Tirailleurs marocains

Les tirailleurs marocains étaient des unités d’infanterie appartenant à l'armée d'Afrique qui dépendait de l’armée de terre française. Ces unités, majoritairement composées de recrues autochtones venues du Protectorat du Maroc (70-75 % selon les époques), ont été créées en 1915 et progressivement dissoutes à partir de l'indépendance du Maroc en 1956 et jusqu'en 1965.

Ils se distinguèrent notamment lors de la Première Guerre mondiale puis surtout au cours de la Seconde Guerre mondiale où les sept régiments de tirailleurs marocains engagés de 1942 à 1945 reçurent la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945 (2-3 citations à l'ordre de l'Armée)[1].

Sont apparentés aux tirailleurs marocains les Goumiers marocains organisés en goums (compagnies), tabors (bataillons) et groupements de tabors qui s'illustrèrent également de 1942 à 1945.

Ils sont aussi connus pour avoir libéré la Corse de l'occupation des Allemands et des Italiens, et de l'avoir rendue indépendante le . Les soldats marocains ont joué un rôle principal dans la campagne de Corse. Les Marocains sont connus pour leur détermination à la guerre et le courage ne leur a pas fait défaut selon les historiens[2],[3]. En trois semaines, ils sont venus à bout de quatre régiments allemands[4].

Origine

En , couverture du journal Le Miroir.
  • 1912 : création de Troupes auxiliaires Marocaines.
  •  : constitution de deux Régiments de chasseurs indigènes à partir des cinq bataillons (aux ordres des colonels Auroux et Poeymirau) qui forment le une Brigade de chasseurs indigènes (appelée aussi Brigade marocaine ou Brigade Ditte) aux ordres du général Ditte. La brigade est à la disposition de la 45e DI à partir du .
  •  : la brigade décimée au cours de la bataille de la Marne est dissoute et avec les survivants un Régiment de marche de chasseurs indigènes est formé.
  •  : le régiment devient le Régiment de Marche de Tirailleurs Marocains (R.M.T.M) par décision du et est placé sous les ordres des colonels Poeymirau puis Auroux.
  • Printemps 1917 : le R.M.T.M est affecté à la 153e division, sous les ordres du général Pellé.
  •  : le R.M.T.M devient le 1er R.M.T.M lorsqu'un deuxième régiment, le 2e R.M.T.M, est créé.

Historique

À la fin du XIXe siècle les échanges augmentent entre le Maroc et la France. En 1877 s'effectue le relevé géographique du Maroc en coopération avec les ingénieurs du service géographique de l'armée, puis l'instruction par des officiers français de l'armée chérifienne.

Pendant la Grande Guerre, la contribution du Maroc se monte, en 1918, à six bataillons regroupés dans deux régiments de marche. Les pertes marocaines s'élèvent à environ 25 % de leurs effectifs. Les deux régiments, les 1er et 2e Régiment de marche des tirailleurs marocains (RMTM), sont plusieurs fois cités à l'ordre de l'Armée et décorés de la fourragère.

Durant la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de France les Marocains ont de nombreux tués, notamment à Gembloux, à Reims et Annonay. 18 000 hommes sont faits prisonniers par les Allemands. En 1943, ils s'illustrent lors de la Campagne d'Italie au sein du CEF du général Juin. En 1944, dans les rangs de la 1re Armée française de De Lattre ils débarquent en Provence avec la 2e division d'infanterie marocaine, la 4e division marocaine de montagne, puis les tabors marocains du général Guillaume.

Les tirailleurs marocains et goumiers sont plusieurs milliers à combattre en Indochine de 1946 à 1954.

Lorsque le Maroc accède officiellement à l'indépendance en 1956, les Tabors sont dissous et les goumiers qui les composent rejoignent l'armée royale marocaine le à minuit.

Par contre, la plupart des régiments de tirailleurs marocains sont maintenus au sein de l'armée française après l'indépendance. Au fur et à mesure que les contrats des tirailleurs se terminent, les régiments sont progressivement dissous ou convertis en :

  • 1957 pour le 7e RTM ;
  • 1962 pour le 2e et le 9e RTM ;
  • 1963 pour le 6e RTM ;
  • 1964 pour le 4e RTM ;
  • et enfin 1965 pour le 1er et le 5e RTM.

Tirailleurs marocains

Insigne des tirailleur marocains on y voit un léopard avec la phrase « Prêt a bondir »
insigne des tirailleurs marocains

Goumiers et tabors

Souvent associés aux opérations des régiments de Tirailleurs, les goums sont de petites unités de 200 hommes (goumiers) environ, regroupés par trois ou quatre dans des tabors (effectifs proches d'un bataillon). Pendant la Seconde Guerre mondiale, quatre groupements de tabors sont constitués.

Campagnes militaires

Marne 1914

La brigade marocaine (Brigade de chasseurs indigènes[réf. nécessaire]) sous les ordres du Général Ditte, envoyée en France début , est composée de deux régiments de chasseurs à pied :

  • 1er régiment : sous les ordres du colonel Touchard
    • 1er bataillon baptisé AUROUX
    • 2e bataillon baptisé FUMEY
    • 3e bataillon baptisé RICHARD D'IVRY
  • 2e régiment : sous les ordres du commandant Poeymireau
    • 1er bataillon baptisé PELLEGRIN
    • 2e bataillon baptisé CLEMENT

Les tirailleurs de la brigade marocaine, affectée en renfort de la 45e division d'infanterie, s'illustrent au cours des combats de l'Ourcq et de l'Aisne lors de la bataille de la Marne en . Sur un effectif d'environ 5 000 hommes, seuls 700 sont valides après les combats. En outre sur les 103 officiers de la Brigade, 46 sont blessés ou tués[5]. Les tirailleurs survivants forment par la suite le 1er régiment de tirailleurs marocains.

Après la bataille, leur faits d'armes provoque l'admiration et ils reçoivent les félicitations du Général Maunoury, commandant la VIe armée française, puis d'Alexandre Millerand alors ministre de la guerre : « Disciplinés au feu comme à la manœuvre, ardents dans l'attaque, tenaces dans la défense de leurs positions jusqu'au sacrifice, supportant au-delà de toute prévision les rigueurs du climat du Nord, ils donnent la preuve indiscutable de leur valeur guerrière. De telles qualités les placent définitivement sur le même rang que nos meilleures troupes d'Afrique et les rendent dignes de combattre, aux côtés des troupes françaises »[6].

Décorations des régiments d'Infanterie

Drapeaux

Première Guerre mondiale[8]

Seconde Guerre mondiale[8]

Première Guerre mondiale

Les deux régiments de tirailleurs marocains ayant combattu lors de la Première Guerre mondiale ont obtenu sept citations à l'ordre de l'armée.

Seconde Guerre mondiale

Les huit premiers régiments de tirailleurs marocains ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale ont obtenu dix-huit citations à l'ordre de l'armée.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Chants

Bibliographie

  • Maréchal Juin, La Brigade Marocaine à la Bataille de la Marne ( au ), Guide des champs de bataille de l'Ourcq, Libraire polytechnique Béranger, France, 1964

Notes

  1. Les fourragères
  2. « VIDEO. Ces goumiers marocains qui ont libéré la Corse en 1943 », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
  3. Plusieurs ouvrages concernant le protectorat français et espagnole au Maroc.
  4. « Les goumiers marocains, héros oubliés de la libération de la Corse - France 24 », France 24, (lire en ligne, consulté le )
  5. Pierre Dufour,1er régiment de Tirailleurs, Lavauzelle, p.60
  6. Alphonse Juin, Historique du 1er Régiment de Tirailleurs Marocains 1914-18, Comité de l'Afrique française, 1918
  7. Collectivité décorées de la Légion d’honneur - Ordre de la Légion d’honneur, France-Phaleristique.com
  8. Fourragères - Fourragères, France-Phaleristique.com
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