Hellénisme
En français, le mot hellénisme peut désigner[1] :
- En histoire, l’ensemble de la civilisation grecque ancienne, et entre autres, en histoire des religions, la religion grecque antique. Le terme d'hellénisation renvoie quant à lui à la diffusion et à l'adoption d'éléments de la culture grecque, particulièrement à la période antique, dans l'Empire romain par exemple ;
- En linguistique, une tournure spécifique à la langue grecque ou d’origine grecque dans une autre langue ;
- En éducation classique, l’« inclination pour la civilisation grecque » (Boiste), l’étude de la langue grecque et celle de la culture de la Grèce antique, par des lettrés ou des historiens tels que Guillaume Budé (1468-1540), Érasme (1469?-1536), Jean Dorat (1508-1588), Pierre de Fermat (1601-1665), Josué Barnes (1654-1712), Giacomo Lamberti (1758-1815), André Chénier (1762-1794), Johann Gustav Droysen (1808-1884), Émile Egger (1813-1885), Alexis Pierron (1814-1878), Anatole Bailly (1833-1911), Éloi Ragon (1853-1908), Victor Magnien (1879-1952), Victor Fontoynont (1880-1958), André Bonnard (1888-1959), Jean-Pierre Vernant (1914-2007) ou Jacqueline de Romilly (1913-2010) pour n’en citer que quelques-uns.
Quels que soient les liens entre ces trois domaines, il ne faut pas confondre hellénisme avec hellénique (qui relève du monde grec) ou avec hellénistique (espace-temps allant, sur les territoires de l’empire d’Alexandre le Grand, de la conquête macédonienne jusqu’à Cléopâtre et à la conquête romaine, avec des pôles de diffusion de la culture hellénique comme Alexandrie, Antioche, Pergame ou Bactres). Le terme « hellénistique », inspiré par le verbe grec ἑλληνίζειν / hellênízein : « vivre comme les Grecs », a été créé par l’historien allemand Johann Gustav Droysen dans Geschichte des Hellenismus (1836 et 1843) pour définir cet espace-temps où le grec devint une langue de communication et un vecteur d’influence culturelle.
L’expression « hellénisme » peut aussi être parfois improprement utilisée au sujet :
- de divers aspects de la civilisation humaine présentés comme des « inventions des Grecs » (démocratie, politique, sciences, histoire ou philosophie)[2] ;
- des racines grecques des dénominations de la classification scientifique (noms d’éléments chimiques, de minéraux, d’espèces biologiques)[3] ;
- de la civilisation byzantine[4] ;
- de la construction identitaire de la Grèce moderne à partir des années 1820[5] ;
- de la « Grande Idée », idéologie politique moderne[6] ;
- de la religion néo-hellénique moderne[7] ;
- de la diaspora grecque moderne[8].
Notes et sources
- CNRS / Atilf, Centre national de ressources textuelles et lexicales Ortolang
- Fernand Braudel, La Méditerranée, t. I L’Espace et l'Histoire, , Arts et métiers graphiques, Paris 1977 ; rééd. en poche, Champs, Flammarion, 1985 et t. II Les Hommes et l’Héritage, Arts et métiers graphiques, Paris 1978 ; rééd. en poche, Champs, Flammarion, 1986
- Jean-François-Marie Bertet-Dupiney de Vorepierre, Dictionnaire français illustré et encyclopédie universelle, t. II : G-Z, Michel Lévy Frères, Libraires, Paris 1864, p. 1175
- Averil Cameron, The Byzantines, ed. Wiley-Blackwell, Chichester 1970, (ISBN 978-1-4051-9833-2), p. 49-55.
- Anna Tabaki, Les Lumières néo-helléniques : un essai de définition et de périodisation,in : Les Lumières en Europe, [European Science Foundation] Concepts et Symboles du Dix-huitième Siècle Européen, Berliner Wissenschafts Verlag, 2003, pp. 45-56.
- Joëlle Dalègre, Grecs et Ottomans 1453-1923 : de la chute de Constantinople à la disparition de l'Empire ottoman, L'Harmattan, Paris 2002, (ISBN 2747521621) et Marc Terrades, Le Drame de l'hellénisme : Íon Dragoúmis (1878-920) et la question nationale en Grèce au début du XXe siècle, L'Harmattan, coll. « Études grecques », 2005, (ISBN 2-7475-7788-0).
- Timothy Jay Alexander, Beginners Guide to Hellenismos, 2008.
- Georgios Anagnostou, Contours de l'ethnicité blanche, ethnographie populaire et fabrication des passés utilisables en Amérique grecque, Ohio University Press, Athènes, Ohio 2009, (ISBN 9780821443613).
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