Rue Boissonade
La rue Boissonade est une voie du 14e arrondissement de Paris, en France.
14e arrt Rue Boissonade
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La rue Boissonade. | |||
Situation | |||
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Arrondissement | 14e | ||
Morphologie | |||
Longueur | 346 m | ||
Largeur | 11,80 m | ||
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
La rue Boissonade a une longueur de 346 mètres et une largeur minimum de 11,80 mètres. Si la numérotation des habitations, datant de 1935, commence normalement à partir du boulevard du Montparnasse, la circulation automobile, quant à elle, s'effectue à partir du boulevard Raspail qui est le vrai début historique de la rue.
La station de métro la plus proche est Raspail, sortie côté rue Campagne-Première. La station RER la plus proche est Port-Royal, sortie côté boulevard du Montparnasse.
Elle est également accessible en bus : no 38, arrêt : Observatoire-Port-Royal ; no 68, arrêt : Raspail ; no 91, arrêt : Campagne-Première.
Voies rencontrées
Accessible par les boulevards Raspail et du Montparnasse, la rue Boissonade présente la particularité de n'être le débouché d'aucune autre rue, à l'exception de la voie piétonnière privée B/14, qui ouvre par une grille, elle aussi privée, accessible par une volée de marches, sur le côté pair de sa numérotation.
Origine du nom
Jean-François Boissonade, qui a donné son nom à la rue, né et mort à Paris (1774-1857), était issu d'une famille de Gascogne dont le patronyme exact est Boissonade de Fontarabie. Helléniste et érudit, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, il avait un fils légitimé devenu célèbre au Japon : Gustave Boissonade de Fontarabie (Vincennes, – Antibes, 1910), père du droit moderne au pays du Soleil-Levant.
Historique
Cette voie ne fut pas toujours d'un seul tenant. De son ouverture, de 1859 à 1893, seule existait l'impasse Sainte-Élisabeth, devenue rue Boissonade, dont l'accès s'effectuait boulevard Raspail et fermait vers le no 26.
En 1893 s'ouvrit une seconde impasse côté boulevard du Montparnasse.
Jusqu'en 1934, la rue Boissonade était composée des deux impasses : la plus ancienne ouvrant sur le boulevard Raspail était longue de 175 mètres, et la plus récente sur le boulevard du Montparnasse mesurait 47,50 mètres ; leurs extrémités étaient bloquées par le mur d'enceinte du jardin du monastère de la Visitation qui débordait au milieu du tracé de la rue actuelle. Cette partie du jardin fut rachetée par la Ville, permettant de rabouter les deux impasses.
Le percement de la rue Boissonade à travers des terrains de cultures maraîchères est dû à Émile Keller, homme politique, né à Belfort le et mort à Paris 6e, le . Il avait épousé le Mathilde Humann (1833-1905), fille de Théodore Humann, député et maire de Strasbourg, et petite-fille de Georges Humann. Ils eurent quatorze enfants, dont Élisabeth, future religieuse, née l'année de l'ouverture de la rue, en 1859, qui donna peut-être son prénom à la première appellation de la rue.
La rue Boissonade porte ce nom depuis le décret du mercredi , signé à Versailles par le maréchal Mac-Mahon, président de la République, sur la proposition du ministère de l'Intérieur, le général François de Chabaud-Latour (1804-1885).
Avec plus de cinq cents personnalités recensées[réf. nécessaire], la rue Boissonade est une pépinière d'artistes peintres, sculpteurs, écrivains, etc. Ce fut l'adresse de Jean-Marie Faverjon, le premier artiste peintre arrivé en ce lieu, Henri Brun, Marie-Léon Chevreuil, Isidore Bonheur (le frère de Rosa), Gustave Germain, Émile Chatrousse (l'ami de Victor Hugo), Léon Delagrange (pionnier de l'aviation), l'explorateur Gabriel Bonvalot… auxquels ont succédé Raymond Legueult, André Hambourg, Hermine David, Charles Picart Le Doux, Conrad Kickert, Bessie Davidson, Mané Katz, Werner Hartmann, Lars Bo, Karl Guerardt, Solon Bordglum, Marta Leijonheilm, Antônio Parreiras, Nils Kreuger, Suzanne Baumé, Paul Fort, Charles-Ferdinand Ramuz, Henri-François Rey, David Rousset, Jean Paulhan, Louis Durey du Groupe des Six, Gabriel Allignet, ainsi que la peintre Yvonne Ziegler et sa compagne Suzanne Leclézio, toutes deux résistantes et déportées durant la Seconde Guerre mondiale[1]. Puis, plus récemment : Guy Béart, Jean Le Poulain, Corinne Le Poulain, Nathalie Sarraute, Sabine Haudepin, Anne-Lise Stern, etc.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 3 : la famille de Romain Rolland a habité à cette adresse de 1904 à 1912 ; c'est là qu'il écrivit tout au long de cette période, publié en feuilleton, son premier chef d’oeuvre Jean-Christophe[réf. nécessaire].
- No 6 : L'atelier de l'artiste peintre Auguste François-Marie Gorguet.
- No 15 : le peintre Henri Bouchet-Doumenq (1834-1908), habite déjà à cette adresse en 1887[réf. nécessaire].
- No 17 : l'architecte décorateur et peintre Louis Süe et son associé, Paul Huillard, s'installent à cette adresse en 1903[2].
- No 18 : le peintre norvégien Karl Edvard Diriks résida vingt ans dans cet immeuble[3].
- No 20 bis : l'artiste peintre Toshio Bando y vécut autour de 1923.
- No 23 : domicile, dans les années 1930, du peintre et illustrateur Eugène Narbonne[4],[5],[6] (1885-1973).
- No 24 : le poète et dramaturge Paul Fort y habita, de 1904 à 1914, dans un appartement envahi par les exemplaires de sa revue poétique Vers et Prose, dont Apollinaire était l'un des collaborateurs. Il était aussi un des piliers de La Closerie des Lilas[3].
- No 28-32 : couvent des Frères mineurs capucins. La chapelle est accessible le dimanche matin ; leur bibliothèque est ouverte aux chercheurs.
- No 33 : le peintre Conrad Kickert y vécut de 1937 à 1965 ; une plaque lui rend hommage.
- No 40 : de nombreux peintres et sculpteurs y ont travaillé et habité, dont Charles Picart Le Doux, Raymond Legueult et Bessie Davidson[réf. nécessaire].
- No 45 : de 1914 à 1918, fabrique de poupées polonaises dirigée par Nina Alexandrovitch. De 1911 à 1940, premier siège de la religion baha'ie. En 1941, le peintre catalan Antoni Clavé y installe son premier atelier, y logeront de même plusieurs artistes espagnols (dont le peintre José Palmeiro, les sculpteurs Honorio García Condoy et Apel.les Fenosa)[7] et le peintre français Robert Wogensky.
- No 51-53 : ancienne annexe de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul.
- No 2-4.
- No 28-32.
- No 31-33.
- Le Flat Iron.
- Plaque au no 33.
- No 40.
- Détail au no 43.
- Détail au no 46.
- No 49.
- No 55.
- Détail au no 55.
Notes et références
- (en) « Suzanne Leclézio, une résistante Janvier 2020 », sur flipsnack.com
- Mathilde Dion, « Louis Süe », Notices biographiques d'architectes français, Paris, Ifa/Archives d'architecture du XXe siècle, 1991, 2 vol.
- Billy Klüver et Julie Martin, Kiki et Montparnasse, 1900-1930, Éditions Flammarion, 1989.
- Société des artistes français, Le Salon 1930, Mourgues frères, Paris, 1930, p. 77.
- Société des artistes français, Le Salon 1931, G. Lang, Paris, 1931, p. 84.
- Société des artistes français, Le Salon 1934, Mourgues frères, Paris, 1934, p. 88.
- Étrangers célèbres et anonymes du 14e arrondissement, mairie du 14e, octobre 2011, p. 8.
Voir aussi
Bibliographie
- Michel Gasse, La Rue Boissonade, Paris, Éditions généalogiques de la Voûte, coll. « Rue de Paris », 2007, 346 p. (ISBN 2-84766-364-9).