Traité de Versailles (1783)
Le traité de Versailles de 1783[1],[2], appelé aussi la paix de Versailles[3],[4] ou paix de Paris[5], est un traité signé à Versailles le , en même temps qu'un autre traité était signé le même jour à Paris (traité de Paris).
Pour les articles homonymes, voir Traité de Versailles (homonymie).
Type de traité | Traité de paix |
---|---|
Dépôt | France |
Signé |
Château de Versailles, France |
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Effet |
(Ratification par la Grande-Bretagne avec la France - les Provinces-Unies ne signeront qu'en 1784) |
Parties | Grande-Bretagne | France Espagne Provinces-Unies |
---|---|---|
Signataires | duc de Manchester Daniel Hailes | Pour la France : Vergennes Pour l'Espagne : comte d'Aranda Pour les Provinces Unies (20 mai 1784) : van Berkenroode et Gerard Brantsen |
Ratifieurs | Grande-Bretagne | France Espagne Provinces-Unies |
Le traité de Versailles est « composé » de trois traités bilatéraux définitifs de paix et d'amitié signés par la Grande-Bretagne avec respectivement un traité avec la France[6] qui met fin à la guerre franco-anglaise, un second traité avec l'Espagne[7] qui met fin à la guerre anglo-espagnole, et enfin, en 1784, un troisième traité avec les Provinces-Unies, qui met fin à la quatrième guerre anglo-néerlandaise.
Négociations
La révolution américaine, commencée en 1765 dans les Treize colonies américaines contre la Grande-Bretagne, se transforme en 1775 en guerre d'indépendance puis dès 1778 en guerre franco-anglaise quand la France décide d'aider les « insurgents » américains pour avoir le commerce lucratif entre la Grande-Bretagne et ses colonies.
En 1781, les dépenses militaires de la Grande-Bretagne accroissant considérablement sa dette l'oblige à capituler à la bataille de Yorktown et à engager des négociations secrètes directement avec les États-Unis.
En 1782 et 1783, vingt-deux vaisseaux et frégates français ont été pris ou victimes de naufrages. Le conflit se prolongeant aurait pu voir les pertes françaises augmenter, car l’état des finances ne permettait plus l’armement des grandes escadres, ni le maintien de l’effort sur tous les fronts[8].
Des articles préliminaires[9] ont été signés le à Versailles.
Résumé du contenu
En vertu des traités de Versailles, la Grande-Bretagne restitue une partie des possessions qu'elle avait acquises lors du traité de Paris de 1763 :
L'Espagne récupère Minorque et les deux Floride (mais la Grande-Bretagne garde Gibraltar).
Avec la France, certains territoires sont échangés ou rendus :
- En Europe, la France recouvre, sans aucune restriction, la pleine souveraineté sur Dunkerque.
- En Asie, la France récupère ses comptoirs en Inde, huit loges (Balassore, Cassimbazar, Yougdia, Dacca, Patna, Mazulipatam, Calicut et Surat).
- En Afrique, la France garde l'île de Gorée et le Sénégal.
- Aux Antilles, la France garde trois îles des Antilles (Martinique, Guadeloupe, Sainte-Lucie), récupère Tobago et la Trinité, mais cède Saint-Vincent-et-les-Grenadines à la Grande-Bretagne.
- En Amérique du Nord, la France garde Saint-Pierre-et-Miquelon et obtient un droit de pêche étendu sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, sur les côtes nord-est et ouest, depuis le Cap Saint-Jean jusqu'au Cap Raye. Mais cependant, elle ne récupère pas sa Nouvelle-France qui est divisée en deux au niveau des Grands Lacs : la partie au nord (dont le Pays-d'en-Haut (futur Ontario) et le Québec) reste sous la domination britannique, tandis que la partie au sud, la Louisiane française (allant du sud des Grands Lacs au golfe du Mexique) reste coupé en deux par le Mississippi, avec à l'ouest la Louisiane espagnole et à l'est, les États-Unis[10] qui renommeront la Haute-Louisiane française en « Northwest Territory » en 1787.
Signataires
Les articles préliminaires du traité anglo-hollandais sont signés le à Paris, mais si la Grande-Bretagne a été vaincue par la France et l'Espagne, l'alliée des franco-espagnols, les Provinces-Unies, poursuivant la guerre, fut défaite.
Le traité franco-britannique est signé à Versailles le par Vergennes pour la France et le duc de Manchester pour la Grande-Bretagne.
Le même jour qu'est signé ce traité franco-britannique, un autre traité, le traité anglo-espagnol, est signé à Versailles entre le comte d'Aranda pour l'Espagne et le duc de Manchester pour la Grande-Bretagne.
Ces trois traités de Versailles sont le pendant du traité de Paris de 1783 qui est signé le même jour par la Grande-Bretagne avec les représentants des treize anciennes colonies britanniques d'Amérique du Nord[11] et qui met un terme à la guerre d'indépendance des États-Unis, à laquelle Français, Espagnols et Hollandais avaient pris part aux côtés des « insurgents » américains.
Le traité de Versailles est publié le 25 novembre 1783.
Le traité anglo-hollandais est signé à Paris le 20 mai 1784, par Lestevenon van Berkenroode et Gerard Brantsen pour les Provinces-Unies, et Daniel Hailes pour la Grande-Bretagne.
Conséquences
Après ces traités de paix de 1783, même si la France ne récupère pas le Canada, elle recouvre son rôle d'arbitre du continent européen et redevient aux yeux du monde la première puissance. En effet, durant cette guerre, la flotte française a vaincu une flotte britannique deux fois plus grande qu'elle, et vengé l'affront qu'elle avait subi lors de la guerre de Sept Ans.
Notes et références
- Philippe Sagnac, La Fin de l'Ancien Régime et la Révolution américaine (-) (monographie), Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations / Histoire générale » (no 12), [2e éd.] (1re éd. ), 615 p., in-8o (14,5 × 230 cm) (notice BnF no FRBNF32596769), p. 375 [aperçu (page consultée le 31 mars 2016)].
- Jacques de Launay (préf. René de Chambrun), La Croisade européenne pour l'indépendance des États-Unis (1776-1783) (monographie), Paris, Albin Michel, 1re éd., 258-[16] p., 24 cm (ISBN 2-226-03244-4, notice BnF no FRBNF34929502), p. 193 [aperçu (page consultée le 31 mars 2016)].
- André Maurois, Histoire d'Angleterre, vol. 2 (monographie), Paris, Albin Michel, nouvelle édition mise à jour (1re éd. Arthème Fayard, ), 349 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33094570), p. 168 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2016)].
- Michel Devèze, L'Europe et le Monde à la fin du XVIIIe siècle (monographie), Paris, Albin Michel, coll. « L'Évolution de l'humanité / Petit format » (no 27), 1re éd., 704 p., 18 cm (notice BnF no FRBNF35221580), p. 448 [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2016)].
- Bernard Vincent, Louis XVI, Gallimard Folio Biographie, 2006, page 172.
- Traité définitif de paix et d'amitié entre S.M. Britannique (roi de Grande-Bretagne) et S.M.T.C. (roi de France), signé à Versailles le [PDF], sur Documents de droit international (consulté le ) Fac-similé de Martens, Recueil des principaux traités d'alliance, de paix, de trêve, de neutralité, de commerce, de limites, d'échange, etc., t. 2, Gœttingue, Dieterich, no 112, p. 462-471
- Traité définitif de paix et d'amitié entre S.M. Britannique (roi de Grande-Bretagne) et S.M.C. (roi d'Espagne), signé à Versailles le [PDF], sur Documents de droit international (consulté le ) Fac-similé de Martens, Recueil des principaux traités d'alliance, de paix, de trêve, de neutralité, de commerce, de limites, d'échange, etc., t. 2, Gœttingue, Dieterich, no 113, p. 484-491 .
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, notice BnF no FRBNF35734655), p. 129
- Beatson, Robert Naval and Military Memoirs of Great Britain London, Longman (1804), via Google Books- accessed 2008-01-17
- KOCH, Christophe-Guillaume. "Abrégé des traités de paix entre les puissances de l’Europe depuis la paix de Westphalie, tome II." Bâle : J. Decker, 1796.
- (en) Traité définitif de paix et d'amitié entre S.M. Britannique (roi de Grande-Bretagne) et les États-Unis d'Amérique, signé à Paris le [PDF], sur Documents de droit international (consulté le ) Fac-similé de Martens, Recueil des principaux traités d'alliance, de paix, de trêve, de neutralité, de commerce, de limites, d'échange, etc., t. 2, Gœttingue, Dieterich, no 114, p. 497-503 .
La réception du traité de Paris (1783) et l’imaginaire des relations franco-américaines par Hervé-Thomas CAMPANGNE.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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