Rote romaine
La Rote romaine est l'un des trois tribunaux de l'Église catholique romaine. Ses bureaux sont situés au palais de la Chancellerie apostolique à Rome.
Historique et mission
Son nom vient de la salle circulaire où se réunissaient les « auditeurs des causes du Sacré Palais apostolique » (auditores causarum curiae domini papae) assistant le pape, pour juger les causes portées devant lui ou, de façon plus vraisemblable, du fait du jugement par tour de trois auditeurs. Issue de la Chancellerie apostolique, ce conseil qui instruit les causes, Innocent III[1] en fait un tribunal en lui donnant le pouvoir de prononcer la sentence. Jean XXII lui donne son premier règlement par la constitution apostolique Ratio Juris (1331), puis Benoît XIV définit sa compétence par la constitution apostolique Iustitiæ et pacis (1747). Grégoire XVI la réforme en 1834. Après 1870, l'institution accuse un sérieux déclin, c'est la constitution Sapienti Consilio de Pie X qui la relance en 1908. Suivront ensuite les règlements Lex propria S. R. Rotæ et Signaturæ Apostolicæ (1908, règlement commun au Tribunal suprême de la Signature apostolique) et Regulæ servandæ apud S. R. Rotæ Tribunal (1910). Le règlement en vigueur à l'heure actuelle (2007) a été institué par le pape Jean-Paul II en 1994.
La Rote romaine est essentiellement un tribunal d'appel. Elle juge :
- en deuxième instance, les causes ayant été déjà jugées par les tribunaux ordinaires (évêques) pour lesquelles appel a été interjeté, en particulier les demandes de reconnaissance de nullité de mariage. C'est également la juridiction d'appel du Tribunal ecclésiastique de la Cité du Vatican.
- en troisième et dernière instance, les causes déjà jugées par les autres tribunaux d'appel (ou quatrième instance après le Tribunal de la Rote de la Nonciature Apostolique en Espagne par exemple).
Les juges de la Rote romaine sont nommés par le pape. Ils sont actuellement au nombre de vingt-et-un. Le plus âgé d'entre eux, le doyen, en a la direction. Il n'est pas nécessairement cardinal. Elle juge par tours de trois auditeurs.
La Rote romaine comporte également un studio, servant à la formation des futurs avocats et juges rotaux, des promoteurs de justice et des défenseurs du lien. Le cycle de formation dure trois ans.
Liste des auditeurs de la Rote
Liste non exhaustive :
- Ottaviano dei conti di Segni (1216)
- Giacomo da Pecorara (XIIIe)
- Mauro (cardinal, 1207) (XIIIe)
- Bernard Ayglier (1244)
- Bentivenga da Bentivengi (XIIIe)
- Jean Lemoine (1282-)
- Guillaume de Chanac (1367)
- Adhémar Robert (1330)
- Jean Gilles (cardinal) (XIVe)
- Guillaume de Mandagout (XIVe)
- Pierre Amielh de Brénac (XIVe)
- Bartolomeo Mezzavacca (XIVe)
- Gilles de Bellemère (-1378)
- Pierre Flandrin (1381) (XIVe)
- Pierre de Sortenac (XIVe)
- Giovanni Fieschi (XIVe)
- Guillaume Noellet (XIVe)
- Guillaume d'Aigrefeuille l'Ancien (XIVe)
- Raoul Rolland (XVe)
- Giuliano Cesarini (1398-1444) (1426-)
- Guillaume d'Aigrefeuille le Jeune (XVe)
- Béranger Frédol l’Ancien (XVe)
- Antonio Trivulzio, seniore (XVe)
- Pierre de la Vergne (XVe)
- Giordano Orsini, iuniore (XVe)
- Niccolò Tedeschi (XVe)
- Domenico della Rovere (XVe)
- Pedro Ferris (XVe)
- Achille Grassi (1491-)
- Juan Carvajal (XVe)
- Jean Suau (XVIe)
- Lorenzo Campeggio (XVIe)
- Agostino Trivulzio (XVIe)
- Clément VIII (XVIe)
- Michel de L'Hospital (XVIe)
- Cristoforo Giacobazzi (1534-1536)
- Pietro Accolti (XVIe)
- Antonio Maria Ciocchi del Monte (XVIe)
- Séraphin Olivier-Razali (XVIe)
- Girolamo Verallo (XVIe)
- Fabio Mignanelli (XVIe)
- Frédéric Deys (XVIe)
- Francisco Peña (XVIe)
- Federico Visconti (XVIIe)
- Angelo Celsi (XVIIe)
- Francesco Sacrati (XVIIe)
- Giacomo Cavalieri (XVIIe)
- Pompeio Arrigoni (XVIIe)
- Alessandro Ludovisi - pape Grégoire XV (XVIIe)
- Matteo Buratto (XVIIe)
- Filippo Pirovano (XVIIe)
- Pedro Carillo (XVIIe)
- Clemente Merlino (XVIIe)
- Alessandro Buccabelle (XVIIe)
- Girolamo Verospi (XVIIe)
- Giovanni Battista Coccini (doyen, XVIIe)
- Innocent X (XVIIe)
- Charles-François d'Anglure de Bourlemont (XVIIe)
- Benedetto Ubaldi (XVIIe)
- Domenico Tarugi (XVIIe)
- Giuseppe Sacripante (XVIIe)
- Herman d’Ortenberg (XVIIe)
- Francesco Mantica (1534-1614)
- Mathieu Ysoré d'Hervault de Pleumartin (XVIIe)
- Giuseppe Accoramboni (XVIIIe)
- Gaspare Carpegna (XVIIIe)
- Clément XIII (1725-)
- Joseph Alphonse de Véri (XVIIIe)
- Claude-François de Montboissier de Canillac de Beaufort (1733)
- Étienne-Joseph de Pavée de Villevieille (XVIIIe)
- Alphonse Hubert de Latier de Bayane (1777-1801)
- Ercole Consalvi (1792-)
- Joachim-Jean-Xavier d'Isoard (1803-)
- Louis-Siffrein-Joseph de Salamon (1816-)
- Juan Francisco Marco y Catalán (1816-)
- Louis-Gaston de Ségur (1852-1856)
- Charles-Amable de La Tour d'Auvergne-Lauraguais (1856-1861)
- Charles-Philippe Place (1863-1866)
- Frédéric de Falloux du Coudray (XIXe)
- Juan de la Cruz Ignacio Moreno y Maisanove (XIXe)
- Costantino Patrizi Naro (XIXe)
- Luigi Serafini (cardinal) (XIXe)
- Oreste Giorgi (XIXe)
- Filippo Giustini (XIXe)
- Giuseppe Mori (XIXe)
- Hans-Peter Fischer (2017-)[2]
Liste des doyens de la Rote
Liste non exhaustive :
- Joachim-Jean-Xavier d'Isoard (1824–1827)
- Michele Lega (1908–1914)
- Guglielmo Sebastianelli (1914–1920)
- Serafino Many (1920–1921)
- Giovanni Prior (1921–1926)
- Massimo Massimi (1926–1935)
- Giulio Grazioli (1936–1944)
- André Jullien (1944–1958)
- William Theodore Heard (1958–1959)
- Francis Brennan (1959–1967)
- Bolesław Filipiak (1967–1976)
- Charles Lefebvre (1976-1978)
- Heinrich Ewers (1978–1982)
- Arturo De Iorio (1982–1985)
- Ernesto Maria Fiore (1985–1993)
- Mario Francesco Pompedda (1993–1999)
- Raffaello Funghini (1999–2004)
- Antoni Stankiewicz (2004-2012)
- Pio Vito Pinto (depuis septembre 2012)
- Maurice Monier, pro-doyen (depuis décembre 2016)[3]
Notes et références
- « Tribunale della rota romana », sur vatican.va (consulté le ).
- « Deux nominations au Tribunal de la Rote romaine », sur La Croix,
- Le Français Maurice Monier nommé pro-doyen de la Rote romaine, La Croix, 12 décembre 2016
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (it) Site officiel
- Page de la Rote romaine sur le site du Vatican
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