Saint-Menges

Saint-Menges est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.

Pour la commune des Vosges, voir Saint-Menge.

Saint-Menges

Église de Saint-Menges.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Ardennes
Arrondissement Sedan
Intercommunalité Ardenne Métropole
Maire
Mandat
Roger Watelet
2020-2026
Code postal 08200
Code commune 08391
Démographie
Gentilé Saint-Mengeois
Saint-Mengeoises [1]
Population
municipale
960 hab. (2018 )
Densité 79 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 44′ 26″ nord, 4° 55′ 33″ est
Altitude Min. 150 m
Max. 416 m
Superficie 12,21 km2
Unité urbaine Sedan
(banlieue)
Aire d'attraction Sedan
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sedan-2
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Saint-Menges
Géolocalisation sur la carte : Ardennes
Saint-Menges
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Menges
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Menges
Liens
Site web http://www.saint-menges.fr

    Géographie

    Carte de la commune.
    Communes limitrophes de Saint-Menges
    Vresse-sur-Semois
    ( Belgique)
    Donchery Fleigneux
    Glaire Floing

    Située au nord-est du département, la commune est traversée par la RD 5 ainsi que la RD 6 et la RD 29. Le territoire couvre une surface de 1221 hectares.

    L'amplitude entre le point le plus haut (416 m) à la frontière belge et le point le plus bas (150 m), vallée de la Meuse, est de 266 mètres. Au-delà de 325 m, le territoire est couvert par la forêt.

    Saint-Menges se situe sur un replat entre 175 et 215 m.

    Elle est traversée par Claire (rivière).

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Menges est une commune urbaine[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Sedan, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[5] et 25 118 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[6],[7].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sedan, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 32 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (61,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,5 %), prairies (27,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), zones urbanisées (4,6 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Toponymie

    Capella de Sancto Memmio en 1180, Saint Mange en 1291[12].

    Son nom vient de saint Memmie[13], évêque de Châlons, au IIIe siècle. Saint Menges ou saint Memmie, en latin saint Memmius, est romain de naissance. Envoyé en Gaule, il prêche l’Évangile à Châlons, aujourd'hui Châlons-en-Champagne.

    Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom d'Union[14].

    Histoire

    En 526, Saint-Menges fait partie de la donation faite par saint Remy à Clodoald[15].

    En 1259, Saint-Menges est cité au concordat de Francheval au nombre des villages indivis entre l’archevêque de Reims et l’évêque de Liége[15].

    En 1573, une cour souveraine est installée à Saint-Menges, les princes souverains d’Arches et de Sedan étant convenus de se partager les droits seigneuriaux. Ce mini État de Saint-Menges adopte un sceau et une devise « Concordia ducum »[15].

    Saint-Menges, implantée aux portes de la principauté souveraine de Sedan, est la cible de bandes armées, pillée et brulée par les impériaux en 1623, Guerre de Trente Ans puis des guerres de religion (France) quand les Princes de Sedan deviennent calvinistes en 1563.[Quand ?]. En 1642, la principauté est rattachée à la France et le traité de Rueil en garanti le libre culte protestant. La ville forme une milice bourgeoise de cinquante hommes qui refuse, en 1666 l'ouverture des portes à l'intendant de Metz et à ses hommes qui se rendaient aux Pays-Bas.

    En 1683, un arrêt du du Conseil d'État supprime l'exercice de la Religion réformée dans toutes les anciennes Terres-Souveraines, Saint-Menges en fait partie. L’église Saint-Memmie (XIIe - XVIIIe siècles) est une église fortifiée, refuge des habitants.

    Saint-Menges souffre également de sa position à la frontière durant les trois conflits franco-allemands successifs.

    Le premier , durant le siège de Sedan, les troupes allemandes attaquent le village et s'en emparent après un rude combat, parachevant l'encerclement des forces françaises[16].

    En , un combat de quelques heures opposent des tirailleurs marocains installés dans la tour fortifiée du village à un escadron de uhlans arrivant de Sugny[15].

    Le , lors de la bataille de France au cours de la Seconde Guerre mondiale, une maison forte de Saint-Menges, de la taille d'un pavillon, qui fait partie d'une vingtaine de constructions similaires implantées au cœur des bois et construites pour ralentir et jalonner l'avance allemande vers la ligne principale de résistance (la Meuse), est attaquée par les forces allemandes de la 1re Panzerdivision de Friedrich Kirchner. Ses cinq occupants sont les premiers morts recensés sur le sol français. Cette attaque est un des prémisses de la percée de Sedan[17]. La commune est alors prise par la division allemande[18]. Saint-Menges est le lendemain matin tenue sous le feu de l'artillerie française (principalement du 110e régiment d'artillerie lourde hippomobile) qui tire sur les concentrations de troupes allemandes[19], lesquelles se préparent à franchir la Meuse.

    Le nom de la place de Saint-Menges évoque également un des premiers résistants ardennais, Robert Charlier[20].

    À l'image du Pays Sedanais, Saint-Menges disposa un temps d'une filature.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1869   Hector Hyacinthe Brincourt    
    1873   Prosper Péroche    
    1876   Herbulot[21]    
    Mars 1971 mars 2001 Gédéon Maqua PCF  
    Mars 2001 2005 Hervé de Decker SE  
    Septembre 2005 mars 2008 Bernard Giboux SE  
    Mars 2008 En cours
    (au 25 mai 2020)
    Roger Watelet[22],[23]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    DVG Professeur
    Réélu pour le mandat 2014-2020[24]

    Liste des prêtres

    - Maistre Jean Chenot, né vers 1600 et décédé le , premier prêtre et curé de Saint-Menges depuis la séparation faîte de l'église de Saint-Menges d'avec celle d'Yge.

    - Maistre Jean Jacquesson, prêtre et curé en .

    - Hubert Gabriel, vicaire en .

    - Jean-Nicolas Marteau, curé en .

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].

    En 2018, la commune comptait 960 habitants[Note 3], en diminution de 5,79 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,23 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0271 0081 0471 1731 4061 5961 6451 6911 695
    1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    1 9892 0182 0181 9351 8381 7181 6961 5461 430
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    1 3631 1481 1961 1551 1389451 0351 1541 133
    1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014 2018 -
    1 0589769649961 0311 061999960-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Saint-Menges compte 1031 personnes au recensement de 2004. Depuis 1999, la population a augmenté de 35 personnes soit une progression de 3,5 %. Le taux de chômage est de 15,6 % et il y a 73,2 % de propriétaires. Majoritairement ouvrière la population de Saint-Menges a une longue tradition socialiste. Les résultats des élections présidentielles de 2007 et de 2012 ont confirmé cette orientation en donnant au deuxième tour 58,49 % pour Ségolène Royal contre 41,51 % pour Nicolas Sarkozy ; 65,31 % à François Hollande contre 34,69 % à son rival.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Site géologique : situé à proximité du Moulin (régulièrement visité par les étudiants de l'université de Reims Champagne-Ardenne)
    • Oratoire de Saint-Menges.
    • Vestiges du château de Saint-Menges.
    • Lavoir Saint-Menges et sa fontaine, lieudit le Maupré.
    • Église Saint-Menges. Durant la dernière décennie du XIXe siècles et les premières du XXe siècles, un pèlerinage se tient à Saint-Menges[29].
    • Voie romaine : le territoire est traversé dans sa partie nord par une voie romaine appelée autrefois « chemin des Romains », maintenant voie de Sugny ; cette voie est presque recouverte à la suite d'un affaissement de terrain.
    • Maison Forte de Saint-Menges : attaquée le [30].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de Saint-Menges se blasonnent ainsi :

    De gueules à la foi alésée de carnation parée de sable[32].

    Football

    Le village dispose d'un club de football baptisé Union Sportive de Saint-Menges (USSM) fondé en 1925 et établi au bord de la Meuse au stade Jean-Alaime. Évoluant en vert et rouge et ayant pour symbole une "bourrique", l'équipe fanion est promue en promotion de première division (D3) à la fin de la saison 2012-2013, l'année 2015-2016 est celle d'une nouvelle ascension, historique, en 1re division Ardennes (D2). La première victoire est enregistrée le . Nouveau fait d'armes, le , l'USSM joue pour la première fois les 1/8e de finale de la coupe Roger Marche et termine, la même année, à la 7e place du championnat, totalisant 28 points, dont 18 glanés lors de la phase retour (7 victoires, 7 nuls, 8 défaites).

    En 2018-2019, l'USSM joue pour la troisième année consécutive en 1re division Ardennes, devenue D2 district, à cette occasion le rouge (re)devient la couleur dominante.

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/ardennes-08
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Unité urbaine 2020 de Sedan », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3, Librairie Droz, , 1870 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne), p. 1565
    13. Antoine Philippe Houzé, Etude sur la signification des noms de lieux en France, Librairie Ve Hénaux, , 140 p. (lire en ligne), p. 127
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Menges », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    15. « Le village - Historique », Commune de Saint-Menges (consulté le )
    16. Wilhelm Rüstow, Guerre des frontières du Rhin 1870-1871, Volume 1, vol. 1, Librairie Dumaine, , 443 p. (lire en ligne), p. 324-332
    17. « Une maison contre les Panzer », Riches Heures, (consulté le )
    18. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 203-204
    19. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 237
    20. « Martyrologe de la résistance ardennaise », Ardennes tiens ferme, site consacré à la résistance ardennaise (consulté le )
    21. Almanach historique, administratif & commercial de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, 1877, p241.
    22. Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin 2008 (fichier au format PDF)
    23. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    24. « Sans surprise, Roger Watelet a été réélu maire », La Semaine des Ardennes, no 238, , p. 19 (ISSN 0753-3454)
    25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    29. Christine Martin, Pèlerinages d'Ardenne méridionale, Pierre Mardaga éditions, , 169 p. (ISBN 2-87009-426-4, lire en ligne), p. 41
    30. « Saint-Menges 12 mai 1940 : ils se souviennent », Journal L'Union, (lire en ligne)
    31. Voir L'Histoire du socialisme dans les Ardennes.
    32. http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=17120

    Lien externe

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