Yvan Benedetti

Yvan Benedetti, né le 16 septembre 1965 à la Réunion, est un militant d'extrême droite français prônant la remigration[1]. Il préside L'Œuvre française en 2012-2013.

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Biographie

Yvan Benedetti est d'origine corse par son père. Il fait ses débuts à Europe-Jeunesse, le mouvement scout de la Nouvelle Droite[2]. Après deux années de classe préparatoire scientifique, il échoue au concours d'entrée en école d'ingénieur et s'oriente vers des études d'opticien[3]. Il est ensuite pendant plusieurs années le bras droit de Pierre Sidos à la tête de L'Œuvre française[4].

Entré au Front national, il devient sous cette étiquette conseiller municipal de Vénissieux. Il est alors considéré comme un proche de Bruno Gollnisch, et coordonne sa campagne dans le cadre de l'élection à la présidence du parti[5]. Élu au comité central du FN lors du congrès de janvier 2011, il est exclu du parti en juillet de la même année, à la suite d'une interview dans laquelle il se déclarait « antisioniste, antisémite, anti-juif »[6].

En 2012, il succède à Pierre Sidos à la tête de L'Œuvre française ; il est alors épaulé par un autre exclu du FN, Alexandre Gabriac, qui anime de son côté le groupe Jeunesses nationalistes. Mais, en , les deux groupes sont dissous à la suite de l'affaire Clément Méric[7]. Leurs anciens dirigeants réactivent alors le groupe Jeune Nation, appellation utilisée dans le passé par le groupe de Pierre Sidos[8].

En , lors des élections municipales, Benedetti et Gabriac présentent à Vénissieux une liste baptisée Vénissieux fait front, en profitant de l'absence d'une candidature Front national[9]. Ils obtiennent 10,27 % des suffrages[10], ainsi que des sièges au conseil municipal. Mais en raison des irrégularités liées à cette liste  sur laquelle des personnes avaient été inscrites contre leur gré  le scrutin est annulé quelques mois plus tard par le Conseil d'État : Benedetti lui-même est déclaré inéligible[11].

Yvan Benedetti devient ensuite porte-parole du Parti nationaliste français, à la suite de la réactivation de ce mouvement en 2015[10].

En 2017, le journaliste Philippe Pujol, cousin d'Yvan Benedetti, publie un livre intitulé Mon cousin le fasciste, dans lequel il décrit leurs relations que n'ont pas interrompues leurs idées opposées[12].

Le , à l'occasion du décès de Robert Faurisson, Benedetti rend hommage sur Twitter au négationniste, qu'il qualifie notamment de « hérault des temps modernes qui aura marqué la 2e moitié du XXe siècle[13] ».

Fin 2018, il prend part au mouvement des Gilets jaunes. Sa présence est notamment remarquée par les médias en raison d'une altercation avec une équipe de Quotidien lors de l'acte III à Paris le 1er décembre 2018[14].

Le , auditionné par la commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France, il tient des propos niant la réalité de la Shoah ; les députés Muriel Ressiguier et Adrien Morenas annoncent peu après saisir la justice au titre de la loi Gayssot[15].

En , Benedetti est condamné en appel pour la non-dissolution de L'Œuvre française.

Le , pendant la manifestation anti-PMA se tenant à Paris, il bouscule ouvertement avec Hervé Ryssen des journalistes de Quotidien et participe à la dégradation de leur matériel dont une caméra[16]. Il est pour ces faits placés en garde à vue le , accusé d'« agression en bande organisée »[17]. Il est condamné en juin 2021 pour avoir publié sur son site internet une vidéo intitulée « Les Juifs, l’inceste et l’hystérie » dans laquelle les membres de la communauté juive sont décrits, selon le tribunal, comme étant « dans leur ensemble, de par leur "singularité", naturellement incestueux, ce plus que toute autre communauté »[18].

Notes et références

  1. « "Gilets jaunes" : vers un mea culpa de Macron ce lundi soir ? », sur Nouvelobs.com, L'Obs, .
  2. Pujol 2017.
  3. « Entrevue Yvan Benedetti "Le nationalisme combat toutes formes d'idéologie" » (consulté le )
  4. « Yvan Benedetti se dote d’une petite "force de frappe" en région lyonnaise », blog Droites extrêmes sur Le Monde, 14 octobre 2011.
  5. « Bruno Gollnisch lance sa campagne sur le parvis de la Basilique Saint-Denis », Le Monde, (lire en ligne).
  6. « Un très proche de Gollnisch exclu du FN pour deux ans », Libération, 10 juillet 2011.
  7. « L'Œuvre française, une longue marche sous le signe de la croix celtique », Slate, 21 novembre 2014.
  8. « Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac réactivent « "Jeune nation" » sur droites-extremes.blog.lemonde.fr du 7 août 2013.
  9. « Vénissieux : l'affiche qui fait la synthèse entre le maréchal Pétain et Dieudonné », Le Figaro, 26 mars 2014.
  10. Dominique Albertini, « Yvan Benedetti », sur oeilsurlefront.liberation.fr, .
  11. « Le Conseil d'État confirme l'annulation des municipales à Vénissieux », Libération, 4 février 2015.
  12. « Yvan Benedetti, "Mon cousin le fasciste" », Libération, 16 janvier 2017.
  13. « Décès de Faurisson : la complosphère antisémite en deuil », Conspiracy Watch, (lire en ligne).
  14. « "Gilets jaunes" : une équipe de "Quotidien" a fait face à des manifestants hostiles », Paris Match, 4 décembre 2018.
  15. Franceinfo avec AFP, « Des députés saisissent la justice après des propos négationnistes tenus par Yvan Benedetti », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, .
  16. « Des journalistes de "Quotidien" agressés par des militants d'extrême droite pendant la manifestation anti-PMA », sur Franceinfo, (consulté le ).
  17. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Agression de journalistes de « Quotidien » : le militant d’extrême droite Yvan Benedetti en garde à vue », sur Libération, (consulté le ).
  18. « Ultra-droite : les nationalistes Ryssen et Benedetti condamnés pour une vidéo antisémite », sur leparisien.fr,

Bibliographie

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