Union sportive carcassonnaise XV
L'Union sportive carcassonnaise XV est un club de rugby à XV français situé à Carcassonne. Sacré champion de France de Fédérale 2 en 2008 et champion de Fédérale 1 en 2010, le club évolue actuellement en Pro D2.
Pour les articles homonymes, voir USC.
Nom complet | Union sportive carcassonnaise XV |
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Surnoms | Les jaunards |
Fondation | 1899 |
Statut professionnel | depuis 2010 |
Couleurs | Jaune et noir |
Stade |
Stade Albert-Domec (6 500 places) |
Siège |
32 rue Antoine Marty 11000 Carcassonne |
Championnat actuel | Pro D2 (2021-2022) |
Président | Frédéric Calamel |
Entraîneur |
Christian Labit Mathieu Cidre (avants) Jean-Marc Aué (arrières) Aurélien Cologni(défense) |
Site web | www.uscarcassonne.com |
National[Note 1] |
Championnat de 2e division (1) Championnat de Fédérale 1 (1) Championnat de Fédérale 2 (1) Championnat de Fédérale 3 (1) Championnat Honneur (1) Championnat Languedoc (1) Challenge Antoine Béguère (1) |
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Maillots
Domicile
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Extérieur
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Neutre
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Actualités
Saison 2021-2022 de l'Union sportive carcassonnaise XV
Dernière mise à jour : 25 septembre 2020.
Historique
L’U.S.C, premier club civil
L’Union Sportive Carcassonnaise (U.S.C), est le premier club civil du département à posséder une équipe de rugby. Cette société dépose ses statuts à la Préfecture de l’Aude, le . Le but de ce club omnisports est de procurer aux jeunes gens des distractions au point de vue intellectuel et physique. Ainsi ses membres peuvent s’adonner à la lecture (le club possède sa bibliothèque), à l’escrime, à l’équitation, à la gymnastique, au law-tennis et au rugby football qui obtient très vite un vif succès. À l’origine de la création de la section rugby, Émile Génie et Antoine Tallavignes. Ces jeunes gens, âgés d’une vingtaine d’années, sont tous deux issus de familles bourgeoises qui se sont enrichies avec le développement de la vigne à la fin du XIXe siècle. Génie est le fils d’un des plus riches courtiers en vin installés à Carcassonne et Tallavignes est le fils d’un des plus gros propriétaires du Minervois. Selon leur rang, ils suivent leurs études secondaires au Lycée de Toulouse. C’est dans cet établissement qu’ils découvrent le rugby football. Ils le pratiquent dans les différentes équipes de jeunes. Comme beaucoup d’élèves, au sortir du lycée, ils veulent continuer à pratiquer leur sport favori. Émile Génie, président de l’U.S.C, réunit quelques jeunes gens tentés par la constitution du club. Leur expérience rugbystique sera bénéfique aux nombreux néophytes séduits par l’aventure. Quelques clauses freinent cependant le recrutement. Sont refusés les individus de moins de vingt ans, les « étrangers » et seront exclues les personnes qui discuteront sur les questions politiques et religieuses. En outre, les sociétaires sont priés de verser une cotisation annuelle de 17 francs, laquelle limite la pratique du rugby aux seuls jeunes gens aisés, représentant une certaine élite.
La ville de Carcassonne participe activement à ce grand essor du sport en France. À tel point que le phénomène, désormais, devient un enjeu idéologique et un terrain convoité de luttes politiques ; le sport, en effet, est un moyen efficace de contrôle sur la jeunesse. De nombreux politiciens s’emparent du mouvement sportif. Le radical Jules Sauzède, maire de Carcassonne, est l’un des précurseurs en la matière. Par son goût prononcé du sport et son vif désir de la démocratiser – ce loisir est un domaine uniquement réservé aux classes sociales aisées – il contribue fortement, au tournant du siècle, au développement des sociétés sportives à Carcassonne. Son action porte essentiellement sur la gymnastique mais aussi sur le rugby pratiqué dans la ville dès 1896 par les lycéens du Stade Carcassonnais.
La question du sport en France s’est posée, très élargie, après la cuisante défaite de 1870. Tout le monde est d’accord pour doter la nation d’une jeunesse forte. De nombreuses sociétés sportives apparaissent donc dans le pays. Elles concernent des activités très variées, comme le rugby football ; sport d’équipe importé d’Angleterre qui connaît un vif succès d’abord dans les établissements scolaires parisiens puis dans les villes du Midi. Le département de l’Aude et son chef-lieu Carcassonne, participent activement à ce grand essor du sport en France. À tel point que le phénomène devient un enjeu politique. La politique de Jules Sauzède, en parallèle avec le « besoin » dans anciens lycéens (tel qu’Émile Génie) de fonder leur propre société, engendre la création, en 1898, du premier club civil de la ville : l’U.S.C. Certes, si de la politique confidentielle des premiers jours, à la pratique « populaire » prônée par Sauzède, il n’y a qu’un pas, les premières rencontres organisées par le club avec d’autres clubs civils (1904) annoncent que le rugby est sur la bonne voie : celle de l’engouement.
L’engouement pour le rugby à Carcassonne (1904-1914)
À partir de 1904, le rugby atteint un nouveau seuil. Il cesse d’être un simple divertissement confidentiel pour devenir un sport organisé. Les années qui suivent sont donc caractérisées par la structuration du rugby et ceci à plusieurs niveaux. Progressivement de nombreuses sociétés voient le jour, une compétition est mise en place, un club émerge du lot et le rugby carcassonnais s’affirme. La loi du sur la liberté des associations, incite les sociétés déjà existantes à modifier leurs statuts et encourage les sociétés nouvelles à se constituer de manière régulière et si possible définitive. Cette loi, qui tombe à point, favorise l’éclosion de nombreuses sociétés du rugby dans la région. Le , l’Union Sportive Carcassonnaise devient la première société officielle – à partir de la nouvelle loi – de la ville. Par conséquent, plusieurs modifications de taille apparaissent au sein du club, comme la structuration du bureau directeur (membres honoraires et membres actifs), la recherche d’un terrain (qui sera finalement l’ Union Park), la définition d’un calendrier, la mise en place d’une comptabilité et la rédaction de la correspondance administrative et des procès verbaux. Ainsi armée d’une équipe dirigeante efficace et d’un terrain qui lui appartient, l’U.S.C peut se mesurer avec un concurrent sérieux qui, déjà, se dresse sur sa route : l’Étoile Sportive Carcassonnaise (E.S.C).
La création de l’Association Sportive Carcassonnais (A.S.C)
À la fin de la saison 1905-1906 un gros problème émerge : le Championnat du Languedoc doit débuter en 1907 et il n’y a toujours pas de club phare à Carcassonne. Certes la ville possède deux bonnes équipes, l’U.S.C et l’E.S.C, mais les forces ainsi sont dispersées. Comment dans ces conditions prétendre bien figurer dans une épreuve aussi relevée ?
Il n’y a pas de place à Carcassonne pour deux équipes de sensible valeur. Soit une des deux équipes émerge du lot, soit les formations rivales fondent leurs forces en une association unique. Si cette dernière éventualité paraît la plus séduisante, rien au départ ne la laisse présager, tant l’U.S.C et l’E.S.C se morfondent dans une rivalité accrue. Rappelons que l’Étoile est née d’un désaccord au sein de l’Union, après que certains sociétaires lui aient reproché le montant trop élevé de sa cotisation. La réputation, depuis, est tenace. L’U.S.C est considérée comme formation « bourgeoise » tandis que l’E.S.C est réputée être une équipe « d’enfants du peuple ». Outre sur l’aspect social, la rivalité s’exerce sur des critères purement sportifs. On l’a vu, l’émergence d’une des deux sociétés peut être la clé du problème initial. En même temps que la « chasse » aux bons résultats, la lutte au leadership est engagée. Cette rivalité prendra fin en , lorsque les deux sociétés, réunies au grand complet, se tendent la main au café du Helder. L’Association Sportive Carcassonnaise (A.S.C) est née. Les intéressés choisissent ses couleurs – jaune et noir – qui sont aussi celles de Carcassonne. Dès lors, le club devient la principale société de la ville. Elle adhère à l’U.S.F.S.A en . La perspective d’une compétition exigeante oblige le nouveau club à se doter d’infrastructures adéquates. Surmonter les nécessités financières, organiser les premiers déplacements et disposer d’un terrain convenable, sont les conditions sine qua non au bon fonctionnement de la société. Ce sont aussi ses préoccupations premières.
En 1912, l’A.S.C incorpore le Championnat de France 1re série et s’installe en chef de file des clubs de la région. Un véritable exploit qui va refléter les progrès accomplis en cinq ans (1907-1912) par les formations languedociennes dont fait partie l’A.S.C. La visite de prestigieuses équipes au pied de la Cité, les victoires obtenues par le club à leurs dépens, l’émergence de bons joueurs autochtones attirent de plus en plus de Carcassonnais autour du stade. Indéniablement le rugby prend une autre dimension dans le chef-lieu. Il devient le sport-roi auquel s’identifie désormais la ville entière.
L’expression d’une identité locale
À partir de 1913, le nombre croissant de spectateurs et la place de plus en plus grandissante qu’occupe le rugby dans les journaux locaux, témoignent du fort engouement pour ce sport à Carcassonne. Toutefois, en s’identifiant à « leur équipe », le public, mais aussi la presse, contribuent à l’émergence d’un fort chauvinisme local ; ce qui explique en partie la montée de la violence autour des stades. Le rugby, peu à peu, perd de sa signification purement sportive pour devenir un support de l’identité locale.
Il est évident que parmi ces supporters, tous ne sont pas des inconditionnels du rugby. On peut ainsi distinguer diverses strates de supporters : les fidèles, joueurs du club et dirigeants ; les spectateurs du dimanche qui participent régulièrement au spectacle sportif ; et les supporters occasionnels. Ces derniers, en général, connaissent peu ou pas du tout les règles complexes du rugby football. Ils les découvrent donc à l’occasion des grands matches. Des discrètes premières confrontations officielles de 1904 aux grandioses parties-spectacles de 1913-1914, le rugby carcassonnais aura parcouru du chemin. Pourtant la cause était loin d’être entendue au départ. Sa pratique confidentielle, son organisation improvisée et les incessantes rivalités divisant les différentes équipes de la ville laissaient présager pour le rugby un avenir plutôt incertain. Or, à partir de 1904, le rugby s’engage dans la voie structurée : les clubs s’organisent de façon plus cohérente (apparition des dirigeants, des commissions…) ; les instances fédérales et une compétition sérieuse (le Championnat du Languedoc) se mettent en place ; enfin, un club émerge du lot (l’A.S.C). La situation se clarifie. Plus encore, elle s’oxygène car avec la multiplication des formations (dans les années 1910), le rugby s’étend à toutes les couches sociales de la population. Loin d’être confirmé dans les milieux aisés où il est né, le rugby devient populaire. Ce sont, plus que l’E.S.C encore, les équipes de quartiers qui illustrent cette tendance.
Le public et la presse locale se joignant au mouvement, une véritable osmose se créée entre les clubs et la population carcassonnaise. Le rugby devient le sport de la ville et surtout l’expression d’une identité locale. Ce qui n’est pas sans déclencher quelques remous de chauvinisme exacerbé, lesquels se transforment à l’occasion de derbys, parfois, en mouvements de violence. Ces derniers toutefois, ne sont pas (encore) compromettants pour l’évolution du rugby. Ce jeu, en effet, en 1914, est promis à un bel avenir. Hélas, le premier conflit mondial va stopper net cet engouement. Le temps est venu à d’autres mêlées dans lesquelles les nations jettent sauvagement leurs jeunes.
L’enracinement du rugby à Carcassonne (1914-1924)
Même si les associations sportives disparurent faute de pratiquants, les longs mois de guerre n’ont pas totalement arrêté la progression du rugby. Étonnamment, on pratique ce sport « au pays » mais aussi au front. Et malgré le nombre très élevé de morts, le mouvement reprend avec vigueur dans les années 1920-1921. La ville de Carcassonne, où prolifèrent les équipes civiles, illustre à merveille cette explosion sportive. Ayant survécu aux quatre longues et douloureuses années de guerre, le rugby atteint un seuil supplémentaire dans son histoire. Les équipes de rugby, autant celles qui sont formées au front que celles de jeunes qui sont créées « au pays », marquent réellement l’enracinement de ce sport dans le Midi en général et à Carcassonne en particulier. Le rugby fait irrévocablement partie de la culture carcassonnaise.
L’essor du rugby à Carcassonne
Symbole du renouveau d’après-guerre, les jeunes Carcassonnais adhèrent en masse au rugby. Pour faire face à la demande, une multitude de nouvelles sociétés apparaît dans la ville, donnant à ce sport une dimension qu’il n’avait pas jusque-là. En conséquence de cette extraordinaire expansion, le rugby carcassonnais, désormais, allie la quantité à la qualité. Cette période marque la popularisation complète du rugby dans les différentes zones de la ville, le couronnement d’une jeunesse toute imprégnée de ce jeu, et annonce des lendemains porteurs d’espoir. Après avoir pu craindre un moment sa disparition, le rugby carcassonnais renaît de ses cendres en 1916. Réorganisé en pleine tourmente sous l’impulsion des jeunes, ce jeu prouve ainsi qu’il est bien enraciné dans la culture carcassonnaise. Et comme pour rattraper le temps perdu, les Carcassonnais adhèrent en masse au « sport-roi », sitôt tus les derniers coups de feu de la guerre. Une multitude de sociétés voient alors le jour, autant dans le chef-lieu que dans les campagnes environnantes, jusque-là peu concernées.
Une telle flambée populaire ne pouvait qu’intéresser les notables locaux – lesquels sont d’ailleurs sollicités par les clubs – qui prennent en main les destinées du club-phare ressuscité : l’A.S.C. Fort de l’appui de ces mécènes, le rugby prend une autre dimension ; il entre dans « les temps modernes ». En investissant sur la création du Stade de La Pépinière et sur un fort recrutement, les nouveaux dirigeants dotent le club de la ville d’infrastructures solides et de plusieurs équipes qui ne le sont pas moins. Compétitif, le club devient ambitieux. Mais malgré tous les efforts accomplis par celui-ci en moins de cinq ans (1920-1924) – efforts pour la diffusion du rugby qui lui permet de se voir attribuer le Challenge de Coubertin et la Coupe du Mérite – seules ses équipes réserves, en décrochant plusieurs titres nationaux, répondent aux espérances d’une région tout entière. Non que l’équipe-fanion ait déçu – elle réalise une belle ascension dans la hiérarchie française – mais seul un titre, voire une place de finaliste, donne droit à la renommée. Or, à l’orée de la saison 1924-1925, avec l’arrivée de nouvelles recrues de renom, tous les espoirs sont permis.
Vice-champion de France 1925
L’année 1925 marque l’apogée du rugby carcassonnais. L’A.S.C, en accédant à la finale du championnat de France, à la suite de sa victoire sur le Stade toulousain, se hisse parmi l’élite des clubs français. Un rang que le club « jaune et noir » honorera tant bien que mal jusqu’en 1938, sans pour autant parvenir à décrocher un titre.
Bien qu’il soit à englober dans la grande famille du rugby languedocien – on parlera volontiers d’une méthode languedocienne – le rugby carcassonnais développe un jeu qui lui est propre ; un jeu fermé, puissant et viril, basé avant tout sur la défensive. Les Carcassonnais sont à ce titre les spécialistes du jeu de défense. Ce qui leur vaut, en dépit de leur talent et de leur efficacité, une mauvaise réputation. Il est vrai que le rugby carcassonnais à l’instar du rugby languedocien, engendre la violence en même temps qu’il développe le professionnalisme déguisé ; deux problèmes qui sont à l’origine de la crise du rugby français et de l’apparition du rugby professionnel (le rugby à XIII) dans les années 1930. Il semble peu probable que ce soit essentiellement une question de jeu. Certes le rugby à XIII est plus spectaculaire, plus ouvert et aéré que son concurrent, cependant avec le néo-rugby, le jeu s’est sensiblement appauvri. L’absence d’hypocrisie des dirigeants, affirmant de façon claire, voire provocatrice, le professionnalisme de leurs joueurs, sera pour beaucoup dans le succès du néo-rugby. Dans les faits, il n’y a pas plus de professionnalisme chez les treizistes que chez les quinzistes, cependant ces derniers fortement influencés par le manque de libéralisme de la Fédération anglaise de rugby à XV (Rugby Football Union) mais aussi dépendants de leur bon-vouloir (les Britanniques continuent à boycotter le rugby français), persistent à se voiler la face et refusent l’évidence du non-amateurisme des joueurs. Toutefois cette raison n’est pas suffisante ; pas plus que celle qui fait dire à certains que le rugby à XIII permet à ses pratiquants de percevoir des indemnités qui compensent parfois des journées de travail perdues. Par l’intermédiaire des primes, les quinzistes comblaient ce manque à gagner.
En fait, la raison essentielle en est que d’autres notables ou « aspirants notables », jusqu’ici à l’écart des affaires rugbystiques, souhaitent s’investir et investir dans le grand club qu’est l’A.S.C. Le passage de ce dernier à XIII leur offre une occasion inespérée de tenir le haut du pavé. Et le désir des uns mêlé au besoin de fonds des autres les unissent au sein d’une même cause. De tous les joueurs contraints à prendre parti, l’avenir allait désigner ceux qui avaient fait le bon choix, si tant était que l’autre était le mauvais.
La concurrence quinziste-treiziste
Si les supporters ont en majorité suivi leurs « idoles » à XIII, les matches de XV ne se déroulent pas dans l’indifférence générale. En moyenne, le XIII attire deux fois plus de spectateurs. Il y a déjà de fervents partisans de chaque jeu. Toutefois, selon les témoignages des vieux Carcassonnais, ces inconditionnels purs et durs considérant l’autre rugby comme une parodie, sont minoritaires. Il est vrai que le changement d’un rugby à l’autre a été trop brutal et que les habitudes n’ont pas encore eu le temps d’être prises. Quant aux joueurs et dirigeants des deux sociétés en question, contrairement à ce que l’on peut s’imaginer, ils ne partirent pas en guerre. Les deux clubs vivent en concurrence, certes, mais en bons termes. M. Vitalis (rugby à XV), considéré par toute la ville comme « le fondateur du rugby à Carcassonne », est resté très respecté de chaque côté malgré le schisme. Cette cohabitation amicale laisse prévoir une saison 1939-1940 des plus sereines pour les deux camps. Hélas les évènements mondiaux en décideront autrement et la guerre mettra un frein brutal à l’évolution du rugby.
La victoire inattendue de l’A.S.C contre le Stade toulousain, le , en demi-finale du championnat de France, marque un tournant dans l’histoire du rugby carcassonnais. Désormais, l’A.S.C entre dans « la cour des grands ». Mais la renommée ne signifie pas pour autant la gloire ; le club ne sera pas devenu champion de France malgré les bons résultats obtenus et la valeur des joueurs qui portent la tunique « ascéiste », le jeu carcassonnais, viril et résolument défensif, est considéré comme « négatif » et les joueurs, intempestifs. Mais n’est-ce pas le reflet du rugby français des années 1930, marqué par la montée du jeu violent et la professionnalisation des joueurs ? Certes, comme tout club languedocien, l’A.S.C contribue fortement à cette évolution, mais aucun club français n’échappe à cette règle. Avec la popularisation complète du rugby, les joueurs, en majorité d’origine modeste, jouent pour une promotion sociale, les dirigeants sont obsédés par les recettes, le public est très exigeant. Le rugby est devenu une affaire sérieuse, ce qui fait dire qu’il est victime de son succès. De ces excès naîtra la crise du rugby français dont l’aboutissement est l’implantation du rugby à XIII. L’A.S.C, après bien des déboires avec la FFR, choisit le néo-rugby en 1938. la ville de Carcassonne dans son ensemble plonge dans l’aventure treiziste qui offre de nouveaux horizons pour les joueurs et les potentiels dirigeants, même si certains restent fidèles au rugby à XV.
La saison 1939-1940 eût été, sans aucun doute, exceptionnelle. Hélas la guerre va freiner brutalement cette ascension à peine commencée. Plus encore, le gouvernement de Vichy, par l’intermédiaire du Colonel Pascot, ancien international, Chef du Service des Sports du Commissariat dirigé par Jean Borotra, décide de réunir en 1941 les deux rugbys dans une même fédération quinziste. Une décision inadmissible pour tout rugbyman, quinziste et treiziste. Bénéficiant d’une côte d’amour sans précédent, le XIII renaîtra après la guerre et connaîtra des succès exceptionnels, en partie grâce à l’A.S.C qui fournira des joueurs de grand talent, comme Louis Mazon, Édouard Poncinet et surtout Puig-Aubert dit Pipette. Malgré cela, le rugby orthodoxe conservera son prestige d’antan et à Carcassonne même, « La Mecque » du rugby à XV, les quinzistes (Union sportive carcassonnaise) retrouveront la 1re Division entre 1977 et 1986, faisant renaître les passions d’autrefois avec notamment 2 huitièmes de finale en 1979 et 1982.
Professionnalisme
Le dimanche , lors de la demi-finale de sa catégorie, l'Union sportive carcassonnaise bat le club de Tyrosse par 24 à 12, ce qui la qualifie pour monter automatiquement en Pro D2. Le dimanche , à Châteaurenard, l'Union sportive carcassonnaise bat le club du CA Saint-Étienne par 16 à 3 et remporte le Trophée Jean Prat en devenant championne de France de Fédérale 1. Pour sa première saison en Pro D2, l'USC XV termine à la 10e place du championnat. La saison 2011-2012 voit l'équipe entrainée par Christian Labit, terminer à la 6e place, à 1 essai de la qualification pour les phases finales et la montée en Top 14. Pour sa 3e saison en Pro D2, l'USC est entraînée par le duo Labit - Beltran, assisté par Franck Tournaire et, ponctuellement, Philippe Guicherd.
Pendant l'inter saison 2013 des échos de "tensions" au sein du club circulent dans la presse à la suite de la nomination de Christian Labit au poste d'entraîneur principal et manager général. Le président impose à son entraineur de nouveaux adjoints, Philippe Guicherd et l'ancien centre du club Alexandre Jaffrès. Les résultats ne sont pas là et Christian Labit, dont l'autorité est contestée, doit quitter son poste en octobre. Le duo Guicherd-Jaffrès office en solo pendant deux mois, jusqu'à la nomination de Christian Gajan au poste de manager début .
Palmarès
Compétitions nationales | Autres compétitions nationales | Compétitions de jeunes |
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Présidents
- Frédéric Calamel
- Benoît Mestre
Joueurs emblématiques
- Jean Sébédio
- Hervé Nègre
- Marc Vial
- Jean-Michel Vial
- Claude Mur
- Michel Cortal
- Alain Selponi
- Sylvain Selponi
- Guy Spanghero
- Christophe Urios
- Sylvain Bès
- Pierre Aguillon
- Daniel Bustaffa
- José Lima
- Guy Jeannard
- Joël Koffi
- Antoine Lescalmel
- Yannick N'Gog
- François Tisseau
- Franck Tournaire
- Sanele Vavae Tuilagi
- Bernard Laroussinie
- Bernard Poujade
- Gilles Bosch
- Frédéric Prégermain
- Nicolas Rey
- Andrei Ursache
Entraîneurs
Saisons | Entraîneur(s) | Adjoint(s) | Titre(s) |
2007 - 2010 | Christian Labit | Thomas Clavières (arrières) | Champion de France de Fédérale 2 2008 Champion de France de Fédérale 1 2010 |
2010 - janvier 2011 | Thomas Clavières (arrières) Franck Tournaire (mêlée) | ||
janvier 2011 - 2012 | Nicolas Nadau (arrières) Franck Tournaire (mêlée) | ||
2012 - 2013 | Jean-François Beltran (arrières) Franck Tournaire (mêlée) | ||
2013 - | Philippe Guicherd (avants) Alexandre Jaffrès (arrières) | ||
- | Philippe Guicherd (avants) Alexandre Jaffrès (arrières) | ||
- mars 2016 | Christian Gajan | Philippe Guicherd (avants) Alexandre Jaffrès (arrières) | |
mars 2016 - juin 2016 | Alexandre Jaffrès | Mathieu Cidre (avants) | |
2016 - | Mathieu Cidre (avants) Nicolas Nadau (arrières) | ||
- 2021 | Christian Labit | Mathieu Cidre (avants) Julien Seron (arrières) | |
2021 - | Mathieu Cidre (avants) Jean-Marc Aué (arrières) Aurélien Cologni (défense) |
Le centre de formation
En 2009 naissait le centre de formation de l’US Carcassonne, piloté par Mathieu Siro, joueur de l’équipe première de l’USC. Pour sa première année, 23 jeunes âgés de 16 à 21 ont intégré le centre. La mission quotidienne du centre est de proposer un accompagnement bien entendu sportif mais également scolaire et/ou professionnel, personnalisé et adapté à chaque jeune. Pour sa seconde année, le centre de formation voit deux de ses pensionnaires faire les beaux jours de l’équipe qui évolue en Pro D2. En effet, Benoît Lazzarotto est passé par le centre de formation l’an dernier. Durant la saison 2010-2011, Félix Le Bourhis apparaît régulièrement dans le XV de départ de Christian Labit alors qu’il vient d’intégrer le centre de formation. Il s'engage finalement chez le promu de l'Union Bordeaux-Bègles qui évoluera en Top 14 lors de la saison 2011/2012.
Depuis le , l’US Carcassonne dispose d’un centre de formation agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Pour la saison 2011-2012, 18 jeunes, originaires de toute la France, ont intégré le centre de formation. La mission du centre de formation de l’USC est de leur permettre d’atteindre leur plus haut niveau sportif tout en les préparant déjà à leur reconversion, en alternant formation sportive et formation scolaire ou professionnelle.
Effectif 2020-2021
Notes et références
Notes
- Seuls les principaux titres en compétitions officielles sont indiqués ici.
- Pour les joueurs formés au club, année de leur première apparition en équipe professionnelle.