Ameny-Qemaou

Ameny-Qemaou est un roi de la XIIIe dynastie égyptienne ; il règne de -1743 environ à -1742. Le papyrus de Turin ne le mentionne pas.

Ameny-Qemaou

Dessin d'une plaque portant son nom, peut-être une contrefaçon
Période Deuxième Période intermédiaire
Dynastie XIIIe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Sekhemkarê Amenemhat
Dates de fonction -1743 à -1742 selon D. Franke
-1793 à -1791 selon K. S. B. Ryholt
Successeur Hotepibrê Sahornedjheritef ?
Sehotepibrê Sousekhtaouy ?
Famille
Père Sekhemkarê Amenemhat ?
Enfant(s) Hotepibrê Sahornedjheritef ?
Fratrie Antef ?
Sépulture
Nom Pyramide d'Ameni Kemaou
Type Pyramide à faces lisses
Emplacement Dahchour

Attestations

Les seules attestations contemporaines d'Ameny-Qemaou sont des fragments de quatre vases canopes inscrites, trouvées dans sa pyramide. Une autre plaquette de provenance inconnue porte son nom[1] mais pourrait être une contrefaçon moderne[2]. L'identité d'Ameny-Qemaou est donc incertaine et des tentatives ont été faites pour l'identifier à des rois mieux attestés de l'époque, en particulier à Sehotepibrê Sousekhtaouy, qui figure sur le Canon royal de Turin après Sekhemkarê Amenemhat. Ryholt pense cependant que le nom de Qemau a été perdu dans une lacune wsf du canon de Turin située juste avant Sekhemkarê Amenemhat. Une lacune wsf (littéralement "manquant") indique une lacune dans le document original dont le canon a été copié à l'époque ramesside[3].

Famille

L'égyptologue Kim Ryholt propose qu'Ameny-Qemaou était membre d'une famille royale plus large comprenant les rois Sekhemkarê Amenemhat V, Hotepibrê Sahornedjheritef, Ioufeni et Sânkhibrê Amenemhat. Il fonde cette conclusion sur les doubles noms de Sa-Râ portés par ces rois, qu'il estime être des noms filiaux, c'est-à-dire des noms faisant référence à ses parents. Ainsi, Sekhemkarê Amenemhat V aurait été suivi par son fils Ameny-Qemaou (Ameny étant le diminutif d'Amenemhat), ce dernier étant suivi par Hotepibrê Qemaou-Sahornedjheritef. Sânkhibrê Ameny-Antef-Amenemhat ferait également partie de la famille, étant le fils d'un Antef et le petit-fils de Sekhemkarê Amenemhat. Un Antef, qualifié de Fils du Roi, est attesté par des scarabées datant de ce début de la XIIIe dynastie. Le prédécesseur de Sânkhibrê Amenemhat, le roi Ioufeni, ferait également partie de cette famille, bien que sa relation précise avec les autres membres ne puisse être établie en raison du manque de matériel datant de son très court règne[3].

Moins de 10 ans après le règne de Sânkhibrê Amenemhat, un roi nommé Amenemhat-Reniseneb est monté le trône. Suivant la même logique, il serait le fils d'un roi Amenemhat qui pourrait être Sânkhibrê Amenemhat ou l'un des rois intermédiaires[3].

L'analyse de Ryholt est contestée par certains égyptologues car elle repose sur l'hypothèse non prouvée que les doubles noms sont nécessairement des nominatifs filiaux.

Sépulture

Ameny-Qemaou s'est fait construire une pyramide dans le sud de Dahchour, sur la bordure sud d'un ancien lac, a été découverte en 1957 par une expédition américaine dirigée par Charles Arthur Musès. La pyramide n'a fait l'objet d'une enquête qu'en 1968. Elle mesurait à l'origine 50 m2 à sa base et mesurait 35 m de haut, mais elle est aujourd'hui complètement détruite par un vol de pierres.

La substructure a également été fortement endommagée. L'entrée de la pyramide, se trouve sur la face est, puis un couloir amène à diverses petites chambres, une herse bloque l'entrée d'une plus grande chambre, avec un escalier au nord. Un passage, amène à un second escalier vers l'ouest, puis à un virage à 90° qui aboutit à la chambre funéraire au sud. La chambre funéraire se trouve presque dans l'axe vertical de la pyramide. La chambre funéraire du roi était d'un monolithe de quartzite, similaire à ceux trouvés dans la pyramide d'Amenemhat III à Hawara et dans les pyramides de Mazghuna[2],[4],[5]. Le bloc a été taillé pour recevoir le sarcophage et les vases canopes du roi mais seuls des fragments de ceux-ci et des os non identifiés ont été trouvés sur place[6].

En outre, le nom d'Ameny-Qemaou figurerait sur un bloc inscrit qui a été trouvé dans une pyramide nouvellement découverte à Dahchour dont l'existence a été annoncée en avril 2017[7]. De nombreux égyptologues tels que James P. Allen, Aidan Dodson et Thomas Schneider s'accordent à dire que le nom royal sur le bloc est celui d'Ameny-Qemaou. Dodson a en outre émis l'hypothèse que, compte tenu de la qualité relativement médiocre de l'inscription et de la particularité pour un roi d'être propriétaire de deux pyramides, celle qui vient d'être découverte pourrait avoir appartenu à l'un des prédécesseurs de Ameny-Qemaou, et qu'il pourrait avoir usurpé la structure en ciselant les noms royaux sur le bloc et en y superposant ses propres cartouches[7]. Parmi les objets trouvés dans la chambre funéraire se trouvaient un sarcophage, des vases canopes et des boîtes d'emballage. Des inscriptions sur les boîtes mentionnent une des filles d'Ameny-Qemaou, Hatchepsout, suggérant que la pyramide a pu être usurpée pour sa fille et expliquant pourquoi il a deux pyramides[8].

Titulature

Notes et références

  1. Hans Goedicke, « A Puzzling Inscription », Journal of Egyptian Archaeology, vol. 45, , p. 98–99 (DOI 10.2307/3855469, JSTOR 3855469)
  2. Darrell D. Baker: The Encyclopedia of the Pharaohs: Volume I - Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300–1069 BC, Stacey International, (ISBN 978-1-905299-37-9), 2008, p. 304
  3. K.S.B. Ryholt: The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c.1800-1550 BC, Carsten Niebuhr Institute Publications, vol. 20. Copenhagen: Museum Tusculanum Press, 1997
  4. Miroslav Verner: The Pyramids – Their Archaeology and History, Atlantic Books, 2001, (ISBN 1-84354-171-8)
  5. Mark Lehner: The Complete Pyramids, London: Thames and Hudson (1997) p.185 (ISBN 0-500-05084-8).
  6. Nabil M. Swelim, Aidan Dodson: On the Pyramid of Ameny-Qemau and its Canopic Equipment, In: Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo 54 (1998), p. 319 - 334
  7. Owen Jarus, « 2nd Pyramid Bearing Pharaoh Ameny Qemau's Name Is Found », Live Science, (lire en ligne, consulté le )
  8. Alanna Martinez, « 3,700-Year-Old Egyptian Pyramid Was Probably Built for a Princess », The New York Observer, New York Observer, LP,
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