Véronique Lévy

Véronique Lévy, née le , est une mystique catholique française, auteur d'ouvrages spirituels et religieux. Née dans une famille juive, elle est la sœur de Bernard-Henri Lévy.

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Véronique Lévy
Véronique Lévy en 2012.
Naissance
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français

Œuvres principales

  • Montre-moi ton visage (2015)
  • Adoration (2016)

Biographie

Famille

Véronique Lévy est issue d'une famille juive d'Algérie[1].

L'un de ses arrière-grands-pères maternels était le rabbin de Tlemcen (à l'ouest du pays). Son père, André Lévy, est originaire de Mascara et, à 18 ans, s'engage pour la défense de l'Espagne républicaine[2] avant de combattre au sein du 2e bataillon de marche, sous les ordres du général Diego Brosset. Sa mère est née Dina Siboni. Elle a également deux frères, Philippe et Bernard-Henri Lévy, de vingt-trois ans son aîné. Après avoir passé plusieurs années au Maroc, alors protectorat français, sa famille s'installe en France, à Neuilly-sur-Seine, en 1954.

En 1946, son père s'installe à Casablanca dans le quartier d'Anfa et fonde au Maroc[3] la Becob, une société d’importation de bois précieux africains et de résineux (de Finlande, d'URSS ou de Roumanie)[4], rachetée par le groupe Pinault-Printemps-Redoute en 1997[5].

Une jeunesse chaotique

Véronique Lévy entend parler pour la première fois de Jésus à l'âge de 3 ans, sur une plage d’Antibes, lorsqu'une fillette catholique lui apprend des prières et lui offre un crucifix[6], un cadeau « interdit » dans sa famille. Elle se passionne immédiatement pour le Christ, « cet homme supplicié dont elle devine l'amour inconditionnel et absolu » mais elle n'en parle à personne, persuadée que son nom  « celui d'une des douze tribus d'Israël » comme le lui répète son père  la tient éloignée de l’Église[7].

En 1969, son frère Philippe est victime d'un grave accident de voiture. Sa mère consacre alors énormément de temps à ce frère diminué. La petite Véronique est quant à elle en manque d'affection[8]. À 12 ans, c'est le décès de sa grand-mère, dont elle était particulièrement proche, qui la plonge dans des terreurs nocturnes[7]. À peine entrée dans l'adolescence, elle est victime d'un viol. Elle se réfugie dans la séduction et les amours éphémères[9]. Provocante et instable, elle est envoyée en pension, où elle est bouleversée par le Jésus de Nazareth de Zeffirelli, projeté au réfectoire[7].

La conversion finale

Pendant les vingt-cinq années suivantes, elle mène ce qu'elle considère comme « une vie chaotique », bien que « le Christ se rappelle[rait] à elle à travers des rencontres, des événements, des songes lumineux ». Elle fait des études de lettres, puis d'infirmière, prend des cours de théâtre et, après tous ces échecs, devient finalement créatrice de bijoux. Elle crée notamment des bijoux pour des défilés de mode[10]. Elle « se perd dans le monde de la nuit, vit dans les bars », où elle rencontre un « grand amour », qui l'amène sur la voie du baptême auquel il se préparait lui-même, avant de la quitter[9]. Elle fait alors la rencontre du père Pierre-Marie Delfieux, qui devient son directeur spirituel[11]. Après deux ans de catéchuménat, elle est finalement baptisée dans la nuit de Pâques 2012[7].

Elle pense un temps à devenir carmélite[12] et fait vœu de chasteté[10].

L'écriture

Elle raconte son chemin spirituel dans le livre Montre-moi ton visage, publié en aux éditions du Cerf[13]. Pour La Croix, « l'auteur retranscrit ses conversations amoureuses avec Dieu devant le Saint-Sacrement. Ce qui peut donner l’impression parfois d’un élan mystique un peu exalté »[7]. Sur le site Aleteïa, elle précise sa démarche : « Visiter des évènements parfois intimes de ma vie, c’était déjà témoigner du miracle de Sa Grâce ; ça n’était en aucun cas une introspection, mais recevoir Ses mots d’amour à Lui et se couler dans leur respiration[14]

En elle publie aux éditions du Cerf son deuxième livre, Adoration. Selon Louise Alméras, elle s’inscrit dans ce livre dans « la plus pure tradition des psaumes, comme un prophète contemporain qui aurait traversé les âges pour nous redire combien, de toute éternité, Dieu a soif de nos âmes. [...] Dans la lignée de Thérèse d’Avila, son chant mystique prend une ampleur telle qu’on ne peut que boire les paroles surgies d’une vie intérieure nourrie à la Source, pour se nourrir à notre tour[15]

Elle écrit pour des journaux chrétiens, comme dans Croire en 2017, avec ces « méditations pour la semaine sainte ».

L'engagement au service de l'Eglise

Depuis, Véronique s’engage dans l’Eglise pour annoncer le Christ, en témoignant.

Elle affirme que le christianisme a donné sa grandeur à la France. « Ce n’est pas un hasard si la « fille aînée de l’Eglise » est devenue la « Patrie des droits de l’homme ». Elle reste encore un phare et un symbole dans la défense des « sans voix ». Et cette réputation, elle la doit au Christ ! »[16].

Réagissant aux propos de Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry, sur l’opportunité de transformer des églises en mosquées, elle déclare dans une tribune sur Famille Chrétienne : « Une église n’est pas un objet de consommation courante qu’on peut recycler en parking, restaurant ou même en un autre lieu de culte. Elle a été consacrée à Dieu : Un, indivisible et pourtant trine. […] Que diraient les adeptes de la tolérance, du dialogue interreligieux soumis à la pensée unique et tiède d’une dictature invisible, économique et aveugle si, à contre-courant du politiquement correct, on transformait une synagogue en fast-food ou une mosquée en temple évangélique ? On crierait au scandale et on aurait raison »[17].

Elle s’insurge également contre « les propos qui perpétuent le mensonge d’une Église misogyne : le christianisme s’inscrit profondément dans la féminité. Protéger les petits, les fragiles ; exalter les vertus de Foi, d’Espérance et de Charité, c’est renverser les valeurs de civilisations construites exclusivement sur les rapports de force, la violence et la guerre. […] La théologie catholique ne s’enracine pas dans le mépris ou la haine du féminin, au contraire, elle l’exalte ! Elle proclame que Dieu est né d’une femme, qu’Il l’a comblée de Sa Grâce, l’a visitée au cœur de ses entrailles. »[18].

Ouvrages

  • Violette, ma neige et ma nuit, Paris, La Différence, coll. « Beaux Arts », , 155 p.
    Bijoux de Véronique Lévy. Photographies de Didier Robcis.
  • Montre-moi ton visage (préf. Mgr Éric de Moulins-Beaufort), Paris, Le Cerf, , 336 p.
  • Adoration (préf. Mgr Dominique Rey), Paris, Le Cerf, , 512 p.
  • Jésus-Christ ou les robots, Paris, Le Cerf, 2019 (ISBN 978-2-2041-3031-8).

Références

  1. Yves Kirchner, « Bernard-Henri Lévy », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  2. Récidives, de Bernard-Henri Lévy.
  3. Xavier De la Porte et Jade Lindgaard, Le nouveau B.A. BA du BHL : Enquête sur le plus grand intellectuel français, La Découverte, Paris, 2011.
  4. « Société Becob », Le Journal de la marine marchande, vol. 62, , p. 273 (lire en ligne).
  5. « Le Groupe PinaultPrintempsRedoute a signé ce jour un accord avec Madame André Lévy, actionnaire majoritaire du Groupe BECOB, en vue de l'acquisition négoce international (5,5 % du Chiffre d'Affaires) et de fabrication de meubles », sur dubus.fr, Dubus SA, .
  6. « « Je supplie les chrétiens de ne pas abandonner leurs églises » », Aleteïa, (lire en ligne)
  7. Claire Lesegretain, « La Passion secrète de Véronique Lévy », sur la-croix.com, La Croix, .
  8. Caroline Rochmann, « Véronique Lévy est tombée amoureuse du Christ », Paris Match, .
  9. Laurent Dandrieu, « Véronique Lévy, le retour aux sources », sur valeursactuelles.com, Valeurs actuelles, .
  10. Bernadette Sauvaget, « Véronique Lévy. Jésus, je t’aime », Libération, .
  11. Astrid de Larminat, « Véronique Lévy, sur le chemin de la croix », sur lefigaro.fr, Le Figaro, 11 et 21 mars 2015.
  12. « L’histoire d’une âme au XXIe siècle : Véronique Lévy se livre dans un chant d’amour mystique », Aleteïa, (lire en ligne)
  13. Christophe Passer, « Véronique raconte son chemin vers le catholicisme », sur lematin.ch, .
  14. Louise Alméras, « Véronique Lévy, petite sœur de BHL, témoigne de son amour pour le Christ », Aleteïa, (lire en ligne)
  15. Louise Alméras, « L’histoire d’une âme au XXIe siècle : Véronique Lévy se livre dans un chant d’amour mystique », Aleteïa, (lire en ligne)
  16. Louise Alméras, « Véronique Lévy, petite sœur de BHL, évoque le combat spirituel de notre époque et la question identitaire », Aleteïa, (lire en ligne)
  17. Véronique Lévy, « « On ne recycle pas une église ! » », Famille Chrétienne, (lire en ligne)
  18. « Véronique Lévy, petite sœur de BHL, évoque la place de la femme », Aleteïa, (lire en ligne)

Liens externes

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