Rue de la République (Toulouse)

La rue de la République (en occitan : carrièra de la Republica) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle traverse le quartier Saint-Cyprien, dans le secteur 2 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.

Pour les articles homonymes, voir Rue de la République.

Rue de la République
(oc) Carrièra de la Republica

La rue de la République vue depuis le Pont-Neuf.
Situation
Coordonnées 43° 35′ 55″ nord, 1° 26′ 06″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Saint-Cyprien
Début no 2 place Charles-Laganne no 1 rue Charles-Viguerie
Fin no 11 place intérieure Saint-Cyprien
Morphologie
Type Rue
Longueur 350 m
Largeur 14 m
Histoire
Création 1re partie : 1631-1640
2e partie : 1779
Anciens noms 1re partie : Rue du Chayredon (milieu du XVIIe siècle)
2e partie : Rue Neuve-Saint-Cyprien (1779)
Rue Loménie (1794)
Grande-rue Saint-Cyprien (1806)
Rue Bonaparte (1830)
Rue de la République (1870)
Protection Secteur sauvegardé (1986)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Toponymie

Lorsque la rue est percée, dans la première moitié du XVIIe siècle, elle porte le nom du Chayredon ou Chairedon, comme la place où elle aboutit (actuelle place Hippolyte-Olivier). L'origine de ce nom est obscure : d'après Guillaume Catel, elle viendrait de ce qu'une maison voisine avait une cave ronde (chai redond en occitan). En 1779, le prolongement de la rue vers l'ouest, où on aménage la nouvelle place Saint-Cyprien et la porte du même nom, prend naturellement le nom de rue Neuve-Saint-Cyprien[1].

En 1794, pendant la Révolution française, les deux rues du Chayredon et Neuve-Saint-Cyprien sont renommées en l'honneur d'Étienne-Charles de Loménie de Brienne[1], archevêque de Toulouse entre 1763 et 1788. Dans cette ville, il avait entrepris d'importants travaux publics, comme l'aménagement des quais de la Garonne, le percement d'un nouveau canal, et il avait également cherché à réformer l'Église du diocèse, comme lorsqu'il supprima la maison de l'Inquisition. Proche des philosophes des Lumières et des Encyclopédistes, il s'intéresse à la situation sociale du pays. En 1787, il est nommé contrôleur général des finances en 1787 et forme le projet d'une contribution directe sur tous les revenus. Il doit finalement renoncer à son projet et démissionner. Ayant prêté serment à la constitution civile du clergé en 1790, il devient évêque constitutionnel de l'Yonne en 1791[2].

En 1806, lorsque la municipalité toulousaine décide de revoir complètement le nom de toutes les rues de la ville, elle devient la Grande-rue Saint-Cyprien. Elle conserve ce nom jusqu'en 1830, date à laquelle elle est devient la rue Bonaparte, en l'honneur de Napoléon Bonaparte. Elle change à nouveau de nom pour prendre son nom actuel après la chute du Second Empire, après la défaite de Sedan et la proclamation de la Troisième République. Entre 1874 et 1879, la municipalité royaliste du vicomte François Toussaint, lui attribue le nom de rue de Bayonne, mais ce dernier changement ne subsiste pas[1].

Description

La rue de la République est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Elle débute dans le prolongement du Pont-Neuf, au croisement de la place Charles-Laganne et de la rue Viguerie. La première partie de la rue, jusqu'à la place Hippolyte-Olivier, longue de 138 mètres, est d'une largeur très régulière, de 14 mètres. Elle est traversée par la rue Courte. La deuxième partie de la rue, jusqu'à la place intérieure Saint-Cyprien, est longue de 148 mètres. Elle reçoit, au sud, la rue Benoît-Arzac.

Voies rencontrées

La rue de la République rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Place Charles-Laganne (g)
  2. Rue Charles-Viguerie (d)
  3. Rue Courte (d)
  4. Rue du Chapeau-Rouge (d)
  5. Place Hippolyte-Olivier
  6. Rue Réclusane (d)
  7. Rue Benoît-Arzac (g)
  8. Place intérieure Saint-Cyprien

Histoire

Au Moyen Âge, le quartier de la rue de la République appartient au capitoulat de la Daurade, mais la rue actuelle n'existe pas. C'est la Grande-rue Saint-Cyprien (actuelle rue Réclusane) qui fait office de rue principale du faubourg Saint-Cyprien, puisqu'elle relie le pont de la Daurade, qui permet de franchir la Garonne, à l'est, et la porte de l'Isle, d'où partent les routes de la Gascogne, à l'ouest.

En 1632, après un siècle de travaux, le Pont-Neuf est inauguré. Tandis que, sur la rive droite, on aménage la place du Pont-Neuf, on décide de percer sur la rive gauche une nouvelle rue, dans l'axe du Pont-Neuf, qui relie facilement le pont à la Grande-rue Saint-Cyprien, qu'elle rejoint au niveau de la place du Chayredon (actuelle place Hippolyte-Olivier), et de là à la porte de l'Isle. Le plan d'aménagement porte la largeur de la nouvelle rue à 14 mètres. Les premiers immeubles sont élevés à la fin du XVIIe siècle (actuels no 23) et se poursuivent au XVIIIe siècle (actuels no 1-5, 9-21, 25 ; 2-6, 10-14, 38-40).

Dans les années 1770, les projets d'aménagement se multiplient à Toulouse. L'ingénieur Joseph-Marie de Saget, directeur des travaux publics de la sénéchaussée de Toulouse, qui a réalisé le canal de Brienne et les quais de la Garonne, est chargé d'un projet pour le prolongement de la rue Chayredon et l'aménagement d'une place et d'une nouvelle porte monumentale. Si la nouvelle place Saint-Cyprien ne sont pas achevés à la mort de Joseph-Marie de Saget, les immeubles construits obéissent au plan d'aménagement qu'il a dessiné (actuels no 31 et 72 ; 20-22). Les travaux de percement de la rue Neuve-Saint-Cyprien, entre la place du Chayredon et la place intérieure Saint-Cyprien, commencent en 1779 et se poursuivent jusqu'en 1787. Les premiers immeubles, d'une architecture néo-classique de transition entre les styles Louis XVI et Empire, sont construits entre la fin du XVIIIe siècle et les premières décennies du XIXe siècle (actuels no 31, 35, 45-53 ; 18, 44, 54-58, 64-70).

Au XIXe siècle, les constructions se poursuivent (actuels no 7, 29, 37, 41-43, 55-57 ; 8, 24-32, 50-52, 62). Mais dans la nuit du 23 au , le faubourg Saint-Cyprien est submergé par l'inondation de la Garonne. La catastrophe fait plus de 200 morts et occasionne des dégâts matériels importants, particulièrement des immeubles qui sont détruits (anciens no 27 ; 16, 46-48). En 1875, la rue Benoît-Arzac est tracée entre la rue de la République et la rue des Teinturiers (actuels no 58 bis et 60).

Lieux et bâtiments remarquables

  • no  25 : immeuble.
    L'immeuble, de style classique, est construit dans la 2e moitié du XVIIIe siècle, mais il est en grande partie reconstruit, dans le même style, après l'inondation de 1875, sur les plans de l'architecte Dutour[3].
  • no  46 : immeuble.
    L'immeuble est reconstruit en 1875 pour M. Jouclar, après la crue de la Garonne. La façade sur rue est construite en brique claire. Elle est animée par les cordons horizontaux, le balcon continu et les pilastres. Le rez-de-chaussée et l'entresol sont ornés de bossages. Au 1er étage, le balcon continu est soutenu par des consoles sculptées. Il est également orné d'un garde-corps en fonte décoré de mufles de lion, de guirlandes et de motifs géométriques et végétaux. L'élévation est surmontée d'une corniche à denticules et d'un bandeau d'attique[4].

Notes et références

  1. « La Rue de la République », La Dépêche du Midi, 29 juillet 2003.
  2. (en) « Rue de la République (Toulouse) », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [de la République (Toulouse)  (en) Lire en ligne sur Wikisource]
  3. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, Fiche IA31132412, 2008.
  4. Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, Fiche IA31132626, 2008.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Lien externe

  • « Fiches d'information détaillée Patrimoine Architectural », Inventaire général Région Occitanie, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
  • Portail de Toulouse
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