Réseau Comète

Le réseau Comète est un groupe de résistance de la Seconde Guerre mondiale actif en Belgique et en France durant les quatre dernières années de l'Occupation allemande. Ses membres aidaient les soldats et aviateurs alliés à retourner au Royaume-Uni.

Ne pas confondre avec Réseau de bus Comète, réseau de transport en commun de Seine-et-Marne.

Réseau Comète

Andrée De Jongh
portant la Médaille de George
Situation
Création 1941
Dissolution 1944
Dirigeant Andrée De Jongh
Dirigeant Frédéric De Jongh

Une ligne d'évacuation clandestine a été créée en par les Belges Andrée De Jongh et Arnold Deppé, bientôt aidés par le père de la jeune femme, Frédéric De Jongh. À Bruxelles, les hommes à évacuer étaient nourris, vêtus et recevaient de faux papiers d'identité avant d'être cachés. Le réseau les guidait ensuite vers le sud par la France occupée jusqu'en Espagne neutre et Gibraltar, territoire britannique.

Les principaux délateurs du réseau

Le réseau fut infiltré par des agents doubles à la solde de l'Abwehr dont les trois principaux sont[1]: Jacques Desoubrie (alias "Jean Masson" ou "Pierre Boulain") conduisit à l'arrestation et à la déportation de 150 pilotes alliés qui avaient rejoint le réseau Comète. En tout, ce sont plus de mille arrestations qui doivent lui être attribuées. Il infiltra le réseau en avril 1943 mais en fut écarté à la suite d'un contact qu'il avait eu avec Prosper Dezitter, autre délateur du réseau. Il revint à deux reprises encore, sous de fausses identités et conduisit au démantèlement quasi complet du réseau bruxellois en janvier-février 1944. Enfin, un troisième agent à la solde des nazis, Eugène Sterckmans dont le nom de guerre était "Coco" fut également à l'origine d'arrestations au sein du réseau. Après guerre, il sera jugé et condamné mais en raison de son âge, il ne purgera pas la totalité de sa peine[2].

Le rôle du réseau au printemps 1944

Le débarquement allié étant en préparation, il fut décidé de ne plus exfiltrer les pilotes alliés mais de les acheminer dans des camps secrets dans les Ardennes belges et à Fréteval près de Châteaudun. Cette opération fut appelée Sherwood en Angleterre et Marathon sur le continent. Elle ne fut jamais éventée.

Principales figures du réseau[3]

  • Pierre Aguerre
  • Katalin Aguirre
  • Virginia d'Albert-Lake, offrit d’abord, chez elle au nord de Paris et avec son mari Philippe, ses services d'interprète avec les aviateurs cachés et aidés par Comète depuis la Belgique vers l’Espagne. Jusqu’au débarquement, elle aida ainsi 75 évadés qui passèrent chez elle. Arrêtée en , déportée à Ravensbrück, libérée en .
  • Robert Aylé
  • Louis Bertagna
  • Elizabeth Buffet, morte à Ravensbrück en déportation en . Une plaque est érigée à son effigie au 93, rue de Courcelles à Paris.
  • Ivan Colmant
  • José Cracco dit « L'amoureux », né à Malines le 26 novembre 1910. Avocat anversois, fils de Raphaël Cracco et d'Alice Daels (sœur de Frans Daels); cousin germain de l'abbé flamingant collaborateur William Cracco, qui, condamné à mort comme incivique, se suicidera en la prison de Louvain le 5 mai 1949. Sous-lieutenant de réserve au 3e Lanciers. Novembre 1942: agent direct recruté par Peggy Van Lier, sa fiancée. Fournit trois aviateurs d'Anvers à Liégeois-Warnon et effectue tests d'identité. Liaison entre Henri Decat (« Drew ») et André Dave (« Boeuf ») et Baron Jean Greindl. Après le refus de Théodore d'Oultremont de reprendre la ligne, il est retrouvé (il se cachait après les arrestations de Decat et Dave) et accepte de succéder à « Némo » alias Jean Greindl. Fournit alors archives, fonds et liaisons. Avant d'avoir pu rien faire, il est arrêté le 19 février 1943 après Dave avec son frère François (un peu plus tard). Selon Radelet, ne parle pas sous les tortures de Radelet et Hortense Weets avec Decat. Il est condamné à mort le 24 juin 1943 avec Dave, mais à la suite de l'intervention de son cousin William (qui l'avait par ailleurs trahi) il est finalement déporté à Flossenbürg où il meurt de malnutrition et dysenterie le 17 mars 1945 (à 34 ans).
  • François Cracco, le frère aîné du précédent, né à Schaerbeek le 12 novembre 1906, décédé le 1er novembre 1988; juste après avoir été nommé gouverneur de la Banque nationale (15 janvier 1943), il est arrêté et emprisonné. Il reprendra brièvement son poste au sortir de la guerre.
  • Jean-Edouard Dassié
  • Marthe-Céline Dassié
  • Lucienne Dassié
  • André Dave
  • Marguerite Debertrand, morte à Ravensbrück en déportation. Une plaque est érigée à son effigie dans la ville de Dourdan.
  • Henri Decat
  • Monique de Bissy, arrêtée en , libérée en .
  • Baron Jean de Blommaert Préparation à Londres de l’Opération Marathon (en) avec le M.I.9 (et son ami Georges d’Oultremont), il en géra et dirigea les campements d’aviateurs organisés dans les bois de Freteval qui furent un succès total.
  • Andrée de Jongh, (Dédée) (1916-2007) Mit sur pied la ligne d'évasion « Dédée » en menant elle-même depuis Bruxelles plusieurs dizaines de franchissements nocturnes de la frontière espagnole par les sommets escarpés des Pyrénées pour guider et accompagner elle-même jusqu’en en zone libre près d’une centaine d’aviateurs. Grace à de discrets amis complices, cette filière a permis de sauver plus de 600 aviateurs, mais au prix de nombreuses arrestations des bénévoles locaux: environ 800 furent tués en raison de leur dévouement discret à cette organisation héroïque. Arrêtée le , Dédée survécut à plusieurs camps nazis.
  • Frédéric de Jongh, (Paul). Père d’Andrée De Jongh. L’assiste à Bruxelles, puis doit partir prendre la direction de Comète à Paris où il monte toute une organisation d’hébergements, connexions, etc.. Il est arrêté le , pris dans les filets du traître Dezitter. Il est exécuté le au Mont-Valérien (Paris).
  • Elvire de Greef, (Tante Go). Coordinatrice pour le sud de la France. Elle parvint à s'échapper lors de son arrestation.
  • Maria Delhalle, élue maire d'Hargnies à la Libération.
  • Arnold Deppé, co-fondateur de la ligne. Il fut arrêté en 1941 mais survécut à la déportation.
  • Odile de Vasselot de Régné
  • Andrée Dumon (Nadine), arrêtée en , elle sera déportée et ne sera libérée qu'en .
  • Micheline Dumon, (Michou) : Dans Comète dès 1941, organise les logements à Bruxelles pour aviateurs alliés en évasion. Repérée fin 1943, elle part à Paris et dans le midi. Elle y sauve le réseau Comète en découvrant les traîtres. « Brûlée », elle s’évade en Grande-Bretagne après une tentative d'arrestation en 1944.
  • Comte Antoine d'Ursel (Jacques Cartier). Succéda à Némo à Bruxelles. Mourut en traversant la frontière franco-hispanique le .
  • Comtesse Louise d'Ursel (dame d’honneur de la reine Élisabeth, épouse du Vicomte d'Hennezel). Hébergeuse-Agent pour Comète à Bruxelles en 1943, sous la direction de son petit frère Antoine d’Ursel .
  • Florentino Goikoetxea
  • Baron Jean Greindl, (Némo). Chef de la ligne pour Bruxelles. Arrêté le , tué le .
  • Baron Albert Greindl
  • Henriette Hanotte (Monique) : Dès la « drôle de guerre », elle et sa famille aide les alliés au passage des frontières, depuis leur maison à Rumes. 1943-44, elle opère pour le réseau Comète et aide au passage d’aviateurs, en coordination avec Bruxelles et Paris, jusqu’aux Pyrénées. «Brûlée », elle s’évade en Grande-Bretagne avec Michou Dumon-Ugeux.
  • Alice Itterbeek
  • Vassili Lami, gendre d'Odile Verhulst, arrêté à Paris le , mort à Neuengamme le . Une plaque commémorative est apposée au 7 rue du Cher à Paris.
  • Liégeois-Warnon, famille, Saint-Josse-ten Noode.
  • Comte Jacques Le Grelle (Jérôme), Chef du secteur de Paris août 43-jan44, il suit les bonnes organisations de base de son prédécesseur Frédéric De Jongh, père d’Andrée, et continue les contacts jusqu’en Normandie. Capturé, torturé, condamné à mort, et envoyé dans différents camps auxquels il survécut. Il sera libéré de prison en Allemagne avec ses compagnons dont Jean-François Nothomb et Raymond Itterbeek.
  • Marthe Mendiara
  • Henri Michelli, reprend les opérations à Bruxelles avec Charles Morelle, arrêté, il survécut à sa déportation.
  • Charles Morelle, responsable des opérations à Valenciennes puis à Bruxelles, arrêté et déporté, il meurt à Dachau, le .
  • Yvonne Netter
  • Jean-François Nothomb, (Franco). Chef de toute la Ligne Comète dès février 43 après l’arrestation de Dédée De Jongh à qui il succède très efficacement. Bonnes relations avec les M.I.9. en Espagne. Arrêté le à cause d’un traître dans le réseau à Paris. Condamné à mort, il a survécu à ses prisons nazies et fut rapatrié par Pierre Ugeux, mari de Michou Dumon, fin 1945. Il a été décoré de la DSO (Distinguished Service Order)[4]. Il fut prêtre de l'Ordre des Petits Frères de Jésus[4]. Il est décédé en 2008[5].
  • Théodore d’Oultremont
  • Georges d’Oultremont (1916-1993), recruté par son frère Théodore au Service des volontaires du travail pour la Wallonie en 1940. Son ami Albert Greindl le présente en 41 à son frère Jean Greindl qui le recrute dans Comète comme agent permanent de guide d’évadés et traversées des Pyrénées. Trahi et condamné à mort par la Gestapo en 1943, il s’évade en Angleterre (5e Rgt SAS) et sera parachuté de nuit deux fois en terrain ennemi pour des missions de commando (Ardennes et Baltique) avec le colonel Blondeel. [3]
  • Fernande Onimus, arrêtée à Paris le , déportée à Ravensbrück et décédée en . Une plaque commémorative est apposée au 84 rue des Rondeaux à Paris.
  • Jean Plas
  • Valentine Ployart, héberge des aviateurs et participe au convoyage, arrêtée le 28 octobre 1943, morte en déportation[6]
  • Fernando Radelet
  • Amanda Stassart
  • Frantxua Usandizaga
  • Anne Van Doren
  • Peggy Van Lier
  • Odile Verhulst, arrêtée à Paris le , déportée à Ravensbrück et décédée en . Une plaque commémorative est apposée au 7 rue du Cher.
  • Hortense Weets

Annexes

Bibliographie

Références

  1. REMY, Adeline. L’engagement des femmes dans la ligne d'évasion Comète (1941-1944) : entre mythe et réalité ? In : Femmes et Résistance en Belgique et en zone interdite [en ligne]. Lille : Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2007 (généré le ). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irhis/2182>. (ISBN 9782490296125).
  2. Andrée Dumon, "Je ne vous ai pas oubliés", éditions Mols, collection histoire, 2018.
  3. Comte Georges d’Oultremont, Souvenirs d’oultre-bombes (1991), Gentinnes, BO éditeur, , 137 p.
  4. Airey Neave, Les chemins de Gibraltar, Paris, Editions France-Empire, , 535 p., p. 267
  5. « Famille Nothomb » (consulté le )
  6. « The Line », sur Lights in the Darkness (consulté le )
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