Une affaire de famille (film, 2018)
Une affaire de famille (万引き家族, Manbiki kazoku, litt. « La famille des vols à l'étalage ») est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-eda, sorti en 2018. Le film est en sélection officielle au festival de Cannes 2018, où il remporte la Palme d'or.
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Titre original |
万引き家族 Manbiki kazoku |
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Réalisation | Hirokazu Kore-eda |
Scénario | Hirokazu Kore-eda |
Musique | Haruomi Hosono |
Acteurs principaux | |
Pays d’origine | Japon |
Genre | Drame |
Durée | 120 minutes |
Sortie | 2018 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
À Tokyo, un groupe vit pauvrement dans une maison en désordre : Osamu (qui travaille sur un chantier de construction et qui se blessera sans pouvoir prétendre à des indemnités), son épouse Nobuyo (qui travaille dans une blanchisserie industrielle et qui subira une compression de personnel), Aki (qui travaille en cabine privative de peep show dans un hostess et host club), Shōta (un garçon) et Hatsue (une vieille dame qui est propriétaire de la maison).
De façon routinière, Osamu et Shōta volent à l'étalage. Shōta met en question la moralité de leur activité. Osamu réplique que le vol est éthique puisque les objets n'ont pas encore été vendus et n'appartiennent donc à personne. De retour d'une expédition, les deux aperçoivent une fillette qui vit près de chez eux, Yuri, forcée de rester sur un balcon alors que la nuit est froide. Ils l'emmènent à leur maison, Osamu disant vouloir la garder le temps d'un repas. Toutefois, après avoir observé des marques sur ses bras, il conclut qu'elle est maltraitée et décide de la garder pour la nuit, même si les autres protestent.
Yuri s'attache à sa nouvelle famille et apprend des techniques de vol à l'étalage. Osamu exige de Shōta qu'il l'appelle papa et considère Yuri comme sa sœur, mais Shōta refuse. Le groupe apprend que Yuri est recherchée par la police ; ses cheveux sont coupés, ses vieux vêtements sont brûlés et elle adopte un nouveau prénom : Rin.
Hatsue visite le fils du second mariage de son ex-époux. Le fils et son épouse croient qu'Aki, leur fille, vit en Australie. Au moment de partir, le fils tend une enveloppe. Dehors, Hatsue compte et se plaint à voix haute que c'est le même montant que le mois passé. Le groupe se rend à la plage ; Hatsue dit combien elle est heureuse de savoir qu'elle ne mourra pas seule. À la maison, elle meurt dans son sommeil. Osamu et Nobuyo l'enterrent sous la maison. Le groupe détourne la pension de la morte sans en informer les autorités.
Osamu vole un sac dans un véhicule. Shōta exprime des doutes, jugeant que ce vol brise leur code de conduite. De plus en plus rongé par le remords de faire participer Yuri aux vols, Shōta vole des fruits avec ostentation dans une épicerie tout en courant hors du magasin. Cerné, il se jette d'un pont et se brise une jambe.
Osamu et Nobuyo se rendent à l'hôpital où est soigné Shōta, mais leurs réponses évasives et leur fuite éveillent les soupçons de policiers. Le soir, fuyant leur maison avec Yuri et Aki, ils sont capturés. La police découvre que Rin était portée disparue et met au jour la tombe de Hatsue. Des policiers informent Shōta que sa famille s'enfuyait en l'abandonnant. D'autres informent Aki qu'Osamu et Nobuyo ont tué l'ex-mari de Nobuyo, un homme violent, par passion et que Hatsue recevait de l'argent des parents d'Aki.
Yuri est rendue à ses parents biologiques, qui continuent de la négliger. Pour protéger Osamu considéré comme récidiviste, Nobuyo s'accuse seule de tous les crimes et est condamnée à cinq ans de prison. Shōta est placé dans un orphelinat. Osamu et Shōta rendent visite à Nobuyo en prison ; elle révèle au garçon le lieu, la marque et la couleur de la voiture où ils l'ont recueilli, ce qui lui permettra de trouver ses parents biologiques s'il le souhaite. Shōta décide de dormir chez Osamu, à l'encontre des règles de l'orphelinat. En réponse à une question, Osamu lui confirme que le groupe voulait s'enfuir en l'abandonnant. Le lendemain matin, au moment de partir, Shōta révèle qu'il s'est laissé capturer à dessein et, après l'avoir quitté, appelle Osamu « papa » pour la première fois.
Fiche technique
- Titre original : 万引き家族 (Manbiki kazoku)
- Titre français : Une affaire de famille
- Titre anglais : Shoplifters
- Réalisateur : Hirokazu Kore-eda
- Assistant réalisateur : Shōichi Morimoto
- Scénario : Hirokazu Kore-eda
- Directeur de la photographie : Ryūto Kondō
- Décors : Keiko Mitsumatsu, Akiko Matsuba
- Montage : Hirokazu Kore-eda, assisté de Takuya Onodera
- Musique : Haruomi Hosono
- Son : Tomita Kazuhiko
- Sociétés de production : Fuji Television Network, GAGA Communications, AOI
- Sociétés de distribution : GAGA (Japon), Le Pacte (France)
- Pays d'origine : Japon
- Langue originale : japonais
- Genre : drame
- Durée : 120 minutes[1]
- Dates de sortie :
Distribution
- Lily Franky : Osamu Shibata, le faux père
- Sakura Andō : Nobuyo Shibata, la fausse mère
- Mayu Matsuoka : Aki Shibata, l'hôtesse de peep-show
- Kirin Kiki : Hatsue Shibata, la grand-mère
- Kairi Jyo : Shota Shibata, le garçon
- Miyu Sasaki : Yuri Hojo (ou Rin), la petite fille recueillie
- Kengo Kōra : Takumi Maezono, le commissaire de police
- Sōsuke Ikematsu : Monsieur 4, client du peep-show
- Chizuru Ikewaki : Kie Miyabe
- Yuki Yamada : Yasu Hojo
- Yōko Moriguchi : la mère d'Aki
- Akira Emoto : le vendeur de la supérette
- Naoto Ogata : le père d'Aki
- Moemi Katayama : Nozomi Hojo
- Daisuke Kuroda
Sortie
Accueil critique
En France, le site Allociné propose une moyenne de 4,5/5 à partir de 39 critiques de presse[4].
Pour Thomas Sotinel du Monde, « Hirokazu Kore-eda construit un récit rigoureux fait de dévoilements successifs, de retournements bouleversants, mis en scène avec la grâce qu'on lui connaît, augmentée cette fois d’une vigueur sensuelle inédite. »[5].
Pour Cécile Mury de Télérama, « Le cinéaste Hirokazu Kore-eda, chouchou de la Croisette, n'a pas déçu avec ce drame familial. Sa subtilité, son art de détricoter les apparences et la magnifique interprétation des comédiens ressurgissent dans cette œuvre, l'une des meilleures de sa filmographie. »[6].
Pour Étienne Sorin du Figaro, « Kore-eda, à 56 ans, signe avec Une affaire de famille l'un de ses plus beaux films, sinon le plus beau. »[7].
Box-office
Distinctions
Récompenses
- Festival de Cannes 2018 : Palme d'or[2],[9]
- Festival international du film d'Antalya 2018 : Meilleur réalisateur[10]
- César 2019 : César du meilleur film étranger
- Prix Kinema Junpō 2019 : prix du meilleur film, prix du meilleur film (choix des lecteurs), prix de la meilleure actrice pour Sakura Andō et prix du meilleur réalisateur (choix des lecteurs)[11]
Notes et références
- « 万引き家族 (2018) », sur www.allcinema.net (consulté le )
- « En Compétition - Longs Métrages : Manbiki kazoku (Une affaire de famille) », sur www.festival-cannes.com (consulté le )
- « Les films japonais sortis en France en salle » (version du 22 octobre 2020 sur l'Internet Archive), sur www.denkikan.fr
- « Une affaire de famille », sur Allociné (consulté le ).
- Thomas Sotinel, « « Une affaire de famille » : l’amour à la dérobée », sur Le Monde, (consulté le ).
- Cécile Mury, « Cannes 2018 - Kore-eda signe “Une affaire de famille”, qui s’apparente à la perfection », sur Télérama, (consulté le ).
- Etienne Sorin, « La palme d'or Une affaire de famille, le plus beau film de Kore-eda », sur Le Figaro, (consulté le ).
- JP-Boxoffice.com ; page du film Une affaire de famille, consulté le 26 janvier 2019.
- Cécile Mury, « Cannes 2018 - Kore-eda signe Une affaire de famille, qui s'apparente à la perfection », sur Télérama, (consulté le ).
- (en) « '3 Faces', 'Shoplifters' win top prizes at Antalya Film Festival », sur screendaily.com, (consulté le )
- (en) « 2018 Kinema Junpo Awards », sur japanesefilmfestival.net, (consulté le )
- (en) « Film Not in the English Language in 2019 », sur awards.bafta.org (consulté le )
- (en) « Shoplifters », sur www.goldenglobes.com (consulté le )
- (en) « The 91st Academy Awards - 2019 », sur www.oscars.org (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Ariane Allard, « Cannes 2018 : Une affaire de famille », Positif, no 689-690, Paris, Institut Lumière/Actes Sud , juillet-, p.88, (ISSN 0048-4911)
- Jean Escarton, « Une affaire de famille » V.O. Version Originale N°74, Paris, , p.6
- Jean-Dominique Nuttens, « Ce qui nous lie », Positif, no 694, Paris, Institut Lumière/Actes Sud , , p.29-30, (ISSN 0048-4911)
- Propos d'Hirokazu Kore-eda recueillis par Stéphane Goudet et Hubert Niogret, « Liens du sang ou liens du temps ? », Positif, no 694, Paris, Institut Lumière/Actes Sud , , p.31-34, (ISSN 0048-4911)
- Nathalie Chifflet, « Bons, brutes et truands », Le Républicain Lorrain, Groupe Républicain Lorrain Communication, Woippy, , p.21, (ISSN 0397-0639)