Randy Newman

Randy Newman, né Randall Stuart Newman le à Los Angeles, est un pianiste, auteur-compositeur et chanteur américain. Il est connu pour avoir contribué à de nombreuses musiques de films et génériques de séries télévisées. Il est reconnu comme un compositeur et un interprète de chansons, parfois satiriques et mordantes.

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Connaissant un succès florissant dans les années 1970, Randy Newman n'hésite pas à rajouter des touches autobiographiques et des thèmes engagés dans les paroles de ses chansons. Une de ses plus célèbres ballades, Sail Away, va même jusqu'à critiquer les mœurs américaines, tout comme Short People, autre tube de Randy Newman, qui dénonce les moqueries à l'égard des personnes de petite taille. Dans les années 1980, il décide de prendre un tournant dans sa carrière musicale et choisit de travailler avec le son et l'image. Commence alors une grande collaboration avec le cinéma. Crédité au générique de films comme Ragtime, Le Meilleur, L'Éveil, Mon beau-père et moi, Pur Sang, la légende de Seabiscuit (Seabiscuit) ou encore Jeux de dupes, Randy Newman s'impose surtout comme un compositeur de cinéma à part entière grâce à la relation qui lie les studios Disney-Pixar et lui. A ce jour, huit de leurs longs métrages portent sa signature musicale : Toy Story, 1001 pattes, Toy Story 2, Monstres et Cie, Cars, Toy Story 3, Monstres Academy, Cars 3 et Toy Story 4.

Récompensé à de multiples reprises, notamment par deux Oscars, trois Emmy Awards et cinq Grammy Awards, ses talents l'ont même conduit à être intronisé au Songwriters Hall of Fame en 2002, preuve d'une grande réussite pour un compositeur. En parallèle, son travail avec les studios Disney-Pixar lui a permis de faire partie des Disney Legends depuis 2007[1].

Biographie

Les Newman : une famille de compositeurs

Randall Newman est né en 1943 à Los Angeles. Fils d'Adele (née Fox), secrétaire, et d'Irving George Newman, médecin[2], il passe la majeure partie de sa jeunesse à La Nouvelle-Orléans[3]. Il acquiert ainsi un accent de sudiste et revient vivre à Los Angeles[4]. Là-bas, il est diplômé de l'University High School[5] et s'intéresse de près à la musique. Or, ce choix n'est pas anodin car sa famille baigne dans la musique depuis toujours. Trois de ses oncles paternels sont déjà de grands compositeurs pour Hollywood : Alfred Newman, en partie connu pour avoir signé le célèbre hymne de la 20th Century Fox[4], Lionel Newman, lauréat de l'Oscar de la meilleure musique de film en 1970 pour Hello, Dolly![6], et Emil Newman, qui a conçu plus de 100 musiques de films entre les années 1930 et 1960[7]. Suivront ensuite ses cousins Thomas et David, puis son neveu Joey, eux aussi compositeurs pour le cinéma d'animation.

Les débuts d'un parolier caustique

Il est reconnu comme compositeur et interprète de chansons très originales, parfois acides. Parmi les plus connues : "Sail Away", "Birmingham", "I Love L.A.", "Baltimore", "Louisiana 1927".

Il s’est fait connaître tout d’abord avec le groupe Harpers Bizarre (formé en 1963 et dissous en 1970), et leur succès de 1967 : "59th street bridge song", reprise de la chanson de Paul Simon "Feelin’ Groovy". Il fera ensuite une carrière solo, avec un premier album en 1968 "Randy Newman creates something new under the sun". Ce ne fut pas un succès commercial, mais de nombreux artistes ont repris ses chansons : Alan Price (pianiste du groupe anglais The Animals) , Judy Collins, Van Dyke Parks, the Everly Brothers, Dusty Springfield.

En 1970, Harry Nilsson a enregistré l’album "Nilsson Sings Newman", avec Newman au piano, qui fut apprécié par les critiques musicaux mais n’a pas eu le succès musical espéré, malgré une reprise de "Love Story" qui était sur son premier disque.

Randy Newman n'eut guère plus de réussite auprès du grand public avec son second album "12 Songs" sorti en 1970. Ses chansons assez sophistiquées, qui parlaient notamment du racisme ou de la violence, n’étaient pas dans le ton de l’époque. Son talent de compositeur fut toutefois reconnu avec "Mama told me not to come" et "Old Kentucky home". Pour ce second album, Randy Newman était accompagné d'excellents musiciens de studio comme Ry Cooder, Jim Gordon et Clarence White.

Newman eut son premier succès commercial avec l’album "Sail Away". De nombreuses chansons furent à nouveau reprises par d’autres interprètes comme Ray Charles ("Sail Away") et Joe Cocker ("You Can Leave Your Hat On").

Dans son album suivant, Good Old Boys, Newman a composé des chansons sur le Sud des États-Unis, dans lesquelles il évoque notamment Lester Maddox (ancien gouverneur ouvertement ségrégationniste de Géorgie) : "Rednecks" . Dans "Rednecks", il semble d'abord ironiser sur l'idéologie des "petites gens" du Sud, considérés comme racistes et stupides («We're Rednecks, and we don't know our ass from a hole in the ground»), mais il révèle ensuite combien le Nord a durement traité les Noirs, de telle sorte qu'à la fin, on ne sait quel camp il faut choisir et de quelle "opinion" il se réclame («Now your northern Nigger is a Negro… the north has set the Nigger free, yes he's free to be put in a cage in Harlem in New York City… ». L'album comporte des chansons plus légères ("Rollin") ou tendres ("Marie"). Ce fut un succès commercial, l’album devenant n°36 au Billboard.

Little Criminals fut aussi une réussite, avec notamment "Short People"[réf. souhaitée].

Un artiste à part entière

En 1973, l'ex-Beatle Ringo Starr chante Have you seen my baby, composée par Randy Newman, dans l'album Ringo.

En 1983, il composa Trouble in Paradise qui eut plus de succès que ses albums antérieurs, grâce notamment à I Love L.A.. Plus tard, en 1990, il adapta Faust de Goethe dans un album-concept (Randy Newman tient le rôle du diable) et un spectacle musical.

Il a donné son dernier concert en France le à La Cigale, à Paris.

Randy Newman et le cinéma

Ses oncles et cousins, du côté de son père, étaient eux-mêmes impliqués dans la musique de films. Il les imitera à partir de 1971 en composant la musique de nombreux films. Il se fit surtout connaitre dans ce domaine à partir de 1981 avec Ragtime de Miloš Forman. Suivront notamment L'Éveil de Penny Marshall, Maverick de Richard Donner et plusieurs films Disney.

Il fut sélectionné aux Academy Awards pour la musique de Toy Story en 1995. Sa première récompense ne vint qu'en 2002 avec l'Oscar de la meilleure chanson originale pour "If I Didn't Have You" dans le film Monstres et Cie.

En 1986, la reprise de "You can leave your hat on" par Joe Cocker illustre la célèbre scène du strip-tease que Kim Basinger fait pour Mickey Rourke dans 9 semaines 1/2.

En 2006, la chanson "Our Town" écrite pour le dessin animé Cars et chantée par son ami James Taylor a été sélectionnée pour la catégorie meilleure chanson originale pour un film de cinéma ou de télévision, mais c'est la chanteuse Melissa Etheridge qui a remporté l'oscar pour sa chanson dans le film An Inconvenient thruth de l'ancien candidat aux présidentielles américaines Al Gore.

Une de ses chansons, "Big Hat, No Cattle", a plus récemment été utilisée dans Jurassic Park 3, pour la musique du bar où le professeur Grant et les kurby se rencontrent pour "survoler" l'île.

En plus des musiques de films, il a aussi écrit une chanson pour la série télévisée Monk, "It's a Jungle out There" (utilisée à partir de la saison 2) et récompensée en 2004 par le Emmy Award du meilleur Thème musical.

Il a aussi repris la chanson "Little Boxes" de Malvina Reynolds pour la série télévisée Weeds dans l'épisode 1 de la 3e saison.

Un de ses titres "I love L.A" a fait partie du film Bean, le film le plus catastrophe ainsi que du film Y a-t-il un flic pour sauver la reine?. Il fait également office de générique de fin du film Volcano avec Tommy Lee Jones en tête d'affiche.

En 2011, il est récompensé pour la deuxième fois de l'Oscar de la meilleure chanson originale pour "We Belong Together" écrite et composé pour le film d'animation Toy Story 3.

Dans la culture populaire

Il a fait diverses apparitions :

  • dans le troisième épisode de la deuxième saison de la série animée Les Griffin intitulé Da Boom.
  • dans l'épisode 21 de la saison 3 de la série télévisée Ally McBeal, il joue son propre rôle. Il joue du piano et chante dans le bar où se réunissent les héros de la série[8].
  • son nom est emprunté dans la saison 6 de la série choc américaine "Weeds", quand les Botwin changent de noms, Andy devient Randy Newman.
  • dans l'épisode 9 de la seizième saison de South Park, Randy Newman est parodié et vivement critiqué par les créateurs de la série qui l'accusent de « baisser le niveau » de la société.
  • Dans les vidéos publiées sur son site That guy with the glasses, Doug Walker, alias le Nostalgia Critic, cite à plusieurs reprises Randy Newman comme un mauvais compositeur, spécialisé dans les mélodies insipides.

Discographie

Albums studio

Albums hommages

  • 1970 : Nilsson Sings Newman par Harry Nilsson
  • 1993 : Mathilde Santing sings Randy Newman (Texas Girl & Pretty Boy) par Mathilde Santing
  • 1995 : Schuldig - Heli Deinboek singt Randy Newman par Heli Deinboek

Compilations et coffrets

Filmographie

En tant qu'acteur

Année Film ou série télévisée Rôle
1970 Liza Lui-même
1981 Private Schulz Le pianiste à Bordello
1985 Tall Tales & Legends Le narrateur
1986 Trois Amigos! Singing Bush (voix)
1986 Tall Tales & Legends

- My Darlin' Clementine

Le Narrateur
1995 The Hollywood Soundtrack Story Invité
1998 Babe, le cochon dans la ville Le pianiste des ballades

(non crédité)

1997 3e planète après le soleil

- A Nightmare on Dick Street: Part 1

Lui-même

(non crédité)

2000 Ally McBeal Lui-même
2008 Jeux de dupes Le pianiste dans le bar
2009 La Princesse et la Grenouille Cousin Randy (voix)

En tant que scénariste

Distinctions sélectives

Récompenses

Le , Randy Newman reçoit son étoile au Hollywood Walk of Fame au 6667 Hollywood Blvd. dans la catégorie cinéma.

Nominations

Notes et références

Autres sources

  1. (en) « Randy Newman Disney Legend », sur Legends.disney.go.com (consulté le ).
  2. (en) Timothy White, « Randy Newman – The Century Award », Billboard, (lire en ligne).
  3. Hoskyns 2011, p. 133
  4. Bruno Pfeiffer, « Ses notes salées », sur Next Liberation.fr, (consulté le ).
  5. Hoskyns, Esquié, Delmas 2010, p. 83
  6. (en) « Lionel Newman, 73, Winner of an Oscar As a Film Composer », sur NYTimes.com, (consulté le ).
  7. (en) « Emil Newman », sur IMDB.com (consulté le ).
  8. « Ally McBeal : Ally McBeal : The Musical, Almost », sur TV.com (consulté le ).

Bibliographie

  • Barney Hoskyns (trad. de l'anglais par François Delmas et Héloïse Esquié), Waiting for the sun : Une histoire de la musique à Los Angeles [« The Story of the Los Angeles Music Scene »], Editions Allia, , 505 p. (ISBN 978-284485-164-2). 
  • Barney Hoskyns (trad. Corinne Julve), Tom Waits, une Biographie : Swordfishtrombones et chiens mouillés, Rivages, , 456 p. (ISBN 978-2743624675)
  • (en) Kevin Courrier, Randy Newman's American Dreams, Ecw Press, , 300 p. (ISBN 1550226908)

Liens externes

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