« un phénomène inédit depuis la guerre d'Algérie » et les exactions de l'Organisation armée secrète (OAS)[103]. Une nouvelle vague de violences exercées symboliquement à l'encontre d'élus de LREM se produit après la validation par l'Assemblée nationale de l'accord CETA, ces violences associant des partisans des Gilets jaunes, des agriculteurs, des zadistes et des black blocks[104].

Début , une enquête Ipsos indique que 8 % des Français trouvent justifiées les violences commises par les Gilets jaunes et que 57 % les considèrent comme inacceptables[105]. Les ouvriers et les sympathisants LFI et RN montrent une plus grande compréhension pour ces violences[105].

Les Gilets jaunes utilisant les tactiques violentes du black bloc et de l’ultragauche sont surnommés les « ultra-jaunes » par les forces de l'ordre et les médias[106]. La radio RTL précise : « Dès fin novembre [2018], l'ultra-gauche a considéré qu'elle devait soutenir la dimension insurrectionnelle, selon les policiers. Des manuels du manifestant ont été diffusés. Des militants sont allés sur certains ronds-point pour expliquer les techniques. […] Si ces "ultras-jaunes" sont désormais connus, il devient de plus en plus difficile de les empêcher de manifester, puisqu'ils ont désormais adopté des techniques éprouvées : arrivée plusieurs jours à l'avance à Paris, location d'appartements, dissimulation d'armes comme des cocktails Molotov ou des pointes[107]. »

Attribuées aux agents des forces de l'ordre

Jérôme Rodrigues, une des figures des Gilets jaunes, éborgné début 2019[108].

Les violences intervenant envers des manifestants sont d’un niveau inédit en France, avec « des blessures hors du commun pour des manifestations »[109]. Plusieurs Gilets jaunes perdent ainsi un œil ou une main[110],[111],[112]. La blessure puis la perte de l'œil de Jérôme Rodrigues, un des chefs de file du mouvement, sont particulièrement médiatisées[113], et une enquête est diligentée pour déterminer les circonstances ayant conduit à cette blessure[114].

De nombreux manifestants sont blessés en raison de l'utilisation d'armes proscrites ailleurs en Europe pour ce type d'intervention et considérées par certains fabricants[alpha 4] comme des armes de guerre : lanceurs de balle de défense (Flash-Ball) et grenades de désencerclement (notamment des grenades GLI-F4)[116]. Au , Checknews de Libération dénombre 144 blessés graves parmi les Gilets jaunes et journalistes, 92 l'étant à la suite de tirs de lanceurs de balles de défense[111]. Des médias se font l'écho de tirs tendus avec des lanceurs de lacrymogènes à hauteur d'homme, et le président de Gendxxi reconnaît que des LBD ont été utilisés « de façon un peu déviante, comme une arme d'attaque et non de défense »[117],[118]. Des vidéos montrent des policiers tirant avec des LBD à hauteur de tête[119],[120],[121]. La Gendarmerie mobile justifie l’utilisation de l'explosif GLI-F4 par la volonté de préserver l'intégrité physique des forces de l'ordre[109]. Fin , six organisations, dont la Ligue des droits de l'homme, l'UNEF et le Syndicat de la magistrature, estimant que les LBD doivent être interdits, demandent au Conseil d'État de saisir le Conseil constitutionnel pour faire « cesser ces atteintes graves et répétées aux droits fondamentaux » », mais leur demande est rejetée[122],[115]. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, réclame également que les lanceurs de balle de défense et les grenades explosives soient interdits en raison de la dangerosité qu'ils présenteraient « pour l'intégrité » des manifestants[123],[124].

Dans un rapport publié le , Amnesty International dénonce un « usage excessif de la force » contre des manifestants pacifiques, des fouilles et arrestations abusives (notamment sur des street medics), ainsi que les conditions « inhumain[es] » de l'interpellation le à Mantes-la-Jolie de 148 lycéens, agenouillés et menottés pendant plusieurs heures[125],[126],[127],[128]. L'ONU et le Parlement européen évoquent également un usage excessif de la force[129],[130]. En septembre 2020, Amnesty International publie une enquête selon laquelle la France a instrumentalisé des lois pour arrêter arbitrairement et poursuivre en justice des Gilets jaunes n’ayant commis aucune violence[131].

Le , vingt-quatre photographes et journalistes déposent plainte pour violences policières, dont huit pour violences avec arme, à la suite d’une intervention de Christophe Castaner invitant les professionnels à porter plainte en cas d'abus[132],[133]. En avril, le Syndicat national des journalistes et Reporters sans frontières invoquent des atteintes à la liberté d'informer. Selon Reporters sans frontières, quelque 90 journalistes ont été victimes de violences policières depuis le début du mouvement[134],[135],[136]. David Dufresne recense 62 signalements de violences policières contre les journalistes[137].

L'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) a ouvert, au début du mois de , un total de 116 enquêtes après des plaintes de manifestants[138]. Le journaliste David Dufresne dénombre, au , 1 décès et 613 personnes blessées par les forces de l'ordre, dont 238 blessées à la tête, 23 éborgnées et 5 ayant eu une main arrachée[139],[112]. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, réfute toute violence policière[140],[139].

Le , le ministre récompense quelque 9 000 membres des forces de sécurité au titre de la « promotion exceptionnelle médaille de la sécurité intérieure « Gilets jaunes » », dont certains impliqués dans des enquêtes concernant des violences policières lors du mouvement[141],[alpha 5].

Début , une enquête Ipsos indique que 12 % des Français trouvent justifiées les violences commises par les forces de l'ordre contre les Gilets jaunes et que 46 % les considèrent comme inacceptables[105]. Les retraités et les cadres, ainsi que les sympathisants LREM, LR et RN montrent une plus grande compréhension pour ces violences et une forte minorité les justifient[105].

Le , 18 médecins et chercheurs français publient un article intitulé « Blessures oculaires causées par des armes non-létales en France » dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet. L'article compte vingt-cinq cas de blessures oculaires en 2018 et quinze sur la période de l'étude de 2019, alors qu'il n'y avait que deux cas en 2016 et un cas en 2017[143],[144].

Revendications

Le mouvement des Gilets jaunes n'étant ni structuré, ni centralisé, ses revendications traduisent des aspirations très diverses. Des slogans sont souvent inscrits au dos des gilets jaunes, mais aussi sur des pancartes ou tags[145].

Prix des carburants

La protestation s'insurge contre une hausse jugée excessive des prix des carburants à la pompe, notamment en raison de l’augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui comprend depuis 2014 une composante carbone, et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui dépend de la TICPE[146],[147], l’objectif affiché par le gouvernement étant la régulation des variations du prix du pétrole.

Ce mouvement protestataire à l'égard du prix des carburants concerne essentiellement des particuliers, car un certain nombre de professions et d'activités bénéficient d'exonérations partielles ou totales de la TICPE[148].

Démocratie directe et participative

Manifestation à Paris lors de l’« acte IX ».

Des membres du mouvement demandent sur Internet et lors des manifestations la mise en place d’une « démocratie directe »[149],[150]. Un meilleur contrôle des parlementaires et de leurs décisions, la création d'assemblées citoyennes tirées au sort ainsi que la reconnaissance du vote blanc figurent parmi les revendications[151],[152],[153].

Dans une tribune publiée le , un collectif nommé « Gilets jaunes libres » propose notamment au gouvernement l'ouverture d'états généraux de la fiscalité, l'organisation fréquente de référendums sur les grandes orientations sociales et sociétales et l'adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives[154].

À partir du mois de , l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) apparaît comme l'une des principales revendications du mouvement[155],[156]. Un tel système vise à permettre de légiférer sans passer par le Parlement[157],[158]. Des Gilets jaunes citent les outils de démocratie directe en Suisse en exemple[159]. L'historien Sylvain Boulouque indique que la revendication « apparaît timidement aux lendemains de la manifestation du 24 novembre » et devient « quasiment virale à partir du 2 décembre » sur les pages des réseaux sociaux des Gilets jaunes[160].

Le 13 décembre, lors de leur point presse organisé devant la salle du Jeu de paume à Versailles, des Gilets jaunes, dont Maxime Nicolle et Priscillia Ludosky, appellent Emmanuel Macron à enclencher un référendum pour modifier la Constitution afin d'y inclure les différentes modalités du RIC[161].

Autres revendications

Une revendication récurrente des manifestants est la démission du président de la République, Emmanuel Macron, une proposition qui est soutenue par la moitié des Français répondant à un sondage YouGov réalisé début [162],[163],[164]. Le rétablissement de l'impôt sur la fortune (supprimé en 2018 pour être remplacé par un impôt sur la fortune immobilière et un impôt à taux unique sur les revenus du capital) est également au coeur des revendications des Gilets jaunes, demande que Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, rejette le 7 janvier[165].

Des revendications portent également sur des mesures défavorables aux automobilistes (prix des péages, du contrôle technique des véhicules, limitation de la vitesse à 80 km/h sur des routes secondaires, multiplication de radars sophistiqués), et parfois sur les retraites, la baisse de la CSG, l'éducation, la culture ou encore la santé[20],[166],[167],[168],[169],[170].

Le , une délégation de huit Gilets jaunes, désignés dans l'urgence et à titre provisoire par des animateurs du mouvement, communique une liste de 45 revendications dans plusieurs domaines (transports, pouvoir d'achat, impôts, retraites et aides sociales, travail, démocratie et institutions, services publics et de proximité, entreprises, santé, logement, immigration)[168]. Ils demandent notamment la fin des sans domicile fixe, la mise en place d'une taxe sur le fioul maritime et le kérosène, l'augmentation du SMIC à 1 300 euros, davantage de progressivité dans l'impôt sur le revenu et l'abandon de l'impôt retenu à la source, le retour à la retraite à 60 ans, ou encore l'instauration d'un salaire maximum fixé à 15 000 euros[171],[172],[173]. L'historien Samuel Hayat relève que « cette liste a été qualifiée de « magma de revendications hétéroclite » » mais la juge au contraire « profondément cohérente », estimant qu'« elle s’ancre dans ce que l’on peut appeler l’économie morale des classes populaires »[174]. Le politiste Rémi Lefebvre juge cette liste « relativement cohérente » et considère que « si les revendications ont été évolutives, souvent contradictoires et non priorisées, formant une liste à la Prévert », les Gilets jaunes se sont accordés sur « un socle de revendications [qui] fait l’unanimité autour d’un agenda de justice sociale », à savoir « la revalorisation du SMIC, le rétablissement de l’ISF, l’augmentation des retraites »[46].

Lors du point presse du 13 décembre, des Gilets jaunes demandent la « réduction significative » des salaires gouvernementaux et la baisse des taxes sur les produits de première nécessité[152].

Une partie des Gilets jaunes s'oppose, parfois sur la base de fausses informations, au Pacte mondial sur les migrations, texte sans portée contraignante signé par l’exécutif français en , dont l'ambition est de renforcer la coopération internationale autour des migrations[175],[176],[177]. L'Opinion estime alors qu'« un arrière-fond identitaire transparaît de plus en plus sur les réseaux sociaux » au sein du mouvement[175].

Réponse du pouvoir exécutif

Sur la composition du mouvement

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est accusé par l'opposition d'amalgame et de réduire les Gilets jaunes à des « séditieux d'ultradroite » à la suite des mobilisations du [178]. Emmanuel Macron déclare à la fin de que les violences commises lors des manifestations sont l'œuvre « de 40 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions ». Mediapart indique qu'à la même période, les services de renseignement ont décompté seulement quelques centaines d'ultras au plus fort du mouvement, début , et quelques dizaines en , en signalant un désengagement de l’ultradroite « à Paris comme en province » et une implication restée « limitée » de l'ultragauche[179].

Mesures de maintien de l'ordre

Manifestants face aux forces de l’ordre à Rouen, le .

Le dispositif policier mis en place pour les manifestations est inédit en France[180]. Selon une enquête du Monde, les dégradations de l’« acte III » (), notamment sur l'Arc de triomphe, entraînent un changement de dispositif pour l’« acte IV » () qui « constitue un véritable tournant qui a fixé dans la durée de nouveaux standards », en l'occurrence la généralisation des arrestations sur des motifs flous, des dispersions et tirs de LBD[181]. Lors de l’« acte IV », quelque 89 000 agents sont mobilisés. Des véhicules blindés de la Gendarmerie sont également présents, une mesure exceptionnelle en France métropolitaine[182],[183]. Des policiers, parfois masqués, infiltrent en civil les manifestants[184],[185]. À Marseille, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), qui a pour mission de lutter contre la grande criminalité ou contre les terroristes, est envoyée sur le terrain. Le chef de la BRI marseillaise, Pascal Bonnet, reconnaît, lors d'une audition par l'IGPN, que « cela ne rentre pas dans [ses] prérogatives »[180]. Également auditionné, le chef d’état-major Jean-Marc Luca évoque, comme Pascal Bonnet, une situation de « guerre »[180]. Il indique que cette mobilisation a pour but de limiter les « pillages des commerces » et d’« éviter que des barricades ne soient érigées » dans un climat « insurrectionnel et chaotique », « l’objectif [étant] d’atteindre les forces de l’ordre dans leur chair »[180].

Le , le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et le directeur général de la police nationale Éric Morvan envoient un télégramme qui prévoit une mobilisation possible du RAID, une unité d'élite qui a l’habitude d’intervenir dans les opérations de terrorisme et de prise d’otages[180]. La note du ministère de l’Intérieur mentionne également la mobilisation des « compagnies de marche », créées initialement en réponse aux violences urbaines : elles sont constituées de groupes hétéroclites de policiers, issus de différentes unités, et sont selon Mediapart « semble-t-il, sans commandement »[180].

Le gouvernement annonce début une loi pour lutter contre les « casseurs » permettant notamment de sanctionner les organisateurs de manifestations non déclarées et l'instauration d'un fichier pour interdire la présence de manifestants radicaux dans les cortèges[186]. Les mesures envisagées dans ce projet de loi posent des questions d'ordre juridique, notamment vis-à-vis du droit de manifester[187]. En outre, après l'« acte 18 », l'exécutif passe le montant de la contravention pour participation à une manifestation interdite à 135 euros, soit une multiplication par 3,5[188]. Après la censure de l'interdiction administrative de manifester par le Conseil constitutionnel, la loi anticasseurs est promulguée par Emmanuel Macron le [189].

Les réponses du gouvernement sont perçues par plusieurs organisations internationales comme une répression policière disproportionnée. Des responsables du Conseil de l'Europe et de l'ONU expriment leurs inquiétudes vis-à-vis du projet de loi[190],[191]. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, remet un mémorandum invitant les autorités françaises à « mieux respecter les droits de l’homme », à « ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique » et à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense »[192].

Dans une note du , le procureur de la République de Paris invite les procureurs à lever les gardes à vue le plus tardivement possible, même en cas de classement sans suite, et à inscrire les Gilets jaunes interpellés sur le fichier de traitement des antécédents judiciaires, là encore y compris si les dossiers sont classés sans suite[193].

Poursuites judiciaires

Selon le gouvernement, au , parmi tous les manifestants interpellés, plus de 8 700 ont été placés en garde à vue, 2 000 ont été condamnés et 390 incarcérés[194]. Ces chiffres constituent un record pour un mouvement social en France[195]. Le sociologue Fabien Jobard indique que le nombre d'environ 1 500 gardes à vue en une journée, atteint le , est « un record, bien au-delà de ce que l’on a vu à l’occasion de sommets internationaux tels que, dernièrement, le G20 de Hambourg, pourtant marqué par des destructions et, plus rarement, des pillages »[196]. En novembre 2019, selon un bilan provisoire, Le Monde évoque « une réponse pénale sans précédent » avec notamment plus de 10 000 gardes à vue et plus de 3 100 condamnations, soit « un record pour un mouvement social », dont « environ 400 ont donné lieu à des peines de prison ferme avec incarcération immédiate (dites « avec mandat de dépôt ») »[5]. Selon Aline Leclerc, journaliste au Monde, les réponses policières et, surtout, judiciaires ont constitué « la cause principale de démobilisation – en plus d’une certaine lassitude, de dissensions sur les ronds-points, et des mesures économiques d’ampleur débloquées par le gouvernement »[79]. Elle souligne que le passage en garde à vue de nombreux Gilets jaunes « pour des faits d’apparence anodine (la confection d’une banderole invitant à un pique-nique, à Nantes, par exemple) a beaucoup marqué les manifestants, qui avaient des casiers vierges pour la plupart », et « en a dissuadé beaucoup de continuer la lutte dans la rue »[79].

Début , après avoir appelé à « entrer » à l'Élysée, Éric Drouet fait l'objet d'une enquête pour « provocation à la commission d'un crime ou d'un délit » et « organisation d'une manifestation illicite »[197] ; le mois suivant, il est interpellé pour la troisième fois et placé en garde à vue[198],[199],[200],[201].

La justice est suspectée de freiner les plaintes visant la police. Le Canard enchaîné indique le qu'aucune des 227 procédures ouvertes par l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) n'a abouti[202]. À cette date, l’IGPN a bouclé 59 enquêtes, dont les dossiers ont été envoyés à la justice, mais cette dernière n'a encore pris aucune décision, ni de poursuivre ni de classer[203].

Opposition initiale à toute revendication

Dans un premier temps, le , le gouvernement réaffirme qu'il ne reviendra pas sur la hausse prévue des taxes sur les carburants, et annonce la revalorisation de la prime à la conversion[alpha 6] et l'augmentation du nombre de bénéficiaires du chèque énergie[alpha 7] et du système d’indemnités kilométriques[alpha 8],[204],[205],[206]. Le suivant, l'exécutif affirme qu’il renonce à une partie de ces mesures, puis annonce le même jour son souhait de toutes les maintenir[207],[208].

Emmanuel Macron s'exprime le , lors de la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Il annonce plusieurs mesures s'inscrivant dans le cadre de la transition énergétique et ne fait pas de concession aux Gilets jaunes en matière de taxes[209]. Ce même jour, alors même que l'exécutif avait précédemment exprimé son refus d'entamer toute négociation, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, reçoit deux représentants des Gilets jaunes ; à l'issue de la réunion, ces derniers ne se montrent pas convaincus et le ministre indique que les revendications exprimées « vont très au-delà des questions de la transition écologique »[210],[211]. Édouard Philippe convie huit des porte-paroles à Matignon le , mais seul un d’entre eux accepte finalement de s'entretenir avec le Premier ministre[212],[213].

Recul sur les taxes sur les carburants

Le , alors que le mouvement se poursuit et que les représentants des Gilets jaunes refusent de le rencontrer, Édouard Philippe revient sur la position du gouvernement, décrétant un moratoire de six mois sur la hausse annoncée des taxes sur les carburants[214]. Cette annonce est jugée insuffisante par les Gilets jaunes et l'opposition au Gouvernement[215],[216],[217]. Le lendemain, la présidence de la République annonce que la hausse des taxes ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019[218].

Allocution d'Emmanuel Macron du 10 décembre 2018

Emmanuel Macron le .

Lors d'une allocution prononcée le et vue par 23 millions de personnes, Emmanuel Macron annonce l'augmentation du revenu[219] d'un travailleur au SMIC de 100 euros par mois dès 2019 « sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur », le retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2 000 euros par mois et une défiscalisation de la prime de fin d'année dans les entreprises[alpha 9],[223],[224]. Il s'oppose au rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), une demande de certains Gilets jaunes[225],[alpha 11].

Plusieurs médias relèvent que la hausse du revenu des travailleurs au SMIC reposera en grande partie (80 %) sur la mise en œuvre dès 2019 de sa promesse de hausse de la prime d'activité alors que celle-ci était prévue sur les trois années à venir[227],[228]. L'augmentation de la prime d'activité ne donne pas de droits supplémentaires, ni sur la retraite, ni sur l'assurance-chômage[229].

Les annonces d'Emmanuel Macron sont traduites dans la loi du portant mesures d'urgence économiques et sociales. Évaluées à 10,3 milliards d'euros, ces mesures doivent être financées à hauteur de quatre milliards par un plan d’économies, avec notamment une taxe sur les « géants du Web », la diminution de dépenses publiques, une réduction de la baisse de l'impôt sur les sociétés et la limitation de la niche Copé[230]. Pour le reliquat de 6,3 milliards d'euros, il est décidé de laisser filer le déficit budgétaire de 2,8 % à 3,2 %, soit au-delà du seuil des 3 % prévus par les critères de convergence européens[231].

Grand débat national

Pour tenter de désamorcer la crise, l'exécutif lance un grand débat national, qui se déroule de mi- à mi-. Cette consultation propose de faire remonter les souhaits des Français autour de quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, services publics et débat démocratique), le gouvernement excluant notamment l’immigration, la peine de mort, l’interruption volontaire de grossesse et le mariage homosexuel de la consultation[232],[233]. Plusieurs défaillances ou manipulations dans la tenue et la restitution des résultats par le gouvernement sont relevées par les médias[234]. Le , Emmanuel Macron conclut le débat par une conférence de presse à l'Élysée, au cours de laquelle il annonce notamment une baisse de l'impôt sur le revenu et la réindexation des petites retraites sur l'inflation[235].

À partir de , Emmanuel Macron reconnaît des « erreurs », notamment de méthode, dans sa gestion de la crise des Gilets jaunes[236],[237].

Consultations organisées par des Gilets jaunes

En parallèle des manifestations, des consultations sont organisées par des Gilets jaunes dans toute la France, sous la forme de réunions publiques ou de plateforme en ligne.

« Le Vrai Débat »

En réaction au grand débat national, un collectif national de Gilets jaunes incluant plusieurs projets de consultations précédents obtiennent du prestataire de l'État, la société Cap Collectif, l'ouverture de la plateforme « Le Vrai Débat »[238] du au [239]. Cette consultation en ligne se veut plus ouverte que le grand débat, ne faisant pas appel à des questionnaires cherchant plutôt à favoriser « l’expression spontanée et le vote ». Neuf thématiques abordées sont cependant définies au préalable[240],[239].

En , sept chercheurs en lexicométrie de l'université Toulouse-III[alpha 12] publie une étude analytique sur « Le Vrai débat ». Celle-ci montre que les 44 576 comptes créés ont fait ressortir trois familles de revendications, données ici par ordre d'importance :

  1. économie, finances, travail, comptes publics ;
  2. démocratie, institutions, référendum d'initiative citoyenne ;
  3. expression libre et sujets de société.

Le rapport souligne que cette consultation n'est pas un sondage et qu'il serait risqué d'en tirer des conclusions sur toute la population[240]. Les propositions ayant retenu le plus de votes s'orientent notamment sur la fin des privilèges des élus et sur la démocratie directe[241].

Assemblée des assemblées

À partir de , des Assemblées des assemblées, qui sont des assemblées générales de Gilets jaunes, se tiennent régulièrement. Ces réunions cherchent à structurer le mouvement[242].

La première a lieu à Commercy, dans la Meuse, et réunit 70 délégations, venues de toute la France. En avril, une deuxième édition est organisée à Saint-Nazaire, rassemblant entre 700 et 800 délégués, et donne lieu à une déclaration dans laquelle l'assemblée réaffirme les revendications principales de lutte contre la pauvreté et son indépendance vis-à-vis des formations politiques ou syndicales[243]. Une troisième édition se tient en à Montceau-les-Mines[46], et une quatrième en novembre à Montpellier, avec 600 Gilets jaunes de 200 délégations[244].

Profil des manifestants et des soutiens

Milieu social et motivations

Manifestants le à Belfort.

La spontanéité du mouvement des Gilets jaunes, son absence d'encadrement partisan, de structure et de revendications claires ont fait qu'il a été analysé comme une jacquerie fiscale moderne, c'est-à-dire un mouvement de colère populaire dû à une fiscalité jugée injuste ou mal répartie[245],[246]. Toutefois, pour Gérard Noiriel, l'emploi de ce terme de jacquerie est inadéquat : l'analogie des situations est imparfaite et le propos passe pour condescendant et péjoratif[247]. Gérard Grunberg et Emmanuel de Waresquiel proposent quant à eux une comparaison avec les sans-culottes, notamment au travers des références du mouvement à la Révolution française et de leur critique commune du gouvernement représentatif[248],[249].

Pour Vincent Tiberj, professeur à l’IEP de Bordeaux, les Gilets jaunes « incarnent ce que le sociologue Olivier Schwartz appelle les « petits moyens » : ils travaillent, paient des impôts et gagnent trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre »[250]. Les universitaires Zakaria Bendali et Aldo Rubert indiquent que leur « centralité » en tant que « petits-moyens », « permet aux Gilets jaunes de se déployer vers le haut des classes populaires comme vers le bas des classes moyennes », amenant « certains auteurs à considérer le mouvement comme un espace d’unification politique entre ces groupes sociaux qui retrouveraient la conscience de leurs intérêts communs au sein d’un « bloc anti-bourgeois » constitué en miroir face au « bloc bourgeois » que représente le socle électoral d’Emmanuel Macron »[14]. Beaucoup de manifestants expriment le sentiment de mépris dont ils estiment faire l’objet de la part des élites urbaines[251]. La Süddeutsche Zeitung y voit ainsi « la rébellion d’une classe moyenne qui se sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux rémunérées des grandes villes »[252].

Selon une enquête du Cevipof menée en , le soutien aux Gilets jaunes dans la population française est « très fortement clivé sur le plan social » et le mouvement « reste surtout soutenu par une alliance de catégories populaires et moyennes contre les classes supérieures – ce qui semble bien réactiver une forme de lutte des classes » selon le politologue Luc Rouban[253]. S'appuyant sur une étude de l’Observatoire société et consommation, qui a comparé le profil social de celles et ceux qui soutiennent et s’opposent aux Gilets jaunes, l'historien Samuel Hayat observe « bien sûr des corrélations, par exemple entre le niveau de diplôme ou de revenus et l’absence de soutien », mais estime qu'« à part les très riches très diplômés, il n’existe pas de milieux sociaux homogènes dans leurs critiques du mouvement. Et même ceux qui critiquent le mouvement, par exemple sur la question de la violence, reconnaissent majoritairement la validité des revendications qu’il porte »[254].

Au travers de plusieurs échantillons d'études sur des participants du mouvement, on relève une majorité d’actifs en emploi, souvent en contrat à durée indéterminée, pouvant être classés parmi les employés, ouvriers et petits indépendants[14]. Le fait de travailler dans des secteurs aux conditions de travail dégradées, où la probabilité de faire face à des périodes d’emploi discontinues est accrue, ainsi qu'une forte dépendance professionnelle à la voiture, apparaissent comme des facteurs explicatifs de l’engagement[14]. Dans deux enquêtes, la grande majorité des répondants se situent en deçà du revenu médian national[14]. Selon l'universitaire Pierre Blavier, ce n’est pas tant la pauvreté que « l’insécurité budgétaire » qui mobilise, ce qui explique la présence de classes moyennes aux revenus corrects mais handicapées par une accumulation de dépenses contraintes[14]. La présence des chômeurs est variable en fonction des enquêtes[14]. Pour certains, la thématique du chômage est absente des protestations[255],[256]. Pour d'autres, au contraire, elle entre indirectement en considération au travers des revendications relatives aux minima sociaux et à leur indexation sur l'inflation[257],[258], à la suppression du travail détaché[259], aux aides au retour à l'emploi et à la reconversion professionnelle[260], à la limitation du recours au CDD par les grandes entreprises[261], à la création d'emplois pour les chômeurs[262], à la suppression des mesures ayant alourdi le contrôle des demandeurs d'emploi par Pôle emploi[263],[264].

D'après des études démographiques de chercheurs en sciences sociales en cours de publication, beaucoup de Gilets jaunes seraient célibataires. Pour Romain Huret, directeur d’études à l’EHESS, la condition du célibat expliquerait en partie leur mobilisation[265].

En 2020, Jérôme Fourquet de l'IFOP et Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean Jaurès, évoquent « une correspondance étroite, bien qu’imparfaite dans certaines professions, entre la sociologie des gilets jaunes et celle des « premiers de tranchée » » correspondant aux professions pâtissant d'un faible degré de reconnaissance salariale et symbolique, mais fortement mobilisées lors de la pandémie de Covid-19[62]. Jérôme Fourquet et Chloé Morin relèvent plus largement une « identification symbolique » : « Même ceux qui ne sont pas « au front » semblent s’identifier à ces catégories qui portent aujourd’hui l’économie à bout de bras, et semblent voir dans le renversement de la hiérarchie de la considération symbolique imposée temporairement par la crise, une forme de revanche sociale »[62].

Mouvement rural et périurbain

La contestation concerne essentiellement les zones rurales et périurbaines. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer la surreprésentation dans le mouvement de personnes habitant dans ces territoires : proportion élevée d'ouvriers et employés, forte exposition aux taxes, utilisation contrainte de la voiture en raison de l'absence de transports publics[256]. Le démographe Hervé Le Bras fait apparaître une forte mobilisation dans la « diagonale du vide », qui va de la Meuse aux Landes[266].

En revanche, le mouvement rencontre un faible écho dans des territoires urbains comme la Seine-Saint-Denis[267]. Des personnes habitant certaines banlieues défavorisées restent en effet à l'écart du mouvement, ne se retrouvant pas dans certaines revendications, s'inquiétant de l'implication de groupes d'extrême droite, craignant une répression policière et gardant un souvenir amer des émeutes de 2005[268],[269],[270].

Le sociologue Benoît Coquard, qui a enquêté sur des bourgs ruraux du Grand Est avant et pendant l’éclatement du mouvement, nuance l'approche d'une opposition frontale entre villes et campagnes et considère la notion de périphérie comme « un mot fourre-tout pour désigner tous les endroits qui, vus de Paris ou des grandes métropoles régionales, sont perçus comme des coins paumés »[14].

Mobilisation des femmes

Manifestante s’exprimant à Rouen, le .

La participation des femmes aux protestations est jugée importante : elle est estimée à quelque 45 % du nombre de manifestants, et de nombreuses figures du mouvement sont des femmes[271],[272],[273]. Quatre enquêtes par questionnaires (celle du Collectif d’enquête sur les Gilets jaunes issu de Sciences Po Bordeaux, celle menée par Jean-Yves Dormagen et Geoffrey Pion à Dieppe, et enfin les deux enquêtes mises en œuvre sur Facebook par Quantité Critique et par une équipe de Sciences Po Grenoble), s’accordent sur la relative parité de genre constatée dans le mouvement, tant dans les échantillons obtenus sur Facebook que dans les enquêtes in situ, ce qui, selon les universitaires Zakaria Bendali et Aldo Rubert, « manifeste de fait une forte présence des femmes comparativement à d’autres mouvements, malgré leur effacement de l’histoire écrite », et s’explique pour partie « par la sur-représentation de secteurs professionnels très féminisés », par le « rôle spécifique des femmes dans les foyers populaires, où elles sont bien souvent chargées de l’intendance en plus du travail domestique, ce qui les met en prise directe avec la question du pouvoir d’achat », et par le fait qu'elles « sont aussi plus souvent concernées par les carrières discontinues, les situations de famille monoparentale, et sont donc plus souvent exposées aux conséquences du retrait de l’État-providence »[14].

À partir du dimanche , à la suite d'un appel pour une « marche pour les femmes », des femmes se regroupent et manifestent dans plusieurs villes afin de donner une image plus « pacifique » du mouvement[274],[275],[276]. Selon LCI, qui note notamment l'existence d'un groupe Facebook réservé exclusivement aux femmes, « certains comportements se rapportent bel et bien à la sphère militante »[277].

Les femmes Gilets jaunes investissent un répertoire d’actions physiques ordinairement masculin, barrant les routes, « libérant » les péages et occupant des lieux du quotidien[278].

Orientations politiques

Frédéric Gonthier, enseignant-chercheur à l’IEP de Grenoble, indique que, bien qu'il soit non partisan, ce mouvement n'en reste pas moins politisé et s'inscrit surtout dans le rejet des formes politiques traditionnelles ; cette position explique selon lui ses difficultés à se structurer politiquement à l'échelle nationale. L'anthropologue Benoît Hazard explique quant à lui que le mouvement est une force d’opposition politique, même si l'action des Gilets jaunes ne ressemble en rien aux mouvements de contestation traditionnels[279].

Une enquête d'opinion réalisée par Elabe fin fait état d'une « sur-représentation des électeurs de Marine Le Pen chez les Français se définissant comme Gilets jaunes », 42 % de ses électeurs lors de l'élection présidentielle de 2017 se définissant comme tels (contre respectivement 20 % et 5 % chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et d'Emmanuel Macron)[280]. Les autres études confirment que les sympathisants RN et FI sont plus enclins à soutenir le mouvement que ceux des autres partis[281],[282].

Selon une enquête menée en par le Cevipof, le soutien dans la population française aux Gilets jaunes « s’inscrit très généralement dans l’opposition à Emmanuel Macron ». Il s'associe également à « une forte critique du capitalisme », ainsi qu'à un niveau de « populisme fort ». Concernant le choix lors de l'élection présidentielle de 2017, « la proportion de ceux qui soutiennent « tout à fait » les « gilets jaunes » est de 47 % dans l’électorat de Jean‑Luc Mélenchon et de 57 % dans celui de Marine Le Pen, bien avant l’électorat de Benoît Hamon où cette proportion n’est plus que de 34 %, de Nicolas Dupont-Aignan (31 %), de François Fillon (15 %) et d’Emmanuel Macron (9 %) ». Le chercheur Luc Rouban souligne par ailleurs que « 44 % de ceux qui soutiennent « tout à fait » le mouvement font confiance à Marine Le Pen (dont 21 % disent qu’ils n’avaient pas confiance en elle mais qu’elle a gagné leur confiance) contre 27 % à Jean‑Luc Mélenchon », et que ce groupe de soutien fort aux Gilets jaunes est marqué par un faible niveau de libéralisme culturel. Il considère ainsi que « le soutien aux « gilets jaunes » s’inscrit bien plus dans l’univers politique du RN que de LFI », et que « le centre de gravité des valeurs situe sinon le mouvement lui-même, du moins son soutien le plus déterminé, [...] du côté du populisme de droite »[253].

Réagissant notamment à l'analyse de Luc Rouban, le collectif d'universitaires Quantité critique souligne que « cette interprétation de la politisation du mouvement à l’extrême droite est loin de faire consensus dans le foisonnement d’enquêtes collectives apparues depuis novembre [2018] », et considère que « l’échelle d’observation » a « une influence déterminante sur les résultats obtenus par les enquêtes ». Il fait ainsi « l’hypothèse d’une configuration du mouvement en cercles concentriques. On constate un succès des discours d’extrême droite dans ses marges extérieures peu mobilisées, sensibles aux thèmes réactionnaires. En revanche, ces idées ne parviennent que très difficilement à pénétrer le noyau dur des gilets jaunes actifs »[283].

Collectant les résultats de différentes enquêtes menées sur les orientations politiques du mouvement, les universitaires Zakaria Bendali et Aldo Rubert tirent deux enseignements : « plus de la moitié des Gilets jaunes ici interrogés ne se reconnaissent pas dans les catégories de l’offre politique et pour ceux qui votent, les résultats sont contradictoires d’une enquête à l’autre. L’orientation politique du mouvement reste donc incertaine, et on peut s’interroger sur la possibilité de la dévoiler au moyen de questionnaires, sujets aux biais de passation et dont les résultats localisés sont difficiles à agréger de façon robuste à l’échelle du mouvement entier. Plus encore, cela interroge la pertinence même d’une approche par le vote et les échelles de classement des opinions politiques pour caractériser des engagés qui rejettent massivement à la fois cette forme de participation et l’axe gauche/droite : leur éventuel vote préalable constitue-t-il un facteur distinctif de l’engagement ou bien leur poser la question revient-il à imposer des catégories dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas ? »[14]. Ils observent également que « les méthodes de collecte et la portée des échantillons semblent avoir une influence sur les résultats : en face-à-face ou sur les groupes Facebook, la gauche est plus souvent citée ; sur les échantillons nationaux, c’est l’extrême droite qui est favorisée »[14].

Se référant aux programmes des candidats à la présidentielle de 2017, Les Décodeurs du quotidien Le Monde estiment que les revendications du mouvement  dont ils précisent qu’« [elles] ne sont pas officielles, le mouvement étant caractérisé par son horizontalité »[alpha 13]  sont « très proches de la gauche radicale »[alpha 14], « compatibles avec l’extrême droite »[alpha 15] et « très éloignées des programmes libéraux d’Emmanuel Macron ou de François Fillon »[284]. L’historien Sylvain Boulouque indique que le « nouveau serment du Jeu de paume », prononcé par des figures des Gilets jaunes le , « représente un étonnant syncrétisme » entre les programmes du Rassemblement national, de La France insoumise et de l'Union populaire républicaine[160].

Alors qu'ils sont souvent qualifiés d’anti-écologistes, les Gilets jaunes se disent majoritairement écologistes et ceux pour qui l’écologie n’est pas une priorité, ou ceux hostiles à la transition écologique sont très minoritaires[285],[286],[alpha 16]. L'universitaire Pascal Marchand indique que « l'énergie, les transports, la pollution, l'alimentation en circuit court et bio, ce sont des problématiques et revendications qui arrivent très tôt sur les réseaux sociaux numériques des Gilets jaunes, et qui sont très importantes dans le "Vrai débat" »[151]. S'appuyant sur plusieurs enquêtes, les universitaires Maxime Gaborit et Théo Grémion relèvent que malgré un écart pouvant paraître important à première vue entre le mouvement des Gilets jaunes et celui des marches pour le climat qui émerge à la même période  et en particulier un écart qui se vérifie pour ce qui est de leurs sociologies respectives , les Gilets jaunes « construisent un discours, au-delà du rejet de la taxe carbone, qui pose les bases d’une écologie populaire, tout en faisant face à certaines limitations du fait de leur condition sociale. Leur précarité apparaît ainsi tout à la fois comme une limite de leur engagement écologique, et le point de départ d’une valorisation d’une écologie relocalisée ». Maxime Gaborit et Théo Grémion observent « des formes d’influences mutuelles » avec les marches pour le climat, « qui convergent dans un commun rejet du système économique »[286]. Le sociologue Zakaria Bendali, du collectif Quantité critique, estime également qu’en dépit des différences, Gilets jaunes et manifestants des marches pour le climat partagent de nombreuses préoccupations, les premiers « [reliant] facilement l’écologie à la justice sociale »[287].

Au fil des semaines, notamment à partir de , les études d’opinion montrent une baisse sensible du soutien des sympathisants du Rassemblement national (RN) aux Gilets jaunes, les partisans de La France insoumise étant désormais plus favorables au mouvement que ceux du RN[288],[289]. À l'approche des élections européennes de 2019, pour lesquelles les sondages situent le RN en tête avec LREM, certains observateurs considèrent cependant que le RN est la force d’opposition qui a le plus bénéficié de la crise des Gilets jaunes[283]. Selon le dernier sondage Ifop paru avant les élections européennes, 44 % des personnes interrogées déclarant « se sentir » Gilets jaunes indiquent vouloir voter pour le RN, contre 12 % pour LFI et 4 % pour LREM, tandis que 31 % des simples « soutiens » des Gilets jaunes affirment vouloir voter en faveur du RN[290]. Selon une enquête Ipsos, parmi les soutiens du mouvement, 44 % ont déclaré voter pour le RN, 20 % pour LFI, et environ la moitié d’entre eux déclarent s’être abstenus[291].

Relations avec les médias

Gilets jaunes devant la maison de la Radio (Paris, ).

Les Gilets jaunes manifestent leur hostilité à l'égard des médias classiques, en particulier de BFM TV : Mediapart souligne que la chaîne d'information en continu est « devenue le symbole à la fois de la couverture en direct des événements et des commentaires incessants des éditorialistes de plateau », et qu'elle est, dans le même temps, accusée par Emmanuel Macron d'avoir été « le principal organisateur des manifestations »[292]. Les Gilets jaunes estiment en particulier que la couverture médiatique de leur mouvement ne correspond pas à la réalité de la situation ; ils reprochent notamment aux médias de se montrer favorables au pouvoir en place et de projeter une image déformée du mouvement en mettant en avant les « casseurs »[292],[293]. Selon un sondage mené en , la majorité des Français considère que les chaînes télévisées sont responsables de la hausse de la violence des Gilets jaunes ainsi que de l'ampleur du mouvement[294]. Début 2019, lorsque BFM TV propose un poste de chroniqueuse à Ingrid Levavasseur, figure des Gilets jaunes, celle-ci dit être victime de harcèlement en ligne, d'insultes, de menaces de mort et de viol, puis agressée physiquement à deux reprises[295],[296].

Dans ce contexte, des manifestants agressent des journalistes ou bloquent les centres d'impression de journaux[297],[298]. Plusieurs rédactions prennent des mesures pour assurer la sécurité des journalistes[299],[300]. D'après les journalistes qui couvrent habituellement les manifestations, les agressions contre les journalistes ont débuté une dizaine d’années avant le mouvement des Gilets jaunes et sont croissantes avec le temps. Selon le directeur de la chaîne de télévision France Info, les violences contre les journalistes sont le fait de minorités, et beaucoup de journalistes de France Info ont été bien accueillis en région[301]. Arrêt sur images relève que « malgré un nombre de blessés considérablement plus important par les forces de l'ordre, la focale médiatique se fixe davantage sur les violences commises par les manifestants » à l'égard des journalistes[302].

Le mouvement se montre souvent bienveillant à l'égard de RT France  qui accueille sur ses plateaux de nombreux Gilets jaunes ou soutiens du mouvement et dont le site web diffuse des retransmissions en directs, non commentées, des manifestations , ainsi que de certains journalistes tels que Rémy Buisine, producteur de live pour Brut, et Vincent Lapierre, reporter au Média pour Tous[292],[303]. Les Gilets jaunes privilégient Internet et en particulier Facebook pour s'informer et se mobiliser[304]. Selon un sondage mené en , 59 % des Français se définissant comme Gilets jaunes, lorsqu'ils s'informent en ligne, disent utiliser d'abord les réseaux sociaux (contre 37 % de l'ensemble des Français) avant les portails d'actualité ou les sites des grands médias[305]. Selon Mediapart, « les médias traditionnels, et par extension la majorité des journalistes, sont critiqués par les militants parce qu’ils incarnent une forme de médiation, de représentation, refusée par le mouvement », tandis que « les médias qu’ils plébiscitent leur offrent justement cette instantanéité sans médiation, ou presque »[292]. Le sociologue Gérald Bronner considère que « ce mouvement est une continuation d’Internet dans le monde physique »[306].

Perception du mouvement

Panneaux laissés sur un rond-point de Grenoble en .

Opinion publique

Des sondages d'opinion sont réalisés dès l'annonce du mouvement[307], et leur production se poursuit pendant un an[308],[309]. Ils permettent d'évaluer le taux d'adhésion de la population aux Gilets jaunes. Il en sort un soutien massif (65 à 75 % les premiers mois)[307],[310], toutes classes sociales ou socioprofessionnelles (PCS) comprises, qui se maintient dans la durée. Il faiblit dans la durée, mais reste tout de même majoritaire, et ne souffre pas des violences des manifestants[307],[311],[312] ou des aides annoncées par l'exécutif[310].

Ce soutien est caractérisé par des divisions entre les soutiens : ce sont chez les personnes plus pauvres, rurales et appartenant aux classes populaires que l'adhésion ainsi que la participation aux manifestations sont les plus importantes[313]. A contrario, les classes supérieures, les citadins et les plus aisés expriment un soutien plus critique et plus faible. C'est aussi chez ces mêmes personnes que le taux de soutien baisse le plus rapidement[311].

Évolution du soutien des Français au mouvement des Gilets jaunes[314]

Classe politique

En France, l'automobiliste possède un certain « poids électoral », qui est revendiqué par des mouvements associatifs[315].

Rapidement, le mouvement est soutenu par des dirigeants de partis politiques comme Marine Le Pen (Rassemblement national), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)  qui commence par s'interroger sur les insurgés « fachos et fâchés », avant de coller aux revendications des Gilets jaunes[316]  et Laurent Wauquiez (Les Républicains)[317],[318],[319]. Libération évoque une tentative de récupération politique du mouvement par l’extrême droite, tout en affirmant que l'initiative est partie de « l'Internet vrai » et non de la « fachosphère »[320].

Les Gilets jaunes divisent notamment à gauche[321]. Si certains d'entre eux affichent leur compréhension ou soutien au mouvement, la plupart ne cautionnent pas le blocage des routes[322]. Selon l'historien Gérard Noiriel, la méfiance que témoigne initialement la gauche à l'égard du mouvement s'explique par le soutien que lui apporte l'animateur Éric Brunet à la veille de la première grande manifestation, le , au nom du fait que « la France est le pays le plus taxé au monde », avant de s'en désolidariser deux semaines plus tard[323]. Daniel Cohn-Bendit, ancien meneur de Mai 68 désormais soutien d'Emmanuel Macron, voit derrière la mobilisation une « tentation totalitaire », établissant un parallèle entre le port du gilet jaune et celui de l'étoile jaune pendant la Seconde Guerre mondiale[324].

Le , en soutien au mouvement, le député non-inscrit Jean Lassalle porte un gilet jaune à l'Assemblée nationale, entraînant une suspension de la séance et une retenue sur ses indemnités parlementaires[325],[326]. Jean-Hugues Ratenon, élu insoumis pour La Réunion, brandit cinq jours plus tard un gilet jaune à la tribune ; sa prise de parole est arrêtée par une suspension de séance[327],[328]. Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique et solidaire sous la présidence Macron, déclare le  : « Les gens savent que le kérosène des avions n'est pas taxé, que le fioul lourd des cargos n'est pas taxé. Pas besoin d'être un Gilet jaune pour s'en indigner »[329].

Pour dénouer la crise, fin novembre, le Rassemblement national et la France insoumise réclament la dissolution de l’Assemblée nationale, tandis que Les Républicains demandent à Emmanuel Macron de soumettre à référendum le plan de transition écologique qu'il a présenté le précédent[330]. La France insoumise, le Parti communiste français et le Parti socialiste déposent contre le gouvernement une motion de censure, qui est largement rejetée par l’Assemblée nationale le [331],[332].

Traitement médiatique

L’avenue des Champs-Élysées (Paris) au soir du .

Le sujet est souvent celui qui est le plus traité par les médias français[alpha 17],[333],[334]. De la mi- à la mi-, ce sont près de 645 000 mentions du mouvement que l'institut Kantar Media recense en tenant compte de la plupart des médias français[335]. Selon La Revue des médias de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), le mouvement connaît « une médiatisation inédite par son ampleur — même si la période de couverture la plus intense n’aura duré qu’un mois — et par la mobilisation des rédactions, et tout particulièrement celles des chaînes d’information en continu »[336].

Au tout début de la mobilisation, selon Mediapart, les médias traditionnels se montrent bienveillants à l'égard du mouvement, « traité comme très rarement l’a été un mouvement social »[292]. BFM TV accorde un temps d'antenne de 184 heures entre novembre 2018 et janvier 2019[337]. Entre novembre 2018 et mars 2019, 20 % des sujets des journaux télévisés sont consacrés à ce sujet, avec un pic en décembre (27 sujets par jour en moyenne)[337],[336]. À partir des premiers samedis de décembre, dans les journaux télévisés en général, le traitement centré sur l'aspect économique des revendications fait de plus en plus de place à la question des violences, y compris policières[292],[336].

Au terme de l'analyse de plus de 117 000 articles sur les Gilets jaunes parus dans la presse nationale et régionale entre le et le , des chercheurs en sciences de l'information et de la communication de l'université de Toulouse « réfutent l'idée d'un traitement "sensationnaliste" du mouvement de la part des journalistes de presse écrite, mais relèvent que ces derniers ont largement échoué à rendre compte de certaines préoccupations des Gilets jaunes, sur l'écologie et la remise en cause de la démocratie représentative notamment »[151].

Le traitement médiatique du mouvement est néanmoins critiqué par l'association Acrimed. Elle reproche notamment au quotidien Le Parisien de nombreuses unes et articles qu'elle estime partiaux et faisant preuve de « suivisme vis-à-vis du gouvernement et de la police »[338]. Les chaînes de télévision d'information continue BFM TV et CNews sont accusées tout particulièrement de participer à l'élaboration « avec les autorités, d’un récit médiatique anxiogène ». Beaucoup d'éditorialistes de différents médias (Yves Calvi sur RTL, Bernard-Henri Lévy au Point, Gérard Leclerc sur CNews) sont décrits comme partisans du gouvernement et de la police, qui « condamn[ent] par avance » les manifestations et attribuent « l'entière responsabilité des violences » aux Gilets jaunes[339],[340]. Frédéric Lemaire, membre d'Acrimed, dénonce une « couverture médiatique quasi-nulle » d'un rapport d'Amnesty International sur la violence excessive de forces de l'ordre, contrairement aux violences commises par les manifestants, qui sont « scrutées, commentées, dénoncées à longueur de journées »[alpha 18],[342]. Tony Le Pennec d'Arrêt sur images condamne aussi la disproportion « frappante » de couverture médiatique envers les agressions de journalistes commises par des manifestants et celles commises par les forces de l'ordre[343], alors que, comme le note Acrimed, les violences des manifestants ont « un degré bien moindre et bien moins grave »[344].

Dans les médias traditionnels, les Gilets jaunes sont parfois victimes de mépris et d'insultes ou amalgamés dans leur totalité avec les casseurs. Des éditocrates les qualifient ainsi d’« olibrius » et de « beaufs » (Jacques Julliard), de « racailles cagoulées » (Pascal Bruckner), de « salopards d'extrême droite ou d'extrême gauche qui viennent taper du policier » (Luc Ferry) ou de « hordes de minus, de pillards rongés par le ressentiment comme par les puces » (Franz-Olivier Giesbert)[345].

Les médias internationaux ont relayé le mouvement avec une couverture exceptionnelle, les images de Paris en flammes faisant la une des journaux étrangers[346]. Selon Hamdam Mostafavi, rédactrice en chef de Courrier international, c'est la première fois depuis les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises qu'un mouvement de contestation français suscite autant d'intérêt à l'étranger[346].

Syndicats professionnels

Les principaux syndicats professionnels de salariés refusent pendant longtemps de s'associer directement à la contestation. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, condamne la première manifestation du mouvement, qui a lieu le , en évoquant un mouvement patronal[323], et affirme vouloir éviter toute récupération politique[347]. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, déclare avant le début du mouvement : « Ces blocages, tout le monde a compris qu’ils sont récupérés politiquement par l’extrême droite »[348].

Cependant, des initiatives locales de la part de responsables de la CGT, comme dans les Pyrénées-Orientales, sont en contradiction avec la parole confédérale[349]. Le , plusieurs syndicats, dont le FNTR, appellent le gouvernement soit à entamer un processus de négociation avec les Gilets jaunes, soit à faire respecter la liberté de circulation des opérateurs économiques. Ils ajoutent qu'ils interviendront pour préserver les intérêts des transporteurs et la sécurité de leurs personnels si le gouvernement n'agit pas[350]. Dans le même temps, FO Transport exprime son souhait d'organiser des actions pour le pouvoir d'achat en solidarité avec les Gilets jaunes[351].

Le 1er mai 2019, Philippe Martinez déclare que la CGT conmpte « beaucoup de revendications sociales communes » avec les Gilets jaunes, notamment sur des sujets comme le rétablissement de l'ISF, la hausse des salaires ou la justice fiscale[352].

Selon le politologue Jean-Marie Pernot, « c'est la première fois que l'on a une mobilisation sociale dans laquelle ne se greffent pas les syndicats. On est passé de la question : "va-t-il y avoir une syndicalisation progressive des gilets jaunes ?" à "assiste-t-on à une giletjaunisation dans des territoires d'action syndicales ?" »[353]

Monde artistique

Un collectif de plus de 1 400 artistes, qui se nomme « Yellow Submarine », apporte son soutien au mouvement des Gilets jaunes le [354]. Il compte dans ses rangs des personnalités telles que Bruno Gaccio, Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Robert Guédiguian, Frank Margerin, Fanny Cottençon, Jean-Claude Petit et Jean-Luc Moreau[355]. Les signataires du collectif indiquent que, précaires ou non, qu'ils soient artistes, techniciens ou auteurs, ils se sentent « absolument concernés par cette mobilisation historique ». Ils indiquent que « le mouvement réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l'état d'urgence écologique »[354].

Antisémitisme

Quelques actes à connotation antisémites ont lieu dès les débuts des manifestations du mouvement. Le , des Gilets jaunes entonnent le « chant de la quenelle », inventé par l’humoriste Dieudonné[356], plusieurs fois condamné pour antisémitisme[357]. L'historien Vincent Duclert publie deux jours plus tard, le , une tribune dans Le Monde où il regrette le manque d'indignation quant aux violences antisémites[358]. En , Le Monde nuance en affirmant que « les observateurs s’accordent sur un constat majeur : l’ensemble des « gilets jaunes » est loin […] de tenir un discours antisémite »[359]. Le , à Strasbourg, en marge du cortège des Gilets jaunes, des slogans antisémites sont lancés devant la synagogue de la Paix tandis que des pétards sont lancés contre sa porte[360].

Le , en rentrant à son domicile, le philosophe Alain Finkielkraut est sifflé et victime d’insultes antisémites[361]. Cet événement suscite l’indignation de la classe politique, bien que des membres de l'extrême gauche et des indigénistes le minimisent[361],[362]. Alors qu'un individu proche de la mouvance islamiste est suspecté par les autorités, Alain Finkielkraut évoque « un mélange de gens des banlieues, de l'extrême gauche et peut-être aussi des soraliens », et non « des Gilets jaunes d'origine »[363],[364].

Controverses médiatiques

Fausses informations

Le mouvement des Gilets jaunes s'accompagne de la diffusion de fausses informations (fake news), notamment concernant la présence supposée de « mercenaires » anti-Gilets jaunes sur le territoire, et la rumeur de la disparition de la Constitution française. Des vidéos et des clichés sont parfois détournés dans un but de propagande[365],[366]. Ces fausses informations sont surtout répandues sur des groupes de discussion rassemblant des Gilets jaunes[367],[368]. Selon l'ONG américaine Avaaz, les fausses informations liées au mouvement ont été vues plus de 100 millions de fois[369]. Selon le journaliste Nicolas Truong interrogeant l'historien Gérard Noiriel, « en matière de « fausses nouvelles », les Gilets jaunes ont surpassé les membres du gouvernement[370] ».

Des membres de la majorité présidentielle et de l'exécutif diffusent ou relaient également des fausses informations. Dès le début du mouvement, le , Christophe Castaner évoque le retard des secours dans la prise en charge d'une octogénaire sur Angoulême en raison des blocages des Gilets jaunes, une situation qui aurait entrainé sa mort ; or, cette dernière est décédée bien avant l'arrivée des secours et malgré des tentatives de réanimations de secours locaux déjà sur place[371]. En , Emmanuel Macron affirme qu'il n'y a eu aucun mort « victime des forces de l'ordre » alors qu'une femme de 80 ans est morte le mois précédent à Marseille après avoir été touchée par une grenade lacrymogène[372]. Des élus LREM, dont le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, accusent des manifestants d'avoir incendié des voitures devant les locaux du Parisien alors que l'incendie était d'origine accidentelle[373]. D'autres personnalités, notamment Naïma Moutchou, rapporteure de la loi contre la manipulation de l’information, relaient un détournement d'image présentant un Gilet jaune faisant le salut fasciste sur les Champs-Élysées[374]. Les députés Émilie Chalas, Aurore Bergé, Coralie Dubost et Naïma Moutchou font état de l'intervention de Steve Bannon, ancien conseiller du président américain Donald Trump, dans l'origine du mouvement[375],[376]. Lors des manifestations du , auxquelles participent des Gilets jaunes, Christophe Castaner annonce une attaque à l’hôpital de la Salpêtrière par des manifestants ainsi que l’agression du personnel soignant et d'un policier, avant de faire son mea culpa deux jours plus tard[377],[378],[379].

Des médias sont également à l'origine de fausses informations, BFM TV accusant par exemple à tort des Gilets jaunes d'actes de vandalisme[380].

Soupçons d'ingérence

En Russie, même si le Kremlin déclare ne pas voir d'influence des États-Unis dans le mouvement des Gilets jaunes, plusieurs médias comparent ce mouvement aux Révolutions de couleur et affirment qu'il a été organisé par les États-Unis afin de punir Emmanuel Macron de s'être prononcé en faveur d'une armée européenne[381],[382],[383].

Le Times du publie des extraits de note des services de renseignement français concernant des comptes de réseaux sociaux qui auraient amplifié le mouvement[384]. Selon le journal, des centaines de comptes seraient alimentés par la Russie, qui dément[385],[386]. Le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi dénonce ainsi une ingérence de « forces étrangères » sur les réseaux sociaux[387]. Mais selon une déclaration d'un cadre des services de renseignement français rapportée par Le Journal du dimanche le , l'implication de la Russie n'est pas établie, ni par la DGSE ni par la DGSI[388]. En , Mediapart indique que « la DGSI et la DGSE n’auraient toujours pas trouvé la moindre trace d’ingérence russe » et fait état de « « l’effarement » d’un haut cadre du renseignement français quand il a découvert les propos d’Emmanuel Macron »[179].

Dans un entretien avec l'hebdomadaire Le Point, le président français, Emmanuel Macron, affirme que les Gilets jaunes ont été « conseillés » par une puissance étrangère ; il cite les médias russes RT et Sputnik pour leur influence supposée sur le développement du mouvement[389]. Au vu de « la position de certains responsables italiens », la secrétaire d'État Marlène Schiappa se demande s'« il y a des puissances étrangères qui financent les casseurs et les violences dans Paris »[390].

Théories du complot

Rudy Reichstadt, fondateur et auteur du site français Conspiracy Watch, estime que « si l'on ne peut affirmer catégoriquement que le complotisme est réellement plus présent dans ce mouvement que dans d'autres, on ne connaît pas, en revanche, de figure marquante du complotisme francophone qui n'ait pas revêtu le gilet jaune »[391]. Samuel Laurent, responsable des Décodeurs, insiste sur l'extrême porosité des Gilets jaunes face « à des informations qui les confortent »[392]. Selon un sondage mené par l'Ifop en , les Français qui se définissent comme Gilets jaunes sont plus sensibles que la moyenne aux théories du complot[305].

Après la fusillade du 11 décembre 2018 à Strasbourg, plusieurs figures des Gilets jaunes déclarent sur Facebook que l'attentat a été organisé par le gouvernement pour « détourner l'attention »[393]. La rumeur prend rapidement de l'ampleur, plus rapidement que lors des précédents attentats selon la journaliste à France Inter Sonia Devillers[394],[395]. Selon un sondage, 23 % des Français qui se définissent comme Gilets jaunes sont d'accord avec l'affirmation selon laquelle cet attentat est « une manipulation du gouvernement pour détourner l'attention des Français et créer de l'inquiétude dans la population en plein mouvement des Gilets jaunes », contre 10 % des Français en moyenne[305]. Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, des Gilets jaunes accusent le gouvernement d'être à l’origine du sinistre afin de détourner l’attention de la contestation sociale ou de repousser un important discours télévisé d’Emmanuel Macron sur le grand débat national qui était prévu pour la soirée.

Certaines personnalités favorables aux Gilets jaunes sont accusées de développer des « théories du complot ». C'est ainsi que sont désignées la possibilité évoquée par le démographe Emmanuel Todd que les actes de vandalisme commis dans l'arc de triomphe de l'Étoile pendant l'« acte III », le , soient le fait d'« agents provocateurs » au service des autorités[396] ou l'affirmation de l'essayiste Jean-Claude Michéa selon laquelle les Black bloc et les antifas sont au service de l'« État macronien » et visent à discréditer les Gilets jaunes par leurs violences[383].

D'autres théories ont trait à l'organisation du mouvement des Gilets jaunes, comme celle de l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie, qui déclare en décembre dans l'émission de France 5 C l'hebdo : « Dans ce mouvement [des Gilets jaunes], je pense depuis le début qu’il y a une organisation souterraine, cachée. Il y a des tireurs de ficelles »[397].

Accusations de fichage des manifestants

Le , l'Ordre des médecins saisit la CNIL et le ministère de la Santé pour demander des précisions sur l'utilisation du fichier « Si-vic » dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Ce fichier, mis en place après les attentats de 2015 en France, est utilisé dans des situations sanitaires exceptionnelles pour le dénombrement, l’aide à l’identification et le suivi des victimes. Il s'agit d'un fichier purement administratif, comportant notamment le nom et prénom de la victime, son heure d'admission, son éventuel décès, mais aucune information médicale. Mais, alerté par des médecins, l'Ordre des médecins s'inquiète de l'emploi du fichier dans un « contexte qui paraît être bien différent ». Les médecins affirment en particulier que leurs patients n'ont pas été avertis de l'utilisation du fichier et que certaines fiches des victimes comportent des précisions concernant les différents types de blessures tels que « tir flash-ball : plaie arcade » ou « problème au poignet, suite coup de matraque selon le patient ». Quelques jours plus tard, la direction de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) reconnaît un usage inapproprié du fichier SI-VIC pour quelques patients en raison d'un mémo erroné qu'elle avait fait circuler[398],[399],[400], induisant leurs équipes en erreur[401].

L'urgentiste qui a découvert que l'AP-HP avait activé l'application SI-VIC affirme : « Le système informatique est même prévu pour que dès qu’un service d’urgence enregistre une fiche, elle aille directement à la direction générale de la Santé et même au dessus. En clair, chaque service d’urgence peut permettre de localiser les blessés gilets jaunes… En violation complète du secret médical. »[402]. Les autorités compétentes démentent la possibilité d'un usage abusif, affirmant notamment que le ministère de l’Intérieur n'a pas accès à l'outil informatique, sauf en situation d’attentat. La direction générale de la Santé affirme que l'outil informatique SI-VIC n'a été déclenché au niveau national que le 8 et , et qu'il n'a été ensuite activé qu'au niveau local et ponctuellement[399].

Conséquences

Dix morts surviennent à l'occasion de blocages routiers et une onzième lors d'une manifestation qui se déroulait près du domicile de la victime[1]. Plus de 4 000 personnes sont en outre blessées, parfois très gravement, parmi les manifestants et les forces de l'ordre. Les manifestations perturbent en outre le déroulement de plusieurs événements et suscitent de nombreux commentaires à l'étranger. Enfin, sur le plan politique, la contestation entraîne une baisse de la popularité de l'exécutif français. La question de la traduction du mouvement dans le débat politique traditionnel se pose en vue des élections européennes de 2019.

Bilan humain

Douille de tir de grenade MP7

Parmi les dix personnes mortes lors des barrages routiers entre le et le , trois sont des Gilets jaunes participant aux blocages et sept des conducteurs de véhicule[alpha 19],[alpha 20]. Les familles de trois conducteurs dénoncent une récupération de ces drames par le mouvement des Gilets jaunes[415]. Par ailleurs, plusieurs automobilistes forcent des barrages, renversant des manifestants et des membres des forces de l'ordre[416],[417].

Un jugement survenu à la suite du renversement d'un porteur de gilet jaune le , fait apparaître divers éléments antagonistes :

  • le conducteur croyait être bloqué, il subit la « justice privée des Gilets jaunes »,
  • le porteur de gilet jaune : il manifestait « en toute illégalité », « Il a forcément sauté. Il n'y avait personne devant moi, je ne sais pas d'où il est sorti », « Il est désormais vacciné des ronds-points ».

Vu que « les citoyens ont vu bafouer leur liberté d'aller et venir », le conducteur a vu son permis de conduire suspendu deux mois[418].

Le , Zineb Redouane, une Marseillaise de 80 ans, meurt à l'hôpital d'un choc opératoire, après avoir été vraisemblablement blessée au visage par une grenade lacrymogène MP7[419] alors qu'elle fermait les volets de son appartement, situé au 4e étage. Selon plusieurs témoins, elle a déclaré avoir été visée par les forces de l'ordre[420]. La famille porte plainte pour violences ayant entraîné la mort[421] mais l’enquête judiciaire est très critiquée[422]. Une nouvelle autopsie, pratiquée en Algérie, conclut que la mort de Zineb Redouane est directement liée au tir policier[423].

Le , une enquête Checknews recense 1 700 blessés (dont 94 dit « graves ») chez les Gilets jaunes ainsi que 1 000 blessés chez les forces de l'ordre[424]. Le , le ministre de l'Intérieur fait état de « près de 4 000 blessés chez les manifestants et les forces de l'ordre »[425]. Le sociologue Fabien Jobard indique que le bilan humain « dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule »[196]. Une enquête de France Culture rappelle néanmoins que la violence de Mai 68, tant du côté des manifestants que du côté de la police, a été largement sous-évaluée[426]. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, s'inquiète publiquement du grand nombre de blessés[190].

Le Délégué interministériel à la sécurité routière, estime que les dégradations de radars intervenues lors du mouvement ont entraîné la mort d'environ 60 personnes pour les mois de novembre et [427]. Selon la Sécurité routière, le mois de voit un accroissement de la mortalité de 17 %, soit 37 morts supplémentaires, par rapport à [428]. Cette attribution aux Gilets jaunes de la hausse de la mortalité fait polémique en France, et quelques voix relèvent que la hausse des morts peut être due à d'autres facteurs, les piétons et cyclistes, catégorie la plus touchée par la hausse, étant plus susceptibles d'avoir un accident en ville, loin des radars[429]. Un site défavorable aux radars présente en décembre des statistiques d'accidents en baisse pour le mois précédent, alors que 65 % des radars ont été détruits, et fait le lien inverse[430].

Impacts économiques

Rouen, le .

Selon l'INSEE, le mouvement est associé à la perte d'environ 0,1 point de croissance au quatrième trimestre 2018, soit un impact économique « modéré », équivalent à celui des grèves SNCF et Air France sur les résultats économiques français du deuxième trimestre 2018[431]. L'INSEE estime également que sans les mesures votées fin 2018 en réaction au mouvement, la conjoncture française aurait été bien plus mauvaise au premier semestre 2019[431]. La Banque de France revoit, quant à elle, la croissance du dernier trimestre 2018 à 0,2 % au lieu de 0,4 %[432]. À la mi-décembre, le ministère de l’Économie mentionne une baisse de chiffre d'affaires de 40 % pour les « petits commerçants » et de 15 % pour la grande distribution[alpha 21]. Le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution évalue le manque à gagner total à un milliard d'euros[434]. Plusieurs enseignes et syndicats annoncent un fort report des ventes vers l'e-commerce, notamment vers Amazon et Rakuten France, qui a vu ses ventes bondir de 50 % le samedi et de 63 % le samedi suivant[434]. Le mouvement a également des conséquences sur l'industrie et l'agriculture[435]. Début , la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, indique avoir « débloqué » 32 millions d’euros pour payer les salaires des quelque 58 000 personnes ayant connu une période de chômage partiel depuis le début de la crise[436].

Lors des rassemblements à Paris, en particulier entre le et le , plusieurs enseignes, restaurants et automobiles sont la cible de violences. Du mobilier urbain est également dégradé et des barricades sont dressées[437]. Le préjudice est estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros[alpha 22],[439]. Selon le groupe Vinci Autoroutes, les dégâts s’élèvent à la mi- à « plusieurs dizaines de millions d'euros » sur l'ensemble du réseau français[440]. Entre le début du mouvement et , plus de 60 % des radars automatiques de contrôle routier sont masqués, dégradés ou détruits[441],[442].

Selon l'Union française des industries pétrolières (UFIP), sur le mois de décembre, la crise des Gilets jaunes a conduit à une baisse de 9 % de la consommation de carburant délivré par les stations-service françaises ; pour Francis Duseux, président de l'UFIP, c'est une première en quarante années[443].

En , le ministre Bruno Le Maire reconnaît que la crise « n'a pas eu d'impact sur l'attractivité de la France » et qu'elle a eu des effets moindres sur l'économie que ce qu'il avait envisagé[444]. En juillet suivant, la Direction générale des entreprises indique que le mouvement n’a pas conduit à une augmentation des défaillances d'entreprises dans les secteurs du commerce et de l'artisanat[445]. Au contraire, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po), les mesures d'urgences votées sous la pression des manifestants, dont le déblocage de 10 milliards d'euros, notamment via la hausse de la prime d'activité, devraient avoir à moyen terme des effets positifs sur la croissance et devraient améliorer le taux de croissance de 0,3 point de PIB[446].

Vie culturelle

Des musées, théâtres et autres lieux culturels sont préventivement fermés en raison des manifestations, des concerts ou festivals de musique sont également reportés ou annulés[447]. Pour assurer la pleine disponibilité des forces de l’ordre pour les manifestations des Gilets jaunes, le ministère de l’Intérieur fait reporter plusieurs matchs du championnat de France de football[448].

Popularité de l’exécutif

Le Premier ministre, Édouard Philippe, et le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.

Commencée en , la baisse de popularité du président de la République, Emmanuel Macron, et du Premier ministre, Édouard Philippe, s’accentue au début du mouvement[449],[450],[451],[452]. Le président Macron, qui cristallise les tensions des manifestants, voit son image se dégrader, aussi bien en raison de sa politique et de sa gestion du conflit que de sa personnalité[453],[454]. Alors qu’il est perçu comme faisant partie d'une élite déconnectée du quotidien de beaucoup de Français, le président français voit sa capacité à réformer la France d’ici à la fin de son quinquennat remise en cause à l'international[455],[456],[457],[458],[459]. Après un record d'impopularité atteint mi-, les cotes de popularité du Président et du Premier ministre remontent et se stabilisent au printemps 2019 à un niveau souvent équivalent ou supérieur à celui de , avant le début du mouvement[460],[461],[462].

Réactions internationales

La crise conduit plusieurs dirigeants étrangers à s'exprimer. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, explique le mouvement des Gilets jaunes en France de la sorte : « Les Français n'ont pas aimé de devoir payer de leur poche les changements dans la politique énergétique de leur pays »[463]. Le chef de l'Autorité judiciaire iranienne, Sadeq Larijani, déclare que « si ces manifestations n'avaient pas eu lieu en Occident, l'ONU et de nombreux autres ministères des Affaires étrangères s'en seraient déjà mêlés »[464]. Le , le gouvernement italien (M5S-Lega), conduit par Giuseppe Conte, annonce son soutien au mouvement français[465]. Aux États-Unis, le président Donald Trump indique dans un tweet que « les émeutes dans cette France socialiste sont provoquées par des taxes d'extrême gauche sur le carburant », se sert du mouvement pour maintenir la pression commerciale exercée sur l'Union européenne, et critique l'accord de Paris sur le climat[alpha 23],[468],[469],[470].

Le , un groupe d'experts appartenant à la commission des droits de l'homme des Nations unies évoque des restrictions « disproportionnées » au droit de manifester en France[191],[471]. Le suivant, la Haut Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe « estime que le nombre et la gravité des blessures infligées aux manifestants « mettent en question la compatibilité des méthodes employées dans les opérations de maintien de l’ordre avec le respect de ces droits » »[472]. Le , le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'inquiète d’un « usage excessif de la force » contre les Gilets jaunes et demande à la France « urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force »[473] ; réagissant sur ce discours, le porte-parole du gouvernement s'étonne que la France se retrouve « sur une liste entre le Venezuela et Haïti » et ajoute : « On a toujours été extrêmement clairs : à chaque fois que cela est nécessaire, des enquêtes ont été lancées »[474],[475].

Élections européennes de 2019

En , la possibilité d'une évolution du mouvement en une organisation politique susceptible de se présenter aux élections européennes de 2019 est envisagée[476]. Selon un sondage Ipsos, commandé par le parti de la majorité présidentielle et réalisé début , une liste liée au mouvement des Gilets jaunes arriverait en quatrième position des élections européennes de 2019, avec 12 % des voix[477]. Les sondeurs indiquent qu'une telle liste réduirait avant tout les intentions de vote en faveur du Rassemblement national et de La France insoumise, dont de nombreux sympathisants soutiennent les Gilets jaunes[478],[479].

Lors des élections européennes, deux listes (dites « listes jaunes ») se revendiquent finalement des Gilets jaunes. Elles obtiennent des scores très faibles au regard des sondages réalisés au début du mouvement : 0,54 % pour l'Alliance jaune, conduite par le chanteur Francis Lalanne, et 0,01 % pour la liste Évolution citoyenne, menée par Christophe Chalençon[480]. Les partis politiques ayant fait figurer des Gilets jaunes sur leur liste (Debout la France, Les Patriotes, Parti communiste français, Union populaire républicaine) ne dépassent pas les 5 %[290]. Selon des enquêtes Ipsos et IFOP, les personnes déclarant se sentir Gilets jaunes ou soutiens du mouvement votent majoritairement pour le Rassemblement national[290],[291].

Selon Bruno Jeanbart, de l'institut Opinionway, l'existence du mouvement des Gilets jaunes a pu favoriser, en réaction, le vote d'électeurs de droite en faveur de la liste LREM et ainsi augmenter son résultat[481],[482].

Élections municipales de 2020

Une petite dizaine de listes candidates aux élections municipales de 2020 sont catégorisées par la nuance « liste Gilets jaunes », créée pour l'occasion : à Cavaillon, Pertuis (Vaucluse), La Possession, Saint-Denis (La Réunion), Bagnols-sur-Cèze (Gard), Revel (Haute-Garonne), Frontignan (Hérault), Saint-Clair-du-Rhône (Isère), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Commercy (Meuse)[483]. Plusieurs listes émanant de partis politiques revendiquent aussi le soutien de militants du mouvement[484] ou reprennent à leur compte l'idée d'un référendum d'initiative citoyenne au niveau local[485].

Élection présidentielle de 2022

Éric Drouet et Jacline Mouraud, deux figures du mouvement, annoncent leur intention de prendre part à l'élection présidentielle de 2022[486]. Slate relève en janvier 2021 qu'« à suivre les commentaires sur les groupes Facebook des «gilets jaunes», aucun des candidats déclarés issus de la mouvance ne fait consensus »[486].

Mobilisation syndicale

À la mi-, Le Monde relève qu'au cours des mois précédents, « des mouvements spontanés, venus de la base, ont émergé dans des secteurs où les syndicats sont pourtant encore bien implantés : le Collectif inter-urgences à l'hôpital, les « stylos rouges » dans l'éducation nationale, ou plus récemment les arrêts de travail dans le technicentre SNCF de Châtillon » ; l'historienne Danielle Tartakowsky estime ainsi que les Gilets jaunes « ont sans doute contribué, indirectement, à une reprise des luttes »[353].

Débat sur le référendum d'initiative citoyenne

Une proposition de référendum d'initiative citoyenne relayée en 2018[487],[488].

Le , alors que le référendum d'initiative citoyenne (RIC) émerge comme la principale revendication du mouvement, le Premier ministre, Édouard Philippe, déclare : « Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n'importe quel sujet ni dans n'importe quelles conditions. C'est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France[489]. » Le groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale dépose en une proposition de loi visant à instaurer le RIC, mais celle-ci est rejetée[490],[491].

Manifestations similaires

Dans le reste du monde

Les contestations contre les taxes sur les carburants et contre la vie chère gagnent d’autres pays, en Europe et dans le reste du monde[492].

En réaction aux Gilets jaunes

Le mouvement des « Stylos rouges » rassemble sur les réseaux sociaux plusieurs dizaines de miliers de membres de l'Éducation nationale française[493],[494]. Les « Gyros bleus » (policiers) appellent à un mouvement non déclaré pour dénoncer la fatigue engendrée par leur métier[495].

Sur les réseaux sociaux, déplorant les violences, plusieurs mouvements critiquent le mode d’action des Gilets jaunes, notamment les « Foulards rouges » et les « Gilets bleus »[496],[497]. Une manifestation organisée par les Foulards rouges le à Paris rassemble 10 500 personnes d’après la préfecture de police, un chiffre surévalué selon les médias nationaux[498],[499],[500] ; à nouveau appelés à manifester dans la capitale le suivant, ils ne sont qu'une cinquantaine[501].

Dans le passé

La France a connu d'autres manifestations et révoltes spontanées qui sont parfois comparées au mouvement des Gilets jaunes. La Révolution française est régulièrement évoquée[502],[503],[504]. Les révoltes viticoles, comme celle de 1907, sont aussi mentionnées[505]. Le mouvement des Gilets jaunes est également parfois comparé à celui des Bonnets rouges, qui conduit en 2013 à la suppression des portiques écotaxe. Toutefois, selon la géopolitologue Béatrice Giblin, cette comparaison avec les Bonnets rouges est peu pertinente dans la mesure où ce mouvement « avait été pris en main par des vrais leaders, comme le maire de Carhaix, ou les grands patrons de Bretagne »[506].

En s'opposant à l'augmentation des taxes et impôts, le mouvement des Gilets jaunes peut également évoquer les jacqueries de l'Ancien Régime et le poujadisme des années 1950[alpha 24],[507]. Sont également cités les mouvements de protestation massifs étant intervenus à partir du deuxième choc pétrolier contre la hausse des prix à la pompe et plus généralement contre le coût de la vie, et ayant entraîné un blocage du pays ou de certains secteurs d'activité[508],[509].

Dans le monde arabe, un parallèle est parfois établi entre le mouvement des Gilets jaunes et le printemps arabe[510]. Samir Aita, ancien directeur du Monde diplomatique, indique ainsi que les deux révoltes trouvent leur origine dans le fait que les campagnes ont été délaissées au profit des centres urbains[511]. Des éditorialistes sont toutefois plus sceptiques : dans le quotidien L'Orient-Le Jour, Anthony Samrani affirme qu'il n'y a ici « pas de dictateur à faire tomber, pas non plus d'État policier ou de moukhabarate [services secrets] prompts à vous faire disparaître à la moindre critique »[510]. Des parallèles sont également faits avec la révolution ukrainienne de 2014[512].

Activités artistiques autour du mouvement

Audiovisuel

Plusieurs documentaristes tournent en 2018 en 2019 sur les ronds-points occupés par des Gilets jaunes. Leurs réalisations sont diffusées à la télévision, sur Internet, mais aussi en salles.

En , les documentaristes François Ruffin (également député issu de la gauche radicale) et Gilles Perret partent à la rencontre de Gilets jaunes sur les ronds-points[513]. Avec plus de vingt-quatre heures d'images, ils en tirent un film, J'veux du soleil, qui sort en salles en France le [514]. En , le documentariste Jean-Paul Julliand sort le film Graine de ronds-points, qui traite de trois camps de Gilets jaunes en Isère entre et , recoupant son récit avec les questions de société que soulève le mouvement[515].

Un film sur le groupe local d'Alby-sur-Chéran, intitulé Fin du moi, début du nous, est diffusé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes en [516]. Six documentaristes des Mutins de Pangée  Pierre Carles, Olivier Guérin, Bérénice Meinsohn, Clara Menais, Laure Pradal et Ludovic Raynaud  réalisent en 2019 Le Rond-point de la colère[517], un film centré sur le rond-point de Aimargues dans le Gard, de ses débuts à sa destruction[518]. Ses images ont toutes été prises par des Gilets jaunes locaux[519].

Les différentes antennes régionales de France 3 ainsi que la chaîne France Ô diffusent le , presque un an après le début du mouvement, plusieurs documentaires réalisés par Anne Gintzburger, s'intéressant à la place des femmes dans le mouvement[alpha 25]. L'émission de télévision française Cellule de crise, diffusée sur France 2 le , présente un documentaire réalisé par Nolwenn Le Fustec intitulé Cette semaine où les Gilets jaunes ont fait vaciller l'État, avec de nombreux reportages et des entretiens reconstitués. Le documentaire est consacré à la semaine succédant à l'acte III (du 1er au ) et aux événements liés aux différentes manifestations des Gilets jaunes, plus particulièrement à l'incendie de l'hôtel de préfecture de la Haute-Loire[522],[523].

Un documentaire intitulé Nous ne sommes rien, soyons tout, réalisé par Baya Bellanger et diffusé sur le site de France télévisions en novembre 2020, suit pendant un an et demi, de l’hiver 2019 jusqu’au premier tour des élections municipales de 2020, le groupe de Gilets jaunes de Commercy, l’un des premiers en France à s’être positionné en faveur d’une structuration du mouvement[524].

Arts visuels

Clown sur l'avenue des Champs-Élysées ().

Une vidéo de l'humoriste La Bajon dans le rôle de l'avocate d'Emmanuel Macron portant un gilet jaune, est vue plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux, ce qui consolide sa célébrité dans le mouvement[525],[526]. La danseuse Nadia Vadori-Gauthier improvise une chorégraphie en pleine rue, lors des manifestations, avec pour fond les fumées des différents gaz et feux de voitures[527]. Le , en marge de la manifestation sur les Champs-Élysées, Deborah De Robertis organise un happening lors duquel cinq femmes se présentent seins nus face aux gendarmes, avec un costume évoquant Marianne[528].

À Paris, rue d’Aubervilliers (19e arrondissement), début , l’artiste urbain Pascal Boyart peint une fresque inspirée de La Liberté guidant le peuple de Delacroix représentant une Marianne guidant des Gilets jaunes[529]. Le mouvement Black Lines, un groupe d'une trentaine d'artistes, réalise une fresque de 300 mètres de long s'inspirant des divers faits relatifs aux manifestations[530],[531].

Chansons

  • Gilets jaunes par Kopp Johnson (2018)[532]
  • Tensions sociales par D. Ace (2018)[532]
  • Débranche ta télé et enfile ton gilet par Antoine Froideveaux (2018)[532]
  • Le Peuple saigne par Mazfa (2018)[533]
  • Gilets jaunes par D1ST1 (2018)[534]
  • Les Gentils, les Méchants par Marguerite (2019)[535],[536],[537]
  • On est là, chanson reprise dans les manifestations contre la réforme des retraites[538].
  • Fin du monde et fin du mois par le groupe corse I Muvrini (décembre 2018) : il s'agit d'une chanson de soutien au mouvement qui appelle à la non-violence[539],[540].

Damien Saez sort le , à l’occasion de l’anniversaire du début du mouvement des Gilets jaunes, la chanson Manu dans l'cul, où il incarne un Gilet jaune s'adressant à Emmanuel Macron et fait référence au tag « Macron on veut ton cul », inscrit sur l'Arc de Triomphe le [541].

Notes et références

Notes

  1. Dix personnes sont décédées dans des accidents de la route liés aux manifestations. Zineb Redouane est morte après avoir été blessée dans son appartement, touchée par un éclat de grenade lacrymogène alors qu'elle fermait ses volets[1],[2],[3].
  2. 2 495 manifestants, 1 944 policiers, gendarmes, pompiers[4].
  3. Il existe des dizaines de groupes Facebook de Gilets jaunes. En , les trois groupes les plus importants numériquement sont :
    • « Compteur officiel de gilets jaunes », destiné à estimer le nombre de manifestants (avec près de trois millions de membres) ;
    • Celui créé par Éric Drouet et d’abord géré avec Priscillia Ludosky, initialement intitulé « TOUS ENSEMBLE LE 17 NOVEMBRE 2018 pour le blocage national face à la hausse du carburant ! », puis rebaptisé « La France en colère!!! » (avec 340 000 membres) ; souhaitant favoriser les actions en province, Priscillia Ludosky se replie ensuite sur la page d'origine « La France en colère » (sans points d'exclamation)[51] ;
    • « Fly Rider infos blocage », créé par Maxime Nicolle[52].
  4. Les LBD sont classés « armes de guerre » par la règlementation internationale, car, à l'origine, un LBD est un lance-grenade militaire et son calibre ne permet pas de le classer comme arme civile[115].
  5. Parmi eux figurent le capitaine Bruno Félix, qui commandait les auteurs présumés des tirs dont l'un conduisit au décès de Zineb Redouane à Marseille, le commissaire Rabah Souchi, chargé, le , à Nice, des opérations de maintien de l’ordre ayant causé de graves blessures à la militante pacifiste Geneviève Legay, et le commandant divisionnaire Dominique Caffin, CRS ayant frappé plusieurs manifestants dans un Burger King à Paris, le , et connu de sources policières pour être « particulièrement violent »[142].
  6. Jusqu'alors d'un montant de 1 000 € pour les ménages imposables et 2 000 € pour les ménages non imposables, elle devrait passer à 4 000 € pour les 20 % de Français les plus modestes et pour les ménages non-imposables qui habitent à une distance supérieure à 30 km de leur lieu de travail.
  7. Le chèque énergie s'est substitué en 2018 aux tarifs sociaux de l'énergie. Il devrait bénéficier à 2,2 millions de personnes supplémentaires.
  8. Le système d’indemnités kilométriques serait élargi aux gros rouleurs, à partir de soixante kilomètres par jour, pour les petites cylindrées (4 CV), qui « consomment peu ou ne polluent pas ». L’État laisserait ces aides à la charge des collectivités et des entreprises.
  9. À la suite de l’appel présidentiel à un « effort national de solidarité », la Fédération bancaire française s'engage à ce que les banques n’augmentent pas leurs tarifs en 2019[220] et plusieurs grandes entreprises annoncent leur intention de verser une prime volontaire de fin d'année[221],[222].
  10. Le comité se penchera également sur le prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 % sur les revenus du capital, plus connu sous le nom de flat tax
  11. Un comité d'évaluation des réformes sur la fiscalité du capital, dont celle de l'ISF, est toutefois installé le . Ce comité doit remettre un rapport en septembre 2019, avant le dépôt du projet de loi de finances 2020[alpha 10],[226].
  12. Il s'agit de Pascal Marchand, Brigitte Sebbah, Julie Renard, Guillaume Cabanac, Laurent Thiong-Kay, Natacha Souillard et Lucie Loubère. Voir [PDF] « Vrai débat » : Sortir du débat pour négocier, Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales, , 17 p. (lire en ligne).
  13. L'article prend en compte les revendications communiquées par la délégation de huit Gilets jaunes le , ainsi qu'une autre liste de doléances assez similaire, établie la semaine précédente selon la même méthode de consultation en ligne, et « d’autres demandes entendues lors des manifestations et des publications partagées sur les réseaux sociaux ».
  14. « […] Les deux tiers sont compatibles avec le programme de Jean-Luc Mélenchon. Elles se rapprochent aussi du candidat socialiste Benoît Hamon, désormais chef de file de Génération.s. Les plus sociales, sur le smic et les retraites par exemple, sont directement inspirées des idées de Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud »
  15. « Près de la moitié des propositions sont partagées par Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, en particulier sur la défense des services de proximité (commerces, poste, école) ou la renationalisation des infrastructures (autoroutes, aéroports) »
  16. Les universitaires Maxime Gaborit et Théo Grémion soulignent que selon les données qu'ils ont recueillies, la question du pouvoir d’achat est bien prioritaire pour les Gilets jaunes et l’écologie « semble donc, dans un premier temps, ne pas constituer une priorité » pour eux, « sans pour autant susciter leur hostilité »[286].
  17. Exception faite notamment de l'attaque du marché de Noël de Strasbourg et des fêtes de Noël. Voir .
  18. Cédric Mathiot de Libération reconnaît que le rapport « a été peu mentionné dans la presse », tout en affirmant que son journal a déjà écrit « largement » sur les violences policières[341]. Pour Lemaire, les différents articles de Libération ne semblent pas être à la « hauteur de l'ampleur nouvelle de la brutalité de la répression policière »[342].
  19. Le , au Pont-de-Beauvoisin (Savoie), une conductrice d'un 4x4, arrêtée par un barrage de manifestants à un rond-point, redémarre son véhicule et renverse une manifestante de 63 ans, qui est tuée[403]. Au vu des images d'une caméra de vidéosurveillance, le parquet déclare qu'il est « impossible de qualifier l’acte d’involontaire ». Elle est mise en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner [avec arme par destination] »[404]. Les 13 et , deux Gilets jaunes trouvent la mort après avoir été renversés par un camion[405],[406].
  20. Entre le et le , sept conducteurs meurent après avoir percuté des véhicules. Le , dans la Drôme (sur la N7), un motard remontant une file de voitures bloquées par un barrage percute une camionnette et meurt le lendemain[407]. Le , un artisan conduisant une fourgonnette meurt après avoir percuté un camion sur la RN 113 à Arles[408],[409]. Le , à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), une voiture percute un camion à l'arrêt au niveau d'un barrage des Gilets jaunes : la conductrice de la voiture, âgée de 25 ans, meurt sur le coup[410]. Le , une femme est tuée dans un accident de la route près d'un barrage de Gilets jaunes dans l'Aisne[411]. Le 14 décembre également, un homme meurt dans la collision de son véhicule avec un camion, à la frontière franco-belge, bloquée par un barrage de Gilets jaunes[412]. Le 19 décembre, un homme meurt dans la collision de son camion avec un autre camion, à la frontière franco-belge, bloquée par un barrage de Gilets jaunes[413],[414]. Le , un automobiliste meurt après avoir percuté un camion bloqué à un barrage à Perpignan.
  21. du fait de magasins fermés, de ruptures de stocks ou du blocage d'accès routiers vers des zones commerciales[433]
  22. Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, estime que la remise en état de l'arc de triomphe, vandalisé le , ne devrait pas dépasser le million d’euros tout en indiquant que certaines œuvres d’art dégradées ne pourront être restaurées[438].
  23. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, demande alors à Donald Trump de ne pas prendre parti dans la politique intérieure française[466],[467].
  24. Cependant, selon Alexis Spire, sociologue au CNRS, le mouvement se distingue du poujadisme : « Les Gilets jaunes n’appellent pas à attaquer les dépôts de carburant pour faire le plein gratuitement. C’est plutôt le constat que l’argent public est mal utilisé. Que l’argent ne va pas là où il devrait aller : dans le maintien de la petite gare, du centre de Trésor public, du bureau de poste, de la gendarmerie »[250].
  25. Dans ces six films (Des femmes en colère, La Marche des femmes, Les Combattantes, Les Femmes du rond-point, Toutes solidaires et Les Gardiennes de l'île), la réalisatrice suit des militantes anonymes dans leur mobilisation[520],[521].

Références

  1. Vincent Coquaz, « Qui sont les 11 morts du mouvement des gilets jaunes mentionnés par Emmanuel Macron ? », Libération, (lire en ligne).
  2. « 11 morts depuis le début de la crise des Gilets jaunes : des accidents de la route mais pas seulement », sur lci.fr (consulté le ).
  3. « "Gilets jaunes": 11 morts, des récupérations et beaucoup d'incompréhension », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Mobilisation, blessures, arrestations… un an de Gilets jaunes en chiffres », sur cnews.fr, .
  5. Elise Vincent, « « Gilets jaunes » : 10 000 gardes à vue, 3 100 condamnations… une réponse pénale sans précédent », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. Nicolas Bourcier, Harold Thibault, Aline Leclerc et Gary Dagorn, « Du déclencheur local à la révolte globale : la convergence des luttes dans le monde », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. Nadine Epstain et Elise Delève, « La grogne gronde aux quatre coins du monde », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  8. Sophie Amsili et Florian Maussion, « Carburants : les « gilets jaunes » ont-ils raison de dénoncer une hausse des prix ? », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  9. Fabien Magnenou, « Emmanuel Macron a-t-il raison quand il affirme que la hausse du prix à la pompe est liée à 70% à celle des cours du pétrole ? », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  10. « Carburants: colère contre la hausse des prix alors que le cours du pétrole chute », sur rfi.fr, (consulté le ).
  11. « Emmanuel Macron assume la hausse des taxes sur le carburant », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  12. AFP, « "Gilets jaunes": une crise illustrant les limites de l'étalement urbain en France », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  13. « Mouvement des gilets jaunes : pourquoi la France rurale est en première ligne », sur lesechos.fr, .
  14. Zakaria Bendali et Aldo Rubert, « Les sciences sociales en gilet jaune. Deux ans d’enquêtes sur un mouvement inédit », Politix, no 132, , p. 177-215 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
  15. Christian de Perthuis et Anouk Faure, « "Gilets jaunes" et taxe carbone, les centimes de la discorde », sur latribune.fr, (consulté le ).
  16. Arthur Nazaret, « Taxe carbone : le gouvernement avait été plusieurs fois averti du risque de grogne », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  17. Gilets jaunes: le ras-le-bol fiscal comme moteur, bfmtv.com, 16 novembre 2018
  18. Dominique Albertini, Les «gilets jaunes» carburent au ras-le-bol fiscal, liberation.fr, 14 novembre 2018.
  19. Olivier Passet, « "Gilets jaunes" : la poudrière du ras-le-bol fiscal », sur La Tribune.fr, (consulté le ).
  20. Sophie Amsili, « Qui sont les gilets jaunes ? », Les Échos.
  21. « « Gilets jaunes » et niveau de vie, les dix graphiques de la colère », lemonde.fr, 5 décembre 2018.
  22. Éric Vernier, « Gilets jaunes, Carlos Ghosn et équité fiscale », IRIS, 28 novembre 2018
  23. Alice Bonvoisin, « Et dire que Carlos Ghosn est venu se pavaner devant nous », La Voix du Nord, 21 novembre 2018.
  24. Les Français et leurs territoires : vécus et attentes vis-à-vis des pouvoirs publics, p. 8-16.
  25. Les Français et leurs territoires : vécus et attentes vis-à-vis des pouvoirs publics, p. 22-36.
  26. « Loin des métropoles, le sentiment d’être délaissé par les pouvoirs publics », sur http://www.vie-publique.fr/, (consulté le ).
  27. Samuel Depraz, « Les gilets jaunes refont la géographie de la France », sur libération.fr, (consulté le ).
  28. Angélique Négroni, « La fronde anti-80 km/h, mouvement précurseur des «gilets jaunes» », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  29. Rémy Josseaume, « Rémy Josseaume : «Les 80 km/h, détonateur des “gilets jaunes”» », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  30. « Le territoire des « gilets jaunes », entre Facebook et le rond-point », Le Monde, no 23281, , p. 30 (lire en ligne, consulté le ). Les résultats présentés dans l'article sont tirés de Pierre C. Boyer, Thomas Delemotte, Germain Gauthier, Vincent Rollet et Benoît Schmutz, « Les déterminants de la mobilisation des "gilets jaunes" », Revue économique, (lire en ligne, consulté le ).
  31. « Législatives : abstention record à 51,29% - Les Échos », sur Les Échos, (consulté le ).
  32. « Election présidentielle 2017 : votes blancs, nuls et abstention records au second tour », L'Obs, (lire en ligne, consulté le ).
  33. Un tsunami de défiance contre les élites et les institutions politiques, Le Figaro.
  34. [PDF] https://www.sciencespo.fr/cevipof/sites/sciencespo.fr.cevipof/files/CEVIPOF_confiance_vague10-1.pdf.
  35. Manon Aublanc, « «Gilets jaunes»: La presse étrangère raille Emmanuel Macron », 20 minutes, (lire en ligne).
  36. Confavreux, Joseph., Le fond de l'air est jaune : comprendre une révolte inédite, , 219 p. (ISBN 978-2-02-142620-5 et 2021426203, OCLC 1085126914, lire en ligne), pp. 53, 100, 183.
  37. « Syndicats : une lente érosion générale », sur https://www.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  38. Wladimir Garcin, « Les Français de moins en moins syndiqués », sur http://www.lefigaro.fr/, (consulté le ).
  39. Henri Vernet, « Certains Gilets jaunes ont la volonté de renverser les élites », sur http://www.leparisien.fr/, (consulté le ).
  40. Chloé Vincent, « Les « gilets jaunes » demandent la dissolution de l'Assemblée nationale », sur https://www.ledauphine.com/, (consulté le ).
  41. Jannick Alimi, « Les députés d’En Marche, cibles de Gilets jaunes radicalisés », sur http://www.leparisien.fr/, (consulté le ).
  42. Christian Le Bart, Petite sociologie des Gilets jaunes, la contestation en mode post-institutionnel, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 212 p. (ISBN 978-2-7535-8026-8), p. 203.
  43. « Pascal Perrineau : "Macron et les 'gilets jaunes' appartiennent au nouveau monde" », sur europe1.fr, (consulté le ).
  44. « Gilets jaunes : pour la presse, « la raison est impuissante » face à l'émotion », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  45. Noiriel 2019, p. 19-20.
  46. Rémi Lefebvre, « Les Gilets jaunes et les exigences de la représentation politique », La vie des idées.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  47. « Article R416-19 du Code de la Route », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le ).
  48. Le gilet jaune sur le tableau de bord : par conviction ou pour passer plus vite les barrages, La Dépêche.
  49. « Gilets jaunes. Écartés de la grogne, les syndicats tentent une approche », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  50. Leïla de Comarmond, « Les syndicats bousculés par le phénomène des « gilets jaunes » », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  51. « Gilets jaunes. Rupture sur Facebook entre Priscillia Ludosky et Eric Droue », Ouest-France, (lire en ligne).
  52. Roman Bornstein et Fondation Jean-Jaurès, « Plongée dans les comptes Facebook des "gilets jaunes" », L'Obs, (lire en ligne).
  53. (en-US) Elian Peltier et Adam Satariano, « After Yellow Vests Come Off, Activists in France Use Facebook to Protest and Plan », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  54. Adrien Sénécat, « Derrière la percée des « gilets jaunes », des réseaux pas si « spontanés » et « apolitiques », sur Le Monde, (consulté le ).
  55. Adrien Sénécat, « Les groupes Facebook des « gilets jaunes » s’essoufflent et se restructurent », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  56. Vincent Glad, « Dans le combat final des gilets jaunes, Jupiter va affronter des modérateurs Facebook », sur Libération, Libération, (consulté le ).
  57. « Gilets jaunes : la pétition de Priscillia Ludosky dépasse le million de signatures », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  58. Alexis Feertchak, « « Gilets jaunes » : des figures émergent, de prochaines actions déjà envisagées », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  59. Delphine Bancaud, « « Gilets jaunes »: Qui sont les figures de proue du mouvement? », 20 minutes, (lire en ligne).
  60. Noiriel 2019, p. 22-23.
  61. Fanette Bon, « Qui sont les "Gilets Jaunes Libres" », Ouest France, (lire en ligne).
  62. Jérôme Fourquet et Chloé Morin, « Aides-soignants, caissiers, camionneurs... Les gilets jaunes sont devenus les «premiers de tranchée» », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  63. « François Boulo, la robe jaune », sur Libération.fr, .
  64. Alexandra Saviana, « Qui est Ingrid Levavasseur, à la tête d'une liste gilets jaunes aux européennes », Marianne, (lire en ligne).
  65. « La blessure à l’œil du « gilet jaune » Jérôme Rodrigues inquiète le gouvernement », sur Le Monde, .
  66. « Qui a choisi les huit porte-parole des gilets jaunes ? Que veulent-ils ? », sur le site du quotidien Libération (consulté le ).
  67. Le Scan Politique, « L'un des porte-parole des «gilets jaunes» refuse de se rendre à Matignon », Le Figaro, (lire en ligne).
  68. « Gilets jaunes : la réunion à Matignon vire au grand n'importe quoi », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  69. « Gilets jaunes : 2 000 rassemblements et 124 000 manifestants en France », Le Parisien, 17 novembre 2018.
  70. « Gilets jaunes : 287 710 manifestants, un mort et 409 blessés », Libération, 17 novembre 2018.
  71. « Gilets jaunes – Le ministre de l'Intérieur indique que le pics de manifestants s'est élevé à 282 710 manifestants, atteint vers 17 heures », sur France Info (consulté le ).
  72. "Gilets jaunes" : le point sur la mobilisation mardi région par région, France TV Info.
  73. BFMTV, « De la difficulté de compter les gilets jaunes », sur BFMTV (consulté le ).
  74. « Blocage des gilets jaunes : Plusieurs élus dénoncent une manipulation des chiffres de la part du gouvernement », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  75. « France Police: le sulfureux syndicat policier qui drague les gilets jaunes », France-Soir, 17 janvier 2019 (consulté le 3 juin 2019).
  76. « Le difficile comptage des rassemblements de « gilets jaunes » », Le Monde - Les décodeurs, (lire en ligne, consulté le ).
  77. « Nombre de gilets jaunes samedi 19: les chiffres officiels contestés », sur FranceSoir, (consulté le ).
  78. Noiriel 2019, p. 15-16.
  79. Aline Leclerc, « Gilets jaunes », un an après : « Les réponses policières et judiciaires ont été la cause principale de démobilisation », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  80. Jean-Yves Dormagen & Geoffrey Pion, « « Gilets jaunes », combien de divisions ? », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  81. « EN DIRECT - « Gilets jaunes » : plus de 32 000 manifestants dans toute la France », sur Le Figaro, (consulté le ).
  82. « La Réunion : couvre-feu levé, la situation reste tendue », Le Dauphiné, (lire en ligne).
  83. Le JDD, « Manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées : 103 interpellations et 24 blessés, dont 5 policiers », sur lejdd.fr (consulté le ).
  84. « Gilets jaunes: Les images des dégâts à l'intérieur de l'Arc de Triomphe », sur Huffington Post (France), .
  85. « Paris : l’Arc de Triomphe tagué par des Gilets jaunes », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  86. Loïc Kiefer, « Préfecture de Haute-Loire a été incendiée par des "gilets jaunes": "Ces gens nous menaçaient de mort" », rmc.bfmtv.com, (lire en ligne).
  87. « "Gilets jaunes" : un acte IV plus calme à Paris », sur Franceinfo, (consulté le ).
  88. « En direct - «Gilets jaunes» : 1385 interpellations et 974 gardes à vue en France », sur Le Figaro, (consulté le ).
  89. « Récit de l’évacuation de Benjamin Griveaux après l’irruption de manifestants dans son ministère », sur Le Monde, (consulté le ).
  90. « Benjamin Griveaux évacué après une intrusion dans son ministère : "Ils ont attaqué la maison France" », sur LCI, (consulté le ).
  91. « "Gilets jaunes" : la CGT et FO prêts à mobiliser leur service d'ordre samedi », sur Europe 1, .
  92. « "Gilets jaunes" : un service d'ordre pour éviter casse et "violences policières" », sur Europe 1, .
  93. « Halte aux mensonges sur les gilets jaunes ! », sur Marianne, (consulté le ).
  94. « VIDÉO - Gilets jaunes : Fouquet's saccagé, magasins pillés, banque incendiée... un chaos jamais vu sur les Champs-Elysées », sur LCI.
  95. « "Gilets jaunes": un acte 18 marqué par un regain de violence à Paris », sur www.nouvelobs.com, (consulté le ).
  96. « Gilets jaunes, acte 18 : 216 commerces dégradés à Paris », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  97. « Violences à Paris : que faut-il retenir de l'audition de Christophe Castaner et de Bruno Le Maire devant le Sénat ? », sur www.publicsenat.fr, (consulté le ).
  98. « Gilets jaunes : Manifestations du 16 mars à Paris, la Chambre de commerce veut un plan d’urgence », sur actu.fr, (consulté le ).
  99. « Acte 18 des Gilets jaunes : plus de 200 actes de vandalisme à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  100. « Violences sur les Champs-Élysées : "On était en mesure d'intervenir, on ne nous a pas autorisés à le faire", dénonce l'Unsa-Police », francetvinfo.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  101. « Préfecture de police de Paris : les raisons du limogeage de Michel Delpuech », Marianne, (lire en ligne, consulté le ).
  102. « La multiplication des violences contre les députés n’a pas d’équivalent sous la Ve République », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  103. Loris Boichot, « Violences contre les députés: «Un phénomène inédit depuis la guerre d'Algérie» », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  104. « Les permanences de députés LREM, cibles de la colère des anti-Ceta », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  105. IPSOS/SOPRA STERIA, FRACTURES FRANÇAISES 2019 Vague 9 (lire en ligne), p. 103 et 104.
  106. Eléanor Douet, « "Gilets jaunes" : qu'est-ce que le black bloc ? », sur rtl.fr, (consulté le ).
  107. Thomas Prouteau, « "Gilets jaunes" : les "ultras-jaunes", ces manifestants formés par l'ultra-gauche », sur rtl.fr, (consulté le ).
  108. « « Verdict : j’ai perdu mon œil » : l’annonce du « gilet jaune » Jérôme Rodrigues », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  109. Vidéo. Viser au Flash-Ball un manifestant qui se tient les bras levés, "c'est une faute" affirme un colonel de gendarmerie, France 2, envoyé spécial, 14 décembre 2018.
  110. Le JDD, « Des Gilets jaunes et des lycéens gravement blessés par des tirs de flash-ball », sur lejdd.fr (consulté le ).
  111. « Gilets jaunes : le décompte des blessés graves », sur Libération.fr, (consulté le ).
  112. Gladys Marivat, « « Cinq mains coupées », de Sophie Divry : paroles de « gilets jaunes » mutilés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  113. Nicolas Chapuis, « La blessure à l'œil du « gilet jaune » Jérôme Rodrigues inquiète le gouvernement », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  114. « Le sang sur la balle de LBD n'est pas celui de Rodrigues », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  115. « "Gilets jaunes" : le lanceur de balles de défense reconnu comme "arme de guerre" par la réglementation internationale », sur Franceinfo, (consulté le ).
  116. « Violences policières : « On est dans le mensonge d’Etat » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  117. "Gilets jaunes" : les réponses aux dix questions que vous vous posez sur le flash-ball et son utilisation par les forces de l'ordre 13/01/2019., FranceInfo.
  118. "Samedi prochain, on revient avec des armes", L'Express.
  119. « Violences policières : “Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits” », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  120. Le Point magazine, « LBD, grenades : ces armes dont les manifestants réclament l'interdiction », sur Le Point, (consulté le ).
  121. « "Ils lui ont tiré en pleine tête": la colère de la femme d'Olivier, victime de LBD », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  122. « Usage des LBD : six organisations déposent une question prioritaire de constitutionnalité devant le Conseil d'Etat », sur Franceinfo, (consulté le ).
  123. « Rapport annuel du Défenseur des droits : Jacques Toubon alerte sur l'utilisation des grenades GLI-F4 et souhaite l'interdiction des LBD », sur Franceinfo, (consulté le ).
  124. « Le Défenseur des droits souhaite l'interdiction des grenades explosives », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  125. « Amnesty dénonce », sur libération.
  126. « Police must end use of excessive force », sur amnesty, .
  127. « Amnesty international alerte », sur france info.
  128. « Gilets jaunes : usage excessif de la force par la police », sur Amnesty France, (consulté le ).
  129. Le Parlement européen condamne le « recours disproportionné à la force » contre les manifestants, Le Monde.
  130. "Gilets jaunes" : des experts de l'ONU dénoncent des restrictions graves aux droits des manifestants, France TV Info.
  131. « France : Comment des milliers de manifestants pacifiques ont été arbitrairement arrêtés et poursuivis », sur amnesty.fr (consulté le ).
  132. « "Gilets jaunes" : 24 plaintes de journalistes pour violences policières », sur Europe1.fr,  : « Me Jérémie Assous en a en effet informé [...] Christophe Castaner, quatre jours après des déclarations de ce dernier invitant les professionnels à porter plainte. ».
  133. Simon Auffret, « « Gilets jaunes » : vingt-quatre photographes et journalistes veulent porter plainte pour violences policières », sur Le Monde.fr, .
  134. « Tribune : "Nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler" : plus de 300 journalistes dénoncent les violences policières », sur Franceinfo, (consulté le ).
  135. « "Gilets jaunes": Le Syndicat national des journalistes et Reporters sans frontières dénoncent des atteintes à la liberté d'informer », sur www.jeanmarcmorandini.com (consulté le ).
  136. « "Gilets jaunes" : Reporters sans frontières et le Syndicat national des journalistes dénoncent des atteintes à la liberté d'informer », sur Franceinfo, (consulté le ).
  137. Richard Sénéjoux, « Gilets jaunes : 62 signalements de violences policières contre les journalistes, selon David Dufresne ».
  138. «Gilets jaunes» : l'IGPN a ouvert 116 enquêtes depuis le début du mouvement, Le Figaro.
  139. David Dufresne, « Allô place Beauvau ? C'est pour un bilan (provisoire) », sur Mediapart, (consulté le ).
  140. "Gilets jaunes" : Castaner "sidéré" par les accusations de violences policières, Europe 1.
  141. « Christophe Castaner décore des policiers soupçonnés de violences », sur France 24, .
  142. Pascale Pascariello, « La promotion «gilets jaunes» de Christophe Castaner: les médailles de la honte », sur Mediapart, (consulté le ).
  143. « Le nombre de blessures aux yeux par LBD en forte hausse avec les « gilets jaunes » », sur Le monde, (consulté le ).
  144. Aurore Chauvin, Jean-Louis Bourges, Jean-François Korobelnik, Michel Paques, Pierre Lebranchu et Frederic Villeroy, « Ocular injuries caused by less-lethal weapons in France », The Lancet, vol. 394, no 10209, , p. 1616-1617 (e-ISSN 1474-547X, lire en ligne, consulté le ).
  145. « Pancartes, tags, slogans : ce que disent les mots des «gilets jaunes» », sur FIGARO, (consulté le ).
  146. Kocila Makdeche, « Qui sont les internautes à l'origine de l'appel aux blocages contre la hausse du prix du carburant ? », sur francetvinfo.fr, 28 octobre 2018, publié le 25 octobre 2018.
  147. « Prix carbone : Nicolas Hulot corrige la trajectoire à la hausse », sur Actu environnement, (consulté le ).
  148. « Exonération, réduction et franchise de la taxe intérieure de consommation (TIC) », sur Direction générale des Douanes et Droits indirects, (consulté le ).
  149. « Démocratie directe, représentativité… Le casse-tête du dialogue entre les «gilets jaunes» et le gouvernement », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  150. « Social - Les Gilets jaunes et la démocratie directe », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
  151. « [Exclusif] Gilets jaunes, ce mouvement qui a "désorienté" les médias », sur Arrêt sur images.net, (consulté le ).
  152. Astrid Van Laer, « 229 ans après la Révolution, des gilets jaunes réunis devant le Jeu de Paume », sur Konbini, (consulté le ).
  153. Laurence Morel, « À quoi ressemblerait l'assemblée citoyenne que proposent les «gilets jaunes»? », sur Slate, (consulté le ).
  154. Le JDD, « Exclusif. Des Gilets jaunes lancent un appel : "Nous voulons être les porte-parole d'une colère constructive" », lejdd.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  155. Le JDD, « Gilets jaunes : comment le Référendum d’initiative citoyenne est devenu leur revendication n°1 », sur lejdd.fr (consulté le ).
  156. Aline Leclerc, « Les « gilets jaunes » se préparent à l’acte XIX partout en France », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  157. « Pourquoi le "RIC" est devenu la revendication numéro un des gilets jaunes », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  158. Béatrice Colin, « Gilets jaunes »: Sur les réseaux sociaux, le référendum d’initiative populaire a la cote… contrairement à Macron », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  159. Lionel Laparade, « Référendum d'initiative citoyenne: le RIC, une fausse bonne idée? », La Dépêche, (lire en ligne).
  160. Sylvain Boulouque, « TRIBUNE. De Le Pen à Ruffin en passant par Chouard, le RIC ou la confusion des genres », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  161. « Pourquoi les gilets jaunes de "La France en colère" réclament un référendum », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  162. Thomas Romanacce, « La moitié des Français souhaitent la démission d'Emmanuel Macron », sur Capital.fr, (consulté le ).
  163. « Des débats, des couacs et beaucoup de "Macron démission" : notre semaine sur les pages Facebook des Gilets jaunes », sur LCI (consulté le ).
  164. « «Macron démission», «colère», «peuple» : ce que les slogans des «gilets jaunes» racontent du mouvement », sur Le Figaro, (consulté le ).
  165. Anne-Aël Durand et Pierre Breteau, « Rétablir l’ISF ? Le point sur cet impôt au cœur des revendications des « Gilets jaunes » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  166. Pascal Charrier, Mobilisation des gilets jaunes : « C’est un ras-le-bol général », La Croix, .
  167. À Rennes, un petit groupe disparate de "gilets jaunes" toujours "déterminés", L'Express.
  168. Gilets jaunes. Environnement, emploi, précarité, impôts : voici leurs 45 revendications, Ouest France.
  169. Verbatim. Voici toutes les revendications des Gilets jaunes, Le JDD.
  170. RIC, vaccins, 80 km/h: l'antisèche des sujets sur lesquels vous risquez de débattre à table, BFMTV.
  171. « Qui sont les huit "porte-parole » des gilets jaunes, et comment ils ont été nommés" par Alexandra Saviana, dans Marianne (magazine) le 26/11/2018 .
  172. « Franceinfo - Actualités en temps réel et info en direct », sur Franceinfo (consulté le ).
  173. « Zéro SDF, retraites, salaire maximum... Découvrez la liste des revendications des "gilets jaunes" », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  174. Confavreux, Joseph., Le fond de l'air est jaune : comprendre une révolte inédite, , 219 p. (ISBN 978-2-02-142620-5 et 2021426203, OCLC 1085126914, lire en ligne), p.22.
  175. « Chez les Gilets jaunes, la question de l’immigration surgit après celle de l’impôt », sur L'Opinion, (consulté le ).
  176. Stéphane Bussard, « Le pacte migratoire de l'ONU sème la discorde », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  177. « "Chaos total", "remplacement des peuples" : trois questions sur le pacte de Marrakech, qui affole certains "gilets jaunes" », sur Franceinfo, (consulté le ).
  178. « Accusé de réduire les gilets jaunes à "l'ultradroite", Castaner s'attire les critiques de toute part », sur Le Huffington Post, .
  179. Matthieu Suc, « Gilets jaunes »: Macron affirme l’inverse de ce que disent ses services de renseignement », sur Mediapart, (consulté le ).
  180. Pascale Pascariello, « Le 8 décembre à Marseille, un dispositif «de guerre» face aux «gilets jaunes» », sur Mediapart, (consulté le ).
  181. Yann Bouchez, Samuel Laurent et Nicolas Chapuis, « « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça fera réfléchir les suivants » : le jour où la doctrine du maintien de l’ordre a basculé », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  182. « Samedi noir: des blindés et 89 000 forces de l'ordre à Paris », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  183. « FOCUS - "Gilets jaunes": quels sont les blindés déployés à Paris ? », sur FIGARO, (consulté le ).
  184. « Des policiers-casseurs dans la manifestation des Gilets jaunes ? Analyse d’une rumeur », sur Les Observateurs de France 24.
  185. BFMTV, « Quel est le rôle des policiers en civil dans les manifestations? », sur BFMTV.
  186. François-Xavier Bourmaud et Marcelo Wesfreid, « Gilets jaunes : Édouard Philippe durcit le ton contre les casseurs », sur Le Figaro, .
  187. « Le projet de loi « anticasseurs » d’Edouard Philippe est-il juridiquement tenable ? », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  188. « Les contraventions pour participation à une manifestation interdite passent de 38 à 135 euros », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  189. « « Gilets jaunes » : la loi anticasseurs promulguée, malgré sa censure partielle », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  190. « le conseil de l'europe s'inquiète », sur libération, .
  191. « Des experts de l'ONU dénoncent la restriction "disproportionnée" du droit de manifester en France », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  192. Jean-Pierre Stroobants, « Le Conseil de l’Europe demande à la France de « suspendre l’usage du LBD » », Le Monde, (lire en ligne).
  193. Mathilde Lemaire, « "Gilets jaunes" : une note du procureur de la République de Paris préconise de ne lever les gardes à vue qu... », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  194. « Gilets jaunes : 2000 condamnations depuis novembre, 40 % à de la prison ferme », sur Le Parisien, .
  195. "Gilets jaunes" : 216 personnes incarcérées, un record pour un mouvement social, RTL.
  196. « Face aux “gilets jaunes”, l’action répressive est d’une ampleur considérable », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  197. « Appel à entrer à l'Élysée: Éric Drouet visé par une enquête », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  198. « Arrestation d'Éric Drouet : "abus de pouvoir", "police politique"… l'opposition s'indigne ».
  199. « Le «gilet jaune» Éric Drouet arrêté à Paris » sur lefigaro.fr.
  200. « Les "gilets jaunes" indignés par l'arrestation d'Éric Drouet », sur RTL.fr (consulté le ).
  201. France Info : Éric Drouet, l'une des figures des "gilets jaunes", est toujours en garde à vue.
  202. « «Gilets jaunes»: comment la justice freine les plaintes contre la police », sur www.msn.com.
  203. Emmanuel Leclère, « "Gilets jaunes" : y a t-il des dossiers de violences policières bloqués par l’appareil judiciaire ? », sur www.franceinter.fr, (consulté le ).
  204. « Paquet solidarité climatique : quatre mesures concrètes pour les foyers modestes », (consulté le ).
  205. « Avec sa « superprime », l’exécutif tente de déminer », sur Le Monde, (consulté le ).
  206. « Super-prime de 4 000 euros : les salariés non imposables qui roulent beaucoup seront aussi éligibles », sur BFM TV, (consulté le ).
  207. «Gilets jaunes»: le gouvernement renonce à plusieurs mesures, Le Figaro.
  208. Finalement, les mesures annoncées en novembre par Edouard Philippe seront maintenues, Libération.
  209. Nucléaire, taxes sur les carburants... Ce qu'il faut retenir des annonces de Macron, Le Figaro.
  210. Macron demande à François de Rugy de recevoir des gilets jaunes, Marianne
  211. Gilets jaunes : pour François De Rugy, "leurs revendications vont très au-delà des questions de la transition écologique", BFMTV.
  212. « Un seul Gilet jaune à Matignon : Philippe évoque un débat «intéressant» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  213. La rencontre entre Edouard Philippe et les "gilets jaunes" tourne au fiasco, L'Obs.
  214. Le JDD, « Gilets jaunes : Edouard Philippe annonce un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants », sur lejdd.fr (consulté le ).
  215. « Les annonces du gouvernement n'apaisent pas la colère des «gilets jaunes» », sur Figaro, (consulté le ).
  216. RMC, « La réunion entre les représentants des « gilets jaunes » et Edouard Philippe annulée », sur rmc.bfmtv.com (consulté le ).
  217. « Le rendez-vous impossible des "gilets jaunes", Matignon "crépusculaire", le moratoire de Philippe », sur L'Obs (consulté le ).
  218. BFMTV, « L'Élysée annonce que la taxe carbone est « supprimée » pour 2019 », sur BFMTV (consulté le ).
  219. « Les annonces de Macron : smic, prime de fin d’année, heures supplémentaires défiscalisées… », sur Le Monde, .
  220. Les banques s'engagent à ne pas augmenter leurs tarifs en 2019, Reuters, 11 décembre 2018.
  221. Prime de fin d’année : Orange, Altice, Iliad, LVMH… les entreprises qui ont déjà dit oui, Le Parisien, 11 décembre 2018.
  222. Prime défiscalisée: les grandes entreprises qui vont la verser et celles qui y songent, BFM TV, 11 décembre 2018.
  223. « «Gilets jaunes»: L’allocution d’Emmanuel Macron regardée par 23 millions de Français, un record », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  224. « Annonces, excuses et débat national : ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron », sur Europe 1, (consulté le ).
  225. « Gilets jaunes : Smic, CSG, ISF… les annonces d'Emmanuel Macron », sur www.ledauphine.com (consulté le ).
  226. « Réforme ISF: un rapport d'ici septembre 2019 », sur http://www.lefigaro.fr/, (consulté le ).
  227. Smic : ce qui se cache derrière les 100 euros en plus, Le Parisien
  228. « Macron: 100€ de plus pour le Smic? Pourquoi c'est faux », sur FranceSoir, (consulté le ).
  229. « La fausse reculade de Macron pour étouffer les gilets jaunes », sur Marianne, (consulté le ).
  230. Boris Cassel, Delphine Denuit, Sébastien Lernould, « Pouvoir d’achat : ce que vont coûter exactement les mesures de Macron », sur le site du Parisien, (consulté le ).
  231. Pierre Zéau, « Le Parlement adopte un projet de budget 2019 bouleversé par les «gilets jaunes» », sur le site du Figaro, (consulté le ).
  232. Arthur Berdah, « Un grand débat pour sortir de la crise », Le Figaro, 15-16 décembre 2018, p. 2.
  233. Griveaux: la peine de mort, l'IVG et le mariage pour tous "ne seront pas sur la table" du grand débat, Huffington Post.
  234. Jérôme Jadot, « Nombre de participants gonflé, approximations, analyse partielle... les petits arrangements du grand débat », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  235. BFMTV, « Conférence de presse d'Emmanuel Macron: ce qu'il faut retenir des annonces », sur BFMTV (consulté le ).
  236. « Gilets jaunes : Macron reconnaît avoir fait des « erreurs » », sur Le Point, (consulté le ).
  237. « "Une erreur fondamentale" : Emmanuel Macron esquisse un mea culpa sur les Gilets jaunes », sur LCI (consulté le ).
  238. Damien Leloup et Claire Legros, « Face au grand débat, des « gilets jaunes » lancent leur propre plate-forme », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  239. LUDOSKY, PRISCILLIA. SOUQUE, MAXIME. PROST, DAVID., #GILETS JAUNES "REVENDICATIONS 100% CITOYENNES PASS ES SOUS SILENCE PAR LE GOUVERNEMENT"., Paris, BOOKS ON DEMAND, , 60 p. (ISBN 978-2-322-04114-5 et 2-322-04114-9, OCLC 1107844201, lire en ligne), p. 14.
  240. « «Vrai débat» : Sortir du débat pour négocier », sur lerass.com.
  241. « [Exclusif] Les résultats du "vrai débat" des gilets jaunes », Marianne, (lire en ligne, consulté le ).
  242. Thibault Dumas, « Saint-Nazaire accueille la deuxième «Assemblée des assemblées» des «gilets jaunes» », sur lefigaro.fr, .
  243. « Gilets jaunes : l'Appel de Saint-Nazaire », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le ).
  244. « L'assemblée des « Gilets jaunes » appelle à rejoindre la grève du  », sur Le Monde, (consulté le ).
  245. « Des jacqueries paysannes aux gilets jaunes : l'héritage des révoltes rurales », sur lalsace.fr, .
  246. Chantal Jouanno citée par Pierre Bonte-Joseph, « Pour Chantal Jouanno, le gouvernement doit dire ce qu'il fera des conclusions du grand débat », sur Public Sénat, .
  247. « Gilets jaunes : "Jacquerie", un terme condescendant et péjoratif », sur France Culture, (consulté le ).
  248. Gérard Grunberg, « Les « gilets jaunes » et la crise de la démocratie représentative », Le Débat, no 204, , p. 95-103 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info.
  249. Emmanuel de Waresquiel, « La Bastille et l'Élysée », Historia, no 866, (lire en ligne, consulté le ).
  250. Aline Gérard, « Les Gilets jaunes, un mouvement «inédit dans l’histoire française» », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  251. « Gilets jaunes : Le ressentiment est gigantesque, prévient Christophe Guilluy », sur leparisien.fr, .
  252. Robin Kord, « Les Gilets jaunes : la presse étrangère accable Emmanuel Macron », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  253. Luc Rouban, « Les « gilets jaunes », une transition populiste de droite », sur sciencespo.fr, (consulté le ).
  254. « Six mois de «gilets jaunes»: un nouvel âge des mouvements sociaux », sur Mediapart, (consulté le ).
  255. Pourquoi les «gilets jaunes» ne parlent pas d'emploi, Le Figaro.
  256. Leïla de Comarmond, « Mouvement des gilets jaunes : pourquoi la France rurale est en première ligne », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  257. « Le mouvement des « Gilets jaunes » en France : Une revendication de justice sociale et fiscale », sur L'Humanité, (consulté le ).
  258. « La liste des revendications des gilets jaunes », sur www.cnews.fr (consulté le ).
  259. syndicoAdmin, « Gilets jaunes : les revendications », sur Syndicollectif, (consulté le ).
  260. Le JDD, « Verbatim. Voici toutes les revendications des Gilets jaunes », sur lejdd.fr (consulté le ).
  261. « Quelles sont les revendications des « gilets jaunes » ? », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  262. « Quelles sont les revendications des gilets jaunes ? », La Croix, (lire en ligne).
  263. « [Vidéo] Syndicats et Gilets jaunes unis pour occuper l'agence Pôle Emploi à Auch », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  264. « La Flèche : des gilets jaunes à Pôle Emploi », Le Maine Libre, .
  265. « Les célibataires au cœur du grand débat ? », sur Libération.fr, (consulté le ).
  266. « Gilets jaunes : la manifestation de samedi autorisée au Champ-de-Mars à Paris », sur lefigaro.fr, .
  267. « José Espinosa en porte-parole des Gilets jaunes à Montreuil », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  268. Louise Couvelaire, « Les banlieues hésitent à rejoindre le mouvement des « gilets jaunes » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  269. BFMTV, « Gilets jaunes: les banlieues, grandes absentes du mouvement? », sur BFMTV (consulté le ).
  270. Tiphaine LE LIBOUX, « Face aux "gilets jaunes", les hésitations de la banlieue », sur Orange Actualités, (consulté le ).
  271. « Pourquoi autant de femmes en gilets jaunes ? », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  272. « Femmes Gilets jaunes : un rassemblement pas (encore ?) féministe », sur LCI (consulté le ).
  273. « Pourquoi la place des femmes dans le mouvement des gilets jaunes fait-elle tant polémique ? », sur Les Inrocks (consulté le ).
  274. « Pacifiques, des femmes gilets jaunes manifestent dans plusieurs villes », sur Libération.fr, (consulté le ).
  275. « «Gilets jaunes»: des marches de femmes pour donner une autre image du mouvement », sur FIGARO, (consulté le ).
  276. « Des centaines de femmes gilets jaunes mobilisées ce dimanche », sur Le Dauphiné libéré, (consulté le ).
  277. « Femmes Gilets jaunes : un rassemblement pas (encore ?) féministe », sur LCI (consulté le ).
  278. « L’émeutier peut être une émeutière », sur Libération.fr, (consulté le ).
  279. « Comment les « gilets jaunes » sont devenus « une force d’opposition » », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  280. , elabe.fr.
  281. « Ce que révèlent les sondages sur l’identité des «gilets jaunes» », sur Slate.fr, (consulté le ).
  282. "Gilets jaunes" : le soutien des Français stable à 68%, Europe 1.
  283. Quantité critique, « Gilets jaunes: à qui va profiter le mouvement? », sur Mediapart, (consulté le ).
  284. Jérémie Baruch, Pierre Breteau, Mathilde Damgé, Anne-Aël Durand et Maxime Vaudano, « Sur un axe de Mélenchon à Le Pen, où se situent les revendications des « gilets jaunes » ? », Le Monde, (consulté le ).
  285. « Les “gilets jaunes” sont écolos, à leur manière », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  286. Maxime Gaborit et Théo Grémion, « Jaunes et verts. Vers un écologisme populaire ? », La vie des idées.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  287. Vanina Delmas, « Les gilets jaunes relient écologie et justice sociale », sur politis.fr, 20190918 15:00 (consulté le ).
  288. Le regard des Français sur les Gilets jaunes, Ifop.
  289. « Gilets jaunes » : la lassitude commence à se faire sentir dans l’opinion, Elabe.
  290. « Les Gilets jaunes auraient voté en majorité pour le RN aux européennes », sur Les Inrocks.
  291. Lénaïg Bredoux et Dan Israel, « Le vote révèle les fractures françaises », sur Mediapart, (consulté le ).
  292. Dan Israel, « Gilets jaunes » et médias, deux mondes qui se regardent sans se comprendre », sur Mediapart, (consulté le ).
  293. « Face aux médias, la défiance des «gilets jaunes» », sur Le Figaro, (consulté le ).
  294. « "Gilets jaunes" : la couverture télévisée a amplifié la violence, pour une majorité de Français », sur europe1.fr, (consulté le ).
  295. « BFMTV teste une «gilet jaune» en chroniqueuse, tensions au sein de la rédaction », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
  296. « Gilets jaunes : que deviennent les figures du mouvement ? », sur cnews.fr (consulté le ).
  297. Chloé Leprince, « La feuille d'impôt, le rond-point et Facebook : huit sociologues décryptent les gilets jaunes », France Culture, (consulté le ).
  298. Gilets jaunes: la parution de journaux régionaux entravée, L'Express.
  299. «Gilets jaunes» : les rédactions prennent des mesures pour assurer la sécurité des journalistes, Le Figaro.
  300. « Marseille : BFM empêché de travailler par des Gilets Jaunes », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  301. « « Gilets jaunes » : la violence contre des journalistes « prend une ampleur inédite » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  302. Tony Le Pennec, « Journalistes violentés : deux poids deux mesures sur les plateaux », sur arretsurimages.net, (consulté le ).
  303. Alexandre Piquard et Alexandre Berteau, « La chaîne RT surfe sur le mouvement des « gilets jaunes » », sur lemonde.fr (consulté le ).
  304. Géraldine Delacroix, « Sur le web, les «gilets jaunes» apprennent à vitesse grand V », sur Mediapart, (consulté le ).
  305. Thomas Liabot, « Sondage : les Gilets jaunes sont plus sensibles aux théories du complot », JDD, (consulté le ).
  306. Gérald Bronner, « Ce mouvement est une continuation d’Internet dans le monde physique », sur philomag.com, (consulté le ).
  307. Les Décodeurs, « Oui, les « Gilets jaunes » sont bien majoritairement « soutenus » dans les sondages », sur Le Monde, (consulté le ).
  308. « 69 % des Français jugent le mouvement des « Gilets jaunes » justifié et 58 % estiment qu'il leur a profité, selon un sondage », sur France Info, (consulté le ).
  309. « Un an après, 55 % des Français approuvent le mouvement des « Gilets jaunes » », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  310. Laure Cometti, « « Gilets jaunes » : « On a rarement mesuré un tel soutien de l'opinion à un mouvement social » », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  311. Aude Lorriaux, « Ce que révèlent les sondages sur l'identité des « Gilets jaunes » », sur Slate, (consulté le ).
  312. David Revault d’Allonnes, « Gilets jaunes : les raisons du retournement de l'opinion », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  313. Le Lann Yann, Cugnata Giuseppe, Gaborit Nathan et al., « Faut-il soutenir les Gilets jaunes ? Le rôle des positions de classe dans le mouvement climat », Écologie & politique, 2021/1 (N° 62), p. 49-66 (lire en ligne).
  314. Sondages Elabe : , , , , , , , , , 9, , , , , . Sondages Ifop : , , , , , , , , , , , , , , , . Sondages Odoxa : , , , , , . Sondages OpinionWay : , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
  315. Page de présentation, 40 millions d'automobilistes, 18 novembre 2018.
  316. Rémi Clément, « Pourquoi Mélenchon est dépassé par les "gilets jaunes" », sur challenges.fr, .
  317. France Inter - Gilets Jaunes, y aller ou pas ? - 16 novembre 2018 - par Maxence Lambrecq.
  318. Les Echos - Le Pen et la France des justes en dessous - Fabien Clairefond - 21 novembre 2018.
  319. Tristan Berteloot, « Gilets jaunes : un mouvement aux coutures opaques », sur liberation.fr, 12 novembre 2018.
  320. « Gilets jaunes : arrêtons avec la théorie du complot de l’extrême droite », sur Libération, (consulté le ).
  321. « Politique : l'actualité des partis et élections sur Le Parisien », sur leparisien.fr (consulté le ).
  322. Louis Bichot, Site du Figaro.fr, « Wauquiez, Le Pen, Mélenchon… Qui sera (ou pas) aux côtés des gilets jaunes samedi ? », 14 novembre 2018.
  323. Noiriel 2019, p. 21-23.
  324. Geoffroy Clavel, « Gilets jaunes : Cohn-Bendit redoute la "tentation totalitaire" », sur huffingtonpost.fr (consulté le ).
  325. RT France, « Gilets Jaunes : Ces hommes et ces femmes sont éminemment respectables selon Jean Lassalle », (consulté le ).
  326. « Gilet jaune à l'Assemblée : 1 500 euros de sanction pour Jean Lassalle », sur BFM TV (consulté le ).
  327. « L'Insoumis Jean-Hugues Ratenon brandit un gilet jaune à la tribune de l'Assemblée », sur Le Figaro, (consulté le ).
  328. « Le député de La France insoumise Jean-Hugues Ratenon brandit un gilet jaune à la tribune de l'Assemblée », sur France Info, (consulté le ).
  329. Gaël Vaillant, « Taxer le kérosène des avions ? Le gouvernement s'en remet à un débat », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  330. « «Gilets jaunes»: Référendum, dissolution de l'Assemblée… Comment l'opposition met la pression sur le gouvernement », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  331. "Gilets jaunes": LFI, le PS et le PCF ont déposé leur motion de censure, RTL.
  332. La motion de censure contre le gouvernement a été rejetée, L'Express.
  333. V. J., « Comment ça, les médias ne parlent pas assez des « gilets jaunes » ? », sur 20 minutes, (consulté le ).
  334. « Gilets jaunes : les médias en font-ils trop ? », sur France Culture, (consulté le ).
  335. « BFMTV, le média qui a le plus parlé des « gilets jaunes » », sur L'Obs, (consulté le ).
  336. Géraldine Poels et Véronique Lefort, « Étude. « Gilets jaunes » : une médiatisation d'une ampleur inédite », sur larevuedesmedias.ina.fr, (consulté le ).
  337. « « Gilets jaunes » et médias : le grand paradoxe », sur Les Echos, (consulté le ).
  338. Pauline Perrenot, « Gilets jaunes : Hé oh, Le Parisien, on se calme ? », sur Acrimed, (consulté le ).
  339. Pauline Perrenot, Frédéric Lemaire et Bruno Dastillung, « Manifestation des gilets jaunes : les éditocrates sont-ils « raisonnables » ? », sur Acrimed, (consulté le ).
  340. Frédéric Lemaire et Lucile Dumont, « Gilets jaunes : BFM-TV et CNews préparent le « siège » de Paris », sur Acrimed, (consulté le ).
  341. Cédric Mathiot, « Gilets jaunes : pourquoi les médias n'ont-ils pas relayé le rapport d'Amnesty condamnant les violences policières ? », sur Check News, (consulté le ).
  342. Frédéric Lemaire, « Gilets jaunes : voile médiatique sur les violences policières », sur Acrimed, (consulté le ).
  343. Tony Le Pennec, « Journalistes violentés : deux poids deux mesures sur les plateaux », sur Arrêt sur images, (consulté le ).
  344. Benjamin Lagues et Jérémie Fabre, « Actualité des médias : gilets jaunes, remous en interne à BFM-TV, manœuvres au sein du groupe Le Monde... », sur Acrimed, (consulté le ).
  345. Juan Branco (préf. Denis Robert), Crépuscule, Vauvert, Au Diable vauvert - Massot éditions, , 312 p. (ISBN 979-10-307-0260-6).
  346. « Les gilets jaunes ont fait le tour du monde... et voici comment les médias étrangers en parlent », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  347. site du Télégramme, « Martinez. La CGT ne défile ni avec l’extrême-droite ni avec les patrons », 16 novembre 2018.
  348. Site de l'opinion.fr, article de Fanny Guinochet, 13 novembre 2018.
  349. « Jean-Claude Zaparty, de la CGT 66 : Nous, on veut bien être récupérés par les gilets jaunes », L'Indépendant, 22 novembre 2018.
  350. « Mouvement des « gilets jaunes » : Les Organisations Professionnelles appellent le Gouvernement à prendre ses responsabilités », sur www.fntr.fr (consulté le ).
  351. « Un premier syndicat appelle à rallier les gilets jaunes », sur BFM TV (consulté le ).
  352. « Philippe Martinez: La CGT "a beaucoup de revendications sociales communes" avec les gilets jaunes » (consulté le ).
  353. Raphaëlle Besse Desmoulières, Aline Leclerc et Audrey Tonnelier, « L'onde de choc sociale des « gilets jaunes », un an après », Le Monde, no 23281, , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  354. « Gilets jaunes. Nous ne sommes pas dupes! », sur www.humanite.fr, (consulté le ).
  355. « Nous ne sommes pas dupes - Collectif Yellow Submarine - L'appel des artistes, créateurs et créatrices », sur www.nousnesommespasdupes.fr (consulté le ).
  356. « “Gilets jaunes” : des dérapages antisémites ternissent le mouvement », sur Valeurs actuelles (consulté le ).
  357. « Depuis 2006, la longue liste des condamnations de Dieudonné », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  358. Vincent Duclert, « Gilets jaunes » : « En matière d’antisémitisme, tout est à craindre et les stratégies d’occultation sont un leurre », sur Le Monde, .
  359. « Les « gilets jaunes », nouveau terrain d’influence de la nébuleuse complotiste et antisémite », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  360. « Antisémitisme : le dénoncer partout, l'instrumentaliser, jamais », sur Marianne, .
  361. Le JDD, « Gilets jaunes : Alain Finkielkraut victime d'insultes antisémites en marge du cortège parisien », sur lejdd.fr (consulté le ).
  362. Des voix minimisent l'agression dont a été victime Alain Finkielkraut, Le Figaro.
  363. Alain Finkielkraut injurié: une enquête ouverte, un suspect identifié, Le Figaro.
  364. Finkielkraut injurié : enquête ouverte, un suspect identifié, Le Parisien.
  365. Paméla Rougerie avec Aurélie Sipos, Gilets jaunes : les «mercenaires de Macron» et autres intox qui pullulent sur Facebook, Le Parisien, 5 décembre 2018.
  366. Samuel Laurent, « Gilets jaunes » : « Constitution disparue » et complotisme débridé sur les réseaux sociaux, Le Monde, les Décodeurs, 3 décembre 2018.
  367. « Gilets jaunes : les «fake news» qui circulent », sur www.cnews.fr (consulté le ).
  368. RMC, « Toutes ces « fake news » qui agitent les réseaux sociaux des « gilets jaunes » », sur RMC (consulté le ).
  369. « Immense succès pour fausses informations liées aux «gilets jaunes» », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  370. Gérard Noiriel, Les gilets jaunes à la lumière de l'histoire, éditions de l'Aube, (lire en ligne), n.p..
  371. « En Charente, une octogénaire est-elle décédée en raison des barrages des gilets jaunes ? », sur France Bleu, (consulté le ).
  372. « Est-il vrai qu'aucun mort du mouvement des gilets jaunes n'a été «victime des forces de l'ordre», comme le déclare Macron ? », sur Libération.fr, .
  373. « "L’origine accidentelle est privilégiée" après l'incendie de voitures devant les locaux du "Parisien" à Paris », sur Franceinfo, .
  374. « Un gilet jaune a-t-il fait un salut nazi sur les Champs-Élysées ? », sur Libération.fr, .
  375. « Gilets jaunes : quand des députés LREM cèdent à la théorie du complot », sur Libération.fr, (consulté le ).
  376. Gilets jaunes. Quand des élus LREM partagent aussi des fake news, Ouest France.
  377. « «Attaque» de la Pitié-Salpêtrière. La fake news venait de l’Intérieur », sur Libération.fr, .
  378. « La Pitié-Salpêtrière "attaquée" : vie et mort d'une fake news signée Castaner - Par Simon Mauvieux - Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net.
  379. Orange avec AFP-Services, « Intrusion à la Pitié-Salpêtrière : le mea culpa de Christophe Castaner », sur Orange Actualités, (consulté le ).
  380. https://www.ouest-france.fr/medias/bfmtv-accuse-tort-les-gilets-jaunes-d-avoir-depave-une-rue-6092268.
  381. En Russie, les médias voient la main de Trump derrière les "gilets jaunes", L'Obs avec AFP, 4 décembre 2018.
  382. Isabelle Mandraud, Les « gilets jaunes » vus de Moscou : une « révolution de couleur » fomentée par les États-Unis, Le Monde, 3 décembre 2018.
  383. Haoues Seniguer, Gilets jaunes et violence : à chacun sa causalité diabolique !, Conspiracy Watch, 7 décembre 2018.
  384. (en) Rhys Blakely, « Russian accounts fuel French outrage online », The Times, (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le ).
  385. « « Gilets jaunes » : soupçons de manipulation sur les réseaux sociaux », sur Le Monde, (consulté le ).
  386. « «Gilets jaunes»: La Russie dément toute ingérence en France visant à amplifier la contestation », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  387. Gilets jaunes : un ministre dénonce une ingérence de «forces étrangères» sur les réseaux sociaux, Le Parisien
  388. Le JDD, « Gilets jaunes : "À ce jour, on n’a pas établi l'implication de la Russie dans ce mouvement" », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  389. Emmanuel Berretta, « Macron : « Éric Drouet est un produit médiatique » », sur Le Point, (consulté le ).
  390. Jade Toussay, « Cagnottes : Marlène Schiappa soupçonne les puissances étrangères au vu de la position de l'Italie », Le Huffington Post, (lire en ligne, consulté le ).
  391. Thomas Mahler, « Les Gilets jaunes sont-ils complotistes ? », Le Point, (consulté le ).
  392. « Samuel Laurent : gilets jaunes et complotisme », France Inter (consulté le ).
  393. « La revue de presse du mardi 11 décembre 2018 du 11 décembre 2018 », France Inter (consulté le ).
  394. « L’instant M par Sonia Devillers », France Inter (consulté le ).
  395. « Strasbourg : des groupes Facebook de "gilets jaunes" submergés par des théories complotistes », L'Obs, .
  396. Emmanuel Todd insinue que l’Arc de Triomphe a été vandalisé par des « agents provocateurs » - Conspiracy Watch, 3 décembre 2018.
  397. Samuel Gontier, « France 5 présente l'addition aux Gilets jaunes », Télérama, .
  398. « Qu'est-ce que la plateforme Si-Vic, mise en cause dans un possible fichage de gilets jaunes ? », sur Libération.fr, (consulté le ).
  399. « Y a-t-il eu fichage des « gilets jaunes » blessés lors des manifestations ? », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  400. « « Gilets jaunes » : l’AP-HP reconnaît un usage « inapproprié » d’un fichier recensant les blessés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  401. France Inter, « Comment fonctionne le fichier SI-VIC, les dossiers médicaux de "gilets jaunes" ? », sur www.franceinter.fr, (consulté le ).
  402. « Gilets jaunes fichés par l'AP-HP : un urgentiste dénonce une "violation complète du secret médical" », sur Marianne, (consulté le ).
  403. « La conductrice qui a renversé la gilet jaune en Savoie mise en examen », Le HuffPost, (lire en ligne, consulté le ).
  404. « Mort d'une gilet jaune en Savoie: la conductrice a volontairement redémarré », France-Soir, (lire en ligne, consulté le ).
  405. « Gilets jaunes » : un sixième mort depuis le début de la mobilisation, Le Monde.
  406. Lot-et-Garonne : mort d'un Gilet jaune renversé par un camion, Le Point
  407. « Drôme : un motard percuté par un camion près d'un barrage des Gilets jaunes succombe à ses blessures », sur LCI, .
  408. Gilets jaunes : un mort à la suite de l'embouteillage sur la RN113 à hauteur de Raphèle-lès-Arles , La Provence, 2 décembre 2018.
  409. Arles: un mort sur un barrage de gilets jaunes, L'Express, 2 décembre 2018.
  410. « Charente: un accident sur un barrage tenu par des gilets jaunes fait un mort », sur bfmtv.fr, .
  411. « Une femme tuée dans un accident en marge d'une manifestation des gilets jaunes dans l'Aisne », sur France Bleu, (consulté le ).
  412. « Gilets jaunes : deux accidents mortels en marge de barrages, 8 morts depuis le début du mouvement », sur LCI (consulté le ).
  413. « L'action des gilets jaunes est à l'origine de l'accident mortel survenu ce mercredi sur l'autoroute à Lamain », sur www.notele.be (consulté le ).
  414. « Accident sur l'A8 à Tournai: circulation rétablie, une instruction contre X a été ouverte pour entrave à la circulation », sur RTBF Info, (consulté le ).
  415. « "Nous sommes des oubliés" : l'impossible deuil des familles des victimes du mouvement des "gilets jaunes" », sur Franceinfo, (consulté le ).
  416. « Elle a percuté un gilet jaune : « J'étais aussi déterminée que lui » », Le Courrier de l'Ouest, (lire en ligne).
  417. « « Trop d'accidents » : début de doute chez les gilets jaunes? », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  418. Benjamin Morin, correspondant à Caen (Calvados), « Jugé pour avoir forcé un barrage et renversé un Gilet jaune », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  419. « Quel type d'arme a entraîné la mort de Zineb Redouane, début décembre à Marseille? », sur Libération.fr, (consulté le ).
  420. "Gilets jaunes" : ce que l'on sait de la mort d'une octogénaire blessée par une grenade lacrymogène à Marseille, France Info, 4/12/2018.
  421. « La famille de Zineb Redouane porte plainte pour violences ayant entraîné la mort », sur Marsactu (consulté le ).
  422. Manuel Vicuña, « Mort de Zineb Redouane : révélations en cascade », Arrêt sur images (consulté le ).
  423. Olivier-Jourdan Roulot et Yanis Mhamdi | 1 Juil 2019 | Politique et Social | 3, « Exclusif - Mort de Zineb Redouane : l'autopsie algérienne qui contredit les autorités françaises », sur Le Média, (consulté le ).
  424. Pauline Moullot, « Le ministère de l'Intérieur a chiffré à 1 000 le nombre de blessés chez les forces de l'ordre depuis le (contre 1 700 chez les manifestants), mais n'opère pas de distinguo entre les blessés « graves » ou « légers ». », sur Libération, .
  425. « Il y a eu près de 4.000 blessés lors des manifestations des Gilets jaunes, selon Castaner », sur Sputniknews.com (consulté le ).
  426. « Violences policières : de Mai 68 aux "gilets jaunes", trois pas en arrière ? », sur France Culture (consulté le ).
  427. On estime à 60 morts le nombre de morts liés à la dégradation des radars - Sophie Paolini et Xavier Allain, BFM TV, 30 janvier 2019.
  428. Flore Thomasset, « Forte hausse de la mortalité routière, la destruction des radars en accusation », sur La Croix, .
  429. Renaud Michiels, « Routes/ Polémique : des dizaines de morts attribuées aux Gilets jaunes », Le Matin (Suisse), (lire en ligne).
  430. « Moins de radars et pourtant toujours moins de morts sur les routes », sur radars-auto.com, .
  431. Lilian Alemagna, « Pour l’Insee, les gilets jaunes ne font (presque) pas de mal à l’économie », sur liberation.fr, (consulté le ).
  432. Guillaume Jacquot, « Gilets jaunes : Quel impact sur l’économie française ? », sur Public-Sénat, .
  433. Marie-Pierre Gröndahl, « "Gilets jaunes" : l'économie flanche », sur Paris Match, .
  434. « Un indice révèle l'impact des gilets jaunes sur l'activité économique », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  435. « L'économie, dommage collatéral des gilets jaunes », sur L'Express, .
  436. « Gilets jaunes : 58 000 salariés au chômage partiel selon la ministre du Travail », sur La voix du Nord, .
  437. « Diaporama - Diaporama - D'importants dégâts sur les Champs-Élysées », sur RTL.fr (consulté le ).
  438. Claire Bommelaer, « Arc de Triomphe : les dégâts se chiffrent à «plusieurs centaines de milliers d'euros» », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  439. « Dégâts sur les Champs-Elysées: « Ce sont les Parisiens qui vont payer la facture » », sur BFM TV (consulté le ).
  440. «Gilets jaunes»: Vinci autoroutes déplore «plusieurs dizaines de millions d'euros» de dégâts, Le Figaro
  441. Gilets jaunes : « près de 60 % » des radars routiers dégradés, Le Point
  442. Angélique Négroni, « Près de la moitié des radars hors service depuis le mouvement des «gilets jaunes» », sur Le Figaro, .
  443. Net recul de la consommation de carburants en France, Les Échos.
  444. Le Figaro avec AFP, « Gilets jaunes: «pas d'impact» sur l'attractivité (Le Maire) », Le Figaro, (lire en ligne).
  445. « «Gilets jaunes» : pas de surcroît de défaillances constaté », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  446. « "Gilets jaunes": six mois après, un impact économique encore difficile à mesurer », sur Capital, .
  447. « Gilets jaunes : voici la liste des musées fermés et des événements annulés ce samedi à Paris », Telerama.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  448. « Le championnat de Ligue 1, victime collatérale de la mobilisation des « gilets jaunes » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  449. Clémence Bauduin, « Emmanuel Macron encore moins populaire que François Hollande, selon notre sondage », sur RTL, .
  450. Sophie Leroy, « Baisse de popularité brutale et inédite d'Emmanuel Macron… », L'Écho, (lire en ligne, consulté le ).
  451. « La cote de popularité d'Emmanuel Macron baisse de quatre points », La Dépêche, (lire en ligne, consulté le ).
  452. Charles Sapin, « Sondage : de plus en plus de Français soutiennent le mouvement des «gilets jaunes» », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  453. BFMTV, « Gilets jaunes: quelles revendications pour la suite du mouvement? », sur BFMTV (consulté le ).
  454. « entretien avec emmanuel todd sur atlantico », sur Atlantico.
  455. Vu d’Allemagne. La déconnexion de l’équipe Macron à l’origine des “gilets jaunes”, Courrier International.
  456. La presse internationale juge Macron : l'Allemagne très acide, Capital.
  457. Les « gilets jaunes » ternissent l'image de Macron sur la scène internationale, Le Monde.
  458. Emmanuel Macron affaibli par les «gilets jaunes»?, RFI.
  459. À l'étranger, l'image de Macron et de la France est endommagée, Le Figaro.
  460. « La popularité d'Emmanuel Macron en légère hausse », sur La Provence.
  461. « Sondage Ipsos : hausse de la popularité d'Emmanuel Macron », sur LCI.
  462. « La cote de popularité du couple exécutif en hausse », sur Boursier.com.
  463. « quand poutine disserte sur la crise des gj », sur le figaro, .
  464. « L'Iran appelle ses ressortissants à être prudents. », sur le figaro, .
  465. Le gouvernement italien affirme son soutien aux "gilets jaunes" français, RTBF.
  466. « « Gilets jaunes » : Paris demande à Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  467. « La France demande à Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française », Le Figaro, (lire en ligne).
  468. Trump tweete sur les Gilets jaunes pour maintenir la pression sur Macron et l’Europe, Ouest France.
  469. Gilets jaunes: Trump tacle Macron sur le climat, tdg.ch, 5 décembre 2018.
  470. Gilets Jaunes : Trump attaque de nouveau l’accord de Paris sur le climat, leparisien.fr, 8 décembre 2018.
  471. « L'ONU et les droits de l'homme », sur le portail des droits de l'homme de l'ONU (consulté le ).
  472. « Maintien de l’ordre et liberté de réunion dans le contexte du mouvement des « gilets jaunes » : recommandations de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe - View », sur www.coe.int (consulté le ).
  473. « Gilets jaunes » : l’ONU demande à la France d’enquêter sur «l’usage excessif de la force», sur Le Monde, (consulté le ).
  474. « GJ: l'ONU réclame une enquête », sur lepoint.fr (consulté le ).
  475. « violences sur des gj », sur jdd.
  476. Site du journal Ouest-France, article "Une liste Gilets jaunes aux élections européennes ? Oui, selon Hayk Shahinyan", 11 décembre 2018.
  477. Site du Journal du dimanche, article "Sondage Une liste Gilets jaunes aux européennes affaiblirait Le Pen et Mélenchon", publié le 9 décembre 2018.
  478. Les «gilets jaunes» peuvent-ils bousculer les élections européennes?, Slate.
  479. Élections européennes : une liste "gilets jaunes" pourrait renforcer la majorité, France TV Info.
  480. « Elections européennes 2019 », sur elections.interieur.gouv.fr.
  481. « De la présidentielle aux européennes, l'électorat macroniste en voie de droitisation », sur bfmtv.com.
  482. « 2017-2019: y a-t-il eu une droitisation du macronisme? », sur lefigaro.fr.
  483. Laure Cometti, « Municipales 2020 : Candidatures, RIC… Que reste-t-il du mouvement des « gilets jaunes » ? », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  484. Anthony Berthelier, « Qui sont les candidats gilets jaunes aux municipales ? », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  485. Matthieu Deprieck, « Municipales 2020 : les Gilets jaunes manquent encore le coche des élections », sur L'Opinion, (consulté le ).
  486. Vincent Bresson, « Une candidature «gilet jaune» peut-elle créer la surprise en 2022? », sur Slate, (consulté le ).
  487. « Référendum d'initiative citoyenne : quels modèles étrangers inspirent les "gilets jaunes" ? », sur France Culture, (consulté le ).
  488. Zoé Lauwereys, « Qu’est-ce que le RIC, ce référendum que réclament les Gilets jaunes ? », Le Parisien, (lire en ligne).
  489. Édouard Philippe : « Nous aurons un débat sur le référendum d'initiative citoyenne », Les Échos, 16 décembre 2018.
  490. « « Gilets jaunes » : La France insoumise va déposer une proposition de loi sur le référendum d'initiative citoyenne », sur 20 minutes, (consulté le ).
  491. « « le-ric-des-insoumis-rejete-a-l-assemblee-nationale » ».
  492. « L'internationale des gilets jaunes », sur france culture, .
  493. Les profs dégainent leurs «Stylos rouges», Libération
  494. M. B., « La révolte des Stylos rouges », Télérama, no 3602, , p. 23.
  495. « Pourquoi les "gyros bleus", ces policiers en colère prêts à manifester jeudi, préfèrent rester anonymes », sur Franceinfo, (consulté le ).
  496. «Gilets jaunes»: Face au risque de violence, les «foulards rouges» «tranquillement enfermés à la maison», sur 20Minutes.fr (consulté le ).
  497. « Les «foulards rouges» préparent leur mobilisation du 27 janvier à Paris », sur FIGARO, (consulté le ).
  498. « Au lendemain de l’acte XI des « gilets jaunes », quelque 10 000 « foulards rouges » ont défilé à Paris », Le monde, (lire en ligne, consulté le ).
  499. « Foulards rouges : pour la «police» et le «dialogue» », sur Libération.fr, (consulté le ).
  500. Luc Peillon, « Les foulards rouges étaient-ils vraiment 10 500 ? Pourquoi les médias n'ont pas compté, comme annoncé ? », sur Libération, (consulté le ).
  501. « VIDEO. Flop de la manifestation des «foulards rouges» ce dimanche », sur www.20minutes.fr.
  502. "Gilets jaunes" : peut-on faire le parallèle avec 1789 ?, France TV Info.
  503. «Gilets jaunes» : assiste-on à une «révolte» ou à une «révolution» ?, Le Figaro.
  504. "Gilets jaunes" : les références à la Révolution se multiplient, France TV Info
  505. "Ce qui se passe n'est pas surprenant" : comment les "gilets jaunes" s'inscrivent dans l’histoire des révoltes populaires, France TV Info
  506. « Qui sont les gilets jaunes ? », sur franceculture.fr, .
  507. Bernard Gorce, « Les gilets jaunes, expression d’une colère populaire », sur la-croix.com, .
  508. Jean-Pierre Corlay, « Le conflit des pêches françaises en 1980 : essai de socio-géographie halieutique », Norois, no 121, , p. 155-169 (lire en ligne, consulté le ).
  509. « Carburants en France: des grognes récurrentes contre la hausse des prix », sur prixdubaril.com (consulté le ).
  510. « Gilets jaunes: quand le monde arabe ironise sur le mvt social en france », sur jeuneafrique.
  511. « Gilets jaunes et Printemps arabe », sur sputnik france.
  512. Le mouvement des «gilets jaunes» peut-il se comparer aux révolutions en Ukraine ?, Le Figaro.
  513. Christophe Deroubaix, « Film. Gilets jaunes : Ruffin donne la parole aux invisibles », sur humanite.fr, (consulté le ).
  514. Maurice Midéna, « Portrait de Gilles Perret, l'homme qui filme les gilets jaunes avec François Ruffin », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  515. Jérémie Couston, « Gilets jaunes : six mois en immersion sur les ronds-points », sur Télérama, (consulté le ).
  516. « Gilets jaunes : un film tourné au rond-point d’Alby-sur-Chéran projeté au cinéma Victoria d'Aix-les-Bains », Le Dauphiné Libéré, 24 avril 2019.
  517. Quentin Papapietro, « Le Rond-point de la colère », sur Les Mutins de Pangée, (consulté le ).
  518. « Un rond-point pour l'exemple », Cahiers du cinéma, no 761, , p. 77 (lire en ligne).
  519. Arnaud Boucomont, « Un projet de film « gilets jaunes » autour du rond-point d'Aimargues », sur Midi libre, (consulté le ).
  520. Timothy Mirthil, « France 3 en immersion avec les Femmes en jaune, de la révolte à la solidarité », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  521. Anne Fauquembergue, « « Gilets jaunes » : un an après, les femmes restent au coeur du mouvement », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  522. Jean-Marc Verdrel, « Cette semaine où les gilets jaunes ont fait vaciller l'Etat », sur coulisses-tv.fr, (consulté le ).
  523. « Cette semaine où les gilets jaunes ont fait vaciller l'Etat », sur laminute.info, (consulté le ).
  524. Raoul Mbog, « “Nous ne sommes rien, soyons tout” sur France TV : au cœur de la révolte des Gilets jaunes », sur telerama.fr, (consulté le ).
  525. « « Gilets jaunes » : le rire opportuniste et très tendancieux de La Bajon », sur Le Figaro, (consulté le ).
  526. « La Bajon, nouvelle «Coluche» des Gilets jaunes ? », sur leparisien.fr, 2018-12-31cet18:47:54+01:00 (consulté le ).
  527. Madame Figaro, « En pleine manifestation des gilets jaunes, une danseuse improvise une chorégraphie », sur Madame Figaro, (consulté le ).
  528. « Des Marianne aux seins nus ».
  529. « fresque aux gilets jaunes », sur le parisien.
  530. « Une fresque sur le mouvement «gilets jaunes» avec Christophe Dettinger », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  531. Florian Loisy, « Paris : une fresque pour les Gilets jaunes et Christophe Dettinger », Le Parisien, (lire en ligne).
  532. « Vidéos. Gilets jaunes : huit chansons inspirées du mouvement », sur SudOuest.fr.
  533. « le peuple saigne - Mazfa 2018 - Gilets jaunes 09/12/2018 » (consulté le ).
  534. « "Le rappeur D1ST1 tape les 2 millions de vues avec son clip pour les Gilets Jaunes », sur Mouv.fr, (consulté le ).
  535. « «Les Gentils, les Méchants» : Marguerite, «dépassée par le buzz» de sa chanson sur les Gilets jaunes », sur Le Parisien, (consulté le ).
  536. « "Gilets jaunes" : une artiste fait le buzz avec son clip tourné sur un rond-point », sur Europe 1, (consulté le ).
  537. « "Les Gentils, les Méchants": la chanson qui cartonne chez les Gilets jaunes (vidéo) », sur France soir, (consulté le ).
  538. «"On est là! On est là": d'où vient cet hymne entonné dans toutes les manifestations», BFM TV, 24 janvier 2020
  539. « Gilets jaunes : I Muvrini chante Fin du monde et fin de mois » [vidéo], sur BFMTV, BFMTV (consulté le ).
  540. « I Muvrini apporte son soutien en chanson aux gilets jaunes », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  541. « Voilà, voilà », sur www.brain-magazine.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Cécile Amaret, Cyril Graziani, Le Peuple et le Président, Paris, Michel Lafon, 2019 (ISBN 978-2-7499-3996-4)
  • Étienne Balibar, Ludivine Bantigny, Louis Chauvel, David Graeber, Thomas Piketty, Michelle Zancarini-Fournel Le Fond de l'air est jaune, Paris, Seuil, 2019 (ISBN 978-2-02-142620-5)
  • Gérard Delteil, Les Écœurés, Éditions Le Seuil, .
  • Jérôme Fourquet, Sylvain Manternach, Les « Gilets jaunes » : révélateur fluorescent des fractures françaises, Paris, Fondation Jean-Jaurès, 2018
  • Luc Gwiazdzinski et Bernard Floris, Sur la vague jaune : l'utopie d'un rond-point, 216 pages, Éditeur Elyascop, 2019 (ISBN 979-10-91336-13-0)
  • Frédéric Hermann, Gilets jaunes : une lutte citoyenne, Bière/Divonnne-les-Bains, Cabédita, coll. « Archives vivantes », , 160 p. (ISBN 978-2-88295-880-8).
  • François-Bernard Huyghe, Damien Liccia, Xavier Desmaison, Dans la tête des Gilets jaunes, éditions VA Press, 2019 (ISBN 979-10-93240-97-8)
  • Laurent Jeanpierre, In Girum : les leçons politiques des ronds-points, La Découverte, .
  • Éric Leser, La Revanche des derniers de la classe, Paris, Eyrolles, 2019 (ISBN 978-2-212-57245-2)
  • Denis Maillard, Une colère française : ce qui a rendu possible les Gilets jaunes, Paris, Éd. de l'Observatoire, 2019 (ISBN 979-10-329-0588-3)
  • Matthieu Niango, Les Gilets jaunes dans l’histoire, Paris, Éditions Kimé, 2020 (ISBN 978-2-84174-958-4)
  • Gérard Noiriel, Les Gilets jaunes à la lumière de l'histoire : dialogue avec Nicolas Truong, La Tour d'Aigues/Paris, éditions de l'Aube, coll. « Le monde des idées », , 130 p. (ISBN 978-2-8159-3319-3)
  • Antoine Peillon, Cœur de boxeur: le vrai combat de Christophe Dettinger, Les liens qui libèrent, , (ISBN 979-1020907295)
  • Edwy Plenel, La Victoire des vaincus : à propos des gilets jaunes, Paris, La Découverte, 2019 (ISBN 978-2-348-04287-4)
  • Luc Rouban, La matière noire de la démocratie, Presses de Sciences Po, coll. « Nouveaux débats », , 176 p..
  • Danièle Sallenave, Jojo, le Gilet jaune, Gallimard, coll. « Tracts », , 48 p. (ISBN 978-2-07-285982-3 et 2-07-285982-4)
  • Maxime Thiébaut, Gilets jaunes : vers une démocratie réelle ? Versailles, VA éd., 2019 (ISBN 978-2-36093-000-5)
  • Florent Vandepitte, Le Petit Livre des gilets jaunes, Paris, First, , 160 p. (ISBN 978-2-412-04770-5, lire en ligne).
  • Collectif, Gilets jaunes : un autre horizon social, Vauvert, Éditions Au diable vauvert, 2019 (ISBN 979-1030702620)
  • Les « Gilets jaunes » : une querelle des interprétations, revue Lignes, no 59, , avec des textes de Sophie Wahnich, Jacob Rogozinski, Alain Badiou, Jérôme Lèbre, Philippe Corcuff, Jacques Brou, Chloé Mareste, Éric Clémens, Gérard Bras, Judith Balso, Yves Dupeux, Guillaume Wagner, Franck Fischbach, Christiane Vollaire, Jean-Philippe Milet, Arnaud Tomès, Bernard Noël (ISBN 978-2-35526-194-7)
  • Collectif, Gilets jaunes : jacquerie ou révolution ?, Le Temps des Cerises, , 310 p. (ISBN 978-2-37071-191-5)
  • Collectif, Plein le dos : 365 Gilets jaunes (novembre 2018 – octobre 2019), Éditions du bout de la ville, , 372 p. (ISBN 979-10-91108-08-9).
  • (en) Elif Çelebi, Jais Adam-Troian et Yara Mahfud, « Positive Links Between Exposure to Police Violence, PTSD, and Depression Symptoms Among Yellow Vests Protesters in France », Journal of Interpersonal Violence, SAGE journals, no 7, (DOI 10.1177/0886260520935863)
  • Sophie Divry, Cinq mains coupées, Le Seuil, , 128 p..
  • Hélène Richard, Le Peuple des ronds-points, Le Monde Diplomatique, Manière de voir n°168, , 100 p..
  • Pierre Blavier, Gilets jaunes, la révolte des budgets contraints, PUF, .

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la politique française
  • Portail de l’économie
  • Portail de la route
  • Portail de l’automobile
  • Portail des années 2010
  • Portail des années 2020
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.