Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou

Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou est un roi de la Deuxième Période intermédiaire. Sa position chronologique n'est pas assurée.

Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou

Dessin de Wallis Budge d'un fragment d'architrave en granit rouge découvert à Bubastis et portant le nom de Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou[1].
Période Deuxième Période intermédiaire
Fonction roi

Attestations

Sceau-cylindre du roi, Musée Petrie (UC 11527)[2],[3]

.

Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou ne figure pas sur le Canon royal de Turin ni sur aucune autre liste de rois anciens[4]. Selon Ryholt, le nom de Khâbaou a été perdu dans une lacune du Canon royal de Turin signalée dans la colonne 7, ligne 17 du document. Le rédacteur de cette liste des rois, qui a été rédigée au début de l'époque ramesside, a écrit wsf lorsque l'ancien document dont il copiait la liste présentait une lacune[5].

Khâbaou est cependant bien attesté par des découvertes archéologiques. Des fragments d'une architrave en granit rouge mesurant 0,76 × 1,80 m, portant son nom d'Horus et son nom de Nesout-bity, ont été découverts lors de fouilles à Bubastis en 1891, menées par Henri Édouard Naville pour la Société d'exploration de l'Égypte[1],[6]. Une autre architrave découverte à Tanis porte le nom de Khâbaou ainsi que celui du roi Aoutibrê Hor de la XIIIe dynastie. Darrell Baker et Ryholt suggèrent que cette étroite association pourrait signifier que Khâbaou était le fils d'Aoutibrê Hor et qu'il pourrait avoir été son corégeant[7]. Ryholt et Baker pensent que les deux architraves ne sont pas originaires de la région du Delta mais de Memphis. Les architraves pourraient avoir été déplacés après la chute de la XIIIe dynastie, lorsque les Hyksôs ont déplacé un grand nombre de monuments de Memphis à Avaris et à d'autres villes du delta du Nil, comme Bubastis et Tanis[7]. Les architraves pourraient également être restés à Avaris jusqu'au règne de Ramsès II, lorsque ce roi a construit sa capitale à Pi-Ramsès en utilisant des matériaux provenant d'Avaris. Pi-Ramsès a ensuite été démantelé au cours de la XXIe dynastie et ses monuments ont été dispersés dans la région du Delta[5].

Enfin, Khâbaou est attesté par un sceau-cylindre qui se trouve actuellement au Musée Petrie (UC 11527)[3]. Quatre empreintes de sceaux d'Ouronarti et un de Mirgissa, ces deux lieux étant des forteresses égyptiennes en Nubie[5].

Identité

Le nom de Sa-Rê de Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou est inconnu et son identité n'est donc pas complètement établie. En effet, Sekhemrê-Khoutaouy est son nom de Nesout-bity et Khâbaou son nom d'Horus.

Ryholt a proposé Sobek comme nom de Sa-Rê car ce nom est attesté par des objets datant de la première moitié de la XIIIe dynastie, Khâbaou étant placé par Ryholt dans cette première moitié, en tant que successeur de Aoutibrê Hor[5].

D'autre part, Jürgen von Beckerath l'a identifié au roi Sekhemrê-Khoutaouy Paentjeny, dont il partage le même nom de Nesout-bity, et qui est par ailleurs attesté par une seule stèle[8]. Cette hypothèse a cependant été infirmée dans une étude récente de stèle par Marcel Marée. Marée a montré que la stèle a été produite par le même atelier (et peut-être la même personne) qui a produit les stèles aux noms de Sekhemrê-Neferkhâou Oupouaoutemsaf et Sekhemrê-Ouahkhâou Râhotep, deux rois de la fin de la XVIe dynastie[9].

Julien Siesse[10], Wolfgang Helck et Stephen Quirke ont assimilé Sekhemrê-Khoutaouy Khâbaou à Sekhemrê-Khoutaouy Sobekhotep. Cette hypothèse est considérée comme incorrecte par la plupart des égyptologues, dont von Beckerath, Detlef Franke, Ryholt et Anthony Spalinger[11]. Von Beckerath et Franke soulignent que bien que les deux rois aient le même nom de Nesout-bity, leurs autres noms sont complètement différents. Spalinger soutient que les archives du niveau du Nil de la Nubie associées à Sekhemrê-Khoutaouy Sobekhotep ne peuvent être attribuées à Khâbaou[11]. En réponse à ces arguments, Stephen Quirke fait remarquer que les noms d'Horus et d'or de Sekhemrê-Khoutaouy Sobekhotep sont connus à partir d'un seul bloc du temple de Montou à Médamoud, dont l'attribution n'est pas entièrement certaine[12].

Titulature

Notes et références

  1. Wallis Budge, Hieroglyphic Texts, V (1914), p. 7 and pl. 18, available copyright-free online.
  2. Flinders Petrie, Scarabs and cylinders with names (1917), available copyright-free here, pl. XVIII.
  3. Seal of Khabaw, catalog of the Petrie Museum.
  4. Darrell D. Baker, The Encyclopedia of the Pharaohs: Volume I - Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300–1069 BC, Stacey International, (ISBN 978-1-905299-37-9), 2008, p. 166-167.
  5. K.S.B. Ryholt, The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c. 1800 – 1550 BC, Carsten Niebuhr Institute Publications, vol. 20. Copenhagen, Museum Tusculanum Press, 1997, excerpts available online here.
  6. Henri Édouard Naville, Bubastis, 1891, 15, pl. XXXIII, available copyright-free online
  7. Darrell D. Baker, The Encyclopedia of the Pharaohs: Volume I - Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300–1069 BC, Stacey International, (ISBN 978-1-905299-37-9), 2008, p. 289-290.
  8. Jürgen von Beckerath, Handbuch der Ägyptischen Königsnamen, MÄS 49, Philip Von Zabern, (1999).
  9. Marcel Marée, A sculpture workshop at Abydos from the late Sixteenth or early Seventeenth Dynasty, in: Marcel Marée (editor), The Second Intermediate period (Thirteenth-Seventeenth Dynasties), Current Research, Future Prospects, Leuven, Paris, Walpole, MA. 2010 (ISBN 978-90-429-2228-0), p. 247, 268.
  10. Julien Siesse, Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM 246, 2015, p. 75-98.
  11. A. Spalinger, Sobekhotep II, in: Wolfgang Helck editor, Lexikon der Ägyptologie, vol. 5. Harrasowitz, Wiesbaden 1984, (ISBN 3-447-02489-5)
  12. Stephen Quirke, In the Name of the King: on Late Middle Kingdom Cylinders, in: E. Czerny, I. Hein, H. Hunger, D. Melman, A. Schwab (editors), Timelines, Studies in Honour of Manfred Bietak, Volume I, Leuven, Paris/ Dufdley, MA (ISBN 9789042917309), p. 263-274.
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