Radio Andorre

Radio Andorre (Ràdio Andorra en catalan) était une station de radio périphérique, généraliste et privée.

Radio Andorre
Ràdio Andorra
Radio Andorra
Présentation
Pays Andorre
Siège social Roc de les Anelletes, Andorre-la-Vieille, Principauté d'Andorre
Slogan La radio des pays d'Oc (français)
¡Aquí Radio Andorra! Emisora del Principado de Andorra (espagnol)
Aquí Ràdio Andorra! (catalan)
Langue français, catalan et castillan
Statut Radio privée
Historique
Création 1939
Disparition 1981
Diffusion hertzienne
AM 428 m ondes moyennes, et 48,43 m ondes courtes. Emetteur : Puy d'Encamp (Principauté d'Andorre)
Diffusion câble et Internet

Histoire

Centre émetteur de Radio Andorre au Puy d'Encamp (Principauté d'Andorre) en août 1961.

La station de radio a été créée en 1939 dans la Principauté d'Andorre à l'initiative de Jacques Trémoulet, également propriétaire à l'époque de Radio Toulouse.

Elle a émis sans interruption durant toute la Seconde Guerre mondiale et ne diffusait alors qu'un programme musical ponctué de son célèbre indicatif « Aquí Ràdio Andorra ». Allemands et Alliés ont tenté en vain de la contrôler, mais la neutralité de la Principauté d'Andorre lui servait de bouclier. À la Libération, elle a connu divers ennuis initiés par les autorités françaises : brouillage, blocage des disques à la frontière, plainte contre son fondateur pour collaboration. Son bon droit a finalement été reconnu et elle a pu continuer à émettre.

Jacques Trémoulet décide même un temps de relayer ce programme via l'émetteur espagnol de Radio Océan / Atlantic 2000 situé près de Saint-Sébastien.

Jacques Trémoulet, en plus de la célèbre Radio Toulouse, avait pris le contrôle de Radio Agen et Radio Bordeaux, et après la Seconde Guerre mondiale, avait créé Radio Africa à Tanger, Radio Intercontinental à Madrid et Radio Antilles sur l'île de Montserrat (West Indies) : l'émetteur le plus puissant des Caraïbes.

En 1981 les autorités andorranes souhaitent nationaliser la radiodiffusion de la Principauté et ne reconduisent pas les concessions des 2 radios privées de ce territoire : Radio Andorre et Sud Radio.

Suite à l'alternance politique en France, en , avec l'arrivée de François Mitterrand à l'Elysée et grâce au nouveau statut des radios privées sur le sol français, Sud Radio s'est alors totalement repliée dans ses studios de Toulouse en diffusant ses programmes via son émetteur situé en France à Muret.

Radio Andorre n'ayant cette possibilité, tant du côté français que du côté espagnol, a cessé définitivement d'émettre le .

Identité visuelle

Émissions en français:

Émissions en espagnol (jusqu'en 1977) et en catalan:

Dates

  • 1935 : projet de création d'une station de radio nationale en Principauté d'Andorre. Un contrat de concession d'une durée de 30 ans est signée.
  • 1936 : création de la régie publicitaire Radio Information. Le contrat de concession signé l'année précédente passe de 30 à 60 ans.
  • 1937 : début de construction de l'émetteur de Radio Andorre sans réponse officielle de l'État français. Réglementation sur la puissance de l'émetteur, la France refuse une puissance d'émission supérieure à 200 kilowatts.
  • 1938 : le colonel de gendarmerie Baulard tente de faire cesser les travaux de construction de l'émetteur, les Andorrans soutiennent Jacques Trémoulet et Stanislas Puiggros face à l'assaut des gardes mobiles français. Après refus, la France donne enfin l'autorisation à Radio Andorre de construire l'émetteur. Cependant, la puissance d'émission est fixée à 60 kW maximum en ondes moyennes, puis à 1 kW en ondes courtes.
  • 1939 : les premières émissions démarrent le où l'on peut déjà entendre le célèbre "Aquí Ràdio Andorra" de Maria Escrihuela puis, après son départ, par Victoria Zorzano.
  • 1940 : la guerre ayant éclaté en France, les émissions se font uniquement en castillan et en catalan de juillet à octobre.
  • 1946 : Victoria Zorzano quitte définitivement la station pour épouser un concessionnaire d'automobiles en Principauté.
  • Carmen del Monte-Alonso, puis Lydia Merino enregistrent le célèbre indicatif "Aqui Radio Andorra!".
  • L'indicatif "Aqui Radio Andorra!" sera complété durant plusieurs années par "Emisora del Principado de Andorra".
  • Ce sera la voix de Lydia Merino qui prononcera ce célèbre indicatif jusqu'à la fermeture de la station en 1981.
  • 1948 : plusieurs épisodes de brouillage de la station interviennent et la France interdit l'accès aux disques et au matériel radiophonique à la frontière. Radio Andorre porte plainte contre le directeur général de la R.D.F. et réclame des dommages et intérêts.
  • 1949 : les mesures prises l'année précédente sont reconnues par l'État français comme illégales.
  • 1956 : augmentation de la puissance d'émission de l'émetteur O.M. SFR qui passe à 140 kW.
  • 1960 : les frères Marquet intègrent la station qu'ils feront évoluer jusqu'à sa disparition.
  • 1961 : lancement d'une émission de nuit en ondes courtes (émetteur de 25 kW) en anglais et en allemand.
  • 1964 : la station accueille l'étape du Tour de France en principauté d'Andorre.
  • 1964 : acquisition et installation d'un nouvel émetteur O.M. de fabrication suisse Brown-Bovery d'une puissance de 400 kW.
  • 1971 : décès de Jacques Trémoulet.
  • 1975 : un projet de lancer ce programme en grandes ondes et en plusieurs langues européennes durant la nuit a été proposé puis rejeté. La Principauté d'Andorre ne disposant d'ailleurs d'aucune fréquence radio dans cette gamme des grandes ondes.
  • 1980 : le Conseil des Vallées annonce qu'il ne souhaite pas renouveler la concession signée avec Radio Andorre, ni celle avec la Sofirad pour Sud Radio en 1961.
  • 1981 : le , la station est sommée de cesser toute émission, ce qu'elle exécute dès 21h10. Reprise des émissions le à 12h00 et interruption définitive des programmes le jeudi à 20h55 sur ordre de la police andorrane qui intervient dans les locaux. Le lendemain, la station et ses équipements sont mis sous séquestre. Les salaires continuent d'être versés au personnel subsistant et ce jusqu'en juin, alors que nombre d'animateurs démissionnent avant de rejoindre d'autres radios nationales. Chaque membre du personnel encore présent poursuit son travail habituel ou essaye de se divertir faisant fi des événements, en espérant une hypothétique reprise des émissions.
Malheureusement, c'est en novembre que les frères Marquet annoncent aux 38 personnes restant fidèles au poste que Radio Andorre cesse définitivement d'exister. Les studios sont abandonnés et laissés sans protection, les 2 pylônes de 125 mètres de l'antenne du lac d'Engolasters (à 1620 mètres d'altitude) ne seront jamais démontés et l'émetteur du pic d'Encamp restera muet pour toujours.
  • 1991 : un incendie ravage totalement les studios détruisant ainsi les archives et les enregistrements abandonnés depuis la fermeture de la station.
  •  : les Ministres andorran et espagnol des Affaires étrangères signent un accord qui met fin à 28 années de conflit sur la propriété du bâtiment de l'ancien émetteur de Radio Andorre, qui est ainsi cédé à la Principauté ; cet accord permettra également au gouvernement andorran d'indemniser les anciens salariés de la station dont les salaires n'avaient pas été versés lors de la fermeture de Radio Andorre, en 1981[1].
  •  : le Parlement andorran (Conseil général) ratifie l'accord sur la cession des biens de Radio Andorre (Bulletin officiel de la Principauté)[1].
  •  : le gouvernement andorran, devenu propriétaire des bâtiments de l'ancien émetteur de Radio Andorre au Pic d'Encamp, entreprend les travaux de réhabilitation de ce site construit spécialement en 1938/39 pour abriter les émetteurs de la station. À cette occasion sont retrouvées les archives de Radio Andorre ainsi que 199 000 disques sauvés de l'importante discothèque de la station, qu'on supposait détruits lors de l'incendie de l'immeuble du Roc de les Anelletes en 1991, qui abritait les bureaux et les studios de Radio Andorre à Andorre-la-Vieille.
  •  : la Poste andorrane émet un timbre de 0,56 € représentant l'ancien émetteur de Radio Andorre au pic d'Encamp, réalisé par Francisco Sanchez.
  •  : le gouvernement andorran, après avoir lancé la réhabilitation de l'ancien centre émetteur de Radio Andorre, situé au Puy d'Encamp, prend la décision de transformer ce bâtiment mythique construit en 1938-1939, et inauguré le par Anatole de Monzie, ministre français des Travaux publics, en musée de la radio. L'inauguration de ce musée est attendue[Quand ?].

Le , Radio Andorre, qui aurait eu 80 ans si elle n'avait pas disparu en 1981, fête son anniversaire par le lancement d'une webradio temporaire intervenu il y a quelques mois[2]. Cette webradio propose un flux musical entre musiques de l'époque et actuelles, entrecoupé d’anecdotes et de souvenirs sur ce qu’était la radio d'autrefois[2]. Le flux propose aussi des actualités culturelles et touristiques de la Principauté[2].

Le site du lac d'Engolasters accueille toujours les 2 pylônes de 125 mètres de l'antenne de Radio Andorre malgré l'arrêt définitif des programmes.

Notes et références

  1. source : aquiradioandorra.free.fr
  2. « Il y a 80 ans, naissait Radio Andorre », sur www.technic2radio.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Sylvain Athiel, Conquérants des Ondes !, éditions Privat,
    « Ce livre rapporte l’incroyable aventure de Radio Toulouse et Radio Andorre »

Articles connexes

Liens externes

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