Femmes solidaires

Femmes solidaires, anciennement Union des femmes françaises (UFF), est une association loi de 1901 féministe française. Le mouvement œuvre pour la défense et l'avancée des droits des femmes, la parité homme-femme, le mouvement libéral et la solidarité internationale.

Pour les articles homonymes, voir Union des femmes.

Création et historique

Issue des comités féminins de la Résistance, l'Union des femmes françaises est créée par un congrès le 21 décembre 1944[1], à l'initiative du Parti communiste français (sa création est revendiquée par l'historienne Rolande Trempé dans les Ardennes[2]). Son premier congrès, en juin 1945, rend hommage à Danielle Casanova et Berthie Albrecht avec le mot d'ordre « plus jamais ça ! », et voit les déléguées françaises et étrangères poser les bases de leur action future, en affirmant leur détermination à lutter pour l'égalité des droits avec les hommes, aussi bien dans le domaine politique qu'économique[3]. Forte de 180 000 membres en novembre 1944, elle en affiche 627 000 en septembre 1945[4],[5]. Son siège est alors situé 41 rue de Provence et plus tard 12 bis rue d'Astorg (Paris). Il en existât également un rue des Petites-Écuries dans le 10e arrondissement de Paris dans les années 1970, voire avant.

Elle est affiliée à la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF).

Sous la houlette de Jeannette Vermeersch et de Claudine Chomat, elle est dès la Libération et pendant les années de guerre froide, une « organisation communiste de masse[6] ».

Elle participe à l'opposition menée par le Parti communiste français contre la guerre d'Indochine, notamment lors de l'affaire Raymonde Dien, du nom d'une jeune femme s'étant interposée en gare de Saint-Pierre-des-Corps au départ d'un train militaire de matériel de guerre, et qui est l'équivalent féminin de l'affaire Henri Martin.

L'association a également manifesté son opposition à la guerre d'Indochine par des actes de sabotage d'armes françaises, notamment en remplaçant le contenu des grenades par des tracts portant l'inscription « PAIX EN INDOCHINE, DON DE L'UNION DES FEMMES FRANCAISES ». Le correspondant de guerre Paul Bonnecarrère relate un de ces événements, ayant provoqué sous ses yeux la mort de l'adjudant Parsiani du 3e REI :

Les grenades ont bien explosé, mais la charge d'explosif qu'elles contenaient était insignifiante, juste suffisante pour en permettre l'ouverture et que se répande une multitude de tracts miniatures de la superficie d'une boîte d'allumettes[7].

L'organisation diffuse un journal mensuel, Heures Claires.

L'Union des femmes françaises devient Femmes solidaires en 1998.

Principes et objectifs

Le local de Femmes solidaires du Rhône, rue Garibaldi à Lyon.

Femmes solidaires est un mouvement féministe d'éducation populaire national composé de plus de 190 associations locales, implantées un peu partout en France et ses départements d'outre-mer.

Les valeurs fondatrices de l'association se base sur la laïcité, la mixité, l'égalité des droits des femmes, la paix et la liberté. Elle regroupe actuellement près de 30 000 membres et publie le mensuel Clara Magazine. Son engagement social a pour but de lutter contre toute forme de discrimination ou de domination, notamment dans les domaines du droits et de l'accès à l'emploi, de l'égalité des femmes et des hommes au travail, de la parité ou de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Femmes solidaires bénéficie d'un statut consultatif spécial du Conseil économique et social au sein des Nations unies. L'association s'implique également dans des campagnes de solidarités internationales et travaille avec de nombreuses organisations féministes dans différents pays du monde.

Personnalités membres

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. « Notice Union des femmes françaises », data.bnf.fr.
  2. « Rolande Trempé : "d'une intégrité parfaite, Jaurès était le désintéressement incarné" », L'Humanité, 6 janvier 2014.
  3. Premier congrès de l'Union des femmes françaises sur cinearchives.org, juin 1945 [vidéo]
  4. Olivier Wieviorka (dir.), Julie Le Gac, Anne-Laure Ollivier et Raphaël Spina, La France en chiffres : de 1870 à nos jours, Paris, Perrin, , 666 p. (ISBN 978-2-262-02741-4), p. 476-478
  5. Bien que le nombre d'adhérentes puisse paraître élevé, l'auteur précise que ces chiffres déclarés ont été confirmés par Philippe Buton à partir d'archives soviétiques dans Les Lendemains qui déchantent - Le PCF à la LibérationFNSP, 1993, p. 267.
  6. Emmanuel Naquet, « Ligues et associations », dans Jean-Jacques Becker et Gilles Candar (dir.), Histoire des gauches en France, volume 2, La Découverte, Paris, 2004, p. 104
  7. Paul Bonnecarrère, Par le sang sersé, Paris, France-Loisirs, , 459 p., p. 260
  8. Notice « Nicole de Barry, épouse Martin », par Dominique Loiseau, Le Maitron en ligne.
  9. Notice « Denise Breton, née Denise Dumas, épouse Risch, épouse Breton », par Dominique Loiseau, Le Maitron en ligne.
  10. « Jeannette Colombel, une philosophe pasionaria », par Robert Maggiori, Libération du 13 avril 2016
  11. Claude Pennetier, « GALICIER Émilienne, Berthe [épouse DÉFOSSÉS, puis épouse LALLEMAND] », sur maitron.fr.
  12. Notice « Françoise Leclercq », par Claude Pennetier, Le Maitron en ligne.
  13. Claude Pennetier, « Rey Claudine, Louise [épouse Hensgen puis reprend son nom de famille] », sur Le Maitron, (consulté le ).

Liens externes

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