Trazegnies
Trazegnies est une ancienne commune belge. Fusionnée avec Courcelles en 1976, elle est située à mi-chemin entre Charleroi et La Louvière.
Pour les articles homonymes, voir Trazegnies (homonymie).
Trazegnies | |
L'ancien hôtel de ville et le beffroi (1911-1913). | |
Héraldique |
Drapeau |
Administration | |
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Pays | Belgique |
Région | Région wallonne |
Communauté | Communauté française |
Province | Province de Hainaut |
Arrondissement | Charleroi |
Commune | Courcelles |
Code postal | 6183 |
Zone téléphonique | 071;064 |
Démographie | |
Gentilé | Trazegnien(ne)[1] |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 28′ nord, 4° 18′ est |
Localisation | |
Cette localité a donné son nom à la maison de Trazegnies, issue des anciens seigneurs locaux. Sa devise est « tan que vive »[2].
Historique
À l'origine, une vaste terre franche fut offerte par le Roi de France à l'un de ses chevaliers pour grands services rendus. Trazegnies devint alors le siège d'une puissante seigneurie indépendante à la limite du duché de Brabant, du comté de Hainaut et de la principauté de Liège, ainsi que le berceau d'une des plus illustres familles d'Europe : plusieurs seigneurs de Trazegnies participèrent aux croisades, l'un d'eux (Gilles le Brun) fut connétable de France sous saint Louis, un autre épousa par procuration au nom de Charles Quint l'infante Isabelle de Portugal; Jean III fut nommé chevalier de la Toison d'or et d'autres furent investis de hautes fonctions par les gouverneurs des Pays-Bas. Par la suite, il fut offert une parcelle de la terre à une congrégation religieuse qui y installa une abbaye au lieu-dit « Herlaimont » ; un village se construisit autour et est devenu l'actuelle commune de Chapelle-lez-Herlaimont. À la suite d'un héritage au milieu du XIXe siècle, les marquis de Trazegnies ont quitté leur demeure ancestrale et se sont installés, avec leur famille, dans un autre château, celui de Corroy-le-Château, près de Gembloux, à quelques kilomètres de Namur. C'est là que vit encore aujourd'hui le marquis (Olivier) de Trazegnies d'Ittre. Ce château, particulièrement bien conservé, fait partie des demeures remarquables de Belgique et est le cadre de réjouissances médiévales tous les printemps. L'ancien château familial de Trazegnies, lui, fut cédé à la société de charbonnage de Mariemont-Bascoup dont les galeries du site minier voisin menaçaient la vieille bâtisse. Certaines parties ont d'ailleurs fini par s'écrouler.
Le eut lieu la catastrophe minière de Trazegnies dans le charbonnage n°6 Mariemont-Bascoup lors de laquelle 39 mineurs trouvèrent la mort du à un coup de grisou[3].
Passé industriel
À l'époque Trazegnies avais des charbonnages (société de Mariemont-Bascoup) et une forge (Ateliers de Trazegnies).
Patrimoine
Depuis 1926, racheté pour le franc symbolique à l’État belge, le château de Trazegnies, véritable monument du patrimoine belge, est la propriété de l'asbl Les Amis du Château de Trazegnies qui s'occupe de sa préservation et de sa restauration et y organise différentes animations toute l'année; L'ancienne demeure seigneuriale a d'ailleurs été Classée aux Monuments et Sites de Belgique le . Actuellement, une restauration du "porche" extérieur, qui menait anciennement vers les jardins du château, est en cours. Il faut également signaler le fait que, durant plus de 30 ans, un vin fut élevé dans les caves du château. Le vignoble dont était extrait le jus de raisin servant à la vinification se trouvait sur un ancien terril de charbonnage, dans la commune voisine de Chapelle-lez-Herlaimont (à côté de l'ancienne abbaye d'Herlaimont, rue de l'abbaye); Durant de nombreuses années, on y organisait d'ailleurs une grande fête annuelle au cours de laquelle les visiteurs avaient la possibilité de goûter le vin local accompagné d'un petit repas, et ce, durant 2 weekends, en septembre. Ce site a été revendu au début de l'année 2016.
On remarquera également l'église Saint-Martin, située à l'écart du château (en se dirigeant vers le village voisin de Gouy-Lez-Piéton), lieu de sépulture de certains marquis de Trazegnies. Le modeste édifice religieux, en cours de restauration, vaut à lui seul le détour !
À noter qu'une radio locale (Tan Que Vive - 87.7fm), émettant en stéréo 24h/24, a vu le jour dans les murs du château en 1981, à l'ombre d'un majestueux platane séculaire, lui-même élevé au rang des arbres remarquables de l'arrondissement de Charleroi. En , à la suite d'une réorientation de ses programmes, cette station, muée en une radio régionale commerciale destinée à un public adulte ciblé, a été rebaptisée Smile fm. Le , la station a fusionné avec Ramdam Musique, une autre station de la région de Charleroi, dont elle a diffusé les programmes jusqu'en 2019. C'est alors, à la suite d'un nouveau plan de fréquences décidé par les autorités fédérales, que l'émetteur de Trazegnies, qui avait entre-temps été transféré en dehors du château, dû s'arrêter. Il n'en reste aujourd'hui, comme seul vestige, que l'antenne à l'entrée du parc du château.
L'ancien hôtel de ville. Construit en 1911 et inauguré en 1913 en style néo-Renaissence flamand par l'architecte Marcel Simon (le même architecte de la maison communale de Monceau-sur-Sambre). L'hôtel de ville a été rénover en 2009 et une nouvelle flèche et quatre nouveaux clochetons est mise sur le beffroi, l'ancienne flèche avait été enlevée en 1997 pour cause de vétusté. À gauche de l'ancien hôtel de ville se trouve la "Maison de Tous" construite en 1922 et à droite l'école moyenne des filles (1924), construites dans le même style.
- Le châtelet du château médiéval.
- Le magnifique "beffroi" de l'ancienne maison communale.
- Le châtelet du château médiéval, vu de face.
Sobriquet
Les habitants de Trazegnies sonts appelés les "Corbeaux" par les paysants des environs.
Armoiries
Blason de Trazegnies
Blasonnement : Bandé d'or et d'azur à l'ombre d'un lion brochant sur le tout, à la bordure engrêlée de gueules. L'écu placé sur un manteau de pourpre, doublé d'hermine, frappé et houppé d'or, sommé d'une couronne cinq fleurons[4].
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Personnalités de la commune
- Alexandre Robert artiste-peintre né à Trazegnies en 1817 et décédé à Saint-Josse-ten-Noode en 1890.
- Lucien Lison (1907-1984), médecin et biochimiste, y naquit.
- François Dubois, industriel local et mécène, décédé en 1979; Il était à la tête d'une importante scierie dans la localité et fonda l'ASBL « Les Amis du Château de Trazegnies » dont il devint le président durant plusieurs décennies. C'est également lui qui, dans les années 1960, acheta le terril à Chapelle-lez-Herlaimont où il planta un vignoble au début de la décennie suivante[réf. nécessaire]. Le site s'est retrouvé à l'abandon en 2014 et fut vendu en 2016.
- Jacques Chapelle, commerçant installé dans la commune; Il y implanta une imprimerie prospère et édita un journal local, le Tan Que Vive; Celui-ci existe toujours mais a été « cédé » à un autre imprimeur. Membre de l'ASBL « Les Amis du Château de Trazegnies », il organisa également, durant de nombreuses années, une grande festivité, le Goûter Matrimonial de Trazegnies, qui exista jusqu'au début des années 1990, avec, en point d'orgue, un concert donné par une grande vedette française ou belge[réf. nécessaire]. Il fut l'un des fondateurs et pilier de la radio locale avec laquelle il organisa, durant une trentaine d'années, la « fête du vin » sur le site du vignoble rattaché au château de Trazegnies.
- Caroline Taquin, actuelle bourgmestre de l'entité de Courcelles.
Notes et références
- Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 33.
- tan que vive
- « Commémoration de la catastrophe de Trazegnies. », sur Site internet de la RTBF.
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, , p. 255
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Roger Brunet, Généalogie et histoire de la famille de Trazegnies, Préfacé par le marquis de Trazegnies, 1996
- M.D.****S.H.**, Suite du supplément au Nobiliaire des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne : 1555 - 1614, Malines, P.J. Hanicq imprimeur-libraire, (lire en ligne), p. 222-228
- M. Charlé de Tyberchamps, Notice descriptive et historique des principaux châteaux, grottes et mausolées de la Belgique : et des batailles qui y ont eu lieu, Bruxelles, Imprimerie et Fonderie des Frères Delemer, (lire en ligne), p. 8-13
- M. Le Mayeur, La gloire de Belgique, poème national, t. second, Louvain, Chez Valinthout et Vandenzande, (lire en ligne), p. 357
- Françoise Raes et Emmanuel Bosteels, Terrils : De l'or noir à l'or vert, Bruxelles, Editions Racine, (ISBN 2-87386-466-4, lire en ligne), p. 100
- Hadrien Kockerols, Les gisants du Brabant wallon, Namur, Les éditions namuroises, coll. « Art funéraire », (ISBN 978-2-930378-83-1, lire en ligne), p. 26-27
- Roger Brunet, Trazegnies Une promenade dans le passé, Imprimerie provinciale du Hainaut, 2007, (ISBN 2-930336-87-0), 104 p.
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