Salvator Mundi (version Cook)

Le Salvator Mundi (le « Sauveur du monde », en latin) est une peinture à l'huile sur bois de noyer, sur le thème du Christ rédempteur, attribuée par plusieurs experts[1] et par une expertise du musée du Louvre[2] à Léonard de Vinci en totalité ou en partie, ou à l'un de ses élèves Bernardino Luini[3] ou Giovanni Antonio Boltraffio[4]. Afin de le distinguer des copies de l'atelier de Vinci, le tableau, dont la restauration a été très critiquée[5], est aussi appelé Salvator Mundi, version dite « Cook », du nom d'un de ses anciens propriétaires, Francis Cook.

Pour les articles homonymes, voir Salvator Mundi et Mundi.

Longtemps ignoré, réapparu en 2005, restauré, et rendu public en 2011 lors d'une exposition à la National Gallery de Londres, le tableau devient la peinture la plus chère du monde. En 2017, lors d'une vente d'art, son précédent propriétaire Dmitri Rybolovlev la vend aux enchères de Christie's à New York pour la somme de 450 millions de dollars (400 millions d'euros) au prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane [6].

Depuis cette date, le tableau n'a jamais été exposé et sa localisation demeure inconnue. Le , le Département de la culture et du tourisme d'Abou Dhabi confirme qu'il est propriétaire de l'œuvre[7],[8], sans pour autant l'exposer[9].

Thème et description

Antonello de Messine, Christ Salvator Mundi, avant 1479, panneau de polyptyque du sanctuaire de l'Annunziata (Ficarra, Sicile).

Le Salvator Mundi Sauveur du Monde ») est un thème de l'art chrétien, inspiré du Christ pantocrator Christ tout-puissant » en grec ancien), popularisé d'abord par l'art byzantin, puis, entre autres par les peintres d'Europe du Nord Jan van Eyck (1390-1441), Hans Memling (v. 1435-1494) et Albrecht Dürer (1471-1528)...

Il représente le Christ en gloire, qui donne sa bénédiction de la main droite, avec un orbe dans sa main gauche.

Léonard de Vinci reprend ce thème, avec une figure du Christ vu de face, cadré à mi-corps. La bénédiction est donnée de la main droite, selon le type benedictio latina, avec l'index et le majeur croisés. Cette main droite levée représente aussi le geste de celui qui enseigne, énonce la parole divine[10]. Jésus-Christ tient dans la main gauche une sphère de cristal transparente, variante de l'orbe, qui se laisse traverser par la lumière sans subir de réfraction importante[1].

Le Christ porte un vêtement bleu finement brodé avec des garnitures en brocart d'or, et il a de longs cheveux bouclés. L'orbe et les deux bandes croisées ornées de motifs géométriques répétitifs, sur sa poitrine, sont des attributs caractéristiques des empereurs. L'arrière-plan est neutre[11].

Histoire

Certains ont avancé que le Salvator Mundi aurait été commandé par Louis XII vers 1500[12],[13], peu de temps après la deuxième guerre d'Italie (1499-1500) par laquelle le roi de France conquiert le duché de Milan du duc Ludovic Sforza, pour qui travaille Léonard de Vinci, mais rien ne permet de soutenir cette thèse. Ce dernier quitte Milan pour Florence, d'où il est originaire, en 1500. Si l'on ne possède aucune description du tableau par Giorgio Vasari, il existe plusieurs esquisses préparatoires. Pour Jacques Frank, expert de Vinci et versé dans le paranormal, le tableau initial de Vinci n'aurait probablement jamais existé[14]. Cependant, le tableau est connu à travers de nombreuses versions des Leonardeschi, dont deux sont dites de « Cook » et de « Ganay ».

Études préparatoires de Léonard de Vinci

Le catalogue de la Royal Collection, attribue ces dessins à l'atelier de ou d'après Vinci [15].

Dans la première sanguine, Léonard trace un premier projet pour la manche droite du Christ, mais ce motif n'est pas retenu dans le tableau. De la même manière, la seconde sanguine propose la manche droite du Christ bénissant ; là encore, cette disposition n'est pas présente dans le tableau. En revanche, Léonard détaille le plissé de la tunique de Jésus dans un arrangement très proche du futur tableau[16].

La version dite « Cook »

Gravure (1649) de Wenceslas Hollar.
La version « Ganay », (1512) présentée lors de l'exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre en 2019-2020.
La version Cook, photographie en noir et blanc de 1908-1910.
La page du catalogue de vente de 2005 où réapparaît un Salvator Mundi d'après Léonard de Vinci.

Selon Christie's[12], le tableau aurait autrefois appartenu à Charles Ier d'Angleterre. À la demande de sa veuve, née Henriette Marie de France, Wenceslas Hollar en réalise une copie gravée, qui est enregistrée dans la collection royale en 1649[17]. Il est admis que la reine Henriette a apporté l'œuvre en Angleterre par son mariage. Ensuite, on perd sa trace durant un siècle. Le tableau est vendu aux enchères par le fils du duc de Buckingham et Normanby en 1763, puis, sa trace se perd de nouveau[18].

Il réapparaît en 1900, quand il est acheté par un collectionneur britannique, Francis Cook, vicomte de Monserrate (en), le tableau est attribué à Bernardino Luini[3], un élève de Léonard de Vinci, lors de la vente.

Il est décrit comme une copie libre d'après un autre élève de Vinci, Giovanni Antonio Boltraffio, lors de l'inventaire de la collection[19]. Les descendants de Cook vendent le tableau aux enchères en 1958 pour seulement 45 £[20]. Il est alors acheté par Basil Clovis Hendry Sr, un petit industriel de Bâton-Rouge en Louisiane, le tableau reste dans la famille jusqu'en 2005[21].

La version « Ganay »

En 1978 et en 1982, Joanne Snow-Smith[22], avec l'appui de l'historien de l'art allemand Ludwig Heydenreich (de)[23] propose que le Salvator Mundi dit « de Ganay », tableau[24], dont l'historique avéré[25] remonte à Anne de Bretagne (l'épouse de Louis XII), soit, lui, l'original de Vinci[26] et le prototype des multiples versions[27]. Cependant, cette version est identifiée, par le Louvre, comme étant de Marco d'Oggiono, un élève de Vinci ; aussi en 1999, le musée en refuse l'acquisition[28]. En 2019, lors de l'exposition Leonard de Vinci, la version « Ganay » est présentée comme étant une réalisation de « l'atelier de Vinci », sans auteur précisé[29].

Redécouverte de la version « Cook »

En 2005, mise en vente à la Nouvelle-Orléans, la version Cook est acquise par deux marchands d'art new-yorkais (Robert Simon, spécialiste des maîtres anciens, et Alexander Parish) pour 1 175 dollars (la somme erronée de 10 000 dollars a d'abord été alléguée dans un premier temps)[30],[31]. Le tableau a été gravement endommagé par des tentatives de restauration précédentes, fortement repeint et reverni, de sorte qu'il ressemble à une copie. Une barbe et des moustaches ont été ajoutées, probablement après la Contre-Réforme, pour adapter l'image du Christ à la physionomie officielle. Il est alors décrit comme « une épave, sombre et lugubre »[32].

La version Cook est restaurée par Dianne Dwyer Modestini[30],[33], ancienne collaboratrice du Metropolitan Museum of Art. Les ajouts manifestes comme la barbe et les moustaches, absents de la peinture sous-jacente, sont retirés. Lors de son travail, la restauratrice découvre une reprise de la peinture au niveau du pouce de la main droite (2 pouces sont visibles), indiquant un possible repentir de l'artiste original[34].

Puis cette version Cook est authentifiée comme une œuvre de Léonard de Vinci par Martin Kemp. Elle est présentée au public, à la National Gallery de Londres, lors de l'exposition Leonardo da Vinci: Painter at the Court of Milano du au [35],[36].

En , le tableau est vendu au collectionneur russe Dmitri Rybolovlev pour 127,5 millions de dollars, via l'intermédiaire de la maisons de vente aux enchères Sotheby's et du courtier/marchand d'art suisse Yves Bouvier[37], qui se retrouve au cœur d'une polémique[38],[39],[40]. Dmitri Rybolovlev a lu dans le New York Times que le tableau a été vendu pour 83 millions de dollars en alors qu’il avait transféré 127,5 millions de dollars à Yves Bouvier pour l'achat du tableau[41],[42]. Celui-ci aurait empoché une plus-value de 44 millions de dollars en plus de sa commission habituelle de 2% sans en informer Dmitri Rybolovlev[43].

Enfin, il est mis en vente en chez Christie's à New York.

Vente record en 2017

Le , le Salvator Mundi passe à nouveau sous le marteau des commissaires priseurs, cette fois chez Christie's New York[44],[45]. Adjugé pour une somme finale de 450,3 millions de dollars, il est officiellement reconnu comme l'œuvre la plus chère ayant jamais été vendue aux enchères[46]. Ceci dépasse de loin le précédent record de vente aux enchères, Les Femmes d'Alger (version 0) de Pablo Picasso, vendue 179,4 millions de dollars en [47]. Même dans le cas où les rumeurs selon lesquelles un tableau de Paul Gauguin et un tableau de Willem de Kooning auraient chacun été vendus pour 300 millions de dollars lors d'une vente privée aux États-Unis en 2015 se révélaient exactes, Salvator Mundi resterait le tableau le plus cher jamais vendu[47].

La vente est partie d'une mise à prix de 70 millions de dollars[48]. Elle a passé 53 échelons en 19 minutes pour atteindre finalement les 400 millions de dollars (prix hors commissions et taxes)[49],[46]. Les derniers paliers d'enchères opposent deux acheteurs (inconnus au moment de la vente) qui enchérissent à distance au téléphone[50]. Les enchères sont remportées par un enchérisseur dont l'identité reste inconnue à la fin de la vente[51]. Le , la presse américaine revèle qu'il s'agit du prince Badr ben Abdallah[52], ministre de la culture de l'Arabie saoudite agissant pour le compte du prince héritier Mohammed ben Salmane[53]. L'information émanerait des services de renseignements américains qui surveillent attentivement les activités du prince héritier[54]. L'identité du 2e dernier enchérisseur reste inconnue. Certains journalistes ont spéculé que ce pourrait être une personne très fortunée domiciliée en Chine, au Qatar, aux Émirats arabes unis ou aux États-Unis[réf. nécessaire].

Annulation de l'exposition en 2018 au Louvre Abou Dabi

Le , il est annoncé que le tableau sera exposé au musée du Louvre Abou Dabi, inauguré le précédent en présence du président Emmanuel Macron[55],[56].

En , cette présentation au public est reportée sine die sans explication[57],[58].

En réalité, son propriétaire, Mohammed Ben Salmane, aurait eu peur d'un débat sur l'authenticité discutable de ce tableau, et qu'il lui soit reproché d'avoir dépensé autant d'argent pour quelque chose qui n'est pas un Vinci[6].

La même logique expliquerait que l'oeuvre n'ai pas été présente au Louvre Paris, lors de l'exposition marquant les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci (2019/2020).

Depuis, sa localisation est inconnue, il pourrait être à Abu Dhabi, en France ou en Suisse[59]. Le , le Département de la culture et du tourisme d'Abou Dhabi confirme qu'il est propriétaire de l'œuvre[7] ,[8].

Le , la revue Artnet croit savoir que le tableau est, en fait, à bord du yacht « Serene » propriété du prince Mohammed ben Salmane[60].

Expertise

La version Cook après nettoyage, 2006-2007. On peut voir les deux pouces.

La réhabilitation et la restauration de la version Cook ont entraîné de nombreux repeints sur une œuvre ruinée et balafrée de part en part. La planche en bois de noyer, cassée en plusieurs morceaux, a été recollée[61]. Les manques de peinture, balafres verticales à l'intérieur et autour du visage, chevelure effacée, disparition complète des plis des vêtements et du globe terrestre[62] sont donc repeints par la restauratrice [63]. L'œuvre est une reconstruction où seule la main est restée à peu près intacte[64], ce qui entraîne un débat sur son authenticité[65].

Le site britannique the ArtWatch.org.uk de Michel Daley, observateur très critique de la restauration d'art, démontre photographies à l'appui qu'entre 2011 et 2017, de nombreux détails de la peinture ont changé, parmi eux le drapé de l'épaule droite dont le nombre de plis est passé de 9 à 4, et qu'aucune de ces versions ne correspond à la gravure de Hollar[66]. Michael Daley affirme aussi cependant que l'ensemble aurait été repeint alors que les différences de contraste présentées ne semblent être dues qu'à la différence de photos.

Analyse du style et des techniques de peinture

En 2011, la version Cook a été comparée à plus de vingt autres versions du Salvator Mundi. Plusieurs caractéristiques expliquent l'attribution à Vinci : elle contient un certain nombre de repentirs évidents, et la technique inhabituelle de dégradé, comparable au sfumato, sur le bord de la paume, est typique de nombre de ses œuvres[1]. La manière dont les boucles de cheveux et les plis des vêtements sont traités est également considérée comme révélatrice de son style. Les pigments et le panneau de noyer correspondent à d'autres œuvres du peintre[67]. La réfraction optique sur le cristal est un morceau de virtuosité, témoin d'une étude approfondie et compatible avec les intérêts scientifiques de Léonard de Vinci[68].

Certains, à l'inverse, considèrent certaines parties comme médiocres ; la tête serait rigide et légèrement disproportionnée avec des yeux qui n'ont pas la même grandeur, le cou mal positionné, le globe rond et transparent devrait déformer le tissu en arrière plan, et surtout le majeur de la main droite présente une posture impossible qui serait étrange pour un artiste si féru d'anatomie[réf. nécessaire]. En effet, le dessin de la main dextre est jugé comme ne pouvant pas être de Léonard de Vinci par Jacques Franck, peintre et historien de l'art spécialiste de la technique picturale vincienne, cela à cause de la perspective et de l'anatomie du majeur, toutes deux fausses[69]. Le même spécialiste ayant fait une étude comparative probante entre le dessin sous-jacent du Salvator Mundi et celui d'une Tête de Christ de Salai (signée et datée 1511, conservée à la Pinacoteca Ambrosiana de Milan) attribue désormais le tableau à Salai avec une contribution très limitée de Léonard ou d'un autre membre de l'atelier[69]. Aucun débat sur le pentimento du pouce de la main dextre n'est jamais intervenu dans cette attribution, et le rapprochement avec la théorie léonardienne du componimento inculto est d'ailleurs sans objet, car le texte du Codex Urbinas ne se rapporte qu'au stade de la recherche de composition et de l'ébauchage des peintures chez Léonard et non aux stades finis comme celui du pouce dans la version Cook du Salvator Mundi[70].

En , plusieurs universitaires, dont Matthew Landrus, du Wolfson College d'Oxford, font part de leurs doutes et attribuent le tableau à Bernardino Luini et aux suiveurs de Léonard de Vinci[3], sans preuves cependant. Matthew Landrus affirme, en superposant les radiographies du Salvator Mundi (1500), de la version Ganay (1512) et du Christ parmi les docteurs (1510), l'existence de trois dessins poncifs préalables, un pour la tête de Christ, un pour le vêtement, un pour la main droite. Chaque partie se superposerait parfaitement[71]. Il attribue les poncifs à Léonard de Vinci pour la fresque perdue du Salvator Mundi peinte en 1495-1498 et détruite en 1603, dans l'église Santa Maria delle Grazie à Milan, suivant l'opinion de Ludwig Heydenreich en 1964[72].

Un historien de l'art, le britannique Charles Hope, a rejeté l'attribution du tableau à Léonard de Vinci. Il remet en cause que de Vinci ait peint une œuvre dans laquelle le tissu n'est pas déformé par le globe de cristal. Il affirme que : « Le tableau lui-même est une ruine, avec un visage largement restauré pour qu'il rappelle la Joconde »[73].

Analyse de l'historique du tableau

Jeremy Wood, spécialiste du XVIIe siècle, démontre qu'il existait un Salvator Mundi de Vinci dans la collection du premier duc de Hamilton en 1649, à Londres, et que ce tableau fut exporté à Anvers chez le graveur Wenceslas Holler. Cela pourrait remettre en cause tout l'historique de la version Cook, d'autant qu'en 2019, Ben Lewis rappelle[74] l'existence d'un Salvator Mundi de Charles Ier d'Angleterre attribué à Giampietrino, qui se trouve dans les collections du Musée Pouchkine de Moscou avec le pedigree royal CR, Carolus Rex, au dos. Il qualifie le tableau vendu par Christie's de « pot-pourri » dont « la provenance est spéculative, l'attribution optimiste, la restauration abusive et le prix exorbitant »[75], mais il se base sur des propositions de Christie's et autres déjà contredites par des experts comme Vincent Delieuvin, ne démontre rien qui puisse empêcher l'attribution, et n'a pas été repris par aucun expert reconnu dans ses conclusions.

Analyse scientifique

L'analyse technique des pigments est réputée « globalement »[76] compatible avec la technique de Vinci[77]. Selon Dianne Modestini, la restauratrice, le support en bois de noyer est en très mauvais état et réagit à tout changement d'humidité et doit être conservé dans un taux d'humidité de 45 % minimum[78]. De plus la même Dianne Modestini, affirme que le support comportait deux nœuds de bois[79], ce qui est contraire aux recommandations des livres techniques de la Renaissance[80].

Avis généraux d'experts

En , le tableau est envoyé à la National Gallery de Londres pour être comparé à La Vierge aux rochers qui pourrait dater de la même période. Cinq spécialistes de Léonard de Vinci sont invités à examiner la peinture, dont Carmen Bambach, David Alan Brown, Maria Teresa Fiorio, Martin Kemp, Pietro C. Marani et Luke Syson[81]. En 2010, enfin, le travail de restauration est terminé. Parmi les cinq experts, seul Martin Kemp se prononce pour une attribution à Léonard de Vinci, tandis que trois refusent de se prononcer[82]. Carmen Bambach l'attribue quant à elle à Boltraffio, et en 2019 elle affirme n'avoir attribué le tableau qu'en partie à Vinci[83],[84]. Martin Clayton ou Martin Kemp, maintiennent toujours son authenticité[85].

Lors de l'exposition Léonard de Vinci à l'Ambassade d'Italie à Paris en 2016, Vincent Delieuvin, co-organisateur de l'exposition, considére le tableau vraisemblablement autographe, la peinture, non exposée, étant alors reproduite avec la mention « Léonard de Vinci »[86].

Le Musée du Louvre lors de l'exposition Leonard de Vinci en 2019 à Paris ne défend plus son attribution favorable, faute de preuves et en raison de réticences grandissantes dans le catalogue de l'exposition [87]. Pourtant, il apparaît en avril 2021 que le Louvre a fait publier en décembre 2019 aux éditions Hazan un livre de 46 pages, largement illustré, resté une journée en vente, défendant l'attribution autographe à Leonard de Vinci par un essai de Vincent Delieuvin appuyé par des analyses du C2RMF accompagné d'une préface favorable du directeur Jean-Luc Martinez, et dont la presse spécialisée donne de larges extraits [2],[88] laissant perplexe la presse internationale[89],[90].

Iconographie

Autres versions du Salvator Mundi par des Leonardeschi

Autres versions du Salvator Mundi

Culture populaire

En , Caiola Productions annonce pour 2022 à Broadway à New York une comédie musicale grand public intitulée Salvator Mundi ! The Musical dont le sujet « raconte comment une peinture abimée et ruinée de Jésus, achetée pour 1 000 dollars devient le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci perdu depuis 500 ans qui est vendu 450 millions de dollars »[92].

Notes et références

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  2. Anne-Sophie Lesage-Münch, « Le Salvator Mundi au Louvre : le musée aurait refusé d’exposer le tableau avec la Joconde », sur connaissancedesarts.com, (consulté le ).
  3. (en) The Guardian, « Leonardo scholar challenges attribution of $450m painting », (consulté le ).
  4. Pierre Morel, « Une experte de Léonard de Vinci nie avoir attribué le Salvator Mundi au maître italien », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  5. (en-GB) Jonathan Jones, « The Da Vinci mystery: why is his $450m masterpiece really being kept under wraps? », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  6. David Caviglioli, « EXCLUSIF. Le tableau le plus cher de l’Histoire n’est pas vraiment de Léonard de Vinci », sur L'Obs, (consulté le ).
  7. « Le "Salvator Mundi" serait-il à Genève? », sur lematin.ch, (consulté le ).
  8. « Tableau le plus cher du monde, le "Salvator Mundi" de Leonard de Vinci a "disparu" », sur rts.ch, (consulté le ).
  9. « Salvator Mundi : le mystère d'une peinture disparue », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  10. Sabine Gignoux, « Le Salvator Mundi de Léonard de Vinci décrypté par François Bœspflug », sur la-croix.com,
  11. Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France, Isd, , p. 359.
  12. « Salvator Mundi — The rediscovery of a masterpiece: Chronology, conservation, and authentication – Christie's’ », sur Christies.com (consulté le )
  13. Joanne Snow-Smith, The Salvator Mundi of Leonardo da Vinci, Seattle : Henry Art Gallery, University of Washington, 1982. (OCLC 8986183).
  14. "The ‘Salvator Mundi’ must, of necessity, be thought to be one of those works and, given the preceding it is very likely that a fully original version never existed.” cité par Michael Daley, Problems with the New York Leonardo Salvator Mundi Part I: Provenance and Présentation, à lire sur http://artwatch.org.uk/problems-with-the-new-york-leonardo-salvator-mundi-part-i-provenance-and-presentation/
  15. à lire sur https://www.rct.uk/collection/search#/3/collection/912525/the-drapery-of-a-chest-and-sleeve
  16. Vincent Delieuvin & Louis Frank, Léonard de Vinci (catalogue d'exposition), Paris, co-édition Hazan / Éditions du musée du Louvre, 2019, p. 302-303. (ISBN 978-2754111232)
  17. Une version du Salvator Mundi par GianPietrino aujourd'hui au Musée Pouchkine de Moscou porte la marque Royale CR (Carolus Rex), marque de la collection de Charles 1er in (en) Charles Nicholl, « The Last Leonardo by Ben Lewis review – secrets of the world’s most expensive painting », The Guardian, (lire en ligne).
  18. Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France, Isd, , p. 266.
  19. « Salvator Mundi — The rediscovery of a masterpiece Chronology, conservation, and authentication », sur Christies.com, (consulté le ).
  20. Vendu 50 euros, le tableau s'avère être un Léonard de Vinci, Slate.fr, 3 juillet 2011.
  21. Margaret Carrigan, Salvator Mundi’s patchwork provenance now includes a 50-year stop in Louisiana, The Art Newspaper, 19th September 2018 à lire https://www.theartnewspaper.com/news/salvator-mundi-s-patchwork-provenance-now-includes-a-50-year-stop-in-louisiana
  22. Joanne Snow-Smith, The Salvator Mundi of Leonardo da Vinci, Arte Lombarda, Nuova Serie, No. 50, 1978, pp. 69
  23. Ludwig Heydenreich, "Leonardos "Salvator Mundi", Raccolta Vinciana, XX, pp 89-109, 1964
  24. Aujourd'hui dans des mains privées brésiliennes. Pour le Louvre, il est attribué aujourd'hui à un disciple de Leonard, Marco d’Oggiono. Il est mis en vente le 28 mai 1999 à New York par Sotheby's avec autorisation de sortie du territoire, et atteint 332 500 dollars — lire en ligne.
  25. L'historique du Salvator Mundi dans la version de Ganay est reconnue par tous les historiens. Il remonte à Anne de Bretagne, qui le donne au couvent des Clarisses de Nantes vers 1500. Saisi à la Révolution, le tableau, identifié comme étant de Vinci, entre dans la famille du baron de Lareinty, président du conseil général de la Loire-Inférieure. Il y reste jusqu’à sa vente par ses héritiers en 1902 à une collectionneuse parisienne qui le vend au marquis de Ganay en 1909. Le tableau est présenté au public en 1866 à Paris, in Joanne Snow-Smith, The Salvator Mundi of Leonardo da Vinci, Seattle, Henry Art Gallery/University of Washington, 1982, 96p.
  26. Pour les historiens de l'art, Pedretti en 1973, Romano en 1981, Navarro en 1983, Marani en 1985, Bora en 1987, il s'agit d'une réplique d'atelier attribuée à Marco d'Oggiano, la plus fidèle aux dessins conservés à la Royal Library de Windsor, en Angleterre, in Pietro C. Marani, Leonardo, Catalogo Completo, 13A Salvatore Mundi, ed. AKAL, 1992 p. 147. Il est identifié comme l'original de Léonard de Vinci lors des expositions temporaires du 9 juillet au 12 octobre 2013, au musée des Beaux-arts de Rio de Janeiro : L'héritage du sacré : chefs-d'œuvre du Vatican et des musées italiens et à Naples en 2017, in Cat Nicola Barbatelli, Carlo Pedretti, Leonardo a Donnaregina. Il Salvator Mundi per Napoli, Napoli, CB Edizioni, 2017, 196 p. Il existe à Naples une autre version du Salvator Mundi par un autre élève de Vinci, Alibranti, découverte par l'historien de l'art Navarro en 1983, in Pietro C. Marani, Leonardo, Catalogo Completo, 13A Salvatore Mundi, ed. AKAL, 1992 p147 et article
  27. (en) Michael Daley, Problems with the New York Leonardo Salvator Mundi. Part I: Provenance and Presentationlire en ligne.
  28. voir notes précédentes
  29. Vincent Delieuvin et Louis Frank, Catalogue de l'exposition Léonard de Vinci 2019, coédition Hazan/Musée du Louvre, Paris, 2019, 480 p.
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  32. (en) Milton Esterow, « A Long Lost Leonardo », ARTnews, (lire en ligne, consulté le ).
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  50. Vitkine, 1 h 06 min 18 s
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  61. The cleaning also revealed that the panel itself, originally a single plank of walnut, had split into several pieces. A knot near the bottom center was a weak point as the wood was subjected to climatic stresses. From the knot, a split ran up the entire length of the painting just to the left of the head and there were smaller splits around the knot. The panel had been inexpertly repaired, perhaps centuries ago, causing still more damage. Monica Griesbach ‘04, a specialist in the treatment of panels, took the pieces apart and then very skillfully rejoined them, a task which called upon her training at the Conservation Center and with numerous conservators in the United States, in Dianne Modestini Discusses the Treatment of Leonardo da Vinci’s Salvator Mundi with Jean Dommermuth ‘96, Institute of Fines Arts, New York University, Issue 12, January 2012, à lire sur le https://www.nyu.edu/gsas/dept/fineart/pdfs/publications/Newsgram12_SalvatorMundi.pdf
  62. Les photographies du tableau à l'état de ruine archéologique sont à voir sur le site du Guardian, in (en) Jonathan Jones, « The Da Vinci mystery: why is his $450m masterpiece really being kept under wraps? », The Guardian, .
  63. Voir le "timelapse" de Christies, sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=ZII-wmzjgqs
  64. Dejan Nikolic, « Pourquoi le «Sauveur du Monde» de Léonard de Vinci risque d'être vendu à perte », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  65. in Frank Zöllner, Catalogue raisonné des peintures de Léonard de Vinci, Leonardo da Vinci and workshop, Salvator Mundi, 11 octobre 2017, p. 440-445, PDF à lire sur https://www.researchgate.net/publication/320323364_Leonardo_da_Vinci_and_workshop_Salvator_Mundi,
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  77. Technical examinations and analyses demonstrate the consistency of the pigments, media, and technique discovered in the Salvator Mundi with those known to have been used by Leonardo, especially in comparison to the Mona Lisa and St. John. in Christie's à lire sur https://www.christies.com/features/Salvator-Mundi-timeline-8644-3.aspx
  78. "However, the panel is badly damaged and exceptionally reactive to changes in RH [relative humidity]. It needs to be at not less than 45% RH"in interview de Lee Rosenblaum, Leonardo Canards: Conservator Dianne Modestini Debunks Doubts Over the Elusive “Salvator Mundi” November 6, 2018, à lire sur https://www.artsjournal.com/culturegrrl/2018/11/leonardo-canards-conservator-dianne-modestini-debunks-doubts-over-the-elusive-salvator-mundi.html
  79. in Dianne Modestini Discusses the Treatment of Leonardo da Vinci’s Salvator Mundi with Jean Dommermuth ‘96, Institute of Fines Arts, New York University, Issue 12, January 2012, à lire sur le https://www.nyu.edu/gsas/dept/fineart/pdfs/publications/Newsgram12_SalvatorMundi.pdf
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  87. voir les pages pp 302-313 in Delieuvin, Catalogue de l'exposition Leonard de Vinci 2019, coédition Hazan/Musée du Louvre, Paris, 2019, 480p.
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Voir aussi

Documentaire

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Salvator Mundi : la stupéfiante affaire du dernier Vinci, documentaire de 95 minutes, réalisé par Antoine Vitkine, diffusé le sur France5.

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