Toponymie bretonne

La toponymie bretonne est la toponymie de la Bretagne historique et se compose d'une part des toponymes brittoniques et d'autre part des toponymes romans ou romanisés. Les appellatifs toponymiques et les anthroponymes issus du breton se concentrent essentiellement à l'ouest de la Bretagne (Bretagne bretonnante) et les toponymes romans dans sa partie est et sud (Bretagne gallèse).

Cas général

La toponymie ancienne de la Bretagne est basée principalement sur deux catégories de toponymes selon leur langue d'origine :

  • Le toponymes romans ou romanisés, parmi lesquels on distingue
    • Les toponymes gaulois, c'est-à-dire indigènes et aux origines parfois très anciennes. Ils ont été créés à partir d'une langue celtique continentale.
    • Les toponymes gallo-romans qui incorporent parfois des éléments de la langue vernaculaire, le gaulois, mais qui sont pour l'essentiel des créations à partir de la langue de superstrat, le latin vulgaire
  • Les toponymes brittoniques, c'est-à-dire importés ou créés à partir d'une langue celtique insulaire. Ils ont souvent été francisés.

Note : il n'y a pas d'opposition réelle entre les deux catégories, car certains toponymes gaulois ont été bretonnisés, ce qui s'explique par la survivance probable du gaulois au moment de l'installation des Bretons originaires de l'Île de Bretagne, avant d'être francisés plus tardivement. De même, certains toponymes gallo-romans d'origine latine ont été bretonnisés (notamment dans le Vannetais)

Le toponymie de la Bretagne se caractérise aussi par la quasi-absence d'appellatifs germaniques, alors que l'on en trouve, certes de manière erratique, dans le Maine contigu ou encore en Anjou. En revanche, la diffusion des anthroponymes germaniques qui se sont fixés dans la toponymie, a eu lieu comme ailleurs.

Le cas du suffixe -acum en Bretagne historique

Le suffixe -acum est un suffixe formateur de toponymes typique des zones géographiques ayant connu un ancien peuplement de langue celtique.

Il remonte au celtique commun *-āko(n) (non attesté). La forme gauloise est parfois notée -acon (gallo-roman -ACU, notée en latin -acum ou -acus). La forme du brittonique devait être *-ōgo(n).

D'après des comparaisons étymologiques, c'est un suffixe d'adjectif à l'origine. L'emploi comme adjectif se vérifie aussi dans des inscriptions en langue gauloise et latine : il caractérise un sanctuaire (Anualonacu « au sanctuaire d'Anualō ») ; il définit un dieu par exemple  : Mars Braciaca « dieu de la bière ? » ; il indique l'origine familiale de quelqu'un et situe des marins sur la colonne des Nautes (nautae Parisiaci « marins de chez les Parisii »). Il a donc une dimension également localisante. L'adjectif localisant devient substantivé comme dans d(e)ae Rosmertae Dubnocaratiaco « À la déesse Rosmerta de Dubnocaratiacum ». C'est cet emploi substantivé qui a donné naissance aux noms de lieux. Dans ce cas, Dubnocarati- ne peut être que le nom de personne Dubnocaratius, ce qui vérifie la thèse d'Henri d'Arbois de Jubainville sur l'origine des noms en -iacum.

Ce suffixe s'est perpétué dans les langues celtiques modernes après évolution phonétique : gallois -og, vieux breton -og (noté -oc) > breton -eug (noté -euc) > -ec / -eg, irlandais -ach.

Coligny < *Kolin-(i)āko- correspond peut-être au breton kelennec (cf. Quelneuc), cornique Kelynek (cf. Callinick et Kelynack), gallois Clynnog et Irlandais cuilneach qui signifient « lieu planté de houx »

Normalement dans les régions de langue d'oïl, -(I)ACU a évolué phonétiquement en -ay, -é, -y, etc., en passant par un stade -(i)ac à une époque mal déterminée.

Ce n'est pas toujours le cas en Bretagne armoricaine où l'on parlait breton conjointement au gallo-roman. Ainsi trouve-t-on en Bretagne du sud (Loire-Atlantique, Morbihan) et à l'est (Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor) de nombreux toponymes terminés par -(é)ac, comme Brignac ; Moréac ; Vignac ; Campénéac ; Montennac, Lohéac, Loudéac, Tinténiac, Carnac, etc. qui ont tous leurs stricts équivalents dans d'autres régions, ainsi Brigné (Pays de la Loire), Brignac (Languedoc-Roussillon) ; Mory (Nord-Pas-de-Calais), Morey (Bourgogne) ; Vigny (Lorraine) ; Champigny, Campagnac ; Montigny, Montagnac ; Loué (Pays de la Loire) ; Taintignies (Belgique), Tintignac (Limousin) ; Carnac-Rouffiac, Charnat, Charnay, etc.

Deux théories expliquent le maintien du -ac au IXe siècle, alors qu'à cette époque il évoluait en , -y etc. dans la zone romane.

  • Cette zone correspondrait à la zone de bilinguisme roman / breton. C'est le contact avec la langue bretonne qui a empêché l'évolution commune dans les dialectes d'oïl, cependant l'usage de la langue bretonne va être trop limité dans l’espace et le temps à l'est d’une ligne courant de Vannes à Saint-Malo (avec une pointe vers l’ouest au centre) pour provoquer la disparition du gallo-roman et le renouvellement complet de la toponymie[1]. En outre, dans la partie est et sud est du pays Rennais (Vitré, Fougères, etc.), où le breton n'a jamais été parlé, *-(I)ACU a généralement abouti à (cf. Vitré), tout comme dans le Maine ou en Anjou surtout (il n'y a aucun nom en -ac dans cette zone).
  • Cette zone correspondrait à la zone où l'on utilisait le breton sans parler de bilinguisme véritable, même s'il y eut certainement des îlots romans comme il y eut des îlots brittophones à l'est de Rennes. Ce n'est que plus tard que le roman s'étendit vers l'ouest. Le roman gagna vraisemblablement les portes des actuels départements des Côtes-d'Armor et du Morbihan vers le XIe-XIIe siècle, puis gagna le nord est des Côtes-d'Armor un siècle plus tard[2]. Les processus et les causes de son expansion sont mal connus. Les différentes guerres ou relations diverses favorisaient l'avancée du roman, langue plus valorisée. D'autres parlent d'un essor démographique plus important en Haute Bretagne qui aurait favorisé une émigration vers l'ouest[3] et de la venue de colons originaires de la Normandie toute proche.

Parallèlement à l'emploi de -ac, la langue brittonique va introduire le suffixe *-ōgon qui s'utilise généralement dans les noms de personnes ou de saint. Au stade du vieux breton *-ōgon devient -og (noté -oc ou -uc en français), puis -eug (noté -euc) au XIIe siècle et enfin -eg (noté -ec) au XVe siècle. Ainsi, pour reprendre les exemples précédents, a-t-on des doublets Brignac / Brigneuc (Plumaugat, Côtes-d'Armor) ; Moréac / Morieux (Côtes-d'Armor, Morioc en 1211 puis Morieuc) ; Vignac / Vignoc (Ille-et-Vilaine) ; Campénéac / Campeneuc (Tinténiac, Ille-et-Vilaine, Campenoc au XIe siècle)[4].

La toponymie gallo-romane et gallo


La toponymie gallo-romane en Bretagne se caractérise par deux faits marquants[5] :

  • La surabondance de la suffixation dérivé de -acum (-ière, -ais, -erie).
  • L'importante proportion des termes d'origine celtique dans le vocabulaire toponymique gallo-roman.

Les microtoponymes issus de l'ancien normand

De nombreux microtoponymes sont analogues à ceux que l'on rencontre uniquement en Normandie et parfois dans les départements contigus, car leur étymologie est scandinave. Ils ont été décrits comme suit : la Hogue à Aleth (Ille-et-Vilaine); la Hoguette à Paramé (Ille-et-Vilaine); la Hoguette à Ruca; le Nez à Saint-Coulomb (Ille-et-Vilaine); le Nez à Paramé ((Ille-et-Vilaine); le Homme (Ille-et-Vilaine, Pleine-Fougères, Hulms 1160); le Dic à Cherrueix (Ille-et-Vilaine); le Dic à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine); le Dick à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine); le Bec-à-l'Âne, ruisseau à Cherrueix (Ille-et-Vilaine); les Miels à Cancale (Ille-et-Vilaine); la Mielle à Saint-Coulomb, à Paramé et à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), etc[6].

L'étymologie ultime de ces différents appellatifs toponymique est scandinave, il s'agit respectivement de :

  • haugr « élévation, hauteur, tas », d'où la Hogue, la Houguette. Le terme hogue ou hougue est employé en Normandie avec ce sens au Moyen Âge et encore plus récemment à Jersey[7]
  • nes « cap ». D'où le Nez, la graphie moderne étant inspirée par le français nez « appendice nasal »[8]
  • hol « cavité » et hola « trou dans la terre », d'où la Houlle, la Houle. Mot encore en usage au sens de « cavité dans les rochers » en normand, mais aussi en gallo. Ce terme est à l'origine du français houle (de la mer). L'étymon hola a donné le normand houlette « terrier »[9]
  • díki « fossé rempli d'eau, talus, embanquement, canal », d'où le Dic, le Dick, mot resté d'usage courant en Normandie jusqu'à l'époque moderne[10]
  • hólmr « îlot, terrain entouré d'eau », d'où le Homme (et non pas l'homme qui désigne l'orme cf. l'Homme-Mort). Mot utilisé en ancien normand sous la forme hom, parfois homme. Encore vivant à Guernesey sous la forme du diminutif houmet « îlot, rocher, presqu'île »[11]
  • bekkr « ruisseau » d'où le Bec, quand ce n'est pas le mot qui désigne un bec au sens topographique[12].

En revanche aucune forme ancienne, ni aucun élément ne permet de déceler l'utilisation du vieux scandinave borg dans la toponymie bretonne : Godebourg (Ille-et-Vilaine, Dol, Godebore 1181) ou Freebors (Ille-et-Vilaine, Roz-sur-Couesnon, XIIIe siècle) peuvent aussi bien s'expliquer par le saxon, le vieux bas francique ou encore contenir un élément tout à fait différent, tombé plus tardivement dans l'attraction de l'ancien français borc, burc « bourg » cf. Combourg.

L'article défini roman le, la apparaît dans les toponymes des régions de langue d'oïl autour de l'an mille, un des plus anciens exemples attestés est La Mare à Sainte-Opportune-la-Mare (Eure, la Mara 1059 - 1066)[13]. Ces formations toponymiques romanes n'ont pas de rapport avec la présence des Vikings en Bretagne (tout comme dans les régions du sud de la Normandie), mais témoignent de l'influence du normand sur le gallo à partir de cette époque. Il va d'ailleurs contribuer à la disparition du breton dans les régions côtières situées à l'ouest du Couesnon et au nord de Rennes. Le gallo possèdent d'ailleurs d'ailleurs quelques termes dialectaux d'origine scandinave, issus du normand.

La toponymie brittonique

Les toponymes bretons sont le plus souvent composés de deux éléments : un premier élément descriptif sert à désigner un objet, le second élément détermine l'objet en question. Il peut s'agir d'un nom de personne, d'un nom commun, d'un adjectif. Par exemple :

  • Ti Yann (« la maison de Jean »),
  • Ti an Heol (« la maison du soleil, exposée au soleil »),
  • Ti Glas (« la maison bleue, couverte d'ardoises »).

L'écriture bretonne ayant été normalisée très récemment, celle des noms de lieu fait largement la part à la phonétique, parfois bretonne comme dans :

Mais plus souvent française, comme dans les chemins de la messe qu'on trouve à la sortie des bourgs (hent er maez, mot-à-mot « chemin pour sortir »).

Les côtes

Les termes ci-dessous sont donnés sous leur forme bretonne moderne.

  • Aber : estuaire (Aber-Wrac'h, Aber-Benoît) ou ria (Ria (hydrographie))
  • Arvor : littoral - (Larmor-Plage, Larvor)
  • Beg : bec, promontoire, pointe (Beg ar Raz : pointe du Raz ; Beg-ar-Gador : pointe de la Chaise ; Beg-Leger : embouchure du Léguer à Lannion)
  • Enez / Inis : île (Douarnenez : la terre de l'île ; Enez Vriad : île de Bréhat ; Gavrinis)
  • Gougoñv : grotte marine
  • Karreg : rocher, récif (Le Garrec ; lieu-dit Karreg an tan à Gouézec)
  • Kastell : château, falaise rocheuse (la pointe du Kastell sur le port de Trébeurden)
  • Mor : mer (Morbihan = petite mer, golfe)
  • Penn : tête, bout, cap, extrémité (Penn-ar-Bed : littéralement « Bout du Monde », nom du Finistère en breton ; Penmarc'h)
  • Porzh : port (Porz-Guen : Port-Blanc)
  • Poull : anse (Tréboul ; Le Pouldu ; Poull-manac'h « anse au moine », Ploumanac'h)
  • Tevenn : dune (Pen-an-téven « bout de la dune »)
  • Traezh : plage de sable (Trez Hir « plage longue » ; nombreuses plages en Tres- : Trestraou, Tresmeur et Trestrignel à Perros-Guirec, etc.)

Les eaux

  • Aber : un aber (Aber-Wrac'h, Aber-Benoît)
  • Avon : rivière (mot ancien qui subsiste dans Pont-Aven)
  • Dour : eau, rivière (Dourdu : eau noire)
  • Feunteun : fontaine (Feunteun-ar-Roué « fontaine du roi »)
  • Froud : torrent, rapide, courant d'eau (Froutguen « torrent blanc »)
  • Geun/Yeun : marécage (Geun-Coz « vieux marécage »)
  • Gouver : ruisseau (Gouer-Vian « petit ruisseau »)
  • Gwazh : ruisseau (Goaz-al-louarn « ruisseau du renard » ; Goas Treiz : une plage de Trebeurden)
  • Kemper : confluent (Quimper, Quimperlé, Quemper-Guézennec)
  • Kelenn : marais, étang
  • Lenn : lac, plan d'eau (Lenhesq « lac tari, asséché »)
  • Loc'h : étang côtier saumâtre (Le Loc'h)
  • Poull : mare (plage du Pouldu)
  • Red, roudouz : gué (Roudou Vraz : grand gué ; le stade de Roudourou - roudouz au pluriel - à Guingamp)
  • Stank : vallée, étang (Stancmadec « étang de Madec »)
  • Stivell : source jaillissante (Goas-ar-Stivel « ruisseau de la source jaillissante »)
  • Stêr : rivière (la rivière Steïr à Quimper)

La préhistoire et l'Antiquité

  • Magoar/magoer/magor : muraille, ruine romaine
  • Peulvaen/Maen : menhir (ar Peulvini « les menhirs »)

Le peuplement

  • Bod : demeure, résidence (Botjaffré : demeure de Geoffroy ; Bot)
  • Govel : forge (Gouvello « forges »)
  • Gwasked : abri (Kervasquet « village de l'abri »)
  • Gwic : bourg, issu du latin vicus (Guipavas « bourg de la vaste forêt », Guidel)
  • Hent : chemin
  • Iliz : église (Lannilis
  • Lez : cour, demeure d'un seigneur (Lescoat « fort de bois »)
  • Lok : lieu saint, ermitage (Locmiquel : ermitage de St-Michel) (cf. locus)
  • Kastell : château (Castel Du « château noir » ; Kastellin, Châteaulin)
  • Kêr : endroit fortifié, forteresse puis tout lieu habité (ville, village, ferme, hameau, etc.) (Kerdudal = village de Tudal)
  • Kroaz : la croix
  • Kroaz-hent : la croisée des chemins, le carrefour (parfois francisé en croissant : le Croissant-Perros à Lannion)
  • Lan(n) : Ermitage, lieu sacré (Landivisiau « ermitage de saint Thivisiau », Lannédern « ermitage de St-Edern »)
  • Leti : auberge, hôtel
  • Milin, melin : moulin (Milin Avel « moulin à vent » ; plage de Kervillen à La Trinité-sur-Mer [anciennement Kervilaine])
  • Minic'hi : asile (Minihy-Tréguier, Minihy du Léon)
  • Plou- : paroisse (Plougastel « paroisse du château »)
  • Tavarn : taverne
  • Ti : maison (Ty Névez « maison neuve »)
  • Tre : lieu habité et cultivé, puis trève, église succursale (Trégarantec « trève de Carantec »)

Le relief

  • Bre/Brech' : mont, colline (Brélévénez « mont-joie » cf. Montjoie)
  • Bren : mamelon
  • Goueled : fond ou partie occidentale d'une paroisse
  • Karn : tas de pierre, monticule, cairn (mais parfois signifie « chemin »)
  • Krec'h/kenec'h : hauteur, tertre, monticule, colline (Creac'h-ar-Bleis « tertre du loup »)
  • Maen : pierre
  • Menez : montagne (Ménesguen « montagne blanche »)
  • Roc'h : roc, roche
  • Roz : pente, coteau, versant (Rozanbo « le coteau sur le Bo » (nom de la rivière), Perroz-Gireg, anciennement Penn-ar-Roz « bout du coteau »), en revanche bien que la graphie contemporaine soit d'aspect breton, Ros-sur-Couesnon et Roz-Landrieux semblent plutôt remonter, d'après les formes primitives du nom, au gallo-roman RAUS > ancien français ros « roseau », bien qu'il ne faille pas exclure une influence du breton roz, en effet, Roz-sur-Couesnon possède un côteau et la commune de Roz-Landrieux présente un dénivelé de 50 m.
  • Run : colline
  • Tor : flanc, ventre (tor-ar-Ménez « le flanc de la montagne »)
  • Toull : trou, passage, entrée (Toul-al-Laer « trou du voleur »)
  • Traon/tenaou/Tre : vallée (Trodon « val profond »). Devient traou en Trégor : « la vallée des Traouïero » à Ploumanac'h.

La végétation (campagne, forêt)

  • Argoad : bocage (l'Argouët)
  • Ba(z)lan, Banal : genêt
  • Bevoez : vaste forêt
  • Bezv : bouleaux (Le Bézo)
  • Bod : buisson, touffe (Botquélen « buisson de houx »)
  • Derv : chênes (Coat-Déro « bois de chênes »)
  • Faou : hêtres (Faouët « hêtraie »), terme issu ultimement du latin fagus cf. vieux français fau, fou, occitan faou, fau
  • Forest : forêt
  • Garzh : haie d'arbres (Garsalec « haie de saules »)
  • Gwern : aulnes (Vern-sur-Seiche près de Rennes)
  • Haleg : saules
  • Kae : haie de clôture (Quémeur « grande haie »)
  • Kelenn : houx (Pen-Quélen « bout de houx », Quelneuc « houssaie » peut-être équivalent du gaulois *coliniaco- > Coligny)
  • Killi : bosquet, bocage (Quilihuel « haut bosquet »)
  • Kistin : châtaignes
  • Koad/koed : bois (Coat-Losquet « bois brûlé », Coëtquidan)
  • Liorzh/luorzh : jardin
  • Maez : campagne, champs ouverts (Kervaes)
    • er-maez signifie « dehors ». En Bretagne, un Chemin de la messe est souvent la francisation approximative d'un hent er-maez « chemin du dehors, chemin pour sortir (des bourgs) »
  • Park : champ clos (Parc-ar-Goff « champ du forgeron »)
  • Raden : fougères (Bod-Raden « buisson de fougères ») cf. Rezé, gallo-roman
  • Rest : essart de lande, endroit nouvellement défriché
  • Skav : sureaux (Kerscaven « village du sureau »)

Principaux épithètes

  • Avelek : venté (Ty-Avélec « maison exposée au vents »)
  • Bihan : petit (kervihan « petit village »)
  • Bras : grand
  • Don : profond (traoñ-Don « vallée profonde »)
  • Du : noir (Le Pouldu)
  • Glaz : vert (naturel) ou bleu (le pays Glazic, hent-Glaz « chemin vert, abandonné ou empierré de schiste »)
  • Gwenn : blanc (Gwengamp, nom breton de Guingamp)
  • Hen : vieux, ancien (Hennebont « vieux pont »)
  • Hir : long
  • Izel : bas
  • Kozh : vieux (Milin-Goz « vieux moulin »)
  • Kuzh : caché, dissimulé (Toulcuz « trou caché »)
  • Louet : gris (Kerlouet « village gris ou village du dénommé Louët »)
  • Melen : jaune
  • Meur : grand, vaste, majestueux
  • Nevez : nouveau (Kernevez « villeneuve »)
  • Ruz : rouge
  • Uhel : haut (Huelgoat « bois d'en-haut », avec l'inversion du h en français)
  • Yen, yein : froid, improductif (Prat-Yen « pré froid »)

Les noms de pays et d'évêchés bilingues

Le nom du pays

Les noms des anciens pays et évêchés bretons

Ils sont au nombre de neuf, symboliquement représentés sur le drapeau breton (le Gwenn-ha-Du) par des bandes blanches et noires, des bandes blanches pour les quatre pays de Basse Bretagne, des bandes noires pour les cinq pays de Haute Bretagne.

Les noms des départements bretons

Notes et références

  1. Philippe Lanoë, « Les noms en « -ac » et la ligne Loth », Becedia, (lire en ligne, consulté le )
  2. André Chédeville, Noël-Yves Tonnerre, La Bretagne féodale XIe-XIIIe siècle, Éditions Ouest-France, p. 303.
  3. André Chédeville et Noël-Yves Tonnerre, op. cit.
  4. Léon Fleuriot, Les origines de la Bretagne, éditions Payot, 1980, p. 81 - 82.
  5. Jean-Yves Le Moing, Les noms de lieux bretons de Haute-Bretagne, Spézet, Coop Breizh, (ISBN 2-903708-04-5 et 978-2-903708-04-7, OCLC 236056804, lire en ligne), p. 68, 69
  6. Jean-Christophe Cassard, Le siècle des Vikings en Bretagne, éditions Jean-Paul Gisserot, 1996, p. 110 (lire en ligne)
  7. Elisabeth Ridel, les Vikings et les mots : L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions Errance, Paris, 2009, p. 230.
  8. Elisabeth Ridel, op. cit., p. 250.
  9. Elisabeth Ridel, op. cit., p. 231.
  10. Elisabeth Ridel, op. cit., p. 230.
  11. Elisabeth Ridel, op. cit., p. 232.
  12. Elisabeth Ridel, op. cit., p. 174.
  13. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 21

Voir aussi

Bibliographie

  • Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , 126 p. (lire en ligne)
  • Albert Deshayes, Dictionnaire des noms de lieux bretons, Douarnenez, Le Chasse-marée - ArMen, , 605 p. (ISBN 2-903708-85-1, notice BnF no FRBNF37632788)
  • Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN 2-86253-283-5)
  • Guy Souillet, « Un mirage toponymique : les établissements bretons du nord de la France », Annales de Bretagne, vol. 60, nos 60-1, , p. 191-199
  • Guy Souillet, « État présent des études toponymiques en Bretagne », Annales de Bretagne, t. 58, no 1, , p. 193-195 (lire en ligne)
  • Guy Souillet, « Dix ans de toponymie bretonne [Synthèse bibliographique de la décennie 1941-1951 ] : 1941-1951 », Annales de Bretagne, t. 58, no 1, , p. 207-210 (lire en ligne)
  • (br) Jeremi Kostiou, Allende hag an anvioù lec'h e Breizh [Allende et les noms de lieux en Bretagne], e-barzh Allende, an emgann diwezhañ, Nadoz-Vor Embannadurioù, Brest, 2019, pp. 47-55.
  • Jean-Yves Le Moing, Les noms de lieux de Haute-Bretagne, Coop Breizh, 1990, 480 p.
  • Erwan Vallerie, Traité de toponymie historique. Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez, 1995, Le Relecq-Kerhuon, An Here, 3 vol.
  • Erwan Vallerie, « Le suffixe -ako, du gaulois au breton. Esquisse d’une approche matricielle », Corona Monastica. Moines bretons de Landevennec : histoire et mémoire celtique. Mélanges offerts au père Marc Simon. Textes réunis par Louis Lemoine et Bernard Merdrignac, PUR, 2004, Rennes, p. 231-239.
  • Bertrand Luçon, Noms de lieux breton du Pays Nantais, Yoran Embanner, 2016, 516p.

Article connexe

Lien externe

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