55e division d'infanterie (France)

La 55e division d'infanterie est une division d'infanterie de l'armée de terre française qui a participé à la Première Guerre mondiale et à la Seconde Guerre mondiale.

Pour l’article homonyme, voir 55e division d'infanterie (Pologne).

55e division d'infanterie

Insigne de la 55e division d'infanterie (1940).

Création 1914
Dissolution 1940
Pays France
Branche Armée de terre
Type Division d'infanterie
Rôle Infanterie
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles 1914 - bataille de l'Ourcq
1914 - 1re bataille de l'Aisne
1915 - 2e bataille d'Artois
1915 - 3e bataille d'Artois
1916 - bataille de Verdun
1918 - 1re bataille de Noyon
1918 - 3e bataille de l'Aisne
1918 - 2e bataille de Noyon
1940 - Percée de Sedan

Commandants

  • -  : général Leguay[1]
  • -  : général Buisson d'Armandy[1]
  • -  : général Henry Armand de Laporte d'Huste († 03/10/1916)[1]
  • -  : général Mangin[1]
  • 1939 - 1940 : général Britsch (sl)
  • 1940 : général Lafontaine

Première Guerre mondiale

Composition

1914

 : relève partielle du 3e corps d'armée britannique.
 : attaque française sur le plateau de Vregny et sur Braye.
 : attaques françaises vers la ferme Perrière et le Pont Rouge.
 : attaque allemande au nord de Crouy.
8 -  : attaques françaises dans la région de Crouy ; violente contre-offensive allemande, et repli au sud de l'Aisne.

1915

Le 276e RI au repos à Villers-aux-Bois (1915).
25 -  : violentes attaques françaises, puis occupation du terrain conquis.
 : nouvelles attaques françaises.
  •  : retrait du front, et transport par V.F., de la région de Saint-Pol-sur-Ternoise, vers celle de Fismes ; repos et instruction. À partir du , mouvement vers Ville-en-Tardenois ; repos et instruction. À partir du , mouvement vers la région de Prouilly ; travaux[4].

1916

  •  : mouvement vers le nord, et, à partir du , occupation d'un secteur vers Berry-au-Bac et le moulin Pontoy[4] :
 : attaque allemande au bois des Buttes.
 : attaque française.
  •  : retrait du front ; à partir du , transport par V.F. vers la région de Vitry-le-François ; repos. À partir du , mouvement vers Triaucourt ; repos[5].
  • 12 –  : transport par camions dans la région de Verdun. À partir du , engagée dans la Bataille de Verdun, vers la cote 304 et la lisière est du bois d'Avocourt[5].
  •  : retrait du front et repos au sud de Revigny[5].
  • 1er septembre : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers la cote 304 et la lisière est du bois d'Avocourt[5].
  • 1er : retrait du front et repos vers Rembercourt-aux-Pots[5].
  •  : transport par camions dans la région de Verdun ; occupation d'un secteur vers le bois d'Haudromont et l'ouvrage de Thiaumont[5].
  •  : retrait du front et repos vers Triaucourt[5].
  •  : mouvement vers le nord, et, à partir du , occupation d'un secteur vers le bois Camard et Avocourt[5].

1917

  • 5 –  : retrait du front ; repos vers Triaucourt[5].
  •  : occupation d'un secteur entre Louvemont et la Meuse[5].
  • 15 –  : retrait du front ; repos vers Condé-en-Barrois[5].
  •  : occupation d'un secteur entre l'étang de Vargévaux, et la Meuse[6].
  •  : retrait du front ; repos et instruction vers Gondrecourt[6].
  •  : transport par camions dans la région de Châlons-sur-Marne, et occupation d'un secteur entre le Casque et le mont Haut, étendu à droite, le , jusque vers le Téton : attaques et contre-attaques fréquentes, en particulier vers le Téton[6].
  • 5 –  : retrait du front, transport par V.F. dans la région de Romilly-sur-Seine ; instruction[6].
  •  : transport par V.F., de Romilly-sur-Seine, à Dormans et à Mézy-Moulins, puis mouvement par étapes vers le front. À partir du , occupation d'un secteur entre la Miette et le Ployon, dans les environs de Pontavertv.
  •  : retrait du front ; repos vers Arcis-le-Ponsart[6].
  •  : occupation d'un secteur entre la Miette et le Ployon[6].
  • 4 –  : retrait du front ; repos vers Arcis-le-Ponsart[6].
  •  : occupation d'un secteur vers Chevreux et le plateau des Casemates, porté, à la suite de l'avance du , entre le nord-est de Chevreux et la ferme de Vauclerc[6].
  •  : retrait du front, transport dans la région de La Ferté-sous-Jouarre, puis, à partir du , dans celle de Brunoy ; repos. À partir du , mouvement par étapes vers Fère-en-Tardenois ; repos[6].

1918

, attaque française dans cette région.
, front étendu, à gauche, jusque vers la ferme Quennevières ; préparatifs d'offensive.
1er août, front réduit, à gauche, jusque vers Moulin-sous-Touvent.
  • 18 –  : engagée dans la 2e Bataille de Noyon : progression jusqu'à l'Ailette, vers Pont-Saint-Mard[7].
  • 27 –  : retrait du front et transport par camions dans la région de Crécy-en-Brie[7].
  •  : préparatifs de dissolution[7].
  •  : dissolution[7].

Rattachements

Affectation organique:

24 –
13 –
4 –
22 –

Seconde Guerre mondiale

Composition

De la mobilisation jusqu'au  :

Artillerie

  • 45e régiment d’artillerie mixte divisionnaire (45e RAMD)
  • 10e batterie divisionnaire antichar du 45e RAD (75 mm puis 47 mm en avril 1940)
  • 703/409e batterie de DCA
  • 55e parc d'artillerie divisionnaire
  • 55e compagnie d’ouvriers d'artillerie
  • 55e section de munitions hippomobile
  • 255e section de munitions automobile

Génie

  • 55e bataillon de sapeurs-mineurs (dissous le 16 novembre 1939, les compagnies 55/1 et 55/2 deviennent autonomes)
    • compagnie de sapeurs-mineurs 55/1
    • compagnie de sapeurs-mineurs 55/2

Transmissions

  • compagnie télégraphique 55/81
  • compagnie radio 55/82

Train

  • compagnie hippomobile 55/5
  • compagnie automobile 155/5

Intendance

  • groupe d’exploitation divisionnaire 55/5

Santé

  • 55e groupe sanitaire divisionnaire

Centre d'instruction

  • 55e centre d'instruction divisionnaire (à partir d'avril 1940)

Drôle de guerre

13 au  : débarquement dans les gares de Sainte-Menehould et Verdun. Mouvement V.T. des éléments en autos vers la même région par Montargis, Sens, Sézanne, Givry-en-Argonne.

 : regroupement dans la zone Vauquois, Montfaucon-d'Argonne, Esnes-en-Argonne.

au  : occupation et organisation de la position de barrage de Verdun sur les côtes de la Meuse, de Wavrille à Azannes-et-Soumazannes.

20 au  : mouvement vers le secteur de Sedan : infanterie V.F., éléments autos et hippomobiles V.T.

La 55e division d'infanterie (55e DI) du général Lafontaine est rattachée au Xe corps d'armée qui forme l'aile gauche de la 2e armée. Elle n'est dans son ensemble pas concernée par les plans d'intervention en Belgique et doit continuer à occuper sa position. Le , celle-ci est établie sur la Meuse entre le Pont-à-Bar et le confluent de la Meuse avec la Chiers, la 55e DI y renforce le 147e régiment d'infanterie de forteresse du sous-secteur de Sedan (secteur fortifié de Montmédy). À sa gauche, le front est tenu par la 102e division d'infanterie (dépendant de la 9e armée) et à sa droite par la 3e division d'infanterie nord-africaine. Pour le plan Dyle, son groupe de reconnaissance de division d'infanterie, le 64e GRDI, doit participer à la manœuvre retardatrice en Ardenne au sein du groupement ouest de la 5e division légère de cavalerie et un des bataillons de la 55e DI, le I/295e régiment d'infanterie, doit se placer sur la Semois en recueil de ce groupement ouest[8].

La 55e DI est une division de série B : ses effectifs sont composés de réservistes de classes anciennes dont l'instruction demeure rudimentaire malgré les efforts au cours de la drôle de guerre, et seuls % des officiers sont d'active[9]. Ses unités ne sont complétées qu'à 80-85 % de leurs effectifs théoriques et ses régiments d'infanterie n'ont rien perçu de leur dotation en canon antichar de 25 mm[10]. La division accuse également des déficits dans ses équipements (habillement, matériels…) et approvisionnements[9]. Le sous-secteur de Sedan que la division renforce est également faible comparée à ceux de Mouzon ou Marville, ses fortifications sont peu nombreuses[10].

Cette zone du front est en effet perçue comme secondaire par le commandement français, qui juge peu probable une offensive allemande d'envergure contre le sous-secteur de Sedan car le « fond de poche » des Ardennes (à l'ouest de Montmédy) conjugué à la Meuse est considéré comme peu propice à une action d'envergure[11]. Cependant, le terrain n'a pas que des avantages que pour la défense : la Meuse peut être approchée au nord par les collines boisées et par les zones urbaines (Sedan, Donchery…), les rives peuvent se prêter facilement à une traversée et le fleuve présente un méandre formant la presqu'île d'Iges[12]. En théorie, de nombreuses destructions doivent être effectuées sur la rive nord de la Meuse mais dans ce secteur les civils n'ont pas été évacués et leur présence (notamment les travaux agricoles qui se poursuivent) empêcheront la préparation de ces destructions, et gêneront également les travaux de fortifications[12].

Bataille de France

BATAILLE de la MEUSE

Alerte occupation des emplacements de combats Sur L.P.R. 03 Bataillons du 147e R.I.F. (Régiment d'Infanterie de Forteresse), 02 Bataillons du 331e R.I., 02 Bataillons du 295e R.I. et le 11e B.M (Bataillon Mitrailleur ). Moyen feu: 39 canons de 25 mm, 19 canons de 47 mm, 06 groupes de 75 mm [45e R.A.D. (Régiment d'Artillerie Divisionnaire), I et II/99e R.A.F.(Régiment Artillerie de Forteresse) III/38e R.A.D (Régiment d'Artillerie Divisionnaire)]; 02 groupes de 155C.(V/38e R.A.D (Régiment d'Artillerie Divisionnaire), V/45e R.A.D (Régiment d'Artillerie Divisionnaire)

à 17 h apparition d'éléments allemands (motos, auto-mitrailleuse, fantassins) débouchant au sud de Saint-Menges. Recueil de la cavalerie sur le rive gauche. Destruction des ponts. Dans la nuit entrée en ligne des premiers éléments de la 71e Division d'Infanterie qui doit prendre à son compte le sous-secteur d'Angecourt. Limite droite du secteur ramenée à Pont-Maugis (ex) Bulson.

Relève par la 71e Division d'Infanterie dans sous secteur Est restera inachevée en raison de la pression des Allemands. Dans la matinée occupation de la rive droite par les Allemands (Givonne à 10h, Donchery à 13 h). Concentration de canons anti-chars qui prennent sous leur feu les blockhaus de la rive gauche. Intenses bombardements aériens sur la position et ses arrières. À 15h, attaque de l'armée allemande au Nord et au Sud de Torcy, perte de Wadelincourt, à 17 h 30 de Torcy à 18 h et Bellevue vers 19h; Les Allemands atteignent les localités de La Boulette et du bois de la Marfée. Panique dans la région de Bulson, provoquée par l'annonce de l'arrivée de chars allemands qui en fait n'ont pas traversé la Meuse. En fin de journée L.P.R.[Quoi ?] rompue sur l'ensemble du front sauf dans la vallée de la Bar. Essai de renforcement de la ligne d'arrêt (déjà perdue par endroits) à l'aide de fractions du 331e Régiment d'Infanterie et du 11e B.M. (Bataillon Mitrailleur) qui ont pu être relevés dans le sous-secteur d'Angecourt. Au cours de la nuit, infiltrations de troupes allemandes sur Caumont.

Dès l'aube accentuation de l'effort de l'armée allemande en direction de Bulson.

Contre-attaque déclenchée:

À gauche : par 213e R.I. [jusqu'à la réserve de C.A. (corps d'Armée)] et 7e B.C.C (Bataillon de Char de Combat) sur l'axe Maisoncelle, Bulson, Chaumont, arrétée puis repoussée par chars allemands arrivant de Chemery;

À droite par 250e R.I; [jusqu'à réserve de C.A.] et 4e B.C.C. débouchant du bois de Raucourt sans liaison entre chars et infanterie et ne dépassant pas la lisière Nord de Villiers. À 09 h 45 décision de reporter la défense sur la deuxième position d'armée entre Artaise-le-Vivier et la lisière Nord du bois de Raucourt. Repli sous la pression des Allemands, désagrégation des unités. Au cours de l'après-midi, regroupement d'éléments près de Bayonville.

Pratiquement, la 55e DI a cessé d'exister.

Regroupement d'éléments replies au Sud-Ouest de Machault.

16 et Mouvement des éléments regroupés vers la région de Saint-Souplet.

Notes et références

  1. AFGG, t. X-2, p. 421.
  2. AFGG, t. X-2, p. 422-423.
  3. AFGG, t. X-2, p. 424.
  4. AFGG, t. X-2, p. 425.
  5. AFGG, t. X-2, p. 426.
  6. AFGG, t. X-2, p. 427.
  7. AFGG, t. X-2, p. 428.
  8. André Bikar, « La campagne de mai 1940 en Belgique : la 5e division légère de cavalerie en Ardenne, du 10 au 12 mai », sur atf40.fr (consulté le ).
  9. Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969).
  10. Mary 2009, p. 25-26.
  11. Mary 2009, p. 22.
  12. Bruno Chaix, En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ? : décisions stratégiques et plans opérationnels de la campagne de France, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies » (no 35), , 349 p. (ISBN 2-7178-4149-0), p. 142-143.

Bibliographie

  • Les Armées françaises dans la Grande Guerre (AFGG), vol. 2, t. X : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, , 1092 p. (lire en ligne).
  • Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en) (GUF, vol. 2), vol. 2, Imprimerie nationale, (lire en ligne).
  • Yves Buffetaut, Guderian perce à Sedan, Histoire & Collections, coll. « Militaria Magazine / Les grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale » (no Hors-Série 4), .
  • (de) Karl-Heinz Frieser, Blitzkrieg-Legende: der Westfeldzug 1940, Walter de Gruyter GmbH, (ISBN 978-3-486-56201-9, lire en ligne).
  • Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3), p. 25-26.

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la Première Guerre mondiale
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