Valff
Valff (Walf en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Walf (homonymie).
Valff | |
Mairie de Valff. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Sélestat-Erstein |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Barr |
Maire Mandat |
Germain Lutz 2020-2026 |
Code postal | 67210 |
Code commune | 67504 |
Démographie | |
Population municipale |
1 381 hab. (2018 ) |
Densité | 127 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 25′ 20″ nord, 7° 31′ 20″ est |
Altitude | Min. 152 m Max. 167 m |
Superficie | 10,91 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Obernai |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Située dans la plaine d'Alsace, la commune de Valff s'inscrit entre les collines du piémont des Vosges et le bruch de l'Andlau (Ried). Le village implanté au bord de la Kirneck se trouve à une altitude moyenne de 160 mètres environ. Valff est située à 25 kilomètres au nord de Sélestat et 30 kilomètres au sud-ouest de Strasbourg ; Barr se trouve à 6 kilomètres au sud-ouest et Obernai à 5 kilomètres au nord-ouest. Traversée d'est en ouest par la route départementale D 206, qui raccorde la commune à la voie rapide du Piémont des Vosges (VRPV) lui donnant un accès rapide vers le nord à Strasbourg et vers le sud à Sélestat.
Cours d'eau
La Kirneck
Toponymie
- Falaba, 743
- Valva, 817
- Valabu, 820
- Falves, 962
Urbanisme
Typologie
Valff est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (79,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,4 %), zones agricoles hétérogènes (14,3 %), forêts (12,3 %), eaux continentales[Note 3] (6,1 %), zones urbanisées (5,6 %), prairies (5,3 %), cultures permanentes (2,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
La préhistoire
Le village est d'origine celte Valva, le nom originaire de la commune signifie « la rivière qui coule en pays plat ». L'habitat est attesté dès 450 av. J.-C. comme en témoigne un tumulus[8] sur le ban communal.
À l'époque romaine, Valff se situe sur une voie ouest-est reliant le mont Sainte-Odile à Gerstheim (lieu de passage sur le Rhin).
Un fief ecclésiastique
Valff est un fief ecclésiastique depuis au moins 660. Elle appartient à l'abbaye d'Ebersheim.Le testament de sainte Odile et la donation de son père le duc d'Alsace Etichon ou Attic au monastère d'Ebersheim nomment Valf parmi les biens appartenant à leur domaine. ou de leurs manses.
Un bien appartenant à divers monastère
En 880, elle passe à l'abbaye d'Andlau, cadeau de Charles le Gros à l'impératrice Richarde. En 962, elle devient la propriété du monastère d'Étival. Le fief passe en 1305 à la famille d'Andlau, vassale de l'évêque de Strasbourg, et le reste jusqu'à la Révolution.
Le château et le village passent aux landgraves
En 1097 un Regenbalt de Valva signe comme témoin dans une charte. D'origine probablement patrimoniale, le château et le village passèrent aux landgraves de Werd, qui en firent un fief oblat de l'évêché de Strasbourg. En 1336 Ulric de Werd déclare tenir le domaine en sous-fief de l'évêché.En 1391 Louis d'Utenheim détient le château comme vassal d'Andlau. Un peu plus tard Rodolphe d'Andlau cède ses biens de Valff à l'évêque de Strasbourg, Berthold II[9].
La réforme
Lors de la Réforme, les habitants de Valff furent sur le point d'embrasser la nouvelle religion, mais l'abbaye d'Andlau qui veillait au grain, collatrice de la cure de Valff, réussit à maintenir l'ancienne liturgie et à éloigner les dissidents.
Les guerres du Moyen Âge
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, les Armagnacs détruisent une partie du village et du château. Mais les destructions les plus importantes sont le fait de la guerre de Trente Ans qui oppose catholiques et protestants dans le Saint-Empire romain germanique. Le village est dévasté plusieurs fois, notamment en 1622 et 1632. En 1648, Valff a perdu 60 % de sa population (650 habitants en 1618 ; 250 environ en 1648). Valff mettra un siècle et demi pour retrouver sa population de 1618, malgré l'apport de population d'Allemagne, de Suisse, d´Autriche et partiellement, de France.
Une forteresse au sud du village
Jusqu'en 1967[Quand ?], la Kirneck passait au milieu du village, à l'emplacement actuel de la rue Principale. La construction d'une forteresse au sud du village (XIIe-XIVe siècle) fut accompagnée du creusement d'un fossé, alimenté par un nouveau bras de la rivière. À la suite de nombreuses inondations, un mur de soutènement fut construit en 1931 à travers tout le village. La pollution de la Kirneck, notamment due aux tanneries de Barr, ayant déjà provoqué plusieurs cas de typhus en 1909, la commune mit en place, en 1967, un système d'assainissement tout à l'égout et supprima le bras de Kirneck qui passait au milieu du village. Le cours d'eau passe désormais au sud des parties construites.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2018, la commune comptait 1 381 habitants[Note 4], en augmentation de 12,55 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
- Mairie[17].
- Château fort[18].
- Puits daté de 1720[19].
- Jardin du Livre : ce jardin public, de type « Jardin Biblique », est implanté depuis 2004 au pied de l'église Saint-Blaise. Par sa composition et les espèces végétales employées, il évoque ces trois religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l'islam.
Patrimoine religieux
- Chapelle-ossuaire Notre-Dame : elle contient une Vierge à l'enfant de style gothique du XVIe siècle et une piéta très abîmée du XVe siècle.
- Chapelle Sainte-Marguerite (classée monument historique) : le chœur gothique date du XIVe siècle. La nef Renaissance date de 1566 : il s'agit du seul exemple de ce style conservé en Alsace. Le portail sculpté est daté de 1568[20].
- Chapelle Sainte-Marguerite.
- Église Saint-Blaise (inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques). Le clocher de façade romane (XIIe siècle) est couronné d'un bulbe rajouté au XVIIIe siècle. L'église possède un orgue construit à l'origine par Conrad Sauer en 1787[21] et son orgue de tribune[22],[23].
Chapelle Sainte-Marguerite (XIVe-XVIe siècle). Chapelle Sainte-Marguerite et calvaire (XVIIIe). Église Saint-Blaise. Vue intérieure de la nef vers le chœur avec les autels baroques. Orgue de Conrad Sauer (1787).
Personnalités liées à la commune
- Jakob Kleiber, né à Valff le . Curé et initiateur de l'ouverture d'un atelier de fabrication de chapeaux de paille dits de « Panama » à Wingersheim. Initiative prise en collaboration avec Louis Chrétien Kampmann, originaire de Mittelhausen.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Notice no IA00024068, base Mérimée, ministère français de la Culture Tumulus
- Notice no IA00024034, base Mérimée, ministère français de la Culture Village. Première mention en 742 ; fief épiscopal des Werd jusqu'au XIVe siècle, puis fief des Andlau Première mention en 742 ; fief épiscopal des Werd jusqu'au XIVe siècle, puis fief des Andlau
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin. « Copie archivée » (version du 8 novembre 2013 sur l'Internet Archive).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no IA00024043, base Mérimée, ministère français de la Culture Mairie
- Notice no IA00024046, base Mérimée, ministère français de la Culture Château fort, Château
- Notice no IA00024061, base Mérimée, ministère français de la Culture Puits daté de 1720
- Notice no PA00085205, base Mérimée, ministère français de la Culture Chapelle Sainte-Marguerite
- Notice no PA00085206, base Mérimée, ministère français de la Culture Église Saint-Blaise
- Notice no PM67001122, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune église Saint-Blaise
- Notice no IM67001629, base Palissy, ministère français de la Culture Orgue église paroissiale Saint-Pierre, actuellement Saint-Blaise
- Notice no IA00024042, base Mérimée, ministère français de la Culture Synagogue
- Notice no IA00024035, base Mérimée, ministère français de la Culture Cimetière
Voir aussi
Bibliographie
- Louis Schlaefli, « Notes sur la sorcellerie à Valff et dans les environs », in Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Dambach-la-Ville, Barr, Obernai, 2009, no 43, p. 31-39
- « De Valva à Valff », site historique sur la commune
Articles connexes
Liens externes
- Office de Tourisme Barr Bernstein
- Valff
- Valff sur le site de l'Insee
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
- Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Inventaire et protections réglementaires de l'environnement de la commune
- « De Valva à Valff », site historique sur l'histoire de la commune
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