XIIIe dynastie égyptienne
La XIIIe dynastie est la dynastie qui succède à la XIIe dynastie, apogée du Moyen Empire. Si la dynastie, qui ne présente pas d'unité familiale contrairement à la précédente, a souvent été considérée comme faisant partie de la Deuxième Période intermédiaire, plusieurs raisons poussent maintenant les chercheurs, comme Julien Siesse[1], à l'inclure dans le Moyen Empire, en divisant cette période en deux sous-périodes : le Haut Moyen Empire, ou Early Middle Kingdom, de Montouhotep II à Sésostris II, et le Bas Moyen Empire, ou Moyen Empire tardif ou Late Middle Kingdom, de Sésostris III à la fin de la XIIIe dynastie égyptienne. Les rois de la dynastie semblent contrôler tout le territoire égyptien, y compris sous les derniers rois de la dynastie, contrairement à ce qui a longtemps été cru[1]. La capitale est, comme pour la dynastie précédente, Itchtaouy, qui conservera ce rôle jusqu'à la toute fin de la dynastie, voire au-delà[1]. Elle couvrirait la période allant de 1801 ou 1786 (selon D. B. Redford) ou 1766 (selon K. S. B. Ryholt) ou 1759 av. J.-C. (selon D. Franke) à v. 1650 ou 1634 av. J.-C. (1750 selon Altemüller).
Histoire
Cette dynastie, qui n'avait pas d'unité familiale, a gouverné l'Égypte à la suite de la XIIe dynastie. Si certains chercheurs, comme Kim Ryholt[2], pensent qu'elle ne contrôlait pas toute l'Égypte, d'autres, comme Manfred Bietak, Daphna Ben Tor, James et Susan Allen et Janine Bourriau, soutiennent que la XIVe dynastie ne peut avoir émergé avant le milieu de la XIIIe dynastie après le règne de Khâneferrê Sobekhotep[3],[4], d'autres encore, comme Julien Siesse, pensent que la XIIIe dynastie égyptienne a contrôlé tout le territoire égyptien jusqu'à sa disparition[1].
La plupart des rois avaient des règnes courts et beaucoup avaient des origines non royales, voire même asiatiques, et même les revendiquaient sur des scarabées dits généalogiques, tels Sekhemrê-Souadjtaouy Sobekhotep, et les trois frères Khâsekhemrê Neferhotep Ier, Sahathor et Khâneferrê Sobekhotep[5].
Plusieurs rois se sont fait bâtir des pyramides dans la nécropole memphites (particulièrement Daschour, Saqqarah-Sud et Mazghouna). Plusieurs de ces monuments sont soit anonymes, soit non fouillés. En conséquence, seuls deux souverains voient leur nom associé à une pyramide : Ameny-Qemaou et Ouserkarê Khendjer. D'autres rois se sont probablement faits enterrer à Abydos, où se trouvent plusieurs grandes tombes, dont deux, même si l'identification des propriétaires n'est pas complètement certaine, sont attribuées respectivement à Khâsekhemrê Neferhotep Ier et son frère et successeur Khâneferrê Sobekhotep.
Le pays est divisé en trois districts administratifs, et ce depuis le règne de Sésostris III : le Nord qui concerne le delta du Nil et la région de Memphis, la tête du Sud qui concerne Thèbes et sa région, et le Sud qui va du Fayoum à la Nubie. Paradoxalement alors que le trône est agité de soubresauts incessants, les hauts fonctionnaires restent en place, poursuivant l'administration du royaume. Les rois s'allient même très souvent avec les haut fonctionnnaires par des mariages entre les princesses royales et ces fonctionnaires. Les arts gardent le même degré de sophistication que lors de la XIIe dynastie, la qualité ne diminuera vraiment qu'à partir de la Deuxième Période intermédiaire.
À l'exception de la durabilité des règnes, la XIIIe dynastie est dans la continuité de la seconde moitié de la XIIe dynastie, d'où le fait que des chercheurs divisent le Moyen Empire en deux phases, la seconde allant de Sésostris III jusqu'à la fin de la XIIIe dynastie.
Souverains de la XIIIe dynastie
Il est difficile de faire une liste très juste des rois de cette dynastie, Manéthon et le papyrus de Turin donnent une soixantaine de noms, mais trop d'entre eux sont mal connus voire complètement inconnus. L'ordre des rois ci-dessous est donc très incertain et varie selon les spécialistes. Quatre listes sont présentés ici :
Les rois attribués par ces auteurs à cette dynastie mais dont les positions chronologiques sont inconnues listés ci-dessous :
Ryholt indique également plusieurs rois de la Deuxième Période intermédiaire qu'il ne peut attribuer à aucune dynastie :
- Âaqen ;
- Âby ;
- Ousermontou ;
- Seneferânkhrê Pépi III ;
- Sekhâenrê Sherek.
Notes et références
- Siesse 2019, p. 108-109
- (en) K. S. B. Ryholt, The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c. 1800–1550 BC, Copenhague, Museum Tusculanum Press, , 463 p. (ISBN 87-7289-421-0, lire en ligne)
- Bulletin of the American Schools of Oriental Research (BASOR) 315, 1999, pp.47-73.
- Janine Bourriau, "The Second Intermediate Period (c.1650-1550 BC)" dans Ian Shaw (ed.) The Oxford History of Ancient Egypt, Oxford University Press, 2000. pp.192 & 194
- Siesse 2019, p. 135-143
- Jürgen von Beckerath, Chronologie des Pharaonischen Ägypten, Mayence, Éditions Philipp von Zabern, , 244 p. (ISBN 3-8053-2310-7)
- Julien Siesse, Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM 246, 2015, p 75-98
- Siesse 2019, p. 99
Voir aussi
Bibliographie
- Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Égypte des pharaons : De Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2701164915)
- Julien Siesse, La XIIIe dynastie : Histoire de la fin du Moyen Empire égyptien, Paris, Sorbonne Université Presses, coll. « Passé Présent », (ISBN 9791023105674)
Liens externes
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- (en) Chronologie, cartouches, histoire, translittérations, etc.
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