George H. W. Bush

George Herbert Walker Bush /d͡ʒɔɹd͡ʒ ˈhɝbɚt wɔkɚ bʊʃ/[1], né le à Milton (Massachusetts) et mort le à Houston (Texas), est un homme d'État américain. Membre du Parti républicain, il est vice-président des États-Unis de 1981 à 1989 et président du pays de 1989 à 1993.

Pour les articles homonymes, voir George Bush et Bush.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Bush.

George H. W. Bush

Portrait officiel de George H. W. Bush (1989).
Fonctions
41e président des États-Unis

(4 ans)
Élection
Vice-président Dan Quayle
Gouvernement Administration H. W. Bush
Prédécesseur Ronald Reagan
Successeur Bill Clinton
43e vice-président des États-Unis

(8 ans)
Élection 4 novembre 1980
Réélection 6 novembre 1984
Président Ronald Reagan
Gouvernement Administration Reagan
Prédécesseur Walter Mondale
Successeur Dan Quayle
11e directeur de la Central Intelligence Agency

(11 mois et 21 jours)
Président Gerald Ford
Prédécesseur William Colby
Successeur Stansfield Turner
10e ambassadeur des États-Unis aux Nations unies

(1 an, 10 mois et 17 jours)
Président Richard Nixon
Gouvernement Administration Nixon
Prédécesseur Charles Woodruff Yost (en)
Successeur John A. Scali (en)
Représentant des États-Unis

(4 ans)
Circonscription 7e district du Texas
Prédécesseur John Dowdy (en)
Successeur William Reynolds Archer, Jr. (en)
Biographie
Nom de naissance George Herbert Walker Bush
Date de naissance
Lieu de naissance Milton (Massachusetts États-Unis)
Date de décès (à 94 ans)
Lieu de décès Houston (Texas, États-Unis)
Nature du décès Maladie de Parkinson
Sépulture College Station, Texas
Nationalité Américain
Parti politique Parti républicain
Père Prescott Bush
Mère Dorothy Walker
Conjoint Barbara Pierce (1945-2018)
Enfants George W. Bush
Jeb Bush
Diplômé de Université Yale
Profession Homme d'affaires (pétrole)
Religion Église épiscopalienne


Représentants des États-Unis pour le Texas
Directeurs de la Central Intelligence Agency
Vice-présidents des États-Unis
Présidents des États-Unis

Élu à la Chambre des représentants des États-Unis pour le Texas en 1966, il est nommé ambassadeur américain aux Nations unies en 1971 par le président Richard Nixon. Il est par la suite chef de liaison en Chine populaire, puis est promu directeur de la CIA en 1976.

Il se présente aux primaires présidentielles du Parti républicain américain de 1980, où il est battu par Ronald Reagan. Mais celui-ci le choisit comme colistier aux élections présidentielles de 1980 et 1984, ce qui permet à George Bush d'être vice-président des États-Unis de 1981 à 1989.

Après avoir défait le démocrate Michael Dukakis à l'élection présidentielle de 1988, il succède à Ronald Reagan à la présidence. Concomitant de la fin de la guerre froide, son mandat est marqué par sa politique étrangère interventionniste  principalement avec la guerre du Golfe et l'invasion du Panama mais aussi la négociation de l'ALENA  et par la récession du début des années 1990. Candidat à sa réélection lors de l'élection présidentielle de 1992, il est battu par Bill Clinton.

Patriarche de la famille Bush, il voit son fils George W. Bush devenir en 2001 président des États-Unis.

Situation personnelle

Origines

George Bush est le fils de Prescott Bush, sénateur républicain modéré du Connecticut et homme d'affaires qui construit la fortune familiale dans la banque et la finance, et de sa femme, née Dorothy Walker[2].

Seconde Guerre mondiale

George Bush, pilote de bombardier torpilleur durant la guerre du Pacifique.

George Bush grandit à Greenwich au Connecticut et fait ses études à la Phillips Academy à Andover, dans le Massachusetts, de 1936 à 1942. Il est capitaine de l'équipe de baseball et membre d'une fraternité très fermée, la Auctoritas, Unitas, Veritas (Autorité, unité, vérité). Mais, bien qu'admis à l'université Yale, il décide à la suite de l'attaque de Pearl Harbor en 1941 de s'engager le , au lendemain de son baccalauréat, dans l'US Navy, dont il est alors le plus jeune pilote.

Il effectue cinquante-huit missions aériennes dans le Pacifique au cours desquelles il est abattu à quatre reprises et quatre fois secouru. La dernière fois, le 2 septembre 1944, alors qu'il sert sur le porte-avions USS San Jacinto, son Grumman TBF Avenger est atteint par la défense anti-aérienne japonaise. Il est l'unique survivant secouru par le sous-marin USS Finback, les huit autres aviateurs ayant sauté de leurs avions seront capturés et exécutés par les Japonais[3]. À la suite de ce dernier incident, il est démobilisé. Ainsi, reçut-il, durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses décorations, dont la Distinguished Flying Cross, l'Asiatic-Pacific Campaign Medal et la World War II Victory Medal[2].

Formation

Après la guerre, George Bush entre à l'université Yale où il rejoint la fraternité Delta Kappa Epsilon et est, tel son père Prescott Bush (1917) puis son fils George W. Bush (1968), admis en 1948 dans la très secrète Skull and Bones Society ce qui lui permet d'initier la construction d'un solide réseau politique. Il sort diplômé (BA) en économie en 1948[2].

Vie familiale

George Bush épouse Barbara Pierce le . Ensemble, ils ont six enfants : George W. Bush, Robin (décédée à l'âge de 3 ans des suites d'une leucémie), John (Jeb), Neil, Marvin et Dorothy. Suivant les traces de son père et de son grand-père en politique, George Walker est élu gouverneur du Texas en 1995 et président des États-Unis en 2000. John, quant à lui, fait fortune dans l'immobilier et est élu gouverneur de Floride en 1999. Barbara Bush meurt en [4].

Carrière professionnelle

Après la guerre, George Bush se lance dans l'industrie du pétrole au Texas et fonde la Zapata Petroleum Company en 1953, avec un ancien agent de la CIA, Thomas J. Devine. Il travaille pour la société Dresser Industries (en) qui fusionne en 1998 avec la société Halliburton Energy Services dont Dick Cheney, qui deviendra son ministre de la Défense, était à l'époque le président-directeur général. Après avoir quitté la CIA en 1977, Georges H. W Bush devint un des dirigeants des laboratoires pharmaceutiques Eli Lilly et membre du conseil d'administration ; à ce sujet, en tant que vice-président (à partir de 1981) il a activement défendu les intérêts des industriels pharmaceutiques au travers, notamment, du Texas Medication Algorithm Project[2].

Atteint de parkinsonisme vasculaire, il se déplace en fauteuil roulant ou fauteuil électrique à partir de 2012.

Parcours politique

Débuts

Son premier engagement en politique date de , lorsqu’il assiste au discours d'Henry Lewis Stimson, Secrétaire à la Guerre du président Roosevelt, venu à la Phillips Academy parler du chancelier Adolf Hitler et du rôle que devraient tenir les États-Unis dans la défense des démocraties occidentales.

Dwight D. Eisenhower et George Bush.

En 1964, George Bush entre en politique en se présentant contre le sénateur démocrate Ralph Yarborough au Texas. Sa campagne est notamment axée sur le vote de Yarborough en faveur du Civil Rights Act de 1964, auquel tous les politiciens du sud des États-Unis se sont opposés. Il taxe Yarborough d'extrémiste et de démagogue gauchiste, celui-ci se défend en le taxant d'opportuniste. Bush perd sa première élection lors de la défaite républicaine de 1964.

Représentant des États-Unis pour le Texas

Il est finalement élu en 1966 et réélu 1968 à la Chambre des représentants dans le 7e district du Texas. Durant ses mandats, il est perçu comme un centriste et vote en faveur du Voting Rights Act prévoyant l'abaissement à dix-huit ans de l'âge requis pour le droit de vote. En 1970, il est candidat au Sénat des États-Unis avec James Baker comme directeur de campagne. Cependant, il échoue dans sa tentative face au candidat démocrate Lloyd Bentsen. Il se retrouve alors sans fonction élective.

Ambassadeur des États-Unis aux Nations unies

En 1971, Richard Nixon le nomme ambassadeur des États-Unis aux Nations unies. Son choix est unanimement approuvé par les sénateurs. C'est à ce poste qu'il expose un projet d'une force internationale visant à garantir la paix au Proche-Orient et s'oppose à ce que le régime de Pékin occupe le siège de la Chine, au détriment du gouvernement de Taïwan[5].

Tout au long des années 1970, sous les présidences de Richard Nixon et Gerald Ford, il occupe de nombreux autres postes politiques, dont ceux de président du Comité national républicain (Republican National Committee) en 1973, d'envoyé des États-Unis en République populaire de Chine en 1974-1975.

Directeur de la CIA

Entre et , George Bush est directeur du Renseignement central. À cette occasion, il restaure le moral du personnel très atteint par les suites du scandale du Watergate et les investigations de la Commission Church. Il rencontre régulièrement Jimmy Carter, d'abord comme candidat, ensuite comme président-élu, pour l'informer de l'état du monde. Lors du scandale du Watergate, il est par ailleurs soupçonné, parmi d'autres, d'être « Gorge profonde », le fameux indicateur des deux journalistes du Washington Post qui ont mis l'affaire au grand jour.

En 1977, après l'élection du démocrate Jimmy Carter à la présidence, George Bush décide de se mettre pour quelque temps en retrait des affaires politiques et de prendre la présidence du comité exécutif de la First International Bank (en) à Houston, poste qu'il occupe jusqu'en 1979[6].

Les responsabilités exercées comme représentant à l'ONU, à Pékin puis à la tête de la CIA, lui confèrent une excellente expérience internationale qui le crédibilisera en 1980 aux yeux de Ronald Reagan pour être son vice-président.

Vice-président des États-Unis

George Bush et Ronald Reagan en 1984.

En , George Bush est candidat aux élections primaires républicaines de 1980 face à Ronald Reagan. Il doit vite s'incliner face à l'ancien gouverneur de Californie. Celui-ci, après avoir hésité, notamment en faveur de Gerald Ford, choisit finalement George Bush comme colistier pour le poste de vice-président, car il estime qu'il pouvait être un compagnon précieux ; républicain modéré, il pouvait apporter son expérience internationale auprès des Nations unies et de la Chine, ainsi qu'une vision de l'intérieur de la CIA.

Ronald Reagan est élu président face à Jimmy Carter. En , George Bush entre à ses côtés à la Maison-Blanche en tant que vice-président.

En 1981, George Bush est le premier vice-président à assurer un intérim pour la présidence lorsque Ronald Reagan est victime d'une tentative d'assassinat par un déséquilibré. Cet intérim se renouvelle en 1985, lorsque Reagan est opéré pour un cancer du côlon.

Ronald Reagan est réélu pour un second mandat le , remportant 49 États (525 grands électeurs) et 58 % du vote populaire contre un seul État et 41 % du vote populaire à Walter Mondale.

Élection présidentielle de 1988

Le , George Bush annonce sa candidature à la succession de Ronald Reagan. Soutenu par ce dernier, il remporte les primaires républicaines face au sénateur du Kansas Bob Dole et au pasteur Pat Robertson[7]. Il est investi à la convention républicaine de La Nouvelle-Orléans, le , et choisit pour candidat à la vice-présidence le sénateur de l'Indiana Dan Quayle.

Le ticket républicain est opposé au démocrate, formé de Michael Dukakis, gouverneur du Massachusetts, et de colistier, Lloyd Bentsen, sénateur du Texas. Le , George Bush remporte l'élection présidentielle, obtenant 426 grands électeurs et 53,4 % du vote populaire. Il est proclamé président des États-Unis par le Congrès le , après l'officialisation des résultats du collège de grands électeurs. Dans l'histoire politique moderne des États-Unis, il est le seul candidat à maintenir son parti au pouvoir après deux mandats de suite (en l'occurrence, ceux de Ronald Reagan)[8].

Président des États-Unis

George Bush prêtant serment lors de son investiture, le .
Cote de popularité de George Bush durant sa présidence.

George Bush est investi le sur les marches du Capitole, à Washington, D.C., comme 41e président des États-Unis (d’où l’un de ses surnoms, « Bush 41 »). Il poursuivit la politique menée par son prédécesseur, Ronald Reagan, en particulier en matière de politique étrangère.

Économie

Lorsque George Bush devient président des États-Unis, le budget du pays est déficitaire du fait de la politique étrangère de Ronald Reagan, qui avait relancé la course aux armements pour revenir à hauteur de l'Union soviétique, et de sa baisse massive de la fiscalité : le déficit s'établit ainsi à 220 milliards en 1990.

Il tente de convaincre le Congrès des États-Unis, à majorité démocrate, de réduire les dépenses fédérales sans pour autant augmenter les impôts. Mais le Congrès l'oblige à accroître les dépenses fédérales, avec une augmentation légère des impôts. Ce compromis lui aliène le soutien des républicains conservateurs, qui lui reprochent de revenir sur sa promesse électorale de 1988 de ne pas augmenter la pression fiscale (« Read my lips: no new taxes »)[9].

Au même moment, il doit gérer les conséquences financières de la grave crise des caisses d'épargne. En 1992, 7,8 % de la population active américaine est au chômage.

De façon générale, il lui est reproché de négliger la politique intérieure pour la politique étrangère, et ses plans pour sortir le pays de la récession économique divisent au sein de son propre parti[10]. Il déclare d'ailleurs en 1990 qu'il trouve la politique étrangère plus importante, ce qui accentue la perte de ses soutiens[9].

Sujets sociétaux

Son mandat sur le plan intérieur est aussi marqué par une réforme du droit civil en faveur des personnes handicapées, l'accroissement des fonds publics destinés à l'éducation et la protection de l'enfance et dans l'adoption du Clean Air Act pour lutter contre la pollution.

George Bush a également l'occasion de nommer deux juges à la Cour suprême des États-Unis (David Souter et Clarence Thomas).

L'aggravation de l'insécurité, la forte augmentation des crimes constatés sur le territoire (+ 20 %) durant son mandat, les graves émeutes de Los Angeles en 1992 et l'absence de réponse claire de l’administration accentueront encore l'impopularité du président et la perte du soutien des républicains conservateurs[10].

Libre échange
Signature de l'accord de libre échange nord-Américain.

George Bush conclut avec le Canada et le Mexique un Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui entre en vigueur le .

Environnement

En 1989, alors que les ministres de l’Environnement d'une soixantaine de pays se réunissaient pour la première fois afin de définir un cadre permettant de préparer un traité juridiquement contraignant pour lutter contre le réchauffement climatique, George H. W. Bush et son gouvernement font avorter l'accord pour défendre leurs intérêts économiques. Finalement, la convention climat de l’ONU, signée en 1992, ne comporte pas de contraintes, calendrier ou objectifs chiffrés d’émissions de gaz à effet de serre[11]. Les membres du Conseil économique du président Bush se montrent par la suite résolument opposés à une politique de réduction d’émissions de gaz à effet de serre[11].

Chute du mur de Berlin

En 1989, la chute du mur de Berlin marque un premier pas vers la fin de la Guerre froide entre les États-Unis et l'URSS[12]. George Bush soutient la marche vers la réunification allemande, tout en maintenant le dialogue avec Mikhaïl Gorbatchev et en poursuivant la baisse du stock d'armes nucléaires des États-Unis[13].

Intervention au Panama

En , George Bush autorise une intervention militaire américaine au Panama pour destituer le président Manuel Noriega, dont le régime menace les intérêts américains. Celui-ci, d'abord réfugié à l'ambassade du Vatican, se livre finalement et est ramené en Floride pour y être jugé et emprisonné pour trafic de drogue et corruption[14].

Intervention en Irak
George Bush rendant visite aux troupes stationnées en Arabie saoudite en .

Lorsque le , l'Irak, gouverné par Saddam Hussein, envahit l'émirat voisin du Koweït, le gouvernement Bush réagit alors avec la plus grande fermeté. Avec l'aval du Congrès et des Nations unies, George Bush envoie des troupes dans le Golfe et convainc les dirigeants saoudiens d'accepter sur leur sol des forces défensives nord-américaines. D'une formation défensive, la coalition passe à l'offensive après quelques mois d'embargo économique total sur l'Irak destiné à faire plier le raïs irakien[15].

L'opération Tempête du désert débute dans la nuit du 16 au 17 janvier 1991 avec pour but de prévenir l'invasion de l'Arabie saoudite. Cette première guerre du Golfe contre l'Irak est alors une vaste opération armée menée sous l'égide de l'ONU[16].

Après un mois de bombardements intenses, l'offensive terrestre ne dure que quelques jours et des centaines de milliers de soldats irakiens sont faits prisonniers. L'opération est un succès pour la coalition. Cette dernière ne soutient toutefois pas les insurgés qui menacent alors le pouvoir de Saddam Hussein, déstabilisé par sa défaite au Koweït. Craignant vraisemblablement une trop grande instabilité dans cette région exportatrice d'hydrocarbures et l'éclatement de l'Irak, la communauté internationale laisse faire la répression menée par les troupes baassistes à l'encontre des populations Kurdes et des chiites. Une zone d’exclusion aérienne dans les territoires kurdes du nord du pays est néanmoins placé sous couverture aérienne de la coalition. En une autre zone d’exclusion aérienne est mise en place dans le sud de l'Irak[17].

Les partisans de la destitution de Saddam Hussein reprocheront alors à George Bush de ne pas avoir poursuivi jusqu'à Bagdad afin de renverser le dictateur irakien, En 1998, cinq ans avant le déclenchement de la guerre en Irak par son fils George W. Bush, il répondra à ces critiques expliquant dans un livre intitulé un monde transformé co-écrit avec son ancien conseiller à la sécurité nationale Brent Scowcroft que l'invasion de l'Irak « aurait eu un coût humain et financier incalculable »[18]. Par ailleurs, le mandat que la coalition avait reçu de l'ONU ne prévoyait pas une invasion militaire de l'Irak et un changement de régime par la force armée à Bagdad[19].

L'administration Bush s'inquiétait également des événements qui se déroulaient dans les Balkans et qui menaçaient gravement leur stabilité[20].

Éclatement de l'URSS
George Bush et Mikhaïl Gorbatchev en septembre 1990.

Quelques mois plus tard, en août 1991, lors du putsch de Moscou en Union soviétique et la séquestration en Crimée de Mikhaïl Gorbatchev, George Bush apporte immédiatement son soutien au président russe Boris Eltsine, immédiatement suivi par le Royaume-Uni, alors que Helmut Kohl en Allemagne apporte son soutien à Gorbatchev et que la France par l'entremise de François Mitterrand reste dans l'expectative, allant même dans un premier temps vouloir attendre les intentions des « nouveaux dirigeants » soviétiques reconnaissant de facto le gouvernement issu du putsch[21].

La crise se dénoue finalement par la fuite des putschistes et l'implosion de l'URSS privant les États-Unis de leur ennemi légendaire, donnant naissance, selon George Bush, à un « nouvel ordre mondial » (New World Order) dans lequel les États-Unis, de facto l'unique superpuissance mondiale, doivent commencer à redéfinir leur rôle. Cette tâche ardue n'était pas achevée dans sa totalité à la fin du mandat de George Bush[21].

Dans cet esprit, George Bush se rend à Kiev et plaide devant le Parlement ukrainien (la Rada) le maintien de l'Ukraine dans une Union soviétique rénovée et décentralisée[22].

Lors de l'annonce de l'initiative nucléaire présidentielle du , il annonce l'élimination des armes nucléaires tactiques et le retrait des ogives nucléaires américaines à l'étranger hormis quelques centaines de bombes pour avions qui restent sur des bases de l'USAFE dans quelques pays européens de l'OTAN[23].

Campagne présidentielle de 1992

La famille Bush en 1992.

George Bush remporte facilement les primaires républicaines de 1992, devançant notamment Pat Buchanan. Il est formellement désigné candidat à l'élection présidentielle lors de la convention républicaine qui se tient à Houston du 17 au . Dan Quayle est à nouveau son colistier à la vice-présidence. Il met en avant son bilan en matière de politique étrangère.

Mais l'économie s'impose comme le thème principal de la campagne et sa candidature souffre de sa politique économique, des républicains lui reprochant de ne pas avoir tenu ses promesses électorales au sujet de la fiscalité. En parallèle, le discours de Pat Buchanan sur la guerre des cultures et la prise de position du président du parti amènent des républicains modérés à opter pour le candidat démocrate, Bill Clinton[24]. Le fait que le pays ait un président républicain depuis 1981 joue également en sa défaveur.

Le , Bill Clinton remporte l'élection présidentielle avec 370 grands électeurs et 43 % du suffrage populaire, l'emportant dans des États dans lesquels était ancré le Parti républicain (Colorado, Maine, Maryland, Montana, Nevada, Nouveau-Mexique, Vermont). George Bush obtient 168 grands électeurs et 37,4 % du suffrage populaire.

Après la présidence

Activités professionnelles

George H. W. Bush, Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton et Jimmy Carter (2009).
George Bush avec des marins affectés au porte-avions portant son nom (2012).

Après son départ de la Maison Blanche, George Bush continue d'exercer diverses responsabilités professionnelles. Il est notamment conseiller spécial du groupe Carlyle, un des principaux fournisseurs du Pentagone[25].

Déclarations publiques

Relativement discret sur la scène internationale, il continue à faire des apparitions publiques. Ainsi, le , il prononce un discours aux funérailles de Ronald Reagan. Par ailleurs, malgré leurs différends politiques, George Bush est devenu proche de Bill Clinton, avec qui il apparaît lors de spots télévisés pour promouvoir l'aide aux victimes du tsunami de 2004 dans l'océan Indien, puis à la suite de l'ouragan Katrina de 2005[26],[27].

En , il apporte son soutien au sénateur John McCain dans la course à la présidence des États-Unis, ce qui provoque un sursaut dans la campagne du sénateur de l'Arizona à un moment où celui-ci faisait face à des critiques au sein du parti[28]. Hostile à Donald Trump, il se prononce pour la démocrate Hillary Clinton à l'élection présidentielle de 2016[29],[30],[31]. Hospitalisé avec sa femme au Texas, il est absent de l'investiture de Donald Trump[32].

Accusations d’attouchements sexuels

Dans le contexte des révélations qui suivent l'affaire Harvey Weinstein, il est accusé d'attouchements sexuels par huit femmes, dont une mineure[33]. Il présente des excuses publiques pour son comportement[34].

Longévité, mort et obsèques nationales

Le , George H. W. Bush bat le record de longévité de Gerald Ford, devenant à 93 ans le président américain le plus âgé de l'histoire[35]. Jimmy Carter le dépasse quelques mois plus tard.

Il meurt le , à l'âge de 94 ans[36]. Le président Donald Trump décrète une journée de deuil national le [37].

Le public peut se recueillir devant sa dépouille, dans la rotonde du Capitole[38]. Une cérémonie en la cathédrale nationale de Washington a ensuite lieu en présence de Donald Trump, de nombreuses personnalités politiques américaines et dirigeants étrangers[39]. Le , après un office religieux qui se déroule en l'église épiscopalienne Saint-Martin de Houston, George H.W. Bush est inhumé en la George Bush Presidential Library and Museum[40].

Décorations

Décorations américaines

Décorations étrangères

Distinctions

Publications

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. « George Herbert Walker Bush », sur universalis.fr.
  3. James Bradley, Flyboys: A True Story of Courage, Little, Brown and Company, (ISBN 978-0-316-10584-2)
  4. « George W.H. Bush et Barbara, ils se sont aimés pendant 73 ans », sur parismatch.com, .
  5. « George Herbert Walker Bush, le président diplomate », sur lepoint.fr, .
  6. (en) Janet Cawley, « Long-quiet Bush Is Tough When It Counts », sur Chicago Tribune, (consulté le ).
  7. « George Bush, le dernier des vétérans », sur liberation.fr, .
  8. Catherine Gouëset et Vincent Michelot, « Donald Trump a cassé le moule de la politique américaine », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  9. (en) George Otte, « The Economic Crisis in the United States: How Much Crisis, How Much Rhetoric ? », Revue Française d'Études Américaines, vol. 64, , p. 339-350 (lire en ligne).
  10. Denis Lacorne, « Georges W. Bush, un "conservateur à visage humain" », Critique internationale, vol. 6, , p. 6-11 (lire en ligne).
  11. « Nathaniel Rich: «Même si la vitesse à laquelle le climat change est ultrarapide, la planète s’en sortira. Pas nous.» », sur Libération.fr, (consulté le )
  12. (en) « George Bush: Points of Power », sur nytimes.com, .
  13. « Mikhaïl Gorbatchev salue le rôle de George H.W. Bush dans la fin de la Guerre froide », sur europe1.fr, .
  14. « Mort à 94 ans de George H.W. Bush », sur franceinter.fr, .
  15. « George H.W. Bush, le guerrier mal récompensé », sur lefigaro.fr, .
  16. Marianne Debouzy, « Etats-Unis : guerre du Golfe, un nouveau Vietnam ? », Matériaux pour l'histoire de notre temps, vol. 48, , p. 35-40 (lire en ligne).
  17. « Guerre du Golfe : le Moyen-Orient selon George Bush », sur jeuneafrique.com, .
  18. « Quand Bush père racontait sur Europe 1 "sa" stratégie en Irak », sur europe1.fr, .
  19. « George Bush père, de la fin de la guerre froide à "tempête du désert" », sur france24.com, .
  20. (en) « George H.W. Bush: America’s last foreign policy president », sur pbs.org, .
  21. David Charles-Philippe, « La politique étrangère de Bush : formulation et décision », Politique étrangère, vol. 69, no 4, , p. 833-847 (lire en ligne).
  22. « George H.W. Bush, héros de la guerre froide », sur lessentiel.lu, .
  23. Jacqueline Grapin, « George Bush et l'Europe », Politique étrangère, vol. 54, , p. 37-44 (lire en ligne).
  24. (en) Lucy Mccalmont et Jedd Rosche, « From Gipper to 'Hockey Mom' », sur Politico, (consulté le )
  25. Éric Laurent, La Guerre des Bush, p. 81.
  26. (en) Patrick Healy, « A Candidacy That May Test a Friendship's Ties », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) « People of the Year: Bill Clinton and George H. W. Bush », ABC News, (consulté le ).
  28. « Les anciens présidents George Bush, père et fils, n'ont pas voté Trump », sur challenges.fr, .
  29. (en) « Bush’s Letter to Clinton Cemented a Presidential Tradition, Historians Say », sur nytimes.com, .
  30. (en) « George H W Bush voted for Hillary Clinton and called Donald Trump a 'blowhard' », sur telegraph.co.uk, .
  31. (en) « US election 2016: George HW Bush 'to vote for Clinton' », sur bbc.com, .
  32. « George Bush Sr ne verra pas l'investiture de Trump : "Assis dehors en janvier, je finirais six pieds sous terre" », sur lci.fr, .
  33. Philippe Gélie, « Les États-Unis dans la tourmente des scandales sexuels », Le Figaro, samedi 25 / dimanche 26 novembre 2017, p. 4 (lire en ligne).
  34. « George H.W. Bush accusé d'agression sexuelle sur une mineure », sur huffingtonpost.fr, .
  35. (en) « George H.W. Bush was the most popular living president », sur cnn.com, .
  36. « L’ancien président des Etats-Unis George H. W. Bush est mort », sur lemonde.fr, .
  37. « L’hommage de Trump à Bush, deux hommes que tout oppose », sur lemonde.fr, .
  38. « La dépouille de George H.W. Bush exposée solennellement à Washington », sur lepoint.fr, .
  39. « Brian Mulroney participera aux funérailles de George Bush père », sur radio-canada.ca, .
  40. « Obsèques nationales pour George H. W. Bush, l'Amérique en deuil », sur la-croix.com, .
  41. (en) « Honorary Degrees », sur Harvard University (consulté le )

Voir aussi

Fiction

Bibliographie

  • George W. Bush, Portrait de mon père, George H. W. Bush, Odile Jacob,
  • (en) Ivo H. Daalder et I.M. Destler, « The Foreign Policy Genius of George H.W. Bush », Foreign Affairs, (lire en ligne)
  • (en) Richard N. Haass, « The World George H.W. Bush Made », sur project-syndicate.org, .
  • (en) Michael Hirsch, « George H.W. Bush’s Misunderstood Presidency », Foreign Policy, (lire en ligne)
  • (en) Kjell O. Lejon, George H.W. Bush : Faith, Presidency, and Public Theology, Berne, Peter Lang,
  • (en) Curt Smith, George H.W. Bush, New York, Potomac Books,
  • (en) William Tobey, Kori Schake, Phil Levy, Peter Feaver, Daniel Runde et Will Inboden, « History Will Remember George H.W. Bush Kindly », Foreign Policy,

Articles connexes

Liens externes

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