Stade Charléty

Le stade Charléty[2] est un complexe sportif omnisports de Paris, comprenant un stade d'athlétisme, de football et de rugby d'une capacité d'environ 20 000 places (19 151 places assises plus exactement), un terrain d'entraînement ainsi qu'une salle omnisports (salle Charpy) de 1 500 places, des salles spécialisées (musculation, gymnastique, dojo), huit courts de tennis et des courts de squash. Il abrite également la Maison du sport français, avec les bureaux du Comité national olympique et sportif français, et la Fédération française d'athlétisme.

Il est situé dans le 13e arrondissement de Paris entre le boulevard Kellermann et le boulevard périphérique au niveau de la porte de Gentilly.

Son principal club résident est historiquement le Paris université club depuis son inauguration en 1939 et club utilisateur prioritaire.

Depuis 2014, le Paris FC, qui évolue actuellement en Ligue 2, utilise le terrain d'honneur pour ses rencontres à domicile à la suite de la non-homologation de son habituel stade Déjerine, situé Porte de Montreuil dans le 20e arrondissement de Paris à l'est de la capitale.

Entre 2019 et 2020, la piste d'athlétisme est refaite pour qu'elle puisse être homologuée pour les championnats d'Europe 2020 d'athlétisme[3]. Cependant à cause de la pandémie de covid 19 les championnats d'Europe ont été annulé.

Origine du nom

Le stade porte le nom de Sébastien Charléty (1867-1945), recteur de l'Université de Paris qui a beaucoup œuvré pour l'obtention de ce stade par le Paris université club (PUC).

Histoire

1939 : le premier stade

Le Paris université club est chassé en 1929 de son stade de la Porte Dorée et évolue alors au stade Pershing, dans le bois de Vincennes. Ce n'est qu'en 1937 qu'il se voit attribuer un terrain vague porte de Gentilly à l'emplacement de l'actuel stade.

Le stade Charléty dans sa première version, est construit par le jeune architecte prix de Rome Bernard Zehrfuss et inauguré en 1939.

Durant la guerre, les travaux continuent. Le site est le premier de Paris à être libéré par un détachement de la 2e division blindée du maréchal Leclerc, le . Une fois la paix restaurée, le travail se poursuit : des gradins en bois apparaissent, puis des vestiaires et enfin un club-house.

Charléty abrite son premier grand événement sportif en septembre 1957 avec les Jeux universitaires de Paris. Le coureur Michel Jazy y bat ensuite le record du monde du 2 000 mètres en 1962.

En 1968, Charléty fait l'actualité pour un événement non sportif : le 27 mai, le meeting de l'Union nationale des étudiants de France, l'un des événements marquants de mai 68, s'y déroule et rassemble 40 000 personnes. La présence de Pierre Mendès France donne cependant l'impression qu'il souhaite récupérer le mouvement de rue[4].

Le stade continue par la suite à abriter des événements sportifs amateurs et professionnels, ainsi que les différentes sections du PUC. En 1980, après un record de France de José Marajo sur 1 000 m, le puciste Philippe Houvion y bat le record du monde du saut à la perche avec 5,77 mètres.

Le terrain au centre de la piste d'athlétisme est fermé au milieu des années 1980 en raison de la contamination du sol par un virus. Le sol est extrait sur plus d'un mètre d'épaisseur mais n'est pas remplacé pour cause de coût trop élevé. Réduit à une enceinte d'athlétisme, le stade dépérit lentement, puis la vétusté des tribunes le rendant dangereux, il est démoli à la fin de l'année 1989.

1994 : le nouveau Charléty

Vue générale du stade Charléty en 2006.

Un stade entièrement nouveau, dessiné par l'architecte Henri Gaudin et son fils Bruno Gaudin, est construit à partir de 1991 (pour 120 millions d'euros) et inauguré en 1994, à l'occasion de la finale du Grand Prix IAAF[5].

Le nouveau complexe sportif Charléty abrite au sein de sa salle Charpy (1.500 places)[6] le Paris Volley, issu de la section volley-ball du PUC et plusieurs fois champion de France.

Le stade accueille bien sûr les équipes du Paris université club (PUC), le principal club parisien résident. Cependant, dès 1996 le club de rugby à XIII du Paris Saint-Germain Rugby League y dispute la Super League européenne, et le match inaugural fait pratiquement le plein des tribunes avec plus de 18 000 spectateurs (PSG - Sheffield).

En 1999 s'y déroulent la Coupe d'Europe des nations d'athlétisme et le meeting d'athlétisme de Paris, étape de la Golden League professionnelle mondiale. Le siège de la Fédération française d'athlétisme est situé à l'intérieur du complexe sportif de Charléty, comme ceux du Comité national olympique et sportif français et du PUC.

Le stade accueille en 2000 le match de la Coupe du monde de rugby à XIII entre la France et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que la finale du championnat de France.

L'Américain Tim Montgomery bat le record du monde du 100 m en 9,78 secondes en 2002 lors de la finale du Grand Prix (ce record est maintenant controversé, à la suite de la polémique portant sur l'affaire Balco ; le laboratoire Balco et son fondateur Victor Conte étant le centre d'un vaste réseau de dopage). Des compétitions de rugby à sept sont également organisées par le AIR-France Rugby Seven, cette même année.

Au cours des années 2002 et 2003, le stade Charléty accueille les CAMP MASTERs, une compétition internationale de paintball. Le paintball français entre ainsi dans un stade majeur pour la première fois. En 2005 s'y déroulent le DécaNation et divers meetings d'athlétisme.

Lors de la Coupe du monde de football 2006 en Allemagne, le stade devient site de retransmission sur écran géant. Le public parisien a l'occasion d'y voir sur écran géant les 7 matches de l'équipe de France, avec des affluences dépassant plusieurs fois les 10 000 personnes. D'autres matches de cette Coupe du monde y ont été diffusés, comme Brésil-Ghana ou Portugal-Angleterre. Cette même année Charléty accueille le tournage du film : Jean-Philippe, de Laurent Tuel, et la ligne 3 de tramway (devenue ligne 3a en 2012), desservant le stade, est mise en circulation.

Un concert-meeting de Ségolène Royal, candidate au second tour de l'élection présidentielle : « Pour nous, c'est Elle », a eu lieu à Charléty le . C'est le plus grand meeting jamais organisé par la gauche et le Parti socialiste avec entre 55 000 (selon les forces de l'ordre) et 80 000 participants (selon les organisateurs) à l'intérieur et à l'extérieur du stade.

Un mois plus tard le sport y fait son retour le week-end du 9 et . Le baseball revient au stade après 30 ans d'absence. Les sports de batte, baseball, softball, cricket y sont à l'honneur durant deux jours avec en point d'orgue un match de Nationale 1 en nocturne le samedi soir (victoire du PUC sur Thiais pour la petite histoire)[7],[8] Le stade accueille ensuite la XIIIe édition du Casque de diamant, finale du Championnat de France D1 Elite de football américain, le . Le Flash de La Courneuve s'y est imposé face aux Black Panthers de Thonon sur le score de 21 à 6, gagnant ainsi son 6e titre de champion de France (son 3e titre consécutif, égalant ainsi le record établi par la mythique équipe des CASTORS de Paris issue de l'École Spéciale des Travaux Publics). Le stade aura accueilli plus de 10 000 spectateurs à cette occasion, record d'affluence pour une finale de D1 Elite.

Le club de football du Paris FC revient également y jouer ses rencontres à domicile. Son stade historique de la Porte de Montreuil, le stade Déjerine étant devenu trop vétuste.

Le stade accueille le match amical France A' - Mali en football, la finale du championnat de France Elite de football américain (D1) et les finales de la Coupe d'Europe des clubs d'ultimate frisbee (EUCF08 ou European Ultimate Championship Finals 2008) au cours de l'année 2008, et en 2009 le match du Gilette Four Nations France-Australie, une compétition internationale de rugby à XIII.

Durant les travaux de démolition et reconstruction du stade Jean-Bouin, les matchs à domicile de l'équipe de rugby du Stade français s'y déroulent jusqu'à la fin de la saison 2012-2013. Le club intègre son nouveau stade Jean-Bouin dès le début de la saison 2013-2014.

Entre 2010 à 2015, le stade accueille les rencontres à domicile du Paris FC, celles de l'équipe de rugby du Paris université club ainsi que les finales Championnat de France "Elite" de Football américain - D1

Par ailleurs, la section féminine du Paris Football Club utilise le stade en alternance avec le stade Robert-Bobin de Bondoufle dans l'Essonne. Celle du Paris Saint Germain y évolua pendant quelques années avant de rejoindre le stade Georges-Lefèvre du Camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye.

Un match amical entre la sélection malienne et le Ghana se déroula dans l'enceinte du stade, pour un résultat final de 1-1 devant 2.000 spectateurs.

Le stade accueille également certains matches à domicile de l'Équipe de France féminine de football. En 2016, Charléty accueille 2 matchs de l'équipe de France de football féminin. Le , les Bleues reçoivent la Chine et s'imposent sur le score de 3 à 0, avec des buts de Kadidiatou Diani dès la 15e minute, Louisa Cadamuro (Louisa Necib avant son mariage) à la 29e, avant que Claire Lavogez inscrive son second but en sélection en transformant un penalty à la 82e. Après les Jeux olympiques de Rio où l'équipe de France fut éliminée dès les quarts de finale par le Canada, un second match a lieu à Charléty, contre l'Albanie, et est remporté une nouvelle fois par les locales sur le score de 6-0, avec notamment un doublé d'Eugénie Le Sommer. Cette rencontre comptait comme dernier match de qualification à l'Euro 2017.

En 2017 le Stade Charléty accueille le Meeting de Paris d'athlétisme qui se disputait au Stade de France jusqu'en 2016[9]. En , la salle Charpy accueillera pour la seconde fois l'Open de Paris IBJJF, de Jiu Jitsu Brésilien.

Le il accueille 15.000 spectateurs à l'occasion du match entre le Paris FC et le RC Lens, un match de barrage pour la montée en Ligue 1[10].

En 2020 les Championnats d’Europe d’athlétisme devaient se tenir au Stade Charléty de Paris du 26 au [11]. Cependant, en raison de la pandémie du Covid-19, la compétition fut annulée, une première depuis 1942.

Clubs résidents

Une rencontre du Ligue 2 opposant le Paris FC à l'AC Ajaccio en 2018.

Le club de rugby à XIII dédié a disparu (Paris Saint-Germain Rugby League), l'équipe de football féminine du Paris Saint-Germain, les rugbymen du Racing club de France et du Stade français, les meetings d'athlétisme dont le DécaNation, les matches internationaux de rugby... sont autant de pensionnaires et de manifestations à avoir quitté les lieux. La société gestionnaire a jeté l'éponge et le stade a été repris le par la mairie de Paris.

Hormis le PUC (utilisateur prioritaire jusqu'en 2024), Charléty est devenu depuis l'été 2007 le stade du Paris FC. Le but avoué du club, actuellement en Ligue 2 , est de monter en Ligue 1, ce qui permettrait un retour au premier plan de Charléty, emblème de longue date du sport parisien. Le club est retourné en au stade Déjerine à cause des faibles affluences enregistrées au stade Charléty[12],[13]. Lors de la saison 2014-2015, le club revient à Charléty, son stade historique, le stade Déjerine n'étant pas aux normes pour les rencontres de Ligue 2. Enfin, il arrive que l'équipe féminine du Paris FC y joue quelques rencontres en alternance avec le stade Robert-Bobin de Bondoufle depuis l'absorption du Football Club Féminin Juvisy Essonne par le club parisien en 2017.

De 2010 à 2013, le Stade français évolue dans le stade durant les travaux de reconstruction du stade Jean-Bouin.

Desserte par les transports en commun

Le stade est desservi par la ligne B du RER à la gare de Cité universitaire, par la ligne 3a du tramway d'Île-de-France à la station Stade Charléty ainsi que par les lignes de bus 21, 67 et 216 du réseau de bus RATP à l'arrêt du même nom.

Galerie

Notes et références

  1. Le Stade Charléty
  2. le stade Charléty -Championnat d'Europe d'athlétisme 2o020
  3. Jean Sévillia, « Ces trente jours qui ébranlèrent la France », Le Figaro Magazine, semaine du 2 mars 2018, pages 42-48.
  4. Jacques Chanéac, « Charléty ouvre en fanfare », Athlétisme, no 375, , p. 14 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Les grands stades - Charléty sur le site paris.fr
  6. PUC - 2007
  7. Site flickr.com
  8. « Ligue de diamant à Paris: ce sera à Charléty en 2017 », sur ledauphine.com,
  9. « Résultat et résumé Paris FC - Lens, Barrages L1/L2, Prébarrage 1, Mardi 21 Mai 2019 », sur L'Équipe (consulté le )
  10. « Les Championnats d'Europe 2020 sortent de Charléty - Athlé - ChE », sur L'Équipe (consulté le )
  11. Le Paris FC déménage sur sportsco-idf.fr
  12. Le Paris FC retrouve son jardin, site leparisien.fr

Lien externe

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