Osez le féminisme !

Osez le féminisme ! est une association loi de 1901 féministe française. À l'origine un journal dont le premier numéro est paru en juin 2009, Osez le féminisme ! est devenu une association en novembre 2009[2], reconnue d'intérêt général en 2015.

Depuis le , les porte-paroles de l'association sont Alyssa Ahrabare, Fabienne Khoury, Alix Guibert, Ursula le Menn, Daniela Levy et Céline Piques[1].

Création et historique

Le , des militantes issues notamment du Mouvement français pour le planning familial, du Parti socialiste, d'EELV, du Front de gauche et de l'UNEF[3], décident de mettre en ligne une pétition, mobilisant la société française contre la réforme Bachelot qui préconisait la baisse annoncée des crédits alloués au planning familial[4].

À la suite de ce mouvement populaire, elles décident de créer une nouvelle organisation et lancent un journal militant, dont le premier numéro est publié en juin 2009, et se donnent pour objectif de « faire augmenter le niveau de féminisme dans la société[5]. » L'association organise un premier week-end de formation à Lyon, où se crée Osez le féminisme ![réf. nécessaire].

En , l’association compte un peu moins de 1 000 personnes adhérentes[6].

Principes et objectifs

Depuis , Osez le féminisme ! prend rapidement la forme d'un réseau assez informel doté d'un texte de référence. L'association publie un journal bimestriel, écrit par les adhérentes qui aborde la situation des femmes dans tous les domaines de la société et les questions liées aux inégalités femmes-hommes : violence contre les femmes, rôle des religions, maternité, place des femmes en politique, éducation, prostitution[réf. souhaitée].

L’association lance régulièrement des pétitions ou manifestations sous le nom de « campagnes »[7], comme Fémicité, une campagne pour féminiser le nom des rues dans l'île de la Cité à Paris[8], LesBieFamily, contre la lesbophobie et la biphobie[9], Marre du rose, une campagne pour lutter contre les jouets stéréotypés avec Les Chiennes de garde[10], ou encore Reconnaissons le féminicide, une campagne pour la reconnaissance des féminicides et des meurtres sexistes[11].

Osez le féminisme ! maintient une présence médiatique via ces « campagnes » régulières, en ajustant ses positions et revendications en fonction de l’actualité[7]. Elle prend parti dans des débats, comme ceux de la pénalisation des clients de la prostitution ou de la PMA pour les couples lesbiens, via des tribunes libres publiées dans la presse nationale française[7].

Antennes locales

Depuis 2010, Osez le féminisme ! a développé un réseau d'antennes locales dans plusieurs départements français et à l'étranger. En 2014, l'association revendiquait une vingtaine de structures locales[2] dans l'objectif de relayer des campagnes nationales et de décliner les questions du féminisme ancré dans un territoire.

Plusieurs antennes municipales, départementales et régionales ont mené des actions ou des campagnes locales de sensibilisation auprès du grand public, comme à Tours[12], dans le Calvados[13], le Puy-de-Dôme[14] et le Lot[15], en Gironde[16] et en Bretagne[17].

Partenariats

Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme !, à l'événement international #MeToo & prostitution : Les survivantes brisent le silence !, novembre 2018, Paris[18].

Osez le féminisme ! a été à l'initiative de la création de plusieurs collectifs sur des questions féministes avec d'autres organisations du milieu associatif, politique ou syndical[réf. nécessaire] :

L'association fait également partie de plusieurs collectifs comme le Collectif national pour les droits des femmes, Abolition 2012[21], le Collectif retraites 2013 et la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)[22].

Pour l'organisation d'événements d'information et de lutte contre la prostitution, Osez le féminisme ! s'est associée en France et à l'étranger avec des associations abolitionnistes telles que le Mouvement du Nid, CAP International, SPACE International, Kwanele et Apne Aap, par exemple pour le colloque international #MeToo & prostitution : Les survivantes brisent le silence ! tenu en à Paris[23].

Positionnements

L'association considère que « le féminisme n’est pas un combat de femmes. C’est un combat de société »[24].

Osez le féminisme ! a pris position en faveur du mariage homosexuel[réf. nécessaire] et souhaite que les couples de lesbiennes et les femmes célibataires aient le droit d'accéder à la procréation médicalement assistée[25].

L'association a également participé aux mobilisations lancées par les syndicats contre les réformes des retraites, pénalisant selon elle les femmes dont les retraites sont plus faibles que celles des hommes[26].

Osez le féminisme ! a une position abolitionniste concernant la prostitution, soutenant la pénalisation des clients et l’abrogation du délit de racolage passif[27]. L'association a également pris position contre la gestation pour autrui[28],[29].

En 2016, Osez le Féminisme ! prend position contre les arrêtés anti-burkinis pris par certaines mairies de France[30]. L'association, par son antenne grenobloise, prend également position en faveur du port du burkini dans les piscines municipales en à la suite de l'action de l'association Alliance citoyenne dans une campagne de désobéissance pour les droits civiques des femmes musulmanes[31].

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Osez le féminisme ! appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate du Front national[32].

Publications

  • Osez le féminisme !, Audrey Messiaen, Catherine Vidal, Vie de Meuf : Le sexisme ordinaire illustré, Hugo et Compagnie, 2011, 130 p. (ISBN 978-2755607710)
  • Osez le féminisme !, Prostitution : 10 bonnes raisons d'être abolitionniste, Ixe, 2013, 128 p. (ISBN 979-1090062184)
  • Osez le féminisme !, Margaux Collet, Raphaëlle Remy-Leleu, Beyoncé est-elle féministe ? et autres questions pour comprendre le féminisme, 2018, 232 p.

Références

  1. Osez le feminisme !, « Le Conseil d’Administration », sur osezlefeminisme.fr (consulté le ).
  2. Site officiel Osez le féminisme !
  3. Lénaïg Bredoux, « Ces féministes qui rêvent de conquérir la politique », sur Médiapart, .
  4. « Le Planning familial lance une pétition contre la baisse de ses crédits », sur L'Obs, .
  5. Charlotte Rotman, « À peine 30 ans, déjà féministes. », sur Libération, .
  6. (pt-BR) Beatriz Carneiro dos Santos, « Aborto, direitos reprodutivos e feminismo na França de Nicolas Sarkozy », Revista Brasileira de Ciência Política, no 7, (DOI 10.1590/S0103-33522012000100007, lire en ligne).
  7. Marion Dalibert, « Une mise à distance du sexisme ? Les actions d’Osez le féminisme ! et de La Barbe dans la presse », Participations, vol. 1, no 17, , p. 179-201 (DOI 10.3917/parti.017.0179, lire en ligne).
  8. Paméla Rougerie, « Des rues de Paris renommées pour honorer les femmes », sur Le Figaro,
  9. Marie Allibert, « Mettons fin à la les-bie-phobie! », sur The Huffington Post,
  10. « Sexisme: La campagne «Marre du rose» s'attaque aux jouets stéréotypés », sur 20 minutes,
  11. « «Osez le féminisme!» veut inscrire le féminicide dans le code pénal », sur 20 Minutes,
  12. « Osez le féminisme s'installe en Touraine », sur La Nouvelle République,
  13. Jérémy Bonnet, « Osez le féminisme s'installe dans la région », sur Ouest France,
  14. « Osez le féminisme 63 fête ses trois ans lors d'une journée festive », sur La Montagne,
  15. « Osez le Féminisme, dans le Lot », sur La Dépêche,
  16. « Bordeaux: elles disent stop au harcèlement de rue », sur Charente Libre,
  17. Emilie Colin, « “Osez le féminisme” lance une antenne à Rennes », sur France Info,
  18. « Violences faites aux femmes : les « survivantes » de la prostitution donnent de la voix », Le Parisien, 2018-11-24cet10:19:40+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  19. Annik Houel, « Heurs et malheurs du féminisme », Le Journal des psychologues, vol. 5, no 347, , p. 43-47 (lire en ligne).
  20. « Réforme du droit du travail : « Non à la double peine pour les femmes » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  21. Lilian Mathieu, « L’enrôlement du féminisme dans la lutte contre la prostitution », Cités, vol. 1, no 73, , p. 57-66 (DOI 10.3917/cite.073.0057, cairn.info/journal-cites-2018-1-page-57.htm).
  22. « Présentations vidéo », sur CLEF (consulté le )
  23. « [PARIS] #Metoo & prostitution : les survivantes brisent le silence ! Evenement le 23 novembre 2018 - Anti-K », Anti-K, (lire en ligne, consulté le )
  24. Caroline Castets, « "Le féminisme n'est pas un combat de femmes. C'est un combat de société" », sur Le Nouvel Économiste,
  25. « La PMA pour toutes : Osez Le Féminisme lance sa pétition », sur madmoiZelle.com, (consulté le ).
  26. « Les femmes ne doivent pas battre en retraite », sur Libération,
  27. « Faut-il interdire la prostitution ? », L'Histoire, vol. 1, no 383, , p. 62 (lire en ligne, consulté le ).
  28. Clément Arbrun, « "Plus Belle La Vie" s'attaque à la GPA et choque les militantes féministes », sur www.terrafemina.com (consulté le ).
  29. Aude Lorriaux, « Après l’union sacrée du mariage pour tous, féministes et activistes LGBT divorcent sur la GPA », sur Slate.fr, (consulté le ).
  30. Ronan Tésorière, « Deux associations féministes dénoncent les arrêtés anti-burkini », sur leparisien.fr, (consulté le )
  31. Jean-Benoît Vigny, « Elies Ben Azib (Alliance citoyenne) : "On tend une énième fois la main à Eric Piolle" », le Dauphiné Libéré, .
  32. « "Le pire est malheureusement possible!" : l’appel de 61 associations et ONG avant le second tour », sur JDD,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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