Bal des débutantes

Le bal des débutantes trouve son origine historique à la cour britannique du XVIIIe siècle. C'était un rituel qui permettait d'intégrer les jeunes filles « bien nées » à la cour. On rassurait ainsi les jeunes prétendants sur le fait que ces débutantes étaient du « même monde », alors que « la pression sociale pour se marier dans son milieu était considérable ».

Cet article concerne l'événement. Pour le roman du même nom, voir Le Bal des débutantes.
Robes de débutantes et gants de soirée portés par des débutantes, à Munich en 2012.

De nos jours, le bal des débutantes à Paris, dit « le Bal » est un événement caritatif d'envergure internationale qui réunit chaque année 20 jeunes filles et garçons, de 16 à 22 ans, originaires d'une douzaine de pays. Classé par Forbes en 2005 comme l'une des 10 soirées les plus prestigieuses au monde[1], le bal se tient chaque année à Paris, lors des fêtes américaines de Thanksgiving.

Créé par Ophélie Renouard en 1994, il marque l'entrée de jeunes filles cosmopolites dans le monde de la couture et des médias, auxquels elles ont souvent accès pour la première fois. Ces jeunes filles arborent des robes haute couture et de la haute joaillerie[2]. Bien que le bal possède une identité résolument contemporaine, il s'inscrit malgré lui dans la lignée des « bal des débutantes » traditionnels. Les débutantes sont dans la majorité des cas issues de familles privilégiées, mais elles doivent posséder des qualités qui leur sont propres[3] : elles sont aussi invitées à participer pour ce qu'elles font et ce à quoi elles se destinent. Certaines sont remarquées pour ce qu'elles ont déjà accompli, malgré leur jeune âge. Par exemple, la débutante Chinoise Yu Hang était déjà une star de la danse en 2016 quand elle a participé au Bal[4]. En 2018, elle a intégré la troupe du Royal Ballet à Londres[5].

Il existe d'autres bals des débutantes dans le monde mais celui de Paris est le plus célèbre et le plus sélectif car il est le seul auquel on accède uniquement sur invitation. Pour y participer, l'argent n'est pas un critère[6] : on ne peut pas acheter de places ni pour y participer, ni pour y assister.

Grâce à la présence de personnalités de pays différents, le bal fait chaque année la « une » des magazines, quotidiens et télévisions du monde entier. Il participe ainsi au rayonnement d'un savoir vivre à la française. Par exemple, la débutante philippine fait chaque année la couverture du Philippines Tatler. En 2014, ce fut la débutante Emily Madrigal et le bal fit la une du quotidien chinois Southern Weekly[7].

Histoire

Origine du Bal

L'origine historique du Bal des débutantes se trouve à la cour britannique du XVIIIe siècle. Le Bal des débutantes était un rituel qui permettait d'intégrer les jeunes filles « bien nées » à la cour. On rassurait ainsi les jeunes prétendants sur le fait que ces débutantes étaient du « même monde », alors que « la pression sociale pour se marier dans son milieu était considérable »[8]. À la sortie du couvent, ces jeunes filles étaient présentées à la reine en robes blanches, longs gants blancs et diadèmes. « L'entrée dans le monde » des débutantes marquait le début de « The Season » : le calendrier mondain qui permettait aux élites anglaises de se retrouver à l'occasion de fêtes et d’événements très codifiés[9].

En 1780, le premier Bal, le « Queen Charlotte's Ball », fut organisé à l'initiative du roi George III, à l'occasion de l'anniversaire de sa femme, la reine Charlotte. Ce bal permit également de financer la maternité de l'hôpital Queen's Charlotte (en)[10]. Cette tradition britannique fut soutenue par les aristocrates français exilés en Grande-Bretagne pendant la Révolution. Ils contribuèrent au succès de « The Season », qui leur rappelait les plaisirs de la cour de Versailles[11].

Le Bal des débutantes se répandit dans plusieurs parties du monde. En Angleterre, la tradition perdura jusqu'en 1958, année où elle fut abolie par la reine Élisabeth II, décision approuvée par sa sœur, la princesse Margaret.

Aujourd'hui, les bals des débutantes traditionnels les plus connus du monde sont « l'International Debutante Ball » du Waldorf Astoria à New York ou en Europe, le Bal de Vienne.

La robe de cour était traditionnellement une robe de soirée blanche, mais les nuances d'ivoire et de rose étaient acceptables. La robe blanche comportait des manches courtes et des gants longs blancs, un voile attaché aux cheveux avec trois plumes d'autruche blanches et une traîne que la débutante tenait sur son bras jusqu'à ce qu'elle soit prête à être présentée. Les débutantes portaient des perles, mais beaucoup portaient également des bijoux appartenant à leur famille. Au fil du temps, les styles et la mode ont changé. Mais, la seule constante qui lie le débutant en Angleterre au débutant américain moderne, est le port de longs gants en cuir de chevreau blanc au-dessus du coude (= opéra). Ce genre de gant est connu depuis plus d'un siècle comme l'un des symboles les plus importants de la féminité de la classe supérieure[12]. Une débutante sans gants n'est ainsi pas une vraie débutante[13].

C'est en 1957 que la France renoua avec la tradition britannique. Les débutantes en robes blanches, longs gants blancs et diadèmes, furent présentées à la princesse d'Orléans Bragance[14] par le danseur Jacques Chazot sur la scène de l'Opéra Garnier et à Versailles[15].

Le dernier Bal de débutantes traditionnel français eut lieu en 1973[16].

Histoire contemporaine

Le 27 septembre 1992, Ophélie Renouard renoua avec la tradition, tout en lui apportant une tournure contemporaine[17] et personnelle[18]. Au départ, l'idée était de rassembler des jeunes filles françaises et étrangères, à l'occasion d'un défilé de mode haute couture[19]. Au cours des années, Ophélie Renouard insuffla au Bal un esprit qui reste le même aujourd'hui : un événement couture très sophistiqué, dont le but est de récolter des fonds pour une ou plusieurs associations caritatives[20], qui invite à participer des jeunes filles et des garçons choisis avec soin, en célébrant l'art de vivre à la française.

Les débutantes des défilés couture de 1992 et 1993 étaient presque exclusivement européennes[21] et tous les créateurs étaient français, à l'exception d'Oscar de la Renta. Mais Ophélie Renouard aspirait déjà à accueillir des jeunes filles de pays et d'horizons différents.

En 1994, le défilé devient pour la première fois un Bal et les débutantes étaient accompagnées d'un cavalier. Le Bal connu un succès immédiat qui ne cessa de croître, avec le soutien des maisons de couture françaises[19] (Chanel, Christian Dior, Gaultier Paris) et étrangères (Elie Saab, Alexander McQueen, Oscar de la Renta, Vivienne Westwood, Carolina Herrera).

En novembre 2000, le Bal prit son essor[22] grâce à la première apparition de Lauren Bush[23], âgée de 16 ans, petite-fille du président américain George H. W. Bush, en Christian Dior haute couture, pendant l'élection de son oncle, George W. Bush, à la présidence des États-Unis[24]. Son cavalier était SAR le prince Louis de Bourbon. Les médias du monde entier traitèrent de l'événement[25].

En 2003, le Bal accueillit les deux premières débutantes chinoises : Bao Bao Wang, la petite-fille de l'ancien président du Congrès du Peuple et vice Premier ministre adjoint[26], en Lanvin[27], et Pénelope Pei-Tang, la nièce de l'architecte Americano-Chinois I.M Pei, en Zac Posen[28]. Les débutantes de Hong Kong sont elles aussi issues de dynasties célèbres. En 2009 est choisie Ariel Ho-Kjaer, petite-fille de Stanley Ho, fondateur de Macao et partenaire de Monsieur Fock, aussi grand père de Lara Fok-Lau[29]. En 2017, Alice, la plus jeune des enfants de Stanley Ho, a également participé au bal, en Dior[30].

En 2006, Elizabeth Senghor, l'arrière petite-nièce de Léopold Sédar Senghor fut la première débutante africaine, en Gaultier Paris[31].

Le Bal 2010 n'eut pas lieu, en raison de la vente de l'hôtel de Crillon. En 2011 et 2012, l'hôtel redevient de nouveau le cadre du Bal, avant sa fermeture pour d'importants travaux de rénovation. En 2013, le Bal eut lieu à l'Automobile Club de France, puis, en 2014 et 2015, au palais de Chaillot[32], et en 2016 et 2017 à l'hôtel Peninsula Paris. Depuis 2018, le Bal a lieu dans les salons du prince Roland Bonaparte, au Shangri-La Hotel Paris.

En novembre 2018, le Bal eu lieu pour la première fois à l’hôtel Shangri-La Hotel, Paris. Il a accueilli la débutante Annabel Yao, fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, l’un des hommes les plus importants de Chine. Pour sa première apparition en public, Annabel a passionné les media du monde entier : français[33], américains[34] et bien sûr chinois[35].

En novembre 2019, la princesse Louise d'Orléans, de la famille royale française[36], a débuté aux côtés de Stella Belmondo, la fille de l'acteur français[37]. Accompagnées par Jane[38], la fille de Jet Li, idole des Chinois et Shanaya Kapoor, d'une famille de Bollywood[39]. Les jumelles Iglesias ont aussi fait sensation[40].

Du fait de la pandémie de Covid-19, l'édition 2020 est annulée[41]

Les œuvres caritatives

Depuis la première fois, en 1992, l'objet du Bal est de réunir des fonds pour une ou plusieurs associations caritatives[42] en faveur des femmes démunies[43]. Depuis 2009, il soutient « Enfants d'Asie » une association qui pourvoie à la scolarisation de jeunes filles en Asie du Sud-Est[44][source insuffisante]. Chaque année, 1 100 jeunes filles du Laos, Vietnam, Cambodge et des Philippines ont accès à l’école, grâce aux fonds réunis au Bal, qui ont également permis de financer la construction d'un centre éducatif. Les débutantes du Bal peuvent, si elles le désirent, agir comme bénévoles pour « Enfants d'Asie », comme la débutante philippine Natalia Zobel de Ayala.

Certaines débutantes du Bal font carrière dans le monde associatif ou caritatif.

Parrainage et couture

La couture ou la haute couture est l'un des éléments essentiels du Bal. Suzy Menkes, qui couvrait l’événement dans les années 1990[45], précise alors : « Ce défilé donne une véritable idée de ce qu'est la haute couture à Paris, des chignons réalisés par Carita, un maquillage compact et des jeunes filles qui marchent péniblement dans des robes du soir divines. Et pourtant, elles sont toutes aussi ravies que Cendrillon à l'idée que quelqu'un brandisse une baguette mascara-gique pour leur redonner pour un soir le glamour des soirées d'autrefois »[46].

Le Bal est l'un des rares événements au cours duquel les modèles de haute couture ne sont pas présentés par des mannequins professionnels. Le plus souvent, les jeunes filles portent la robe de soirée d'un grand couturier pour la première fois[47].

Stephane Bern et les débutantes, en 2011.

La robe des débutantes est choisie avec l’équipe du Bal et prêtée par des entreprises françaises et étrangères[48],[49]. Les robes sont choisies selon leur personnalité : « il faut avoir plusieurs options à proposer aux jeunes filles » dit le créateur hollandais Jan Taminiau[50].

Les débutantes considèrent ces robes comme l'un des grands attraits de la soirée, comme le précisa, en 2013, Lady Amélia Windsor à propos de sa robe Elie Saab haute couture : « Je n'ai jamais porté une telle robe de ma vie, et je ne suis pas sûre que cela se reproduise »[51][source insuffisante]. En 2008, La fille de l’acteur français Jean Rochefort, Clémence, en Nina Ricci, confia que c'était son premier rendez-vous avec la haute couture[52].

Les entreprises concourent à la renommée internationale du Bal. Elles réalisent parfois une robe spécialement pour leur débutante, comme le fit Carolina Herrera en 2003 pour Diana Mellon ou, en 2014, le couturier danois Jesper Hovring pour Viola Mikkelsen[53] et la maison belge Natan pour Alexandra, la fille de SAR la princesse Esmeralda de Belgique[54].

L'année 2014 marqua la première apparition d'une maison de couture chinoise : Guo Pei, qui réalisa la robe de la débutante Italo-brésilienne Ginevra Fontes Williams[55][source insuffisante].

Parrains

La singularité du Bal : les débutantes et les cavaliers y accèdent uniquement sur invitation car il est financé par trois parrains. L'hôtel, la voiture et le joaillier du Bal.

Cette caractéristique donne au Bal toute indépendance vis-à-vis des familles et des débutantes, jeunes ambassadrices de la haute joaillerie, de la couture, et du monde du luxe, plus particulièrement français.

L'hôtel du Bal

L'hôtel du Crillon est l'hôtel du Bal de 1992 à 2012, mettant à disposition un lieu et une logistique. Le lieu du Bal est désormais le Shangri-La Hotel Paris. Il accueille à la fois les préparatifs, répétitions, séances photos et le Bal lui-même. Les familles étrangères y sont logées[56].

Partenaire automobile

Renault est le partenaire automobile du Bal de 2008 à 2019. Débutantes et cavaliers utilisent des Renault pour se rendre à la soirée[57][source insuffisante].

Joaillier du Bal

En 2019, le joaillier du Bal fut le diamantaire indépendant Harakh Mehta. Il réalisa des créations sur mesure pour chaque jeune fille[58]. Les Débutantes ont participé à la création de leurs bijoux, en accord avec la personnalité, la robe et le grain de peau de chacune d’entre elles[59].

L'événement

Préparatifs

Photo Vanity Fair US des débutantes de 2011.

L'organisation et les préparatifs de l’événement durent toute l'année[réf. souhaitée]. Cela comprend les invitations des débutantes et des cavaliers, les rendez-vous avec les jeunes filles et leurs familles, le choix de leurs robes, la réalisation des bijoux et la préparation des multiples aspects du Bal, y compris la coiffure et le maquillage.

Les Débutantes passent les fêtes américaines de Thanksgiving à Paris.

L’hôtel du Bal reste le lieu des préparatifs, répétitions, séances photos et interviews pour les medias[60].

Le vendredi

Le vendredi, veille du bal, les débutantes sont réunies pour la première fois. Les séances de maquillage et de coiffure par By Terry et Alexandre de Paris commencent à 9 heures. Puis les débutantes enfilent leurs robes, leurs souliers et leurs bijoux, et les séances photos, seule ou en groupe, durent toute la journée. Le vendredi soir, les cavaliers et les pères des débutantes participent à la répétition de valse avec 2 professeurs.

Pendant le week-end du Bal, la plupart des débutantes étrangères et leurs familles résident à l'hôtel du Bal[61].

Le samedi

La journée du samedi commence à 13 heures par les répétitions dans le lieu du Bal. Le reste de la journée est consacré, comme la veille, aux séances de photos et aux interviews pour les médias français et internationaux (lesquels sont précédés par les séances de maquillage par By Terry, les coiffures par Alexandre de Paris, puis l'habillage et enfin les bijoux[62].)

Le bal

La soirée débute par un cocktail, le temps que les invités arrivent et prennent place aux tables assignées.

Le défilé peut commencer. Les débutantes sont présentées, par ordre alphabétique, au bras de leur cavalier, alors que le journaliste et auteur français Stéphane Bern évoque, en anglais et en français, chaque jeune fille, ses goûts, son caractère et ses aspirations.

Le dîner est servi et à l'issue de celui-ci, les débutantes ouvrent le Bal avec leur père. En 2006, la débutante chinoise Xiaodan Chen en Oscar de la Renta, a ouvert le Bal. En 2008, Bruce Willis et Alain Delon se sont lancés ensemble, sur la valse du « Guépard » de Luchino Visconti, avec Scout Larue Willis en Christian Lacroix et Anouchka Delon, en Elie Saab.

En 2012, ce fut Sylvester Stallone et sa fille Sophia-Rose, en Elie Saab, en 2013, Robert Kennedy Jr et sa fille Kyra, en Christian Dior. et en 2014, le prince Charles-Emmanuel de Bourbon Parme et la princesse Elisabeth, en Alexis Mabille. En 2017, ce fut le tour d’Ava Phillippe accompagnée du S.M. Maharaja Sawai Padmanabh Singh de Jaipur et en 2018, de True Whitaker et son père Forest Whitaker. En 2019, Stéphane Bern ouvrit le Bal avec Stella Belmondo[63].

Sur la piste de danse, les pères laissent la place aux cavaliers et la valse est remplacée par de la musique contemporaine, au son d'un orchestre qui joue jusqu'à 2 h du matin environ. Les jeunes filles échangent alors les robes et bijoux qui leur ont été prêtés avec leurs effets personnels. Débutantes et cavaliers terminent la soirée en boite de nuit, loin du regard parental[64].

Les débutantes

Histoire

À l'origine, les débutantes ou « debs » étaient des jeunes filles issues de l'aristocratie ou des classes aisées anglaises, qui faisaient leur « entrée dans le monde », à la sortie du couvent. Ceci signifiait que la jeune fille était en âge de trouver un époux, devenir adulte, et participer à la vie de la cour[65]. Le concept de débutante est essentiellement britannique mais il s'est répandu et l'on retrouve dès le XIXe siècle des débutantes un peu partout dans le monde.

Il est question de débutantes dans plusieurs romans de Francis Scott Ftizgerald et Leon Tolstoi y fait référence dans Anna Karenine.

Les débutantes célèbres sont nombreuses : au Royaume-Uni, la duchesse Georgiana du Devonshire[66] a fait l'objet de plusieurs articles et ouvrages.

Zelda Sayre, fut une célèbre débutante du Sud des États-Unis, avant d'épouser Francis Scott Fitzgerald.

À New York, Cornelia Guest (en) fut nommée « débutante de la décennie». Sa cousine, Daisy Prince a participé au Bal des débutantes en France en 1995[67].

L'invitation à participer au Bal

Le fait que les débutantes ne soient pas plus de 20 chaque année, venues d'environ 12 pays, et que l'on ne puisse pas acheter sa place, distingue le Bal de tous les autres bals. Il arrive fréquemment que des jeunes filles aussi célèbres soient-elles, comme Paris Hilton, ne soient pas retenues[68].

« L'argent n’est pas un critère de sélection. C’est d’abord une histoire de tenue, d’éducation, de valeurs communes qui déterminent les affinités, les amitiés qui se noueront au cours de la soirée. On ne prend pas les enfants gâtés[69] ».

Le Bal étant aussi un événement couture, les robes sont les robes des défilés et l'équipe du Bal aide chacune des « jeunes filles à définir celle qui lui convient[70] ».

Les critères pour être invitée sont « apparence, charme excellence et parents célèbres ». C'est la personnalité de chacune et ce qui ferait d'elle une « débutante exceptionnelle[69] ».

Les jeunes filles sont issues de milieux privilégiés. Certaines appartiennent à des familles royales ou aristocratiques, des familles d'artistes, d'écrivains, d'entrepreneurs ou de politiciens. D'autres filles sont présentes grâce à ce qu'elles ont déjà réalisé, malgré leur jeune âge ; blogueuses, danseuses, sportives de haut niveau[71]. De 2000 à 2003, le Bal accueillit la gagnante du concours du magazine français Jalouse. Elle était élue par le magazine à partir de son dossier de présentation[72]. En 2013, Lauren Marbe, étudiante britannique de 17 ans, membre de la Mensa Association, fut remarquée par le Bal, grâce à son QI de 161[73], et débuta en Anne Valérie Hash haute couture. En 2016, la ballerine chinoise Yu Hang débuta au Bal en Alexander McQueen. En 2015, Olivia Hallisey, gagnante du concours du « Google Science Fair » fit son enrée en Giambattista Valli[74].

La transformation

La grande majorité des participantes doit s'adapter à l'événement afin de porter au mieux des robes haute couture. Selon Rory Ross du Daily Telegraph, la débutante « échange ses jeans effilochés branchés, ses baskets et son gloss parfumé aux fruits pour des talons, des diadèmes et des robes du soir haute couture, qui coûtent souvent plus de 30 000 euros. Ces jeunes filles subissent une transformation semblable à celle de Cendrillon (« semblable » car la plupart des débutantes ont déjà pris de l’avance sur Cendrillon »).

Mais si les débutantes « rêvent évidemment de porter des robes couture, elles apprécient de rencontrer des jeunes filles de pays différents. Elles ont beaucoup de points communs : elles travaillent, font des études et s'entendent immédiatement »[75].

Les débutantes manifestent leur gratitude d'avoir pu vivre cette expérience. Elles mettent en avant l'aspect caritatif de l’événement, mais aussi les liens d'amitié qui se créent entre elles et avec les cavaliers venus également du monde entier[76]. Ainsi que l'exprime Scout LaRue, débutante 2008, la fille des acteurs Demi Moore et Bruce Willis : « C'est une expérience unique au monde, être habillée comme une princesse à Paris, avec toute ma famille réunie autour de moi, ce qui est très rare »[77].

Les débutantes, leur carrière après le Bal

Harumi Klossowski de Rola, débutante 1993, en Hanae Mori haute couture, Wan Baobao, débutante 2003, en Lanvin et Théodora Warre, débutante 2005, en Neil Cunningham sont créatrices de bijoux.

Lady Sophia Hamilton, débutante 1992 en Givenchy haute couture, est créatrice de chemisiers, portés par Claudia Schiffer et Samantha Cameron.

Découverte au Bal 2000 en Christian Dior, Lauren Bush fut mannequin pendant ses études à Princeton. Elle apparu en couverture de Vogue et posa pour Tommy Hilfiger et Abercombrie & Fitch avant de créer « Feed ».

Lily Collins, débutante 2007 en Chanel, déclarait au Telegraph : « Je m'apprête à étudier le journalisme et voulais avoir le scoop sur ce qu'est l'expérience du Bal des débutantes  ». En 2008, elle fut désignée « mannequin international de l'année » par l'édition espagnole du magazine Glamour[78], avant de poser en couverture de ce magazine en août 2009 et de commencer une carrière d'actrice.

Dree Hemingway, l'arrière petite-fille d'Ernest Hemingway, débutante 2003 en Christian Dior, est devenue mannequin et a posé en couverture de Vogue et Elle[79][source insuffisante].

Certaines débutantes sont devenues chefs d'entreprises, comme Delphine Delafon, créatrice d'une ligne de sacs qui portent son nom[80], ou Cordelia de Castellane, débutante 1997 en Emanuel Ungaro, qui commercialise une ligne de vêtements d'enfants[81].

Plusieurs d'entre elles sont des influenceuses[réf. souhaitée], comme la débutante 2001 Julia Restoin Roitfeld[82], et la débutante 2009 Jane Aldridge[83].

Réaction des médias

Le Bal illustre diverses valeurs reconnues : la famille, le cosmopolitisme, l'attachement au savoir-faire français et international et à la cause des plus défavorisés. Le Bal reste un événement à l'ambiance bon-enfant[84], dont le but est caritatif. Il est aussi une vitrine du savoir-vivre à la française : « En période de crise, ce Bal peut apparaître singulier, mais sa finalité est humanitaire, il ne faut pas l'oublier. C'est aussi une jolie occasion de célébrer des traditions qui font rêver nombre de jeunes filles et de participer au rayonnement de Paris et de la haute couture ».

Chaque année, le Bal fait la une des quotidiens, magazines et télévisions à travers le monde, pas seulement dans les rubriques mode et société.

Il est au cœur d'un roman policier français : Le Bal des débutantes de Philippe Colin-Olivier, éditions Le Passage. Il est décrit comme « l'un des événements les plus branchés de la jet set »[85][source insuffisante]. L'écrivain et historienne Natasha Fraser-Cavassoni a déclaré : « le Bal a su maintenir son exclusivité, tous les grands créateurs y ont participé, et il n'y a jamais eu de mauvaises photos des débutantes »[86].

Analyse sociologique

Pour la sociologue Axelle Rouge-Masliah, le bal des débutantes est un événement mondain caractéristique de la classe capitaliste transnationale, c'est une « fusion symbolique entre un rituel aristocratique et une soirée moderne, tout en restant un signe d’appartenance à une société privilégiée ». Son but est de nouer des amitiés entre jeunes femmes appartenant à une même élite : « les jeunes femmes s’avèrent souvent être filles ou petites filles d’hommes politiques, d’industriels ou d’artistes internationalement reconnus. Elles ne doivent donc leur présence qu’à leur filiation et à une certaine photogénie »[87].

Notes et références

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  2. « Le bal des débutantes 2009 », sur www.vogue.fr,
  3. « Le bal des débutantes comme si vous y étiez », sur www.challenges.fr,
  4. Marie-France Chatrier, « Le monde s'invite au Bal des debs », sur www.parismatch.com, (consulté le )
  5. (en) « Yu Hang », sur www.roh.org.uk (consulté le )
  6. Laurent Calixte, « Le bal des débutantes comme si vous y étiez », sur www.challenges.fr, (consulté le )
  7. « 豪门有女初长成巴黎名媛舞会背后的故事 », Southern Weekly,
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  10. « The London season », sur www.thelondonseason.org
  11. « Le bal des débutantes comme si vous y étiez », sur www.challenges.fr
  12. History of Debutante Gloves
  13. Curtseys over cursing: 'Debutante' examines old-fashioned ceremony and its attendant good manners
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  15. « Le bal des débutantes... de 1959 », sur L'Express
  16. « Comment se faire inviter au bal des débutantes », sur francetvinfo.fr
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Voir aussi

Presse

Articles connexes


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