Augustin Guillaume
Augustin Léon Guillaume est un général d'armée français, né le à Guillestre (Hautes-Alpes) et mort le dans la même ville. Au cours de la Seconde Guerre mondiale il s'illustre principalement lors de la campagne d'Italie au sein du corps expéditionnaire français puis, à la tête de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), lors des campagnes de France et d'Allemagne qui suivent le débarquement de Provence en . Après avoir été résident général de France au Maroc en 1951, il achève sa carrière au poste de chef d'état-major des armées.
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Augustin Guillaume | ||
Augustin Guillaume (1953) | ||
Nom de naissance | Augustin Léon Guillaume | |
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Naissance | Guillestre, Hautes-Alpes (France) |
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Décès | Guillestre, Hautes-Alpes (France) |
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Origine | France | |
Arme | infanterie | |
Grade | général d'armée | |
Années de service | 1913 – 1956 | |
Commandement | Goumiers marocains 3e division d'infanterie algérienne Résident général de France au Maroc chef d'état-major des armées |
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Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
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Faits d'armes | bataille du Belvédère débarquement de Provence défense de Strasbourg |
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Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur | |
Biographie
Augustin Guillaume naît à Guillestre où son père était médecin de campagne. Dès son enfance il est habitué aux randonnées en montagne. Il franchira ainsi souvent la frontière italienne et il apprend l'italien qu'il parle sans accent, ce qui lui sera utile durant la Campagne d'Italie[1].
Carrière militaire (chronologie)
- 1913 : admis à Saint-Cyr comme élève officier, promotion 1913-1914 « de la Croix du Drapeau ».
- 1914 : sous-lieutenant au 16e bataillon de chasseurs à pied à la mobilisation. Fait prisonnier de guerre le 11 novembre et demeuré quatre ans en captivité malgré trois tentatives d'évasion. Apprend le russe et l'arabe pendant cette détention.
- 1919 : promu capitaine, effectue une brève mission auprès de l'armée blanche du général Dénikine, achève sa scolarité à Saint-Cyr et est affecté au bureau des affaires indigènes de Meknès au Maroc.
- 1921 : nommé chef de poste en pays berbère.
- 1924 : nommé adjoint de l'attaché militaire en Yougoslavie.
- 1926 : admis à l'école de Guerre.
- 1928 : chef d'état-major du groupe mobile de pacification de l'Atlas Central.
- 1933 : promu chef de bataillon et nommé commandant du cercle d'Azilal.
- 1936 : affecté à l'état-major du général Noguès, résident général au Maroc.
- 1939 : promu lieutenant-colonel et passé chef du bureau politique des Affaires Indigènes.
- 1940 : chargé de camoufler les goumiers marocains en « Mehalla chérifiennes » et d'en maintenir le potentiel militaire, assume cette mission jusqu'au débarquement américain de novembre 1942.
- 1943 : promu général de brigade ; nommé commandant des goumiers ; débarque en Italie et commande les tabors marocains qui contournent Monte Cassino, combattent au Belvédère et ouvrent la route de Rome.
- 1944 : participe au débarquement de Provence et à la libération de Marseille ; promu général de division ; remonte les Alpes et la trouée de Belfort à la tête de la 3e DIA; chargé de défendre Strasbourg contre les assauts allemands.
- 1945 : traverse le Rhin, avance en Allemagne et occupe Stuttgart ; nommé attaché militaire à Moscou.
- 1946 : promu général de corps d'armée.
- 1947 : adjoint au général de Lattre, inspecteur général de l'armée de terre.
- 1948 : nommé commandant des Forces françaises en Allemagne.
- 1951 : promu général d'armée, et succède au général Juin comme résident général de France au Maroc.
- 1953 : dépose le sultan Mohammed V.
- 1954 : chef d'état-major des armées et président du comité militaire de l'OTAN.
- 1956 : démissionne de ses fonctions le 28 février pour marquer sa désapprobation de la gestion gouvernementale des opérations en Afrique du Nord ; rayé des cadres d'activité sur sa demande.
Activités civiles
- Maire de Guillestre de 1959 à 1971
- Président de l'association Rhin et Danube
- Membre de l'Académie delphinale
Des généraux alliés
« C'est pour moi un plaisir tout particulier de vous féliciter des succès remarquables remportés sous votre commandement car, en saluant les Goums, je salue la renaissance de la France. »
— Extrait de la lettre du général Clark, commandant la Ve Armée anglo-américaine en Italie, au général Guillaume, commandant les goumiers marocains, juin 1944[2].
Des élèves de Saint-Cyr
Les élèves officiers entrés en 1990 à Saint-Cyr ont choisi de l'honorer en baptisant leur promotion Général-Guillaume.
Quartier Général Guillaume
En 1984, quelques mois après le décès du général Guillaume, la caserne nouvellement construite à Gap (Hautes-Alpes), prend le nom de « Quartier Général Guillaume ». Elle abrite depuis lors le 4e régiment de chasseurs.
Iconographie
- Le musée départemental des Hautes-Alpes, à Gap, conserve le portrait du général Guillaume, œuvre du peintre Jean-Denis Maillart.
Décorations
Intitulés
Œuvres
- Diverses études militaires
- Un essai d'actualité : Pourquoi l'Armée rouge a vaincu (1948)
- Ouvrages d'histoire générale et locale :
- Les Berbères marocains (1946)
- La Guerre germano-soviétique (1941-1945) (1949)
- Guillestre mon pays, histoire d'un bourg haut-alpin (1963)
- Annibal franchit les Alpes (1967)
- Le Queyras, splendeurs et calvaire d'une haute vallée alpine (1968)
- Un recueil de souvenirs intitulé Homme de guerre (1977)
Notes et références
- Fidus, Le Général Guillaume, résident général au Maroc, Revue des Deux Mondes, septembre 1951
- Général Guillaume, Homme de guerre, France-Empire, 1977, p. 136
Annexes
Liens externes
- « Biographie avec photo », sur pdbgg240.free.fr, Le site de la promotion Général Guillaume
- « Le général Guillaume au Maroc » [vidéo], sur ina.fr, Les Actualités françaises,
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