Union des droites
L'Union des droites est un groupe parlementaire français réunissant les monarchistes légitimistes et orléanistes ainsi que des bonapartistes, hostiles à l'idée même de République, pendant les deux premières décennies de la Troisième République.
Union des droites | |
Chambre | Assemblée nationale Chambre des députés |
---|---|
Législature(s) | Assemblée nationale de 1871 Ire à Ve (IIIe République) |
Fondation | |
Disparition | |
Positionnement | Droite puis extrême droite |
Idéologie | Monarchisme - Légitimisme - Orléanisme - Bonapartisme Conservatisme Cléricalisme |
D'abord autonomes, ces différentes familles se rassemblement progressivement afin de mieux peser face aux républicains, majoritaires à la Chambre des députés à partir de 1876. Leur influence diminue durant les années 1880-1890, à la suite du ralliement des plus modérés au régime républicain et à l'apparition de nouvelles idéologies comme le boulangisme ou le nationalisme.
Composition
Siégeant à droite, par opposition aux républicains, trois mouvances se distinguent au sein de cette famille conservatrice :
- les légitimistes : royalistes fidèles à la branche des Bourbons, ils souhaitent placer le comte de Chambord sur le trône et sont partisans d’un retour à une monarchie forte (comme les ultra-royalistes sous la Restauration) ;
- les orléanistes : plus modérés, siégeant au centre droit, ils veulent réinstaurer un régime constitutionnel (à l'image de la monarchie de Juillet), avec à sa tête le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe Ier ;
- les bonapartistes : fortement affaiblis après la chute du Second Empire, ils sont partisans au retour d'un « Empire autoritaire » (en opposition à « l'Empire libéral » instauré à la fin du règne de Napoléon III) et forment le groupe de l'Appel au peuple.
Historique
1871-1876 : groupe majoritaire à l’Assemblée nationale
À la suite des élections législatives de 1871, qui ont lieu dans le cadre de la convention d'armistice afin d'avoir une assemblée légitime pour signer la paix, les partis conservateurs prônant la fin de la guerre remportent une large majorité des sièges à l’Assemblée nationale.
Mais faute de pouvoir s'entendre pour la restauration de la monarchie, l’Union des droites fait élire le maréchal de Mac Mahon à la présidence de la République et vote les lois constitutionnelles de 1875. Elle garde la majorité jusqu'aux élections législatives de 1876, qui voient la victoire des Républicains opportunistes, le Sénat passant quant à lui à gauche en 1879[1].
1876-1893 : déclin à la Chambre des députés
Le Ralliement d'une partie des conservateurs à la République à partir de 1893, au sein de la Droite républicaine, provoque la fin définitive de l'Union des droites[2].
Un nouveau rassemblement des députés royalistes a lieu de 1910 à 1919, au sein du groupe des droites.
Évolution des effectifs
Législatures | Élus | Mouvances | ||
---|---|---|---|---|
Assemblée nationale (1871-1876) | 416 / 638 | |||
Légitimistes | 182 | Droite | ||
Orléanistes | 214 | Centre droit | ||
Bonapartistes | 20 | Appel au peuple | ||
Ire législature (1876-1877) | 174 / 533 | |||
Légitimistes | 45 | Droite | ||
Orléanistes | 41 | Centre constitutionnel | ||
Bonapartistes | 88 | Appel au peuple | ||
IIe législature (1877-1881) | 208 / 533 | |||
Légitimistes | 56 | Droite | ||
Orléanistes | 41 | Centre constitutionnel | ||
Bonapartistes | 111 | Appel au peuple | ||
IIIe législature (1881-1885) | 88 / 545 | |||
Royalistes | 42 | Droite royaliste | ||
Bonapartistes | 46 | Appel au peuple | ||
IVe législature (1885-1889) | 201 / 545 | |||
Royalistes | 136 | Union conservatrice | ||
Bonapartistes | 65 | Appel au peuple | ||
Ve législature (1889-1893) | 172 / 545 | |||
Royalistes | 120 | Union conservatrice | ||
Bonapartistes | 52 | Appel au peuple |
Notes et références
- Hughito, « Notes : la droite en France, Que sais-je », sur forumactif.org, Lsup Paul Valéry, (consulté le ).
- Jacques Gadille, « Le catholicisme français au tournant du XXe siècle », Revue d'histoire de l'église de France, 1969, no 155 (lire en ligne).
Bibliographie
- Jean-Christian Petitfils, La droite en France, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? »
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