Tétrachlorométhane

Le tétrachlorométhane ou tétrachlorure de carbone est un composé chimique chloré de formule brute : CCl4.

Tétrachlorométhane

Formule développée et représentation 3D du tétrachlorométhane
Identification
Nom UICPA tétrachlorométhane
Synonymes

tétrachlorure de carbone
R-10

No CAS 56-23-5
No ECHA 100.000.239
No CE 200-262-8
PubChem 5943
ChEBI 27385
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore, d'odeur caractéristique[1].
Propriétés chimiques
Formule CCl4  [Isomères]
Masse molaire[2] 153,823 ± 0,009 g/mol
C 7,81 %, Cl 92,19 %,
Diamètre moléculaire 0,537 nm[3]
Propriétés physiques
fusion −23 °C[4]
ébullition 76,7 °C[4]
Solubilité 800 mg·l-1 dans l'eau à 20 °C[4]
Paramètre de solubilité δ 17,6 MPa1/2 (25 °C)[5]
Masse volumique 1,594 liquide
1.831 à −186 °C (solide)
1.809 à −80 °C (solide)
5.32 (/ air)
d'auto-inflammation 982 °C[4]
Pression de vapeur saturante 119,4 hPa (20 °C)

186,1 hPa (30 °C)
411,9 hPa (50 °C)
705 hPa (65 °C)

Point critique 45,6 bar, 283,25 °C[7]
Vitesse du son 930 m·s-1 à 25 °C [8]
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 309,41 J·K-1·mol-1
S0liquide, 1 bar 214,43 J·K-1·mol-1
ΔfH0gaz −106,69 kJ·mol-1
ΔfH0liquide −139,49 kJ·mol-1
Cp 83,51 J·K-1·mol-1 (g)

131,75 J·K-1·mol-1 (l)

Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 11,47 ± 0,01 eV (gaz)[10]
Cristallographie
Paramètres de maille a = 9,079 Å

b = 5,764 Å
c = 9,201 Å
α = 90,00 °
β = 104,29 °
γ = 90,00 °
Z = 14[11]

Volume 466,60 Å3[11]
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,457[3]
Précautions
SGH[12]

Danger
H301, H311, H331, H351, H372, H412 et EUH059
SIMDUT[13]

D1A, D2A, D2B,
NFPA 704

2/3
Transport
60
   1846   
Classification du CIRC
Groupe 2B : Peut-être cancérogène pour l'homme[14]
Écotoxicologie
LogP 2,64[1]
Seuil de l’odorat bas : 140 ppm
haut : 584 ppm[15]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Description

À pression et température ambiante, c'est un liquide incolore, très volatil dont les vapeurs sont nocives pour les êtres vivants et dangereux pour la couche d'ozone.

Usage

En chimie organique, le tétrachlorométhane est souvent employé en tant que solvant ou réfrigérant, sous le code R10, même si son usage tend à diminuer en raison de sa forte toxicité. Il est ainsi souvent remplacé par le chloroforme ou le dichlorométhane.

Dangerosité et interdiction

En raison de son atteinte à la couche d'ozone, cette substance est interdite au niveau mondial en un usage industriel massif par le protocole de Montréal depuis 1985 mais sa présence dans l’atmosphère a diminué moins vite que prévu et en 2014 une augmentation inexpliquée a même été constatée[16]. En 2011, l'industrie Arkema Mont a rejeté 118 tonnes de tétrachlorure de carbone, soit 7 fois plus que le seuil toléré pour l'ensemble du territoire européen.[17]

Les effets de tétrachlorure de carbone sur la santé humaine et l'environnement ont été évalués au titre de REACH en 2012 dans le cadre de l'évaluation de substance par la France. Par la suite, des informations complémentaires ont été demandées aux producteurs, mais plus tard cette décision a été renversée[18].

Un lien significatif entre l’exposition au tétrachlorométhane et le risque de survenue de la maladie de Parkinson est établi[19].

Propriétés physiques

Le tétrachlorométhane a une constante molale ébullioscopique de 5,26 °C∙kg/mol.[réf. nécessaire]

Composés apparentés

Notes et références

  1. TETRACHLORURE DE CARBONE, fiche(s) de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée(s) le 9 mai 2009
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, England, John Wiley & Sons Ltd, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1, EAN 978-0-471-98369-9, LCCN 98018212)
  4. Entrée du numéro CAS « 56-23-5 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 18 novembre 2008 (JavaScript nécessaire)
  5. (en) James E. Mark, Physical Properties of Polymer Handbook, Springer, , 2e éd., 1076 p. (ISBN 0387690026, lire en ligne), p. 294
  6. (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e éd., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5, EAN 978-0-07-049841-9, LCCN 96051648), p. 2-50
  7. « Properties of Various Gases », sur flexwareinc.com (consulté le )
  8. (en) W. M Haynes, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, 2010-2011, 91e éd., 2610 p. (ISBN 978-1-4398-2077-3), p. 14-40
  9. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams, vol. 1, 2 et 3, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., (ISBN 0-88415-857-8, 978-0-88415-858-5 et 978-0-88415-859-2)
  10. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1), p. 10-205
  11. « Carbon tetrachloride », sur reciprocalnet.org (consulté le )
  12. Numéro index 602-008-00-5 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  13. « Tétrachlorure de carbone » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  14. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 2B : Peut-être cancérogènes pour l'homme », sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
  15. « Carbon tetrachloride », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le )
  16. AFP, « Un polluant interdit depuis 25 ans présent en quantité inexpliquée dans l'atmosphère », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne)
  17. « Quand l’État reste impuissant face aux rejets de substances très toxiques par les industriels », sur Basta ! (consulté le )
  18. « Substance evaluation - CoRAP - ECHA », sur europa.eu (consulté le ).
  19. (en) Samuel M. Goldman, Patricia J. Quinlan, G. Webster Ross et Connie Marras, « Solvent exposures and parkinson disease risk in twins », Annals of Neurology, vol. 71, no 6, , p. 776–784 (ISSN 0364-5134, PMID 22083847, PMCID PMC3366287, DOI 10.1002/ana.22629, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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